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Faeries / Concours : Fraternité -> Estellanara -> Hybris
Maedhros Ecrire à Maedhros 
le 06-04-2008 à 18h47
No son of mine... (*)
Un vrai récit de S-F, à l’architecture parfaite, un contexte global très plausible, émaillé de références à une société exotique, un peu à la manière de John Brunner, dans « Tous à Zanzibar ». Tu tisses une intrigue habile puisque finalement tu ne révèles rien : sont-ils nos amis ou nos trop prévenants énnemis ? Il y avait une nouvelle écrite par Damon Knight qui s’intitulait « Comment servir l’homme ». Dans ce récit, Les Kanamit, race extra-terrestre très évoluée, arrivent sur Terre avec les meilleures intentions du monde. N’aident-ils pas hommes à se débarrasser de la guerre, à vaincre la maladie et la famine sans rien demander en échange. Ils organisent même des voyages massifs vers leur planète afin que les humains apprennent à mieux les connaître. Tout va donc pour le mieux jusqu'au jour où le narrateur, réussit à s'emparer d'un dictionnaire qui lui permet de traduire le fameux manuel Kanamit intitulé : Comment servir l'homme ? Il s'aperçoit alors qu'il s'agit d'un livre de cuisine faisant référence à la manière d’accommoder l’homme pour mieux le déguster! Cette digression est purement ornementale du reste.

J’aime bien la juxtaposition des notions de jumeaux et de clone qui te permet d’aborder les thèmes classiques de l’inné et de l’acquis. Tu maîtrises avec brio les agencements Sci-fi de la narration mais rien dans ton récit ne permet de prendre parti pour l’une ou l’autre des jumelles. Tu privilégies le côté psychologique de leur affrontement, cette souffrance éprouvée par leur lien qui se distend, presque contre-nature, cette tentative de substituer justement la nature par la culture (de cellules !!!) mais l’inné semble in fine l’emporter.

Alors qu’elle souhaitait recréer sa sœur vierge de ses tentations terroristes, la généticienne s’aperçoit avec horreur qu’elle a fait revivre avec son côté sombre ! C’est un peu frustrant pour le lecteur qui subodore que les promesses des Envoyés pourraient être fallacieuses mais aucun indice n’est laissé pour satisfaire sa curiosité. J’aurais bien vu une ombre discrètement jetée sur les certitudes qui aurait pu magnifier le côté tragique de ces 2 destins.

La forme me semble excellente avec les détails qui vont bien, les petites descriptions incidentes qui renforcent la cohérence de l’ensemble, le côté très visuel aussi (clins d’œil à des films connus non ?). Chouette boulot !

M

(*) je cherchais un titre et au même moment ma platine déverse les premières mesures ce titre de Genesis. Comme d'ailleurs le nom du groupe, il colle parfaitement au sujet!

The key to my survival
was never in much doubt
the question was how I could keep sane
trying to find a way out
things were never easy for me
peace of mind was hard to fin
and I needed a place where I could hide
somewhere I could call mine