| Faeries / Librerie : La Fée Morgan -> Netra -> 3. Un frère | ||
 le 10-01-2010 à 23h35 | Passionnant! | |
| Indiscutablement, c’est dans cette saga que tu es le plus à l’aise. On te sent parfaitement chez toi dans ce Monde. Les personnages sont bien campés, leurs relations sont décrites avec finesse. Tu réussis bien à mêler chez ton héroïne le côté enfantin et le côté hypermature, hors normes, de la fée en devenir. L’intrigue semble couler de source, avec un rythme agréable, ralentissement, progression, moment fort, moment drôle, moment tendre… Mention spéciale pour la transe de Morgan, exercice de haute voltige où il faut être crédible sans en faire trop… Tu as le ton juste, c’est splendide, et tu enracines ta poésie dans le cœur des légendes celtes, ce qui donne toute sa force à ce passage. Comme quoi, quand on connaît bien son sujet, on peut (presque) tout se permettre, le lecteur est toujours prêt à suivre. Donc, a contrario, quand on crée un Monde totalement, il faut d’abord avoir réfléchi à tout, y compris aux croyances, aux légendes des origines, etc, sinon ça risque de manquer de profondeur… Quelques détails : - « Morgan courait aussi vite que ses jambes le lui permettaient » « Ysern marchait aussi vite que le lui permettait son ventre » « Morgan traversa aussi vite que ses jambes le pouvaient la cour » - « Morgan courait aussi vite… dans le couloir » : le couloir est un peu loin de courait ; idem « traversa… la cour » - « fonça pour dévaler… » , « jaillit dans la grand’salle » « dévala l’escalier »…. « jaillit dans la cour » - « Au début elle n’avait pensé qu’à cet enfant qui croissait.. » : la phrase est trop longue, ce qui la rend confuse, alors que tout y est - « Je veux ta mort, Dragon, et je l’aurai, rassure-toi » : c’est censé le rassurer ? - « Il t’a trompé » : trompée - « Il tint si bon qu’elle jugea préférable.. » Tenir bon, OK. Tenir si bon ? C’est si bon… - Arthur se présente par la main. Je sais que c’est une fiction, mais si Morgan tire sur la main, l’enfant va présenter en même temps la tête et l’épaule, et ça ne passera pas… - « Les draps doux à force d’usure de son lit » : « de son lit » est trop loin de « draps » - « et qui me déclarera quoique ce soit » : quoi que ce soit - « la résonnance du premier chant du monde animerai encore… » : la résonance… animerait Je ne peux m’empêcher de penser que ce texte n’est pas très loin d’un premier jet. Et ça m’agace un peu. Que tu sois doué n’est un secret pour personne. Mais le talent ne suffit pas. Il te faut t’interroger sur chaque phrase : est-ce que c’est clair ? Est-ce que c’est la meilleure façon de le dire ? Le lecteur mérite toute ton attention, tout ton respect : c’est lui qui te fait vivre ! Alors ne ménage pas ta peine. Prends l’habitude de travailler tes textes, de les laisser reposer quelques jours puis de les relire et de les recorriger avant de les publier. A l’heure qu’il est, on te pardonnera tes erreurs de jeunesse. Mais, comme tu disais au Dragon, sois rassuré, ça ne dure jamais ! | ||