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  WA - Participation exercice n°26 - Fin Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Dimanche 2 decembre 2007 à 20:12:30
La fin de l'histoire. Je ne sais pas si je l'ai bien retranscrite mais elle est particulière pour moi. Vous allez dire que c'est du Maedhros et je ne pourrai qu'acquiescer. Heureusement ou malheureusement.

__________

Come little angel and sit by my side
I need someone to talk to
Now I can see the light
My life is a station
Where the darkness meets the day
Hear the last lines before I design to fade away


L’accélération verticale les plaque littéralement au plancher de la cabine. Une accélération prodigieuse et fulgurante, comme un énorme coup de poing. La lumière forme un kaléidoscope fantasmagorique où les couleurs dansent sur les parois, maquillant les visages d’explosions de teintes surréalistes. Un sifflement étourdissant vrille leurs tympans. Ils tentent vainement de se boucher les oreilles de leurs mains maculées de lumières changeantes. Peine perdue, le sifflement franchit ce maigre barrage. C’est une vibration suraiguë qui s’insinue le long de leur colonne vertébrale et taraude leurs tempes. L’ascension irrésistible ne faiblit pas. A l’allure où le mouvement les entraîne, ils vont jaillir du toit comme un bouchon de champagne trop longtemps comprimé, comme un obus de canon tiré par un destroyer en pleine mer, comme une fusée qui se libère de toute la force de ses réacteurs. Leurs corps deviennent si lourds, la force gravitationnelle ne souffre aucune exception.

John essaie de lever un bras qui pèse une tonne pour atteindre le bouton d’arrêt d’urgence. Millimètre après millimètre, sa main avance vers le tableau de commandes. La vitesse ne cesse de s’accroître, les autres visages sont flous et trépidants, comme vus derrière un téléobjectif non stabilisé. William est tassé tout près de Claire dont les yeux reflètent une immense détresse, un début de panique. William bande ses muscles dans un effort surhumain pour résister à cette force implacable. Il a l’impression d’avoir été percuté par une centaine d’ailiers défensifs à la fois. Vincent a laissé glisser au sol le livre qu’il tenait et le bruit mat sur le plancher claque comme une énorme boule d’acier tombant d’une très grande hauteur. Vincent ne contrôle plus rien et cela le terrifie. Au coeur de ce malstrom, il repense alors à ce grand oiseau blanc volant librement au-dessus des nuages. Swan n’esquisse aucun geste, s’en remettant à la fatalité de ce jour sans lendemain.

Enfin, le doigt hésitant de John parvient au bouton désiré. Il appuie plusieurs fois sans résultat. L’ascenseur file toujours plus vite vers le haut. C’est impossible. Il aurait dû déjà s’écraser contre le plafond de la cage de béton. D’ordinaire, il lui faut 58 petites secondes pour atteindre le toit du monde, la terrasse qui domine New-York. 58 secondes et une allure beaucoup moins rapide. Son regard s’arrête soudain sur la montre que son geste a découverte. Derrière le cadran, les aiguilles se sont emballées, les minutes défilant comme des secondes, les heures succédant aux heures. Le temps fuit irrémédiablement. Diablement. Diaboliquement. Et la course vers les étoiles continue.

John éprouve beaucoup de difficulté à articuler les mots qu’il adresse à ses compagnons d’infortune :

« Ma montre est déboussolée. Que disent les vôtres ? »

Il les observe tandis qu’ils jettent un coup d’oeil sur leurs chronographes. Leurs gestes sont exagérément lents, attestant de la force de gravité qui s’oppose à eux. Des exclamations étonnées fusent dans le petit habitacle.

« C’est impossible ! » s’exclame la première Claire. « Ma montre devient folle, elle indique 6 heures P.M. Il ne peut pas être déjà six heures du soir.

-La mienne indique pourtant la même heure ! » lui répond William. « 6 heures du soir. C’est sans doute lié au dérèglement de l’ascenseur. Je ne sais pas, une altération dans le champ magnétique. »

Vincent a aussi vérifié sa montre. Six heures aussi et des LCD qui ressemblent plus à ceux d’un chronomètre de compétition qu’à ceux d’une montre griffée d’un grand couturier italien. Mais il ne répond pas directement à John. Il se contente de hocher la tête en haussant les épaules. Swan acquiesce également. Par une étrange malice, le temps file selon un rythme différent.

Les lumières virevoltent sans cesse autour d’eux. Claire commence à avoir mal au coeur. Ce mouvement ascendant contrarie les équilibres internes de leur horloge biologique. C’est alors que la voix de John s’élève à nouveau :

« Je ne sais que penser de tout ça ! » Trop fatigué pour faire le moindre geste, il parcourt la capsule d’un regard éloquent. « Rêve ou réalité ? Je ne saurais que dire. Je ne suis pas assez qualifié pour échafauder la moindre hypothèse. Ce que je sais par contre, c’est qu’il est matériellement impossible que cet ascenseur puisse encore filer à cette vitesse. Nous aurions dû déjà nous écraser contre le béton. Alors, sommes-nous inconscients, nos sens abusés par des émanations toxiques ? Peut-être. Sommes-nous dans la main de Dieu en cet instant où nos certitudes semblent balayées par des forces que nous ne comprenons pas ? Je n’ai jamais été croyant, aussi loin que je m’en souvienne. »

John s’interrompt un instant. Il a les yeux perdus bien au-delà d’ici. Il semble écouter une voix intérieure venue du passé. Il reprend :

« Je me rappelle d’un jour très particulier dans mon existence. Un jour où ma vie a basculé, a pris un chemin différent. J’avais une bonne paie, une fille qui m’aimait, plein de projets dans la tête. Il a suffi d’un moment et le rêve est passé. Un moment où mes yeux ont vu une scène que je n’étais pas censé voir. Deux hommes et un révolver. A la fin, le révolver fumait et un seul homme était debout. Il s’est tourné vers l’endroit où je me trouvais et je l’ai reconnu. Mon patron, mon mentor, mon deuxième père. Pauvre fou que j’étais. Mes yeux se sont dessillés et la vérité toute nue est apparue derrière les simulacres de ma réussite. Je travaillais pour la mafia locale. Tous mes rêves se sont évanouis en fumée. Les hommes du procureur assassiné m’ont retrouvé et m’ont promis l’absolution si je témoignais. Une vie nouvelle et un passeport vierge pour le paradis. Trahi et déçu par celui que je portais aux nues, j’ai fini par accepter. J’ai bénéficié du programme de protection des témoins. Mais le paradis promis s’est révélé un enfer quotidien, ici dans un bureau minable de Port Authority. Chaque jour qui se lève m’éloigne un peu plus de cet Eden. Et chaque matin, je me demande si cela sera le dernier. Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça ? Peut-être parce que cela me fait du bien de partager ce fardeau avec vous. Peut-être parce que tout ça ne rime plus à rien maintenant. »

Au sol, le livre gît par terre, la couverture bien visible. Le visage de Jean-Paul Sartre en quadricolore se détache nettement, les yeux cachés derrière une paire de lunettes vertes.

John se tait. Une paix miséricordieuse illumine son âme. Il ferme les yeux, libéré d’un énorme poids, comme transporté par cette sensation d’élévation spirituelle qu’il n’avait jamais ressentie auparavant. Il sait qu’il est finalement libre. Sa vie antérieure s’est détachée de lui comme la chrysalide du papillon. Il sent ses nouvelles ailes frémir d’excitation. Jean-Paul Sartre avait raison. Il ne cachera plus sa liberté derrière de faux-semblants. Il est condamné sans doute, mais condamné à être libre.

Au même instant, la course affolante de l’ascenseur s’interrompt sans transition. Le mouvement se fige en immobilité instantanée. La lumière se fait chatoyante, se déversant d’en haut comme les rayons d’un éclatant soleil écartant sans peine les plus noirs nuages au sein d’un terrible orage, comme une lumière surnaturelle au sein des profondes ténèbres de l’enfer. La preuve d’une présence supérieure qui transcende la pauvre déficience de nos sens. Le ravissement d’un accord parfait au beau milieu d’une mélodie sirupeuse. L’abandon extasié des corps au moment de la rupture où tout se tient en équilibre sur le fil d’émotion qui sépare les deux coeurs. Le miracle renouvelé de la divine Assomption.

Il plonge ses regards dans ceux de Vincent, le reconnaissant enfin derrière son masque. Il sourit :

« Ainsi c’est toi l’instrument de sa vengeance ! Tu as mis le temps nécessaire. Ce livre t’appartient ? Tu ne réponds pas. Je viens juste de me rendre compte à quel point je me trompais sur le sens de ma vie. Je vivais en enfer. Parce que je m’étais résigné à conduire ma vie comme ils l’entendaient, sans jamais oser sortir des routines qu’ils avaient tracées pour moi, sans oser me rebeller. Oui, je vivais en enfer, comme toi, j’imagine. As-tu fait autre chose qu’obéir aux ordres donnés ? As-tu tenté d’échapper à ta condition ? Non ? Alors tu étais comme moi en enfer, compagnon ! »

Il se tourne vers trois autres :

« Je ne sais toujours pas ce que nous sommes en train de vivre mais c’est une chance qui nous est donnée de solder notre compte dans le grand livre ! Et croyez-moi, j’étais un fameux comptable sur la côte ouest. Ce français a écrit un jour que l’enfer c’est les autres. Ce qu’il entendait par cette expression, c’est que de nos actes procède notre liberté. Et rien n’est plus important que la liberté d’agir à notre guise. Quoique nous vivions, quel que soit le cercle d'enfer où nous nous trouvons, rien ne nous force à y demeurer. Nous avons le choix de le briser ou bien d’en rester prisonnier. Mais quel que soit ce choix, nous le faisons librement. Regardez, le temps a passé si vite. Une journée semble s’être écoulée alors que je n’ai pas l’impression d’avoir vécu plus d’une heure dans cet ascenseur !»

Vincent se met à lui sourire, et tous peuvent discerner sur le dais de lumière paradoxale qui ondule comme un ciel d’azur, un grand goéland qui déploie ses ailes, prêt à prendre le large pour ne plus revenir. Swan sent son coeur s’apaiser tandis que la figure de Mercy resplendit entre les rais lumineux tout en s’estompant progressivement. Ses lèvres forment un dernier baiser avant que l’image ne disparaisse à jamais. Un grand cygne majestueux s’éloigne sur les eaux enfin calmes d’un immense lac. Claire reste interdite un battement de coeur avant que sa main ne lâche doucement le bras de William. Ils échangent tous les deux un long et pénétrant regard et dans la magie de la lumière ambiante, il y a un ballon ovale qui s’élève dans le ciel et qui file, qui file vers l’ouest, lancé par une main fine et gracile. La main de Claire.

En ce mercredi 12 septembre, il est exactement 9h56. Une journée de poussière et delarmes attend les sauveteurs qui partent à l’assaut des quatre millions de tonnes de gravas qui s’amassent sur ground zero. Un silence de mort recouvre Manhattan sud. L’éclat du soleil est encore voilé par un nuage grisâtre qui persiste autour de l’île mutilée. Plus personne n’ira sur le toit du monde, cet observatoire posé au 107ème étage de la Tour sud des Twin Towers, dominant la ville à quatre cent vingt mètres du sol.

Les équipes de fourmis jaunes forment de longues files entre les blocs de béton gigantesques, armées de pioches et de cordes, criant à l’aveugle entre les interstices béants de l’enfer qui s’est refermé sur près de 3.000 personnes.

Anéanti par cette immense tragédie, qui remarquera l’éclair fugace qui miroite en s’élançant droit vers les cieux ? Qui lèvera les yeux vers ce ciel sourd et aveugle ne serait-ce qn’un seul instant au risque de ne pas voir le frémissement d’un signe de vie ? Pourtant, un observateur avisé aurait sans doute aperçu un immense escalier accroché en colimaçon au ciel sur lequel cinq silhouettes fantomatiques progressent aussi légères que des anges, une main posée sur la rampe diaphane qui s’enroule autour de la vis centrale. Marche après marche, elles s'éloignent vers le paradis. Et plus loin, au-dessus des eaux grises de l’océan, un goéland tire droit vers le sud. Nul ne le reverra plus.

There, beyond the bounds of you weak imagination
Lie the noble towers of my city, bright and gold.
Let me take you there, show you a living story
Let me show you others such as me
Why did I ever leave?




M


  
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Réponses à ce message :
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-12-04 16:12:53 

 Commentaire Maedhros, exercice n°26Détails
Maedhros et les consignes... toute une histoire !


Tu en as cependant respecté quelques unes : il y a bien 5 personnages dont un couple, dans le même lieu et pendant 24 heures ( même si par une pirouette littéraire tu ne racontes qu’une heure et quart...)
C’est une histoire intéressante, un point de vue original sur un événement historique connu de tous. Il y a un gros clin d’oeil au « Pont de San Luis Rey », sur fond d’existentialisme sartrien... Why not ?
Le procédé des parties 1 et 2 est également astucieux : faire décrire les personnages par deux personnes différentes. On se demande tout du long pourquoi les personnages racontent leur vie – la fin le justifie pleinement.


Passons maintenant à ce qui me plaît moins. La consigne disait de décrire « les rapports entre les personnages, le rôle que chacun va endosser, et l’influence que cela aura sur l’histoire. » Autrement dit, je cherchais une approche de la dynamique de groupe. Or là, il n’y a pas de groupe, mais des individus. Ils pensent, se côtoient, mais ne se parlent pas. John parle seul, à la fin, dans un discours un peu étonnant pour une situation de crise ( au moins avant leur mort ; après, ça passe mieux, ils sont en paix). Aucun personnage n’influence le cours de l’histoire...

Par ailleurs j’ai trouvé le texte long, par rapport au peu d’action qui se déroule. C’est très bien écrit, mais tu nous balades d’un personnage à l’autre pendant 8 pages A4 où il ne se passe rien. En début de roman, c’est très bien. Sur les 2/3 d’une nouvelle, la proportion n’est pas équitable. Bien sûr à la fin tout s’éclaire, on comprend tout et l’action repart. Mais je trouve que la fin se fait un peu désirer.


C’est sympa pour le Faërium de publier ton histoire par épisodes ; mais ( et ça fait plusieurs fois que je m’en fais la remarque) je me demande si ça ne t’empêche pas d’avoir une vue d’ensemble, et de pouvoir corriger le tir à la relecture. Tu es retombé dans ton travers favori, t’écouter écrire, et du coup ça manque un peu de nerf. C’est dommage parce qu’il y avait là matière à faire un texte fort. Mais ton coeur balance toujours entre le roman et la nouvelle... ce qui ballotte un peu le lecteur...
Narwa Roquen,entre la mule et le bouledogue...

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z653z  Ecrire à z653z

2007-12-05 14:47:13 

 un peu pareil que NarwaDétails
J'ai l'impression que John a une position centrale dans l'histoire... pourquoi lui ?
C'est un peu long mais la fin de la fin ( qui commence par "En ce mercredi 12 septembre" ) est bien trouvée :)

Ce message a été lu 6537 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-12-06 08:39:29 

 Eléments de réponseDétails
En premier lieu, je ne suis à l'aise que dans la longueur : elle me permet de densifier les "bords" de l'histoire principale. J'ai beaucoup de mal à me contenter d'aller à l'essentiel, sans pour autant changer de catégorie pour me frotter au roman...

Ensuite, le découpage par "épisodes" est sans doute casse-gueule en ce sens qu'il empêche éventuellement de corriger quelques équilibres mais il offre l'avantage d'être un sous-ensemble cohérent relativement autonome. Et puis, cela passe sans doute mieux qu'imposer un très long texte d'un seul tenant.

Enfin, cette histoire est une histoire de trajectoires. Avant leur dernier voyage, tous suivaient des trajectoires horizontales qu'ils ne maîtrisaient pas. En empruntant l'ascenseur de la Twin Tower le mardi 11 septembre, leurs trajectoires se verticalisent pour croiser leur destin commun. Lorsque l'avion percute la Tour, en passant de vie à trépas ils débutent un voyage relatif, sorte de purgatoire qui va durer 24 heures. Libérés de leurs démons intérieurs, ils s'élèveront définitivement vers le "paradis". L'absence de dialogues, outre que je n'aime pas les dialogues (!) accentue leur enfer intérieur où ils demeurent prisonniers. La parole est alors libératrice.

Maintenant, si vous avez une quinzaine de minutes disponibles au coeur de la nuit, je vous suggère de vous rendre successivement sur les deux liens ci-dessous. C'est un titre de prog rock qui illustre assez bien mes penchants pour les longs développements :

Invisible man :

Première partie

Deuxième partie

M

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z653z  Ecrire à z653z

2007-12-06 13:29:49 

 Si vous avez encore 10 minutes....Détails
...

Les deux parties ensemble

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-12-06 19:01:37 

 Je sais bien...Détails
... que je te contrarie! Mes remarques n'enlèvent rien à ton talent! Je ne voudrais pas que ton sang se coagule, comme Cyrano... Je te donne juste mon avis, parce que c'est le jeu! Et je me dis qu'à force d'insister, viendra peut-être le jour où ton clavier lui-même te murmurera à l'oreille " Attends, Maedhros, ne t'embarque pas dans ces détails, ça n'est pas indispensable à l'histoire..."
Ben quoi, dans le monde de la Faërie, ça peut arriver non?
Narwa Roquen, qui ne lâche pas l'affaire

Ce message a été lu 6635 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-12-06 20:14:26 

 Aucune offense...Détails
Au contraire, je suis toujours impatient de lire ton avis. Les miroirs mentent toujours, et le mien est un menteur professionnel!

J'adore les mots et les phrases, les détails sans importance, juste pour une belle association d'idées , pour une assonance ou une dissonance, un jeu de mots... voilà j'adore jouer avec les mots.

De nature paresseuse, les thèmes de la WA, en fait les tiens, constituent un excellent support pour exciter mon imagination. Cela faisait longtemps que je n'avais eu une production si régulière!

Je crains néanmoins que si mon clavier avait la moindre velléité de me souffler ce genre de conseil, je soupçonnerai d'abord qu'il soit made in microsoft et ensuite, sans autre forme de procès, je procèderai à un exorcisme, touche après touche, pour éradiquer le démon qui l'aurait investi.

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-01-30 17:11:23 

 Longueur de tempsDétails
Juste pour dire que ça ne me dérange nullement de lire des trucs longs, fractionnés ou pas, tant que c'est bon. Cela dit, je suis partiale vu que j'écris long et que j'oscille moi aussi au bord du roman...

Est', en pleine lecture.

Ce message a été lu 6746 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-01-30 17:16:17 

 Exercice 26 : Maedhros => CommentaireDétails
Jolis ces portraits. On les visualise parfaitement dans leur ascenseur, tes personnages. John m’est sympathique, un mec blasé, un peu mélancolique. Le couple est attendrissant tout plein. On les devine au début d’une de leurs toutes premières idylles. Les deux autres sont plus lointains. On ne sait pas trop leur expression, leur façon de se tenir... Ils vont rester 24h dans l’ascenseur, ces pauvres bougres ? Ton écriture est fluide, nickel, avec des images évocatrices, un peu de background pour rendre crédibles les personnages.
Les détails, comme ceux sur le journal du campus, achèvent la peinture réaliste et dessinent une ambiance un peu « série américaine », avec des figures typiques comme la cheerleader, le footballeur. Un peu roman noir aussi. J’ai trouvé l’enchaînement des deux images sur les ambitions journalistiques qui s’envolent un rien superfétatoire. La façon dont tu amènes le fait qu’elle est une petite bourge pourrie gâtée est particulièrement futée. La petite Claire a tout du journaliste rapace en quête de scoop. Très poétique l’évocation de Miami et du goéland. Très jolie aussi la manière dont tu suggères le métier de Vincent. « Un oiseau chante pour son âme et personne ne le voit pleurer. » : rhôôô.
Le temps passe et personne ne se parle. Pourtant la consigne spécifiait qu’on s’intéressait aux relations qui se tisseraient entre les personnages. Les consignes et toi, décidément...
Le portrait du mec sur le retour est efficace, peint par petites touches. L’ensemble des personnages compose un tableau bien sombre de l’Amérique, hantée par le crime, les gangs, la mafia... Habile aussi le récit du quarter back. On sent que tu te documentes à mort à chaque fois que tu écris une histoire pour lui donner un arrière-plan réaliste.
Il manque peut-être une phrase de transition avant l’accélération verticale de l'ascenseur. La formulation m’a parue un peu abrupte.
Original le coup de la montre, qui indique que la réalité vient de subir une altération. .
Le discours de John sonne bizarrement. Je ne m’attendais pas à ce qu’il s’exprime de façon aussi littéraire ni ne soit aussi bavard. De la même façon, la confession est amenée de manière un peu brute. Cela s’explique au vu de la fin. « Il est condamné sans doute, mais condamné à être libre. » c’est joli, ça.
Les métaphores qui indiquent que les personnages se pardonnent les uns les autres et se libèrent de leurs tourments sont bien tournées.
Je ne l’avais pas vu venir, le coup des tours jumelles... Bien joué !
J’ai trouvé le dernier paragraphe trop explicite. Je ne pense pas que le terme paradis aurait du être mentionné. Il aurait pu rester implicite. Pour garder un peu de mystère.
Très bonne ambiance et beaux portraits en tous cas.

Est', en pleine lecture

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