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De : Maedhros Date : Vendredi 4 janvier 2008 à 12:24:23 | ||
Une idée marrante, j'espère que sa mise en forme sera à la hauteur. Elle comporte 2 parties pas plus. La première est encore la mise en place des éléments du décor. _________________ REPLIQUES MORTELLES. « Commandant, un message de l’Etat-major du Quadran. Priorité haute ! » Deirdre Blowaway, la jeune officier stagiaire, avait pâli devant son pupitre, elle d’habitude si fraîche et si pimpante dans le bel uniforme fuschia des communications qui rehaussait le délicat teint de pêche de son joli minois. Le commandant Joshua McDelmott se détourna de la tempête d’éclairs qui faisait rage dans l’interstice où s’était faufilé Rambo IV, le puissant vaisseau d’exploration militaire. Grâce aux noeuds de fusion paradoxale, rebondissant comme un surfeur fou sur les vagues temporelles, il rejoindrait la base militaire pour le Thanksgiving. « Très bien, miss Blowaway, ouvrez-moi une fente et routez la communication sur mon pupitre personnel. Merci. » Ayant recouvré son calme, Deirdre synchronisa une épissure dans l’interstice, permettant ainsi le passage du message de l’Etat-Major. Joshua se cala confortablement dans son large et profond fauteuil tout en cuir noir, importé à grands frais de Teebonne, la célèbre planète d’élevage. Son père et son grand-père avaient été sur ce point catégoriques et pour une fois unanimes : le fauteuil fait le commandant ! Même si le sien crissait encore un petit peu, Joshua sentait que son corps y trouvait, jour après jour, naturellement sa place. Il en tirait un sentiment de plénitude incomparable. L’image de l’Amiral Fox Potter s’anima devant lui, affligée d’une curieuse malformation qui lui donnait une tête de mutant polymorphe aux traits incroyablement tordus. Deirdre ajusta la post-synchro et l’amiral retrouva son male visage bronzé, surmonté d’une cascade figée de cheveux d’un blanc immaculé. Ceux-ci rivalisaient avec l’étincelant sourire qu’il adressait à son neveu de l’autre bout de ce bras de la galaxie. « Fils, je vais droit au but, tu reçois un train de données très complètes. Une de nos sondes automatiques a détecté des traces de vie sur une planète non loin de l’endroit où tu te trouves. Tes ordres sont d’aller voir sur place. L’Amirauté attend un premier rapport dans deux cycles. Voilà, j’embrasserai Lady Jane pour toi. Une première expédition a été un échec. Rien depuis. Allez bon courage. Fin de transmission. » Joshua se gratta l’arête du nez. Il était contrarié de ne pouvoir assister à la fête en famille. Cela serait bien la première fois. Toutefois, le sens du devoir lui dicta ses gestes, nets et précis. « Enseigne, réunion stratégique à 0700. Officier chef de quart, vérifiez les coordonnées reçues et demandez à Maman d’ajuster notre vol pour atteindre au plus vite notre destination. Aspirante Blowaway, confirmez notre changement de cap à la base et dispatchez les données aux intéressés. Commandant en second, je vous cède la passerelle. » A 0700 précises, la petite équipe d’officiers supérieurs et de scientifiques était réunie dans la salle des opérations qui surplombait la passerelle. Il y avait là, à gauche de Joshua, Burt Swingson, du corps des Marines, la face burinée et couturée, Laureen Howard, exobiologiste, à l’allure infernale de bimbo intellectuelle et Timothy Ballard, des communications, affichant son air d’éternel étudiant égaré parmi les grandes personnes. A sa droite, se tenaient Franck Sparrow, énergie, avec sa casquette à l’envers et ses traits chiffonnés et Jack Pindleton, polytechnicien, qui essayait de caser tant bien que mal sa grande carcasse sur le siège étroit. Son grand front et son crâne parfaitement poli attestaient qu’il avait fréquenté la célèbre Western Country University. Au bout de la table, William Oldtown, de la navigation consultait ses notes. Le commandant en second n’était pas là mais il faut bien dire que son absence était rarement remarquée. Après les formules d’usage, Joshua rentra dans le vif du sujet : « Messieurs, le temps presse, il nous reste moins d’une heure avant d’atteindre notre objectif. Vous avez tous parcouru les données reçues de New England. Faites-m’en un topo. » Jack Pindleton jeta un coup d’oeil circulaire puis se lança : « La planète est une planète T standard. Jour solaire équiterrestre. Atmosphère respirable. Environnement de type forêt tempérée décidue. Pas de signe visible de civilisation industrielle ou préindustrielle. Il faut s’attendre plutôt une société fondée sur l’agriculture, la chasse et la cueillette. » Il s’interrompit et lança un regard d’encouragement à la belle exobiologiste qui, en prenant une longue inspiration, poursuivit : « D’après la sonde, l’indigène type ressemble à un volatile. Une sorte de grand poulet... » « Un grand poulet, dites-vous ? » L’interrompit comiquement Joshua. Autour de la table, les autres visages étaient hilares! « C’est ça. Un poulet d’une belle taille, un mètre vingt à un mètre quarante de haut. Un bec de poulet, une crête de poulet, des membres inférieurs de poulet. Un croupion de poulet. Pas d’ailes mais deux bras terminés par une main à quatre doigts. Pas d’image, taux de compression trop fort!» Laureen se tut, la mine renfrognée. William Oldtown vola à son secours en prenant la parole : « Heure locale de sortie de l’interstice : 0200. Temps de transit sortie–planète, une heure. Temps de transit orbite-surface estimé à douze minutes. Aucune difficulté pour la navette, il y a une grande clairière à quelques kilomètres de la cible. Temps de parcours atterrissage–cible, vingt cinq minutes. Pas d’engin motorisé, marche assistée uniquement. Atterrissage nocturne à 0400 locale. Lever de soleil prévu à 0603. » « Nous serons accompagnés d’une escouade réduite, un sergent et trois marines, armement classique de type Navarrone. Nous porterons des gilets d’intrusion modèle I, cela suffira amplement. Le niveau technologique relevé est sans danger pour nous ! » Compléta comme à regret Burt Swingson, un peu frustré de ne pouvoir puiser plus avant dans l’arsenal sans limite du Rambo IV. « S’agissant de l’énergie, rien à signaler, ajouta Franck Sparrow. Autonomie trois semaines. En cas de problème, on peut vous ravitailler en moins de trois heures.» « Idem pour les transmissions. Aucun risque potentiel ou avéré. Signal clair et fort, indiqua Timothy Ballard en rongeant le capuchon de son stylet. Les transcodeurs militaires du gilet suffiront pour les traductions. » « Bon! Reprit Joshua. Mais qu’en est-il de cette expédition perdue ? «Les données étaient plus complètes, reprit le polytechnicien. Cette mission remonte à près de sept cents ans, peu avant les Grands Conflits. D’après les maigres archives retrouvées, le petit vaisseau a été victime d’une panne durant la phase d’atterrissage et s’est écrasé non loin de notre cible du reste. Les tracés biométriques indiquent de façon certaine que son infortuné pilote n’a pas survécu au crash. Il s’appelait Maurice HALDID, non anglophone malheureusement Je n’en sais pas plus. Après, les guerres ont jeté cette aventure dans l’oubli. » « OK. J’imagine que tout est paré pour que cette mission soit une réussite. Alors on se retrouve dans une demi-heure à la navette ! » Conclut Joshua en consultant sa montre. To be continued... M Ce message a été lu 6691 fois | ||