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De : Zogrot Date : Samedi 2 fevrier 2008 à 13:09:53 | ||
Cycle de vie Dans ma coque, je grandis, je mûris à l’abri de ce corps immense. La solitude ne m’atteint pas, je sens la chair palpitante derrière la membrane. Seul, je demeure et j’attends mon heure. Ma croissance se passe sans encombre. Maintenant, je suis prêt, enfin formé. J’attends que la vie de mon hôte le quitte. Le sourd bourdonnement de ses fluides vitaux m’environne et me berce. J’attends. Les battements s’accélèrent soudain puis cessent. Les derniers soubresauts de mon porteur me secouent violemment. Ce doit être sa fin. Tout se passe bien, parfaitement bien. Peut-être serai-je l’élu, celui à qui reviendra la lourde tâche de la survie, puis de la vie. Même seul je peux assurer la survivance de l’espèce ; rien ne doit m’en empêcher. Mais le temps s’écoule et la libération tant attendue ne vient pas. Mon enveloppe de chair refroidit, plus que de raison. Il se passe quelque chose et je suis impuissant. La température baisse encore. Mes chairs ne tarderont plus à se glacer. La fin est proche et je l’attends avec résignation, elle sera longue et sans échappatoire. J’espère qu’un frère a réussi, que notre lignée ne s’éteint pas avec ma vie... Soudain, la chaleur me sort de la torpeur. Je ne comprend pas, d’abord la glace puis l’étuve. Ne puis-je mourir tranquille puisque ma mission a échoué ? Mais si le sort ne peut se décider à ma fin, la chaleur s’en chargera. Je sens mon enveloppe se craqueler. Je souffre mais ne meurs toujours pas. Dois-je espérer ou me lamenter, je ne le sais. La température ne monte plus. Ma coque a tenu. Des vibrations bizarres m’entourent. Tout se passe si vite, des écrasements, la dislocation des chairs mortes qui m’entouraient. Je baigne maintenant dans un bain corrosif qui perce mon cocon. L’acide déferle sur moi mais je ne sens rien, ma peau est suffisamment solide, elle est faite pour ça. Je n’hésite ni ne réfléchis, j’abandonne mon ancienne prison, mon ancienne armure et sors mes crochets. Les brusques mouvements du fluide dans lequel je baigne me balancent dans tous les sens, mais je n’ai pas peur. Qu’est-il arrivé, je ne sais, mais enfin, je suis au bon endroit. Mon instinct ne peux me tromper. Le courant m’entraîne, me fait passer un goulet. A la première collision contre les murs qui m’entourent, je m’agrippe de toutes mes forces, mes crochets et mes ventouses. Je m’accroche à cette paroi chaude et flasque alors que des contractions tentent vainement de me déloger. Je tiens, je suis enfin à ma place. Maintenant, rien ne pourra plus me nuire. Et baignant dans les substances nutritives, je puis enfin me sustenter. Me nourrir, afin de grandir, de former mes anneaux remplis d’oeufs. Je suis adulte, mes premiers anneaux qui se sont détachés ont du commencer à ensemencer la terre de mes rejetons embryonnaires. Là où les trouvera l’hôte premier, qui de ses muscles les abritera et permettra leur maturation. Je suis serein car le cycle est bouclé. Zogrot. Ce message a été lu 6375 fois | ||
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