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De : Narwa Roquen Date : Mardi 4 mars 2008 à 18:33:11 | ||
Arrête de m’obliger à te jeter des fleurs. Tu sais parfaitement écrire. Peut-être ignores-tu que tu le sais ? Je persiste et signe : écrire une histoire ne demande pas vingt pages, et s’accorde parfaitement au format de la WA. Travailler le style, oui, mais ça vient en écrivant ! Le style pour le style, on l’a fait un peu au début, mais ça tourne vite en rond, et je souhaite que la WA reste attractive pour tout le monde. Dans chaque exercice j’essaie de vous donner l’occasion soit d’inventer un scénario ( à partir d’un lieu, d’un personnage, d’une circonstance), soit d’exprimer des émotions, soit de découvrir une nouvelle façon d’écrire une histoire ( comme dans le n°32, et le 33 sera de la même veine). Je vais te dire le fond de ma pensée : lâche-toi, lâche prise, cool, cesse de penser « qu’est-ce qu’ils vont dire ? » . J’ai l’impression que tu écris dans la douleur, avec des si et des mais. Tu ne t’abandonnes que quand tu es délibérément hors sujet – hors jugement ? Ecrire, ça doit être et rester un plaisir, une jouissance, un émerveillement de chaque instant – comme l’amour. Un amour qui fait du mal ce n’est pas de l’amour. Une histoire que tu ne prends pas plaisir à écrire n’est pas une bonne histoire. On caresse ses personnages, on les regarde vivre, ils répondent, ils sont complices, parfois ils exigent. Ils sont à la fois dedans et dehors. Et toujours, en arrière-plan, les garde-fous : « Je veux leur dire quoi, aux gens ? Je veux les faire rire ou pleurer ? Je veux les choquer ou les séduire ? » L’auteur se dévoile toujours. On a beau avoir de l’imagination, écrire à vingt ans est plus difficile qu’à quarante, à moins d’avoir déjà beaucoup vécu... L’auteur se dévoile mais en même temps il reste caché, car le lecteur ne saura jamais à quel personnage l’auteur s’identifie. Et puis le lecteur, il s’en fiche, de savoir la vérité sur l’auteur. Ce qu’il veut, c’est se reconnaître, lui, dans un ou plusieurs personnages. Et là, pas de souci... Nous avons tous à peu près les mêmes peurs, les mêmes espoirs et les mêmes rêves...C’est de l’humain, rien de plus. Le style et les jolies phrases, c’est du paquet cadeau, de l’emballage, ça fait joli sur le moment mais ça finira au feu, les gens ne s’en souviendront pas. Le cadeau, lui, ne s’apprend pas. C’est un cadeau que tu te fais à toi-même et que tu partages avec les copains. Comme un immense gâteau au chocolat... Narwa Roquen, sans chantilly pour moi, merci, mais pour les amateurs il y en a dans le frigo Ce message a été lu 6611 fois | ||
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