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De : Narwa Roquen Date : Vendredi 2 mai 2008 à 16:57:18 | ||
Bien joué ! Bon sang, mais c'est bien sûr! Car qui, sinon l’immortel, peut vaincre le temps et ses ravages ? Et qui peut se prétendre plus fort que le miroir, sinon celui (ou celle) qui n’a plus de reflet ? Le retournement de situation est délectable...C’est un texte très visuel, merveilleusement poétique, aux mots choisis, aux phrases ciselées, qui se met parfois en musique quand les émotions du personnage principal viennent perturber le rythme du récit. D’une partie à l’autre, on voit l’atmosphère changer sous nos yeux, devenir plus oppressante, et on finit par plaindre le pauvre monstre amoureux... Prévert semble avoir écrit ce poème pour toi – mais peut-être est-ce l’inverse... La transformation de la femme, dans ses choix de décoration et de maquillage, est décrite très habilement. J’aime beaucoup les larmes du miroir... Le passage au « tu », vers la fin, donne une intensité dramatique supplémentaire en nous rapprochant encore de celui qui parle. Deux petits détails : « d’un revers de main » suffirait ; « Qu’à moi » : « Rien qu’à moi », ou « A moi seul ». Les deux parties se répondent et se complètent Tu as l’art de balader nos sentiments de l’hostilité à la crainte, du doute à la compassion, de la complicité au rejet, jusqu’à ce qu’à la fin on ne sache plus qui est le monstre de l’histoire... L’ensemble est tout à fait harmonieux, et le lecteur ne peut que regretter que le temps passe, et qu’il ait déjà fini de te lire ! Narwa Roquen,clap clap clap! Ce message a été lu 6900 fois | ||