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De : Narwa Roquen Date : Vendredi 5 septembre 2008 à 19:25:42 | ||
Je vois avec plaisir que je n’ai pas été la seule à galérer avec cette consigne ! Je ne m’attendais pas du tout à ça ! Autant j’ai identifié le couple assez vite (volte et appuyer, c’est clair !), autant j’ai eu beaucoup plus de mal à savoir qui était qui et qui faisait quoi. Preuve que ton écriture ambiguë est une réussite... Semblable à ta fière monture, tu as allègrement sauté par-dessus la consigne, car dans cette histoire de couple on peut difficilement dire que l’un des deux soit secondaire... Tu décris avec brio ce lien intense, cette communion au-delà des mots (« nous évoluons comme une étincelle de vie entre le ciel et la terre », « il n’y a pas l’épaisseur d’une ombre entre ce qu’il pense et ce que je fais » ; c’est le rêve accompli de tout cavalier, et qui sait, de tout cheval ? C’est le moment idéal pour lequel tant d’années d’effort sont nécessaires, et qui, s’il survient, se mesure en toutes petites minutes... Sur le plan technique, tu décris le CCI (Concours Complet International) de Pau, qui comprend une épreuve de dressage, un parcours de cross et une épreuve de saut d’obstacle. En 2007 c’était la première fois que ce CCI était un 4 étoiles , c'est-à-dire une épreuve monstrueuse de niveau olympique ! On comprend bien que ton couple évolue à haut niveau, mais même là, l’épreuve de dressage d’un CCI ne comporte que des figures de basse école (appuyer, changement de pied isolé, allongements d’allures...) ; la haute école (piaffer, passage, pirouette au galop, changements de pied au temps...) est réservée au dressage pur. De plus, pour le parcours de cross, c’est le cavalier seul qui fait la reconnaissance du parcours, à pied (comme pour le parcours d’obstacle, d’ailleurs), en général accompagné d’un coach. Ta conception du cheval, dans ce récit, est totalement anthropomorphique. Pourquoi pas ? Qu’elle s’exprime comme une intellectuelle férue de mythologie ne me gêne pas ; mais à mon sens il manque un peu de charnel... d’animal ! Le cheval est un être profondément sensuel, pour qui le corps est le principal vecteur des émotions. Ainsi elle aurait pu parler de ses muscles, de la cession de la nuque ( en dressage surtout), de la salivation sur le mors, de la poussée des postérieurs, du gonflement des muscles du garrot, de l’engagement des postérieurs pour se remettre en équilibre, en particulier quand l’obstacle de cross se trouve en bas d’une longue descente au galop (l’horreur !), et que, si le cheval est trop sur les épaules, il ne pourra jamais faire l’effort de saut, de la sueur partagée, des deux coeurs qui battent vite, de la légèreté du cavalier sur la selle, du dialogue avec la main, de la caresse ( du bout du majeur à travers le gant blanc sur le garrot pendant le dressage), du contact plus ou moins appuyé des jambes, voire du toucher léger de l’éperon... Je ne te fais pas de reproche, je te donne des pistes pour ça ait l’air plus vécu. Je ne parlerai pas de la fin, pendant laquelle j’ai touché du bois, croisé doigts et orteils etc... en me répétant que, pfui, c’est une fiction... Une très jolie fiction quand même... Narwa Roquen, avec les salutations hennissantes de Rolanya Ce message a été lu 7245 fois | ||