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 Commentaire estellanara,exercice n°52 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 22 janvier 2009 à 23:08:53
C’est une très belle histoire, originale, bien construite, agréable à lire. Mais que de violence pour un public d’enfants ! Je sais qu’ils en sont gavés par la télé et les jeux vidéo, mais est-ce une raison pour en rajouter ?
J’avais dit : « conte ». Tu as écrit une histoire de fantasy, fort brillante, irréprochable sous cette dénomination. Mais du conte, on attend une morale, quelque chose qui fasse réfléchir ou propose une solution à un problème que se pose le lecteur. La seule qui m’apparaît plausible c’est : l’union fait la force. Mais rien dans l’histoire n’est fait pour insister sur ce point ; je veux dire : cela aurait été plus net si les deux frères, rivaux et jaloux l’un de l’autre avaient compris, après plusieurs échecs de leurs actions séparées, qu’en dépassant leur conflit et en s’unissant ils pouvaient réussir.
Ou alors il y a une autre morale et je ne l’ai pas vue...
C’est une belle histoire pour les garçons, les combats, le courage, les armes... Pas sûr que les filles y trouvent le même intérêt... Bon, c’est un détail.
Le personnage de la tortue est intéressant. Il fait un peu penser à Ioda, et également à « Ca ». La tortue (ou le crapaud) est traditionnellement bénéfique en Orient. Joli, le « je ne possède rien, pas même un nom » ; très bien aussi, le « âme torturée, sois en paix ». A mon sens, ça tombe un peu à plat dans ce contexte de violence légitimée, reconnue comme normale d’après le ton de ton récit. Alors qu’il y avait, là aussi, une piste intéressante à creuser, comme quoi la compassion peut triompher de la guerre, ou comme quoi les méchants sont peut-être avant tout des gens malheureux, ou comme quoi la sagesse donne plus de force que les armes...
Je pense que tu as écrit ce texte vite, et que l’intrigue t’a emportée. Reprends-le calmement, tu peux en tirer plus. Le background est excellent, maintenant il faut lui donner du sens et de la profondeur. « I had a dream... » Qu’il ressemble à une suite de Bach, où chaque note entraîne l’autre et où on se dit que cette musique est inéluctable et qu’on n’aurait pas pu l’écrire autrement.
Dans le détail, quelques points qui accrochent :
- Asano prie la déesse du soleil ; elle demande à son frère de descendre sur terre. Et là, apparaît une jeune femme qui se révèle être la lune : le frère s’est transformé en femme ? Ce n’est pas très clair.
- « les mains ... étaient tout ensanglantées » : ici « tout » est invariable
- « j’ai ouï dire » : le sens, c’est l’ouïe
- « ils prirent congé » : les congés, c’est depuis ‘36
- « une plaine de cendres parcourue » : c’est la plaine qui est parcourue.
- « les rangs ennemis »
- « Hikage de son côté portait peu de coups précis », ou des méfaits de la concision. Tu veux dire qu’il porte peu de coups, mais qu’ils sont tous précis. Et on comprend que la plupart de ses coups sont imprécis...


Je le disais, que ça serait difficile... Le plus dur est fait ; maintenant il te reste à prendre du plaisir avec ce texte, à le ciseler, à en extraire la substantifique moelle... Ce n’est pas du temps perdu ! C’est un des rares moments où, après avoir réglé tous les problèmes matériels (intrigue, lieu, noms propres etc...), on peut se permettre de s’asseoir et de réfléchir à la question essentielle : qu’est-ce que je veux leur dire ? A quoi je veux les faire réfléchir ? Quel est le moment fort dont je veux qu’ils se souviennent, et pourquoi ?
Peu importe le jugement des autres. Quand tu as pu répondre à ces questions, c’est que du bonheur...
Narwa Roquen,toujours madame plus... pénible!


  
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Réponses à ce message :
z653z  Ecrire à z653z

2009-01-23 11:59:12 

 petits trucs en plusDétails
"de Asano Miyatori" -- c'est volontaire de ne pas mettre un "d'" ?

"Il était droit, loyal à son seigneur et ne connaissait pas la peur" --- il ne peut pas demander de l'aide à son seigneur pour combattre les démons ?

"Dans peu de temps mais il y a des années" --- ça doit être volontaire mais ça coince un peu

"bakeneko" <--- c'est quoi (oui j'ai la flemme de chercher dans google)

"ils était venus" -- "Malavisé" -- "(8 )" -- "silence.»"

katana ne prend jamais de 's' au pluriel ?

"chenue" - "nimbe d’obscurité"-- un peu soutenu pour des enfants, non ?

"Le vrai guerrier est le maître de sa part d'ombre." --- ça sonne comme une pirouette pour passer rapidement à la suite.


Même impression que Narwa : aucune morale à la fin ("ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants") et les pensées prometteuses de la tortue ne sont pas utilisées ; comme "La vraie sagesse est parfois dans l’immobilité." qui sonnait bien.

A part ça, j'ai bien été entrainé dans l'histoire même je la vois plus pour des pré-ados.

Narwa : qui est Ca ?

Ce message a été lu 6806 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-01-23 15:26:34 

 Conventions du conte de féesDétails
Merci !

Que de violence ?? Mais le conte est par essence violent. Que dire de Peau d'âne où le roi veut épouser sa fille de force, de Barbe bleue avec les têtes tranchées et du sang partout, de Hansel et Gretel avec les enfants dévorés ...?? Et ce sont ceux-là que les enfants préfèrent.
La violence fait partie de la vie et la violence des contes de fées a un sens, un but précis. Bruno Bettelheim l'explique fort bien dans sa "Psychanalyse des contes de fées" (un ouvrage passionnant d'ailleurs).

Il me semblait au contraire avoir relativement bien respecté le genre, que je connais bien. Résumons-nous.
Le conte, tel que théorisé par Bettelheim, Marthe Robert et quelques autres est :
- une histoire courte,
- se déroulant dans un environnement non réaliste, avec des éléments surnaturels,
- à une époque lointaine, impossible à situer,
- comportant peu de descriptions,
- dont les personnages sont des archétypes, à la personnalité très schématique,
- ces personnages ont rarement des noms, afin que l'enfant puisse y associer qui il veut,
- tout est simplifié : on tombe amoureux au premier coup d'oeil, on se marie le jour même... On parle de choses graves et même existentielles très simplement
- le manichéisme règne en maître : un méchant est tout méchant, un gentil tout gentil, on est soit très belle soit très laide... Tout est polaire comme l'esprit du jeune enfant.
- les bonnes actions sont toujours récompensées même si ce n'est pas immédiat. Et les mauvaises sont toujours punies à la fin. car le but est de donner le sens moral aux enfants et donc de les convaincre que le crime ne paie pas.

Je n'ai que peu enfreint ces règles.

Une morale ? Mais le conte n'en a pas. Quelle morale mets-tu sur Peau d'âne ? Sur Les trois cheveux d'or du diable ? Sur Cendrillon ? Sur La jeune fille sans mains ?
Le conte fait passer des valeurs, certes. Je me suis amusée à coller aux trois valeurs qui prévalent dans les shonen mangas : amitié, victoire et persévérance. Et puis aussi, qu'il ne faut pas juger selon les apparences.

Les deux frères représentent le yin et le yang. Je ne sais pas si cela se voit beaucoup...

En effet, c'est plutôt une histoire de garçon puisque j'ai collé aux codes du shonen (garçon) manga.

La vieille tortue montre justement qu'il n'y a pas que la force brute pour triompher.
Et la violence des combats est en effet légitime puisqu'il s'agit de lutter contre le Mal. Encore un thème classique du conte.

Tu écris "les méchants sont peut-être avant tout des gens malheureux". Pas dans les contes, justement ! Bettelheim écrit que les méchants des contes symbolisent les mauvais aspects de la personnalité, qu'il faut combattre.
Et puis, le Mal existe. On le rencontre partout, dans la vie comme dans les contes. Nier son existence et refuser de le voir ou de le mettre en scène ne le fera pas disparaitre... Le conte de fée montre aux enfants que le mal existe et doit/peut être vaincu.

Certes, j'ai écrit vite, pour publier à temps car les délais sont courts. Je reprendrai au moins la seconde partie, que je juge plus faible que la première.

Merci pour l'orthographe et ta lecture attentive.

Est', hop hop hop.

Ce message a été lu 8227 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-01-23 15:43:44 

 HopDétails
Pour le "d' ", je ne savais pas trop quoi mettre en fait... Je me suis pris les pieds dans le tapis du japonais.

Hihihi !! On va dire que son seigneur fait la guerre de son côté et est très occuppé. OK ? (punaise, mais il a raison le Z...)

"Dans peu de temps mais il y a des années" : ouais c'est volontaire car les katanas que les jumeaux trouvent sont ceux que la tortue va créer avec leurs bras à la fin. C'était pas clair ??

Bakeneko, c'est un esprit en forme de chat qui change de forme. C'est tout. Pas grand chose de plus que ce que j'explique dans l'histoire.

(8 ) c'est parce que sinon, le site pense que c'est un moche smiley avec des lunettes. Donc, je dois mettre un espace.

J'ai préféré ne pas accorder les mots japonais. Je ne connais pas la règle.

Dans les contes classiques, le vocabulaire est très soutenu et les tournures très anciennes. les enfants ont leur parent sous la main pour demander ce que signifie un mot. Ne leur pré-machons pas le boulot.

Ben non, c'est pas une pirouette, c'est juste que tout est très concis dans les contes. On peut y lire des trucs du genre "ils vécurent ainsi durant vingt ans" ou "le roi lui donna sa fille à marier et la noce fut célébrée sur l'heure"...

Pourquoi devrait-il y avoir une morale ?
Ils gouvernèrent sagement et il y eut la paix. c'est déjà bien, non ?

Grand merci pour ta lecture !

Est', hop hop hop.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-01-24 20:44:32 

 PrécisionDétails
Ce n'est pas une échappatoire... Mais j'avais dit "conte pour enfants". Cela peut être un conte de fées, mais pas forcément; je voulais seulement que le texte soit adapté à un certain public, et j'avais imaginé, parce que je raisonnais comme ça quand j'inventais des histoires pour mes enfants, que ça ne serait pas trop violent et que ça pourrait les faire réfléchir à quelque chose, leur être utile tout en restant ludique.
C'est peut-être une conception personnelle du conte, je ne sais pas. Ton avis est tout à fait respectable, et Bettelheim est un grand monsieur. Mais Boris Cyrulnik n'est pas mal non plus, et le dalaï lama...
Narwa Roquen,pour qui aucun carcan théorique n'égale la vérité du vécu

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