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 WA, exercice n°54 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 4 fevrier 2009 à 22:43:46
Nous allons tenter une expérience. Vous allez choisir une musique qui vous plaît, ou qui vous attire, ou qui vous intrigue. Vous allez l'écouter, au calme, en la laissant vous porter et vous guider. Et puis vous écrirez l'histoire que cette musique vous inspire.
Ne me demandez pas comment on fait, je n'en ai aucune idée! Mais l'écriture est une aventure permanente, alors pourquoi pas?
Vous avez deux semaines, jusqu'au jeudi 19 février.
Détendez-vous, ne vous crispez pas. S'il ne vous vient que quelques lignes, ce sera quand même très bien. Et n'oubliez pas de dire quel est le morceau qui vous a inspirés!
Narwa Roquen, en route vers de nouvelles aventures...


  
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Réponses à ce message :
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-02-15 17:52:22 

 WA - Participation exercice n°54Détails
Bon, l'exercice était assez compliqué. J'ai triché en choisissant un accompagnement musical propice à suggérer ce que je voulais faire ressentir...

Alors, avant de lire, je vous conseille de cliquer
sur ce lien et lire ensuite.

A vous de juger.
----------------------------------------

LEAP OF FAITH



Ils me traquent toujours.

Ils sont à mes trousses, encourageant leurs chiens courants qui n’ont pas perdu ma trace. J’entends parfois leurs cors sur une crête boisée ou au fond d’une combe noyée d’ombre. Dans le ciel, le soleil a passé le zénith et je sens mes forces s’amenuiser. En amples foulées, je bondis au-dessus d’un taillis pour me fondre dans le sous-bois protecteur, le long de la rivière. Quelque chose me retient près d’elle. Je sais que l’eau est désormais silencieuse et abandonnée. Nulle aide ne viendra de là. Le cercle enchanté a été brisé il y a longtemps. Et toutes les belles demeures que nous avions construites, légères et aériennes, ont disparu dans l’abîme du temps. Je ne peux m’éloigner du coeur de l’ancien royaume, là où se dressait Caras Galadhon, la cité d’argent dans les arbres, resplendissant sous la caresse de la lune complice. Je suis indéfectiblement lié à ces lieux où j’étais jeune et fort, comme le monde alors.

Aujourd’hui, ils sont tous repartis vers l’Ouest, sans regarder en arrière, laissant les Havres Gris hors de vue. J’étais sur une hauteur dominant le port. Je t’ai vue t’éloigner à bord de l’un des derniers vaisseaux blancs, ta chevelure flamboyant comme un fanal ardent dans le soleil couchant. J’ai su que jamais je ne te reverrais. En cet instant, m’as-tu cherché du regard? J’étais là, tenant mon arc devant moi. Tu étais à côté d’Elrond, mon parent. Si tu m’entends, par delà le temps et l’espace, ne m’oublie pas. Notre rencontre fut brève mais elle a compté pour moi.

Peu firent comme moi. L’amour de cette terre à jamais m’attache à elle et je reste avec les fantômes qui furent mes amis et mes frères, tous tombés pour sa défense. Les cycles ont passé et les arbres se font chaque année moins nombreux. L’ancienne magie a disparu, n’ayant pu lutter avec leur industrie et ses fumées. Finalement notre grand ennemi a gagné et règne sans partage sur ce monde alors que nous croyions l’avoir défait, pauvres fous que nous fûmes. Sur ses conseils, la science des hommes a supplanté les vieux savoirs. Les paysages familiers ont été modifiés. Notre monde meurt un peu plus chaque jour et je meurs avec lui. L’idée de la mort ne me fait pas peur. Je soutiendrai sans faiblir le regard de Mandos, même s’il me condamne à errer pour l’éternité dans les sombres cavernes. De la sorte, je retrouverai les miens.

Il faut que je souffle un petit peu. Je m’immobilise, dissimulé par les rares illusions de lumière qui hantent encore ces lieux. Leurs chevaux se rapprochent, je le sens au plus profond de moi. Ces chevaux ne ressemblent pas à nos fières montures, celles qui ont chargé les légions vomies de Minas Morgul mais ils sont endurants à leur façon. Leurs cavaliers sont vêtus de rouge et de blanc et leurs bottes noires brillent d’un sombre lustre. Je suis le dernier Elfe de ces forêts. Ils me pourchassent à chaque saison, en grand équipage, avec leurs beagles harrier et leurs tricolores. Chaque saison, ils me talonnent toujours d’un peu plus près malgré mes ruses et mes courses. Leurs chiens de recherche éventent plus rapidement mes changes et mes doubles voies. Ils me suivent de près. Ma seule chance est de traverser encore et encore la rivière, celle qui a emporté naguère les cavaliers noirs, afin de retarder l’échéance inéluctable. Mais cette fois-ci Elrond ne pourra pas libérer les chevaux d’écume. Je suis le dernier de ma race et mes heures sont désormais comptées. Il n’y aura pas de forlonger : je ne passerai pas ce jour.

Les cors retentissent à nouveau. J’ai été aperçu. Ils sonnent le rassemblement en rameutant les chiens éparpillés. Je reprends ma fuite, me faufilant entre les taches de soleil qui trouent le manteau forestier. Je fais un large détour pour pénétrer dans un grand champ cultivé. Blé ou maïs. A découvert, je suis vulnérable, ma haute stature devient visible de tous côtés. A quelque distance, je serai à nouveau à couvert dans la grande forêt domaniale. Les cors poussent leur sinistre note. Ils me débusquent, les chiens sentent le sang et leurs aboiements deviennent sauvages. Les valets les excitent de la voix, appelant à la curée...

Je suis un Noldor et Maedhros fut mon parent. Un ensorcellement singulier et terrible s’est abattu sur tous ceux qui sont restés sur cette terre et ont refusé de rejoindre Valimar. Aujourd’hui, saurais-tu me reconnaître, toi qui m’avais pourtant reconnu chez Elrond, sans me voir auparavant ? Je suis prisonnier d’une enveloppe charnelle différente, magnifique mais inhumaine. Tous mes frères elfes sont décimés un à un ou parqués derrière des barrières de métal, pour le plus grand plaisir des hommes mécaniques. Telle est la triste fin qu’il nous a réservée. Jamais je n’accepterai de vivre dans une cage, aussi belle soit-elle.

Alors, je fuis devant les chasseurs. Ils m’ont repoussé vers la falaise et je ne pourrai pas aller bien plus loin. L’abrupt de la paroi se jette dans le ravin en contrebas, tout au fond duquel la rivière scintille faiblement. Les cors résonnent de tous côtés, sonnant l’hallali. Je suis exténué, mes forces m’ont définitivement quitté. Je devine des mouvements entre les arbres. Les aboiements rageurs des chiens de la meute s’élèvent tout près. Les chasseurs débouchent enfin, serrant les rênes de leurs montures, prenant tout leur temps. Aucune issue, je suis acculé sur un promontoire rocheux qui s’avance au-dessus du vide. En demi-cercle, les cavaliers en rouge et blanc font taire les chiens et m’observent en silence. Ils ne savent pas. Cela fait partie du sortilège. Ils sont les instruments inconscients d’une vengeance qui les dépasse. Oromë ne viendra pas à mon secours.

Le soleil est dans mon dos et je dois resplendir devant eux, ma ramure s’élevant bien plus haut. Mes bois sont les plus fiers et les plus majestueux que ces lieux virent ou verront jamais. Les chiens grondent nerveusement, maintenus avec difficulté par les valets. Puis, un homme sort lentement du bois et s’avance à l’air libre. Il tient à la main un long couteau. Je le reconnais. Tous les Elfes le reconnaîtraient. Il ressemble aux autres hommes mais quelque chose dans son regard le trahit sans doute possible. Il n’a pu s’empêcher de goûter cet instant rare où il tranchera la gorge d’un de ses éternels ennemis. Les chiens s’écartent sur son passage, presque apeurés par l’ombre gigantesque et impalpable qui marche à ses côtés. Il sait que je l’ai reconnu et il sourit cruellement. Les autres chasseurs se tiennent à une distance respectueuse.

Je le menace en abaissant mes bois aux extrémités écartées d’une bonne dizaine d’empans. Je ne serai pas une victime expiatoire, je me battrai même si je sais n’avoir aucune chance contre Lui. Les chiens. Ils ont lâché les chiens. Ils accourent vers moi en aboyant furieusement. Ils sautent à ma gorge et vers mes flancs. Je les balaie d’un large revers de mes bois mais le sang a coulé et cela les excite plus encore. Deux ne se relèveront plus. Les autres reviennent à la charge. Je secoue ma ramure de droite à gauche mais ils mordent et s’agrippent. J’ai beau en faucher encore et encore, il en revient toujours. La lutte sera courte, je sens ma vie qui s’échappe par maintes blessures ouvertes. Je halète, cherchant ma respiration. Je suis un Noldor et j’ai vu tant de beauté au cours de ma longue existence, tant de belles choses qui mourront avec moi. C’est ce qui me désole le plus. Ce monde n’est plus le mien mais je l’aime toujours. Je m’appelle Maedlin mais qui se souvient de moi ? Qui se souvient du prince que je fus ? Je ressens une immense et soudaine fatigue et je tombe sur mes antérieurs, incapable de poursuivre le combat inégal.

Les chiens ont flairé la fin et ils forment une ronde de crocs et de fureur autour de moi. Il reprend sa marche. Des voix inquiètes s’élèvent derrière lui qu’il fait taire d’un mot impérieux. Une jument encense soudainement. Elle ressemble à une autre jument, loin dans le passé. Sa cavalière la maîtrise en riant nerveusement. Elle perd sa coiffe et ses cheveux cascadent librement sur ses épaules. Mais ils ne sont pas couleur soleil couchant. Ce n’est pas toi.

Il est tout près à présent, le bras levé pour le dernier geste. Une obscène jouissance dégouline de ses yeux où brûle une haute et sombre montagne rouge. Alors, mobilisant toute ma volonté dans un dernier effort, je me redresse, tremblant et de sang ruisselant. Il esquisse un recul tandis que les chiens instantanément se jettent à nouveau sur moi. Je fais un saut immense, un saut qui semble ne plus finir, un saut dans le vide où j‘entraîne plusieurs beagles terrorisés.

La rivière se rapproche rapidement, ainsi que les rochers qui en bordent les rives. La dernière image de ce monde que j’ai tant aimé te rappelle encore à moi. Un oiseau de proie tourne haut dans le ciel et pousse un seul cri déchirant avant de s’enfuir vers l'astre déclinant...

M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-02-19 00:01:47 

 WA, exercice n°54, participationDétails
Promesses


Une fumée noire monte du petit bois de Valocsa. Heureusement Jolan, bercé par le tangage de la roulotte, ne s’est pas réveillé. Les jambes tremblantes, le coeur écrasé par une angoisse insupportable, Amalia regarde le nuage funeste endeuiller le ciel du petit matin. En faisant demi-tour, si Gyozo galope tout le long, elle peut arriver dans... deux heures ? Mais le cheval galopera-t-il aussi longtemps ? Ou le dételer, et laisser Jolan... Jamais !
Un frôlement derrière le rideau et Mozès saute sur la banquette. Il lève vers elle la profondeur de ses yeux verts, étoiles scintillantes dans la nuit de son pelage soyeux.
« Et que ferais-tu ? Nous ne sommes pas des guerriers. Les gens du village les mettront en terre. Il faut continuer la route.
- La route, je sais, mais... Bianka, Bettina ! Je dois savoir ! »
Le chat secoua la tête.
« Qu’est-ce que cela changera que tu le saches ? Est-ce que tu les aimeras moins ou davantage ? De toute façon elles seront toujours dans ton coeur. S’il est bon que tu le saches, les cartes te le diront.
- Et Rafael ? »
Le chat monte délicatement sur ses genoux et s’y pelotonne langoureusement.
« Chaque chose en son temps, petite soeur. Je ne peux rien te dire. Il y a trop de possibles... »
Amalia refoule ses larmes. L’horizon est loin devant, au bout d’une interminable plaine où des traînées de brume embrassent lascivement la terre labourée, amantes paresseuses amenées par la nuit, que le soleil jaloux chassera pour la journée. Amalia fait claquer sa langue, et le docile Gyozo reprend le pas. Le salut est toujours dans le mouvement. «Lorsque tu restes immobile, la sueur qui tombe de ton front creuse ta tombe, alors voyage », disait nagypapa Miklos. Et le pas du cheval berce la tzigane aux longs cheveux noirs, et le chat, et le jeune garçon qui dort toujours à l’arrière, fatigué de la longue nuit.


« A-ma-lia ! A-ma-lia ! »
Ils avaient scandé son nom pour qu’elle danse, autour des feux de joie, parce qu’il n’y a pas de noce sans belle danse, et qu’elle avait toujours été la meilleure danseuse des quatre filles de Vendel. Bettina, rouge de plaisir au bras de son tout jeune mari, avait battu des mains, enthousiaste, comme une petite fille – elle était encore si jeune pour se marier, seize ans !
Amalia s’était arrachée à regret à la conversation paisible qu’elle menait avec nagyneni Dorina, la soeur de sa mère, et avait demandé le silence.
« Je danserai... seulement si Jolan veut bien m’accompagner. »
La moustache des hommes avait frémi. Certes, Vendel n’était plus et son père Miklos l’avait rejoint cinq ans plus tard au Paradis des Hommes du Vent. De fait, Amalia était chef de famille – famille qui ce soir, après le mariage de Bettina, se réduisait à Jolan, le dernier enfant de Vendel et Aida. Mais Proposer un enfant pendant une noce... qu’est-ce qu’une femme connaissait au violon ?
L’enfant ajusta sa ceinture, cala son violon, leva son archet. Si son coeur battait plus vite, il n’en montrait rien. Ses yeux noirs étaient brillants de défi et de fierté. Grand-père Miklos le lui avait dit : « Un jour, mon petit, tu Joueras. » Le regard complice d’Amalia lui avait donné le signal, et l’archet avait attaqué.



Danse, Amalia, danse pour les Hommes et les Femmes du Vent, danse pour ceux qui n’ont de frontière que l’horizon et de destin que le voyage. Danse pour l’oiseau libre et l’arbre protecteur, danse pour le printemps qui réveille et l’automne qui apaise, danse pour ceux qui jamais ne reviennent sur leurs pas. Mais tant de chemins se croisent et tant de rencontres sont possibles ! Danse, saute, tourbillonne, ta robe est un brasier qui chauffe le coeur des hommes, tes mains sont des alouettes vives qu’aucune cage ne retient, tes pieds bottés de noir sont des marteaux puissants qui sculptent le rythme et font vibrer les âmes. Danse pour les yeux noirs, les cheveux de jais, la peau couleur olive, pour ton peuple danse ! Frappe et frappe la terre qui porte ton pas toujours plus loin, car tu as promis, Amalia, tu as promis à Miklos le Survivant comme lui-même avait promis à son père Szervac.
« Promets ! De ne jamais t’arrêter, non, promets ! De toujours continuer...»
Le dernier frappement de pied scelle une fois de plus le pacte ancestral, au moment même où l’archet jette le dernier son, le dernier éclair, la dernière fleur... Et le silence sec comme une branche qui casse arrête le cours du Temps qui se fige d’émotion.


La Famille applaudit à tout rompre, hurle de joie, les hommes portent Jolan en triomphe.
« Il a Joué, il a Joué, nous avons un Homme de plus ! »
Le garçon avait eu du mal à retenir ses larmes et ses yeux agrandis par la joie avaient trouvé ceux d’Amalia. Elle avait souri, puis était retournée s’asseoir près du feu. Domotor avait voulu lui prendre la main, mais elle avait dit : « J’attends Rafael. » Autour d’elle les danses endiablées avaient repris, puis avaient été remplacées par les chants nostalgiques. Elle entendait le violon de Jolan se mêler aux instruments des autres, le petit prenait sa place, bien... A voix basse, tante Dorina continuait à lui donner des nouvelles de la Famille, de Gizella, sa soeur puînée, qu’on ne voyait plus depuis qu’elle avait épousé le duc de Szartas, du cousin Lénard qui était parti loin vers l’ouest, qui avait pris femme, qui avait déjà trois garçons, de Csanad, l’ami d’enfance, qui s’était échappé des prisons du Roi...
Un peu après minuit Mozès avait quitté la roulotte et était venu la chercher.
« Il faut partir, Amalia, il est tard.
- Ce soir ? Nous pourrions dormir ici...
- Il faut partir, la route t’attend. »
Elle l’avait regardé tristement.
« Rafael doit venir...
- Il y a un temps pour chaque chose. Et tu as promis. »
Elle l’avait suivi.
Jolan dormait déjà, sur le matelas au fond de la roulotte, serrant dans ses bras son précieux violon, complice de sa première victoire. Elle l’avait retiré tout doucement et rangé dans son étui. Puis elle avait abreuvé Gyozo avant de l’atteler. S’arrachant à la douceur chaude des foyers, elle avait passé un châle sur son boléro noir, et la route l’avait reprise.


Le soleil est bien haut dans le ciel quand Jolan vient s’asseoir près d’elle.
« J’ai faim.
- Il y a des biscuits dans la boîte en fer.
- Oui mais... Je les ai finis... et j’ai encore faim !
- D’accord. Je vais m’arrêter. »
Mozes ouvre un oeil.
« Pas longtemps. »
Amalia soupire.
« Oh, Gyozo. Oh là. »
Amalia saute à terre, dételle le cheval qui va brouter un peu plus loin. Elle allume un feu, prépare le repas. Jolan va chercher de l’eau. Fébrilement, elle tire de sa poche les tarots. Bettina... Oh non !... Bianka ?... Ce n’est pas clair, mais elle a pu survivre. Rafael... L’Amoureux, la Lune, le Diable, la Roue de la Fortune, et le juge du jeu est ... L’Arcane Sans Nom ? Il serait mort, lui aussi? Mais pourquoi le Diable avec la Roue ?
Jolan revient, Amalia range les cartes. Elle déjeune à peine, remet tout en ordre, s’apprête à repartir, le coeur serré.
Le bruit d’un galop dans la plaine derrière elle, et juste après, laissant les rênes sur le dos de son splendide étalon gris, Rafael est à terre, près d’elle, dans ses bras...
« Je pensais que tu m’aurais attendue...
- Que s’est-il passé à Valecsa ? As-tu vu mes soeurs ?
- Mais oui, bien sûr ! Bettina avait les yeux un peu cernés, ce matin, c’est plutôt bon signe... Et j’ai croisé Bianka quand elle repartait...
- Mais ce feu ? Cette fumée noire ?
- Quelle fumée ? Oh, ça devait venir du village, j’ai vu un fermier brûler des mauvaises herbes... »
Amalia le regarde éberluée, elle ne demande qu’à le croire mais tout à coup le soleil est moins brillant, le sol moins stable, le vent amer...
Un autre cavalier arrive ventre à terre, et d’un bond il est sur Rafael, il roule au sol avec lui, le plaque au sol, lève un couteau...
« Csanad ! Qu’est-ce que tu fais ? », hurle Amalia horrifiée et en même temps étrangement soulagée.
Sans la regarder, l’homme s’adresse à Rafael :
« Dis-lui ! Mais dis-lui, traître ! Je t’ai vu empocher l’argent du Capitaine du Roi ! Pour combien nous as-tu vendus, Judas ? Bettina est morte, Amalia, et tante Dorina, et la plupart de tous les nôtres qui étaient là-bas...
- Tu es devenu fou, Csanad ! Tu es jaloux, c’est ça, parce que c’est moi qu’Amalia a choisi ? Allez, baisse ce couteau, de toute façon tu ne l’auras jamais ! Je te l’ai dit, Amalia, j’ai vu Bettina ce matin...
- Egorgée et baignant dans son sang, oui, tu l’as vue, et je l’ai vue aussi ! »
D’un geste rapide, Rafael a désarmé son adversaire, et les deux hommes se battent dans la poussière. Rafael a pris le dessus, ses mains enserrent le cou de Csanad, qui n’arrive pas à se défaire de l’étreinte mortelle...
Amalia, au désespoir, regarde le chat au poil hérissé qui n’a pas quitté la roulotte.
« Mozes !
- Tu connais la vérité, tu la connais ! »
En un éclair, la longue dague effilée siffle dans les airs, accrochant le soleil au passage. Rafael s’effondre. Amalia le regarde, pétrifiée, rendre son dernier soupir. Jolan s’est précipité vers elle et la serre très fort en sanglotant.



Gyozo marche du même pas tranquille, et le cheval de Csanad s’est résigné à l’accompagner dans cette allure qui ne lui est pas naturelle.
« Où comptes-tu aller ?
- A Matvan, pour l’hiver. Jolan a besoin encore de prendre des cours de violon, et il y a un vieux professeur qui...
- Est-ce que je peux venir avec toi ? Les soldats pourraient...
- Matvan est loin de la capitale, et j’y ai des amis.
- Je ne veux plus te perdre, Amalia. J’attendrai... Ou bien, si un autre homme te demande, je cèderai la place. »
Amalia le regarde sous cape. C’est vrai qu’il est beau garçon. C’est vrai aussi qu’il est loin le temps où tous les deux couraient pieds nus dans la prairie et se baignaient ensemble dans les rivières. Il y avait de grandes caravanes, alors...
« Je veux bien faire un bout de chemin avec toi. Pour le reste, comme dit Mozes...
« Il y a un temps pour chaque chose », répète complaisamment l’intéressé, qui, trônant sur les genoux de Jolan, affiche un vrai sourire de chat.




La musique qui a inspiré ce texte est la Danse Slave n°8 en sol mineur, opus 46, de Dvorak. Vous pouvez l'écouter
...si ça passe, parce que hier ça allait bien et aujourd'hui je n'y arrive pas! Peut-être quelqu'un de plus doué que moi peut-il trouver un autre lien?
Narwa Roquen, on the road again

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-02-19 07:54:02 

 Il y a un lien....Détails
ICI



M
fan

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-02-19 15:52:12 

 Merci!Détails
... de ton aide précieuse!
Narwa Roquen, épatée!

Ce message a été lu 6609 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-02-19 22:24:40 

 Commentaire Maedhros, exercice n°54Détails
Nostalgie, quand tu nous tiens... Je ne pense pas que tu aies triché. Il fallait se laisser porter par la musique, et c'est ce que tu as fait, magistralement. Une ambiance lourde, de tristesse et de mort, où la mort n'est pas le plus triste... L'histoire, que n'apprécieront à sa juste valeur que les Faëriens fidèles, l'histoire est très finement menée, avec en particulier cette ambiguïté sur l'dentité du personnage, qui ne se dévoile que peu à peu. La révélation est surprenante mais cohérente.
Splendide est l'image du grand cerf dressé dans la lumière, vaincu dans sa chair mais toujours libre et fier dans son âme... La scène de chasse est rendue dans tout son clinquant ridicule et sa barbarie inutile. En face des meurtriers, menés par l'Ennemi Eternel ( non, je ne spoilerai pas, z'avez qu'à lire les bons livres!), le Fidèle Solitaire. Fidèle, bien sûr, parce qu'étymologiquement il a la Foi. Et c'est ce qui illumine ce texte, d'un bout à l'autre, cette permanence du désir d'être soi, quel que soit le monde où l'on vit, et quel qu'en soit le prix à payer. La mort n'est jamais qu'un passage, un avant-goût de retrouvailles...
Et puis, il y tant d'émotions, esquissées, pudiques, délicates... tu vas faire fondre ton public, Maedhros!
Quelques fautes de frappe:
- tâches de soleil
-oubli du i de qui, juste après
- en demi-cercle les cavaliers rouge et blancs
et une répétition "je fais un grand détour pour pénétrer dans un grand champ cultivé": si ton détour est large, c'est mieux.

Et puis une dernière remarque: une histoire est une histoire, et l'auteur en est seul maître, mais crois-tu vraiment qu'elle serait partie, s'il était resté?
Narwa Roquen,qui a son opinion

Ce message a été lu 6719 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-02-22 09:58:50 

 La Bohême...Détails
Quand j’ai terminé la lecture la première fois, avec la musique de Dvorak dans les oreilles, j’avais des sensations visuelles et gestuelles.

Le rythme des mots, la mélodie des phrases ont déplacé au second rang la trame de l’histoire proprement dite. J’ai beaucoup aimé le paragraphe commençant par « Amalia refoule ses larmes... » ainsi que celui où Amalia danse sur le violon de Jolan. C’est une écriture fluide et libre qui exprime la passion ressentie par ces êtres nés de l’horizon et qui meurent pour le rejoindre. Avec la musique omniprésente, qui les place bien au-dessus des paysans et des soldats du roi et qui les fait ce qu'ils sont, des hommes et des femmes libres.

La danse salve que tu as choisie, la dernière de l’opus 46, un furiant, possède l’énergie et la fougue d’une âme bohème qui essaie de briser le joug de l’oppresseur ( à titre tout à fait personnel, je préfère la quatrième danse de l’opus, mais je ne suis pas impartial, la valse lente recueille toujours mes suffrages !). Mais la 8ème a ce côté dramatique qui sied particulièrement à la trame.

C’est en relisant une nouvelle fois le texte que j’ai identifié son ressort et la trahison de Rafael. Et, fidèle à l’oeuvre de Dvorak, l’histoire comprend trois temps forts. Le préambule, lourd et dramatique, sans qu’on en sache précisément la raison, la partie centrale où retentit l’âme de ces bohémiens et enfin la dernière partie où la colère et l’énergie dénouent l’intrigue et éclairent la tragédie qui poursuit les tziganes mais aussi l'éternel espoir qui les anime.

Un très beau texte, fort et poignant, qui a les qualités de la passion slave où cohabitent l’amour de la musique et l’acceptation de la fatalité. Seul le mouvement, la danse et la fuite, leur apporte la joie et l’espoir.

M

Ce message a été lu 6467 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-02-22 10:30:40 

 WA - Participation exercice n°54 - 2Détails
Un texte plus sombre. A partir du titre que vous pouvez écouter ICI...

]
MEMOIRE BLESSEE


Dehors, la pluie a finalement cessé. Succède alors un état qui me met mal à l’aise. Comme d’habitude. Je deviens plus sensible et moins protégé. Plus perméable aux influences extérieures. C’est un sentiment de déséquilibre où tout dérape tandis que je dérive loin des terres connues.

Une voix tragique et cassée m’appelle dans l’obscurité. Une voix si loin d’ici. Prononçant des mots qui me hantent jusqu’à ce que je ne sache plus très bien où s’arrête le rêve et où commence l’autre côté. Je discerne un nom crié dans les ombres du crépuscule. La résonance multiplie l’écho à l’infini. Mais tous les autres mots restent hors de ma compréhension, des mots qui meurent avant d’être nés. Des mots gris. Des mots brouillards, des mots opaques aux reflets douloureux qui se détachent sur un fond vide et glacial. Des notes de piano, dépouillées et orphelines de toute orchestration, dures et froides, cinglent et heurtent ma mémoire blessée.

Tout autour de moi, des envies morbides déplient leurs ailes de fer tandis que tout s’immobilise. J'éprouve à nouveau le sentiment inconfortable d’être prisonnier d’un monde figé, de porter comme une croix une envie de bouger. De sortir du cadre, trouver une clé, une raison valable de tout rejeter.

Quelques fois, des ombres rôdent à la tombée du jour, décrivant lentement des cercles oppressants, attendant mon angoisse d’être seul, une fois de plus, entre les obsessions et les glaçons ballotés dans le verre embué, une bouteille de bourbon à moitié vide à côté. Ces glaçons qui deviennent des montagnes de glace où gisent enchâssés tous mes souvenirs avec toi. Ils jettent une lumière bleutée lorsque l'ambre finit par les dissoudre complètement.

Cela remue et cela bouge.

Mais cela ne veut pas sortir. Des appels murmurés dans le vent. Une trace de sang sur le béton. Des paroles inutiles clouées contre le silence. Les heures sont creuses et inutiles et mon esprit s’épuise à rechercher une absence dans la lourdeur d’un cauchemar où tout se retranche entre les lignes serrées d’une feuille de papier. Une lettre inachevée tachée de larmes d’encre. Juste une éclaboussure sur le mur pour qu’enfin le visage laisse filtrer une émotion.

Mes souvenirs se fabriquent de toutes pièces. L’ombre d’une comédie. Des rochers battus par le vent entre des arbres dénudés. Des convois du désert partis pour l’oasis de l’autre côté du mirage.

Tout cela pour dire la solitude.

La nostalgie qui tourbillonne jusqu’au néant et plus bas encore. Là où le néant est un rêve. Là où l’enfer lui-même est un paradis inaccessible. Bien plus bas encore. Les soirs de détresse, je prie fiévreusement pour que ton visage tant aimé apparaisse dans l’eau du miroir. Mais elle est si troublée que je ne peux y voir que les rides de mon immense peur. Les soirs de détresse, je reste aux prises avec cette frustration écoeurante de ne pas vouloir choisir entre rester et partir. Sortir du champ une fois pour toutes. Désillusion sur désillusion, fragment de passé après fragment de passé, la monotonie tourne catatonie. Les soirs de détresse, les voix désincarnées me murmurent à l’oreille leurs complaintes hallucinantes, m’appelant pour l’ultime envolée. Alors, les bruits du réel perdent consistance à mesure que se referment les volets mélancoliques.

Que ne donnerais-je pour que tu apparaisses ? Il y a bien des chemins qui m’ont éloigné de toi. J’en ai emprunté un de trop, qui m’a emmené si loin que je me suis perdu sans plus savoir comment revenir. J’ai crié ton nom mais seul le ricanement moqueur de la bête dans le ciel m’a répondu. Comme à chaque fois. Je suis tellement vieux, tellement sale, tellement mort que j’ai fini par renoncer.

J’ai erré dans les confins, là où le monde se confond avec le néant, bien au-delà des colonnes sacrées. J’ai écouté le vent et il est resté froid et silencieux. J’ai écouté les arbres mais ils ne m’ont rien dit. J’ai écouté en vain les fantômes sous la pierre qui griffent la terre, encore et encore, essayant sans succès d’émerger. J’ai enfin écouté mon coeur mais ses battements étaient hantés par ton souvenir. Alors, je suis resté prostré sur la digue où se jetaient les vagues insensibles d’une mer sombre et déchaînée.

Je suis un homme de sable et j'attends la marée, entouré de cadavres de verre qui me chavirent en roulant sur le parquet. Ce sont mes vieilles amies, celles qui m’ont tenu debout tout ce temps. J’ai tété leurs seins pour étourdir mes sens. J’ai chanté et dansé mais mes bras débiles ne tenaient que des spectres à crinoline. J’ai bu encore et encore, essayant de noyer les remords du soir et stopper cette lente agonie qui crispe mon ventre quand seul sur mon canapé, je me rappelle le passé.

J’ai brisé le cadre où il y avait notre photo. Je l’ai déchirée en pleurant avant d’essayer de recoller les morceaux sans y parvenir. Tu sais, chaque soir je fixe cette maudite porte et j’imagine qu’elle s’ouvre brusquement et que tu es là, sur le seuil, riante et heureuse, courant te blottir dans mes bras. Comme avant.

Mais cela n'arrive jamais. Alors, je me contente de remplir le verre et je porte un toast à ton absence.

M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-02-22 21:10:34 

 Commentaire Maedhros, exercice n°54 - 2Détails
C’est un texte qu’il faut lire avec le coeur. « Ne pas analyser, juste ressentir. » A ma première lecture, ta voix et la voix féminine se répondaient, comme l’acteur et le Choeur antiques, et c’était vertigineux... Requiem envoûtant, sur les arpèges obsédants des basses du piano, - les basses qui résonnent, profondément, au fond du ventre. Requiem où l’on ne sait plus si la mort est au-dedans ou au dehors. On retrouve le Maedhros éclaté, écartelé, disloqué, de « La Geste de l’Elfe » ou de « Princesse Corail ». A celui-là, abandonné qui s’abandonne, il faut se livrer aussi totalement, sous peine de rester l’étranger glacé qui ne fait que passer son chemin.
Comment veux-tu parler de littérature ici ? Il y a de très belles images (les glaçons, les volets mélancoliques, les vieilles amies), et une intensité poignante dans le paragraphe « la nostalgie qui tourbillonne... » . Mais le texte va bien au-delà. Chaque phrase est lourde de sens et les voiles pudiques s’entrouvrent et se referment sans cesse. Honorable Faërien, l’humble WA est illuminée par ta présence.
Que peut l’homme contre la mort ? Il n’y a pas d’autre exil, pas d’autre certitude. Mais quand la douleur sort du silence, c’est déjà que le pire est passé. La place des morts est dans notre coeur, et ils n’y sont pas cruels, bien au contraire. Les chats, qui ont sept vies, le savent bien. Leurs prunelles magiques contiennent tous les mirages, et la paix est dans le lent battement de leurs paupières. On ne ferme les yeux que dans la confiance. Le chat sait être là, silencieux mais présent, il monte la garde contre les fantômes. Il sait attendre l’heure du jeu et des rires, sans impatience, car chaque seconde de sa vie est un fragment d’éternité.
C’est beau, un chat. C’est inutile. Mais ça tient chaud.
Narwa Roquen,une minute de silence

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Netra  Ecrire à Netra

2009-02-23 21:50:46 

 en demi-cercle les cavaliers rouge et blancs...Détails
C'est pas mieux rouges et blancs, Narwa ???
Netra, sort l'auréole...

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-02-23 22:07:00 

 Je ne crois pas...Détails
... parce qu'il n'y a pas des cavaliers rouges et des cavaliers blancs, mais qu'ils sont tous vêtus de rouge et de blanc. Si quelqu'un a un argument contraire, qu'il le dise. Moi je dis ça un peu au feeeling...
Quant à ton texte, pas d'impatience, je suis dessus, mais il est long et dense et touffu... A la première lecture, c'est bien. Un commentaire dans les formes suivra.
Narwa Roquen, qui doute parfois

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Netra  Ecrire à Netra

2009-02-24 10:16:59 

 Ben oui mais alors...Détails
Pourquoi y'a un S à blancs et pas à rouge ???
Netra, qui comprend pas.

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Netra  Ecrire à Netra

2009-02-24 10:44:33 

 WA-exercice 54Détails
Ce texte est inspiré de la chanson Gortoz a ran, traduisez J'attends, de Denez Prigent, que vous pouvez écouterLA Comme c'est une chanson, je me suis également fortement inspiré des paroles, mais du coup je crois que c'est trop flou... Si personne comprend, je spoile.

Gortoz a ran


J'attends.
La tour est là, devant moi, haute et sombre dans le ciel. Noire comme les ailes d'un corbeau de cadavre.
J'attends.
Bientôt la Lune sera tout en haut du ciel, juste au dessus de la tour. La tour noire de la pluie. La tour qui veut toucher le ciel.
J'attends.
Comme chaque soir, je regarde la tour et la mer derrière elle. Je sais qu'un jour elle reviendra. Qu'elle ouvrira le chemin d'écume.
J'attends.
Elle me l'a promis. C'était il y a treize ans. Lorsque notre enfant est né. Il est parti, maintenant. Il deviendra barde. Comme elle.
J'attends.
Enfin, c'est pour ce soir. Je le sens. Je suis heureux.
Elle est là. Belle comme au jour de nos noces. Plus désirable encore peut-être.
J'attends.
Elle prend ma main, la serre, m'emporte. Loin. Vers un autre pays, une autre terre, au-dessus des champs, des mers, au-dessus de la tour. Nous volons. Voici l'Ouest. Je regarde une dernière fois la tour qui meurt à l'horizon.

Et selon son désir, je vole désormais entre la mer et les étoiles.
Netra.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-02-24 13:21:23 

 Bien sûr!Détails
... qu'il ne faut pas de s à blanc. Mais ne le dis pas à Maedhros, ça lui ferait de la peine...
Narwa Roquen, reine des secrets de polichinelle...

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-02-24 22:55:59 

 Commentaire Netra, exercice n°54Détails
La musique est très belle... mais les paroles restent un mystère, et cette vidéo de guerre, dessus... alors que rien dans ton texte ne parle de guerre...
Ton texte est bien écrit, rien à dire. Mais il est court! Sur une musique riche en émotion, même si on ne comprend pas les paroles, tu écris un texte factuel... C'est dommage! Tu aurais pu exprimer les émotions de la musique ... Je suis restée sur ma faim...
Narwa Roquen,à défaut de comprendre, au moins ressentir!

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Netra  Ecrire à Netra

2009-02-25 09:47:04 

 En faitDétails
J'ai presque littéralement traduit la chanson, juste inversé les sexes des protagonistes. Voilà la traduction française (approximative, évidement)

J'ai attendu, j'ai attendu longtemps
Dans l'ombre sombre des tours brunes
Dans l'ombre sombre des tours brunes

Dans l'ombre sombre des tours de pluie
Vous me verrez attendre toujours
Vous me verrez attendre toujours

Un jour il reviendra
Par-dessus les mers, par-dessus les champs

Un jour il reviendra,
Par dessus les campagnes, par dessus les mers
Reviendra le vent vert
Et emportera avec lui mon coeur blessé

M'emporter sur les chemins
Il reviendra, chargé d'embruns
Dans l'ombre sombre des tours noires
Grace à son souffle, je serais emporté
Loin dans le courant, dans un autre pays

Je serais emporté, grâce à son souffle
Loin dans le courant, selon son désir

Selon son désir, loin de ce monde
Entre la mer et les étoiles


La vidéo de guerre, y'a pas de rapport, c'est juste que la chanson, Ridley Scott en est tombé fan, alors il l'a collée dans son film "la chute du Faucon noir" en guise de générique de fin... D'où le clip.

Sinon, je crois que tes remarques sont justifiées... J'aurais dû faire beaucoup mieux.
Netra.

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z653z  Ecrire à z653z

2009-03-12 11:59:13 

 encore un chat qui parle ....Détails
;)


Sinon il y a un peu trop de personnages pour une courte histoire :
1-Jolan (ça me rappelle Thorgal)
2-Amalia
3-Gyozo
4-Mozès
5-Bianka
6-Bettina
7-Rafael
8-Miklos
.... rien que pour le 1er paragraphe... ouf !

... et 7 autres pour le reste de l'histoire.


Sinon la musique change plus souvent de rythme que ton histoire même si elle colle bien à l'ambiance.


"Promets ! De ne jamais t’arrêter, non, promets ! De toujours continuer..."
La virgule avant le "non" me gêne un peu mais c'est vraiment pour trouver quelque chose à dire sur la forme...

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z653z  Ecrire à z653z

2009-03-12 12:19:57 

 Pour une fois que je demande un texte plus long....Détails
.... parce qu'il aurait mieux collé à la musique mais l'ambiance est là....

J'ai eu des souvenirs de Princesse Mononoké et de la traque du Dieu-Cerf quand j'ai lu ce texte.

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z653z  Ecrire à z653z

2009-03-12 12:29:04 

 complainteDétails
Le texte aurait mérité des paragraphes plus longs pour mieux coller à la musique.
De plus, dans ton texte la fin est heureuse alors que la chanson me semble triste de bout en bout.

PS pour Narwa : quand j'écoute une musique en lisant un texte (enfin, j'avais compris la consigne comme ça), je ne regarde pas les images de la vidéo.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-03-12 14:45:59 

 Vraiment?Détails
Tu ne peux pas faire trois choses en même temps?
Narwa Roquen,qui peut...

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-03-12 14:50:44 

 Intuition diabolique!Détails
Cette phrase, qui est la clé du texte, est rythmée ainsi pour coller à la musique; ce sont les paroles que j'ai mis sur le thème principal... Tes qualités d'attention me surprendront toujours! Je suis sûre que tu retrouverais une aiguille dans une botte de foin!
Narwa Roquen,impressionnée

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Eltanïn  Ecrire à Eltanïn

2009-05-02 19:32:39 

 Exercice 54, participation tardiveDétails
http://www.deezer.com/track/19859

Je la vois venir depuis le bout du quai, elle marche lentement, et son regard erre de droite et de gauche. Ses cheveux bruns caressent son cou et son visage. Elle me regarde qui l’observe approcher, et sans un mot s’assoit à l’autre bout du banc. D’un sac en plastique, elle sort une canette de bière. Je crois bien qu’elle me regarde, mais je détourne les yeux vers le fleuve qui s’écoule là en face de nous. Le temps est arrêté, je flotte dans un entre deux impalpable, déroutée par l'alcool bu plus tôt. Des frissons me parcourent, provoqués à la fois par la fraîcheur de l’air nocturne et ma musique intérieure au rythme lancinant.
Je tourne la tête vers elle. Elle a fini sa bière, et reste là, immobile, accoudée au dossier, la tête appuyée sur sa main. Je ne sais combien de temps nous passons ainsi à nous dévisager. Puis elle me tend la main, douce et chaude dans la mienne. Elle me guide parmi les rues mal éclairées jusqu’à chez elle. C’est un appartement minuscule, plongé dans la pénombre, éclairé uniquement par la lumière de dehors et l’écran blafard d’un ordinateur laissé en veille, et sur lequel elle lance de la musique, sensuelle et caressante.
Ses lèvres se referment sur les miennes. Elle a un goût d’alcool. Son odeur m’enivre, sauvage, mélange d’humain et de parfum épicé. Mes mains frissonnent sur sa peau frémissante. Elle me pousse sur le lit, je m'allonge sous elle. Envolées par nos désirs mêlés, nos plaisirs se mélangent jusqu’au matin.
, un peu (trop) seule

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z653z  Ecrire à z653z

2009-05-03 22:19:09 

 Petit commentaireDétails
Le texte est concis et entraînant par son rythme.
On ne sait rien des personnages et on a envie d'en savoir plus après cette scène.

"Elle me regarde qui l’observe approcher" -- j'ai un peu de mal avec ce début de phrase.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-05-03 22:59:58 

 Commentaire Eltanïn, exercice n°54Détails
Un joli petit texte, dont le climat trouble s'accorde bien au ton sulfureux de la musique. C'est bien écrit, tout en demi teintes dans un temps suspendu. Et on n'éprouve même pas le besoin d'en savoir plus...
Narwa Roquen, tout est dit

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-25 13:56:52 

 Exercice 54 : Eltanïn => CommentaireDétails
Tiens, un participant rare !
Je n’ai pas du tout accroché au morceau de musique. Et je ne perçois pas bien l’accord avec le texte. Les premières lignes sont assez poétiques mais le sac plastique et surtout la canette de bière cassent cette ambiance, je trouve. De la même façon, l’odeur d’alcool s’accorde mal, à mon avis, avec la scène assez romantique de la fin.
J’ai relevé quelques maladresses stylistiques. « Je crois bien qu’elle me regarde » est répétitif. De plus, un instant auparavant, elle en était sûre que l’autre femme la regardait. J’ai eu le sentiment qu’il manquait quelques phrases de transition, pour détailler les émotions de la narratrice peut-être, pour dire qu’elles se lèvent du banc aussi.
La dernière phrase est curieusement construite. Je ne la comprends pas.

Est', hop hop hop.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-25 13:59:10 

 Exercice 54 : Netra => CommentaireDétails
Elle est bien planante ta musique ! Et bien mélancolique. Et les paroles sont bien jolies. En effet, ton texte est parallèle à ces paroles.
« corbeau de cadavre » m’a paru une bizarre expression. Le rythme est original avec les répétitions de mots « j’attends, tour, haut, ciel ». Cela pourrait également être les paroles d’une chanson. C’est joli et agréablement poétique mais bien trop court !

Est', hop hop hop !

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-25 16:55:50 

 Exercice 54.2 : Maedhros => CommentaireDétails
Déprimons tous ensemble ! Je suis incapable d’écouter du Dark sanctuary, vraiment... Les mélodies languissantes et le phrasé si lent de la chanteuse, qui fait qu’on a oublié le début de la phrase quand elle arrive à la fin, m’endorment.
Il s’agit d’un texte d’ambiance, un peu languissant à mon goût. Je ne dis pas, ta prose est presque impeccable et certaines images sont belles mais par moments, je n’ai rien compris.
J’ai noté une répétition entre « Des paroles inutiles » et « Les heures sont creuses et inutiles ».

Est', en pleine lecture.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-25 17:00:10 

 Exercice 54 : Narwa => CommentaireDétails
Le thème de l’exercice est original !
Je verrais bien un jour aussi un exercice où il faudrait travailler chacun sur le même synopsis. Nous pourrions voir ainsi comment chacun gère les choses qui nous posent problème, comment chacun présente ses personnages, plante ses décors, mène l’action... Qu’en penses-tu ?

Concernant ton texte, le choix du contexte tzigane lui donne une saveur particulière. Les noms propres sonnent exotiques (même si je me suis perdue dans leur profusion au début) et les mots en hongrois donnent un côté pittoresque. Une note de bas de page avec une traduction aurait été utile, afin d’éviter au lecteur feignant que je suis une recherche dans le wiktionnaire.
Le chat qui parle et les tarots apportent un côté fantastique sympathique. Et la scène qui commence par « Danse, Amalia » est vraiment belle.
J’ai trouvé une petite faute de frappe, « Le chat secoua la tête. » devrait être au présent je pense. Un bémol sur la scène de combat qui gagnerait à être détaillée afin d’être plus claire. Je n’avais pas compris que Rafael était l’amoureux d’Amalia, ni que l’autre homme l’aimait, avant la fin. Tu passes trop rapidement dessus. Les motivations de Rafael sont aussi peu claires, ai-je trouvé. Quelques paragraphes de plus corrigerait cela. L’histoire mériterait un titre plus percutant, comme « Promesses de » quelque chose, je ne sais pas. Cela fait un peu court, je trouve.

Est', en pleine lecture.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-25 17:03:17 

 Exercice 54.1 : Maedhros => CommentaireDétails
Ta musique est affreusement déprimante mais néanmoins très belle. Elle colle bien au texte, déprimant et mélancolique. Tiens, le SDA est passé par là ! Joli choix de mots (combe, fanal).
Nom d’un chien ! (et c’est le cas de le dire) Je ne connaissais pas le mot forlonger.
L’identité du maître de chasse est adroitement suggérée et, avec la fin, le titre s’éclaire. Curieux souvent comme le fait d’écrire le titre en anglais lui donne une sonorité plus intéressante. J’ai déjà eu le tour avec Broken toy. Un peu dommage pour notre belle langue...
Je n’ai pas compris le coup des hommes mécaniques. Un joli texte mais bien triste.

Est', hop hop hop.

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