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 WA, exercice n°55 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 19 fevrier 2009 à 18:50:51
Cette fois l’exercice est un classique du genre : raconter l’histoire d’un personnage ordinaire pris dans une situation extraordinaire (au sens d’exceptionnelle). Attention : votre héros peut se révéler plus courageux ou plus habile qu’il n’y paraissait, mais il ne peut pas se découvrir de super-pouvoirs ! En revanche, dans la situation extraordinaire, vous pouvez mettre tout ce qu’il vous plaira : SF, fantasy, fantastique , thriller, horreur... Ce qui est important, c’est de montrer comment ce personnage va s’adapter aux circonstances, et ce qui en découlera.
Vous avez deux semaines, jusqu’au jeudi 5 mars. Adaptez-vous, adaptez-vous, il en restera toujours quelque chose...
Narwa Roquen,... mais c'est quand même plus facile avec des super-pouvoirs!


  
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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-03-03 22:16:51 

 WA,exercice n°55, participationDétails
Le geste de l’Elfe

J’ai la raison arraisonnée
Dans un port désert dérisoire
Toute ma vie s’est arrêtée
Comme s’arrêterait l’Histoire...
E. Roda-Gil


Impossible de dormir. Trop de fatigue. Trop longue journée, trop de gens, trop de bruit. Et cette musique absurde, véritable insulte au silence...
Elle enfila un jogging et quitta la chambre d’hôtel. Elle avait repéré un parc en arrivant. Marcher un peu, respirer. Le mariage s’était bien passé, Amandine semblait heureuse. Elle secoua la tête. Quelle idée, aussi de se marier... au prix où sont les divorces... Et puis l’amour est ce qu’il est, moins on lui met de cages... Et ce Sébastien... Et pire encore, la belle-famille ! Bourgeoise, empesée, hypocrite... Monsieur, chevalière au petit doigt, mains moites et bedaine répugnante, l’avait invitée à danser. Un calvaire... Il était pesant, gras dans son regard, gras dans ses gestes, gras dans ses sourires... Visqueux...
« La semaine prochaine je passe près de chez vous, vous m’accorderez bien l’hospitalité, jolie madame ? »
Elle s’était redressée, prête à le gifler.
« Pas de chance, je suis en déplacement... »
Elle l’avait planté là, s’éventant avec la main comme si elle souffrait de la chaleur. Vermine !
A l’orée du parc, elle expira bruyamment, une fois, deux fois, pour chasser le souvenir de cette puanteur capiteuse dont s’était aspergée la mère du marié. Une horreur. Avait-elle perdu l’odorat ? Cette manie des femmes vieillissantes, de forcer sur le parfum...
« Tu aurais pu te maquiller un peu », lui avait reproché sa fille.
-« Pour quoi faire ? », avait-elle répondu.


Le parc était désert. Elle s’attendait au pire, avec ces gens de la ville, même à deux heures du matin. Tu vieillis mal. Quelle intolérance ! Un journée loin de la nature et tu asphyxies comme un poisson hors de l’eau. Quand la maison sera vendue, il faudra bien t’y faire. Oui, mais un petit appartement c’est plus raisonnable, moins de ménage à faire, et je pourrai envoyer de l’argent aux enfants. Ca sert toujours, quand on est jeune. Et puis maintenant que Volcan n’est plus là...
Le vieux chien de berger s’était éteint dans ses bras un mois auparavant. Elle s’était jurée que c’était le dernier. Assez de larmes. A vingt ans, c’était touchant. Plus tard, c’était pathétique. Ou, plus simplement, laid.
La pleine lune de juin éclairait presque comme en plein jour. Elle aurait tant souhaité l’obscurité complice, l’intimité sereine avec la nature... Cette lune était violente comme un néon. Une petite trahison, mesquine, agaçante. Mais l’air était doux, discrètement parfumé, et au moins, silencieux...


L’allée centrale était bordée de hautes statues d’albâtre, éclatantes de blancheur dans la lumière lunaire. Elle frissonna. Allons, ce n’étaient que des statues, et elles n’avaient rien d’effrayant. Mais c’était encore une manifestation humaine, quand elle aspirait à l’étendue vierge d’une nature presque sauvage, à l’infini amical d’une nuit insondable... à ce petit vent frais qui ne ressemble à aucun autre, quand il a traversé la grande plaine sans croiser âme qui vive, sans qu’aucun mur n’en freine le cours, sans qu’aucune fumée de cheminée n’entache sa pureté...
Eh bien, puisqu’il y avait des statues, autant les regarder. Elle s’approcha de la première. Elle représentait un homme debout, vêtu d’une cape fermée par une agrafe ouvragée. Il portait un arc à la main, et sur son dos un carquois plein de flèches. Une espèce de Robin des Bois, en habits du Moyen Age. Mais ses oreilles... Etranges ! Effilées, presque pointues. Et son regard était tendu vers le lointain. Elle se recula. Cela l’avait frappée tout à l’heure. Toutes les statues regardaient dans la même direction. Ses réflexes de randonneuse prirent le dessus. Elle tourna sur elle-même, visualisa l’hôtel, l’église... L’ouest ! Ils regardaient tous vers l’ouest ! Quelle drôle d’idée ! Est-ce que cela avait du sens ?
Elle revint vers la statue et contempla le visage aux traits délicats, virils certes, mais empreints d’une finesse et d’une majesté...
« Que tu es beau... », murmura-t-elle malgré elle.
Tout en dévorant des yeux le pâle visage de pierre, elle se dit que si elle avait été jeune et s’il avait été vivant... Ah, le printemps... Mais qu’y faire ? Le sien était passé, et après toutes ces années de solitude il valait mieux en rire, sinon on devenait dépressive et acariâtre, et ça vous gâchait la vie.
Elle reprit sa promenade, humant l’air de la nuit, puis décida de s’asseoir sur un banc. Dans l’allée, venant vers elle, une espèce de chien-loup trottinait la truffe au vent. Elle avait toujours eu des chiens avec elle. Elle le regarda avec bienveillance et le chien, quittant sa trajectoire, vint s’asseoir devant elle et lui tendit la patte.
« Salut mon gars », lui dit-elle en riant. « Toi aussi, tu prends le frais ? »
Le chien souriait, la gueule ouverte, et se laissa caresser et gratter la tête avec un plaisir évident.
C’est alors qu’un grand fracas la fit sursauter. Une explosion ? Non, ce sont des jeunes avec des pétards... A cette heure ? Mais dans les villes... Le bruit d’une course dans l’allée. Le chien se leva, se posta devant elle comme pour la protéger. Elle n’en fut pas surprise. On peut toujours compter sur les chiens. Un homme vêtu d’une cape grise flottant derrière lui, tenant un arc à la main...
Elle eut un mouvement de recul et s’accrocha au banc. Qu’est-ce que...
« Veuillez me pardonner, gente dame. Je n’ai pas voulu vous effrayer ! »
Il était toujours aussi beau mais techniquement ce n’était pas possible. Elle se pinça, douloureusement. Un fantôme ? Elle ne doutait pas de leur existence mais elle n’en avait jamais vu. Elle bafouilla :
« Mais vous... Mais la... la statue... »
L’homme jeta un regard circulaire puis, rassuré, s’approcha plus près.
« La malédiction vient d’être levée. »
Ses yeux étincelaient de joie dans le clair de lune, et il tendit les bras vers le ciel comme pour remercier – ou peut-être pour s’étirer.
« Ca fait du bien de bouger à nouveau ! »
Elle le regardait, interdite. Il vit le chien et prit un air perplexe.
« On dirait presque Frère Loup...
- Vous avez lu Kipling ? »demanda-t-elle étourdiment.
- « Ki... quoi ? »
Elle secoua la tête comme pour effacer ses propres paroles. Puis, la curiosité étant plus forte que la peur, et puisque le chien, loin de grogner, s’était simplement couché sur ses pieds, elle s’enhardit.
« Mais vous êtes qui, au juste ?
- Je m’appelle... Mais il vaut mieux que mon nom ne soit pas prononcé. Je suis un Elfe, un Noldor. Je vivais il y a très très longtemps, dans ce que nous appelions la Terre du Milieu. Et puis il y a eu une grande guerre, et j’ai rencontré Melian et... »
Devant les yeux exorbités de la femme, il s’arrêta.
« Je suis encore un peu confus, excusez-moi... Tant de siècles ont passé...
- Non, non, ce n’est pas grave... Ca me rappelle vaguement un livre que mon fils m’avait fait lire quand il avait quinze ans... Une grande guerre entre le Bien et le Mal, avec des Elfes...
- Un livre ? Quelqu’un a écrit notre histoire ? Ca, c’est bien... », conclut-il avec satisfaction. « Eh bien mais... une étoile a brillé sur l’heure de notre rencontre... Mais maintenant il faut que je rentre chez moi ! »
Elle leva la main en un petit salut amical, mais l’Elfe parut tout à coup désemparé.
« Le problème, c’est que je ne sais pas où je suis...
- Ici ? Vous êtes à la Nouvelle-Angoulême, et nous sommes en 2109. Mais... chez vous, c’est dans le passé, n’est-ce pas ? »
Il acquiesça, tandis que l’inquiétude grandissait dans ses yeux.
« Eh bien, mon pauvre ami, ça ne va pas être facile... Venez vous asseoir près de moi, nous allons réfléchir ensemble... »
L’homme s’assit, et se prit la tête dans les mains.
« Mandos m’avait dit... Ah si je pouvais me souvenir... Des failles... dans l’espace... Ca ne vous dit rien ?
- Des failles spatiotemporelles ? C’est de la science-fiction, ça. Ca n’a jamais été mon fort. Certains disent qu’elles existent, mais rien n’a jamais été prouvé. »
L’Elfe poussa un gémissement désespéré, et fantôme ou pas, elle le prit en pitié.
« Ecoutez... Ici, nous avons des machines... On appelle ça des ordinateurs. Et quand on leur pose une question, ils répondent.
- Comme des oracles ?
- Non, ils ne prédisent pas l’avenir... Mais ils savent tout, ou presque. »
Il était tellement seul, tellement loin de chez lui...
« Bon. Ce n’est pas tout à fait ce que j’avais prévu... Ma fille va me détester si je rate le déjeuner de demain, mais échapper à la belle famille... Allez, venez, jeune homme, je vous ramène chez moi, et je vais vous la trouver, moi, votre faille espace-temps ! »


L’Elfe avait manifesté un peu d’appréhension quand elle avait démarré le glisseur, mais bercé par les vibrations il s’était rapidement endormi et ne s’était réveillé qu’à l’arrivée. La fatigue, tout à coup, lui brouilla la vue.
« Je... vous l’ai promis, je vous aiderai. Mais là j’ai besoin de dormir une heure ou deux, je n’en peux plus.
- Soyez bénie pour votre générosité, Noble Dame, et que le soleil brille toujours sur votre route. »
Elle se troubla un peu. Il parlait comme un prince, avec une prestance, une délicatesse... Ce qui lui arrivait était complètement impossible, mais ça lui arrivait... Le jour pointait à l’horizon, et c’était l’heure où elle se levait d’habitude.
« Vous voulez manger quelque chose ?
- Je m’en voudrais d’abuser... »

Elle s’était bien amusée à regarder dévorer une créature de légende qui n’avait rien avalé depuis plusieurs siècles. Ca lui avait rappelé les repas qu’engloutissaient ses enfants après une journée de ski... Elle avait bien fait de décider de l’aider, ça lui donnait une deuxième jeunesse. Et puis, qu’est-ce qu’il était beau, le bougre !
Elle mit le réveil et s’allongea tout habillée, les yeux brûlants, le dos rompu, mais le sourire aux lèvres.
Il était toujours là. Ce n’était vraiment pas un rêve. Quelqu’un lui avait dit un jour que le rêve et la réalité n’étaient que deux facettes de la vie. Il faudrait qu’elle y repense.
« Alors », déclara-t-elle en s’asseyant devant l’écran, « voyons si le XXII ème siècle peut aider un Elfe vagabond, perdu à des millénaires de chez lui... »
Elle tapa « faille spatiotemporelle » sur Noodle, et attendit.
« Donc... le triangle des Bermudes... c’est loin... la cathédrale de Chartres, ah dommage, détruite par le cyclone de ’73. La grotte de Choranche, c’est où, ça ?
- C’est ça ! C’est ça ! » s’exclama l’Elfe enthousiaste. « C’est ce nom-là : Choranche ! Oh je vous en prie, je vous en supplie ! Est-ce que votre machine volante peut m’y emmener ?
- Ce n’est pas une machine volante, c’est un glisseur. Et un glisseur, ça glisse ! Désolée... c’est stupide de ma part... Mais bien sûr que je vais vous y emmener. On se douche et on y va. Venez, je vais vous expliquer comment ça marche. On n’a peut-être plus d’Elfe en circulation, mais on a l’eau chaude, et ça, vous allez voir, c’est une très grande victoire sur les Ages Obscurs...
- Vous avez donc vaincu le Seigneur des Ténèbres ?
- Euh... Je n’en sais rien... mais venez voir ma salle de bains... »


Elle était prête à partir quand l’Elfe lui posa cette question incongrue.
« Pourquoi vous habillez-vous comme un homme ? Je ne veux pas vous gêner... Depuis des siècles j’ai vu passer beaucoup d’humains devant ma statue... Mais pourquoi ? »
Elle rougit un peu.
« Je... c’est comme ça... c’est plus pratique, ça gêne moins les mouvements... »
Il fit la grimace.
« C’est moins joli... »
Sans bien savoir pourquoi elle cédait à ce caprice, elle passa une longue jupe blanche.
« Bon », demanda-t-elle un peu gênée face au sourire ravi qu’il affichait, « on peut y aller ? »
L’Elfe posa de nombreuses questions pendant le trajet.
« C’est quoi une autoroute ? Ca sert à quoi une limitation de vitesse ? Et les ordinateurs, comment ça marche... »
Il fut très surpris d’apprendre que l’on pouvait envoyer des messages par internet.
« C’est presque comme la télépathie, alors ?
- Pas tout à fait. On n’entend pas la voix de l’autre, parfois même on ne sait pas qui c’est. Il y a le téléphone, aussi, pour parler à l’autre de loin. Mais », soupira-t-elle, « c’est pareil pour les deux, parfois l’autre sait que vous l’appelez, et il ne veut pas répondre...
- Je crois que je préfère mon Monde. Vous avez des choses qui vont très vite, mais vous vous en protégez sans cesse... Comme si vous vous sentiez menacés en permanence... »


Il y avait une longue file de touristes à l’entrée de la grotte. D’un commun accord ils décidèrent d’attendre la nuit. Ils bavardèrent comme de vieux amis pendant les longues heures de l’après-midi, en grignotant des biscuits, échangeant souvenirs, opinions, réflexions... Quand elle lui apprit qu’elle avait longtemps monté à cheval, il sembla à la fois soulagé et heureux. Et la conversation roula de plus belle sur les chevaux, sujet sur lequel ils étaient tous deux intarissables...
Enfin la nuit tomba, et sur le site désert, ils purent enfin s’approcher de la grotte. Un immense panneau en plusieurs langues, qu’elle éclaira de sa lampe torche, avertissait les visiteurs.
« Attention, danger. Seule la zone A est ouverte au public. Les autres zones ne sont pas sécurisées. Des phénomènes étranges voire inquiétants ayant été recensés dans les zones B et C, la Direction décline toute responsabilité quant aux accidents pouvant frapper les personnes qui auraient enfreint la présente interdiction.
« Parfait. Nous savons où aller. »
Elle jeta un bref regard au plan à l’entrée et se dirigea sans hésitation vers la porte qui menait à la zone B ; un deuxième panneau répétait la même mise en garde. La porte était verrouillée. La serrure était d’un modèle très ancien, et alors que l’Elfe en éprouvait la solidité d’un coup d’épaule, elle fouilla dans son sac, une grande besace informe où elle accumulait bon nombre d’objets hétéroclites – mais qui pouvaient servir. Elle batailla quelques minutes, et la porte s’ouvrit sur un long couloir sombre, creusé dans la roche. Il lui prit la main.
Après plusieurs virages, ils arrivèrent à une petite salle d’où partaient quatre chemins.
« Ce sont probablement les quatre points cardinaux. Où veux-tu aller ? »
L’Elfe réfléchit un instant.
« A l’ouest ! Nous avons toujours marché vers l’ouest... A l’ouest, bien sûr, à l’ouest du Temps... »
Elle fouilla dans son sac, y trouva une boussole, indiqua le chemin.
« Tu es sûre ?
- Oui ! »
Ils avancèrent encore. Le tunnel se rétrécissait un peu, mais ils pouvaient encore y marcher de front. Puis il s’évasa en une autre salle ronde. En face d’eux, la paroi rocheuse s’ornait d’une arche de marbre noir, encadrant un mur de ténèbres où la lumière de la torche n’éclairait rien. Des étincelles d’un blanc cru y crépitaient sans relâche, comme le ballet anarchique de miettes d’éclair dans une nuit opaque.
« Je crois que c’est là », murmura-t-elle.
Il se tourna vers elle. Sa main se leva lentement, et il effleura le contour de son visage du bout de ses doigts, avec une tendresse légère qui la bouleversa. Frêle papillon délicat et sincère, il la faisait fleur sous la caresse diaphane... Elle se perdit dans la douceur du regard noir, qui brillait d’une force confiante et pure, et une lumière s’éclaira soudainement dans son coeur silencieux, chaleur bienfaisante dans son corps engourdi.
La spirale de ses souvenirs affleura à sa mémoire. Les espoirs, les illusions, les déceptions, l’attente, ceux qu’on aime et qui trahissent, ceux qu’on aime et qui s’en vont, la tristesse, le silence, l’attente encore, qui dévore et qui détruit, et puis le manque, qu’on porte lourd au fond du ventre comme un enfant qui ne voudrait jamais naître, et ces jours pareils aux jours, à ne pas vouloir savoir que le temps passe, ces heures de peut-être et ces heures de plus jamais, les larmes refoulées qui débordent un soir de pluie, la neige qui glace jusqu’à l’os... et puis le soleil de mai sur la plaine verte à l’infini, le sourire d’un enfant, le feu dans la cheminée, le chat sur les genoux, le soupir repu du chien, le galop libre d’un cheval...
Louise s’aperçut qu’elle tremblait.
Il regarda vers la faille.
« Mon pays est en guerre. C’est une longue guerre, difficile, dangereuse. Il se peut que nous soyons tous détruits. La vie est rude par chez nous, et je ne voudrais pas... »
La lumière inespérée se brise au fond d’elle. L’ordre des choses, encore, la raison, le destin, comme une nausée écoeurante qui la laisse toujours sur le bord... Il va partir et elle le laissera faire, par pudeur, par respect. Parce que le retenir serait nier son désir, renier ce sentiment magnifique qu’il lui a été accordé de vivre une dernière fois... Elle se résigne, elle sait bien que le printemps est fini et qu’il ne reviendra pas.
« Viens avec moi ! »
Son coeur explose. Elle ne peut plus rien dire, elle lui sourit, et la tenant fermement par la main il l’entraîne. Vers l’ouest du Temps. L’ouest. Toujours.



Rubrique Faits divers :
On nous signale l’étrange disparition d’une femme, hier, à la Nouvelle Angoulême, pendant le mariage de sa fille. Malgré la fouille de tous les environs, son glisseur n’a pas été retrouvé. La police reconnaît n’avoir aucune piste et envisage toutes les hypothèses.
Narwa Roquen,... pirate!

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-03-05 22:25:40 

 WA - Participation exercice n°55 part 1Détails
Une histoire purement rock and roll en deux parties. La seconde arrive très vite...

______________

UN MOMENT D’EGAREMENT


La pluie s’est mise à tomber. André tâtonne pour trouver la commande des essuie-glaces. Il a loué cette voiture en descendant du train en début de soirée. La ligne à grande vitesse n’allait pas plus loin et il devait encore parcourir pas mal de kilomètres pour rejoindre la petite sous-préfecture où il a réservé une chambre d’hôtel. Il est un peu stressé car demain sera un grand jour dans sa vie. Il prendra la parole devant les élus locaux pour leur vendre un ambitieux projet d’investissement de nature à relancer l’activité et préserver l’emploi sur une zone durement touchée par la crise économique. Le préfet et les services de l’Etat seront également présents Le montage financier qu’il a soigneusement élaboré avec les artistes de la division « stratégie et développement » nécessite un apport non négligeable de fonds publics, tant en aides directes qu’indirectes. Il a peaufiné sa présentation et s’est préparé à répondre à toutes les questions. Il révisera une dernière fois le dossier avant de se coucher. Deux de ses collaborateurs seront également présents demain matin mais lui, comme à son habitude, a préféré arriver la veille pour s’imprégner de l’atmosphère de l’endroit. Psychologiquement cela lui procure un sentiment de proximité qui l’aide énormément. S’il réussit, sa promotion au sein du groupe est acquise, comme le lui a laissé entendre le directeur délégué.

L’autoradio diffuse de la musique de façon ininterrompue. A cette heure tardive, André préfère. Il tend l’oreille quand il se rend compte que le morceau qui passe ne lui est pas étranger. Une musique agréablement rythmée, une mélodie calme et ensoleillée, des voix de miel qui s’entremêlent harmonieusement, des guitares californiennes qui tissent des nappes harmoniques de toute beauté... Une musique très typée années 70’ à n’en pas douter. Oh oui, il reconnaît cette ballade mais sans pouvoir se souvenir de son titre exact. Il en ressent même une petite frustration car il se vante d’avoir une excellente mémoire.

Cela fait maintenant presque une bonne heure qu’il s’est enfoncé dans une vaste et sombre forêt. La route y trace d’immenses lignes droites bordées par de grands arbres dont les cimes forment presque une voûte au-dessus de la chaussée. Le cône de lumière blanche des phares découpe l’obscurité de façon chirurgicale. Mais les ténèbres ont vite fait de reconquérir leur domaine derrière l’automobile. André est confiant, le système GPS embarqué lui a conseillé cet itinéraire et l’assure qu’il est toujours sur le bon chemin. Il note soudain que cela fait un bon moment qu’il n’a croisé aucun autre véhicule et dans le rétroviseur, pas la moindre trace de phares qui le suivraient dans le lointain.

Cette forêt n’en finira-t-elle donc jamais ?

Un petit bip le tire de sa rêverie. Un pictogramme rouge vient de s’allumer sur le tableau de bord. Il ne s’éteint pas et c’est mauvais signe. André n’a pas besoin de se plonger dans l’épais guide d’utilisation pour comprendre qu’un problème mécanique sérieux a été détecté. Comme pour confirmer son diagnostic, le moteur jusqu’alors silencieux et ronronnant, hoquète légèrement. Un simple à-coup mais qui suffit à l’inquiéter un peu plus. Selon le GPS, il lui reste une bonne quarantaine de kilomètres pour sortir de la forêt. C’est long quarante kilomètres quand une diode rouge brille dramatiquement sous vos yeux. André hésite. Doit-il s’arrêter pour ouvrir le capot ? Déterminer exactement à quoi correspond le pictogramme ? La pluie dehors a redoublé. Il met consciencieusement son clignotant, ralentit et stoppe la voiture le long de la route déserte mais en laissant tourner le moteur. Après avoir allumé le plafonnier, il extirpe de la boîte à gants le guide et trouve la page où sont détaillées les informations s’affichant sur le tableau de bord. C’est vraiment sérieux. Le problème vient du turbo. Le conseil donné par le constructeur en pareil cas n’est pas pour le rassurer. Il faut immobiliser le véhicule et appeler sans attendre le concessionnaire le plus proche. André grimace. Au milieu de nulle part, c’est moins évident. Cependant, homme organisé et rationnel, il fouille dans la sacoche posée sur le fauteuil du passager et sort son mobile dernier cri. Il déchante rapidement : pas de réseau. Le sort s’acharne sur lui même s’il essaie de se convaincre qu’il n’est pas superstitieux.

André passe prudemment la première, la berline allemande répond sans broncher. Il accélère délicatement et l’Audi obéit en prenant progressivement de la vitesse. Le témoin est toujours allumé mais aucun autre signe annonciateur d’une catastrophe imminente ne se manifeste. Le tachymètre affiche bientôt la respectable vitesse de 90 km/h. Il décide de maintenir cette allure, espérant que sa modération lui permettra de rallier la sous-préfecture située non loin de l’orée de la forêt. Il guette le moindre bruit insolite, faisant corps avec sa machine. Au bout de quelques kilomètres, il se détend un peu. Ces marques allemandes, c’est du solide. La pluie redouble de violence au point que les balais essuie glace peinent à chasser les trombes d’eau qui fouettent le pare-brise. Il se permet de sourire et hausse le son de l’autoradio. Curieusement, c’est la même chanson qui passe sur les ondes. Etonnant, pense-t-il, mais agréable.

On a dark desert highway, cool wind in my hair
Warm smell of colitas, rising up through the air
Up ahead in the distance, I saw a shimmering light
My head grew heavy and my sight grew dim


André fredonne les paroles. Il les connaît par coeur maintenant. Il va pour reprendre en choeur le refrain quand plusieurs bips retentissent dans l’habitacle. Un gros panneau STOP envahit le tableau de bord. Le moteur ne tourne plus rond et devient chaotique en émettant un bruit insupportable de poubelle de fer traînée sur du béton irrégulier. Puis d’un coup, le moteur cale et l’automobile file sur son erre, uniquement mue par l’inertie acquise. Tant bien que mal, il parvient à la garer une nouvelle fois le long du bas-côté. Tout s’éteint en même temps : phares, GPS et autoradio. Il se retrouve seul dans le cadavre d’une voiture au milieu d’une nuit noire, loin de tout, au coeur d’une profonde forêt. Et il pleut.

« Tiens, on se croirait dans une scène d’X-Files ! » murmure-t-il en essayant de reprendre contenance. « Les extra-terrestres ne sont pas loin! » Il jette néanmoins un rapide coup d’oeil vers le sommet des arbres mais pas l’ombre d’un vaisseau spatial. La pluie n’a pas faibli. Il remarque soudain qu’il s’est garé près de l’entrée d’une allée forestière qui s’enfonce entre les arbres. Il se penche car il lui semble... il lui semble... oui... qu’il y a là-bas tout au fond une très faible lueur... une maison ? Une maison au fond des bois, s’amuse-t-il à penser.. Sa décision prise, il récupère sur la banquette arrière son imperméable et son parapluie, attrape sa sacoche et sort de l’Audi. Il lui semble que le Niagara a attendu ce moment pour dégringoler sur sa tête. Ses mocassins ne sont pas adaptés au bourbier qui ne mérite même pas le nom de sente forestière. Des chaussures à quatre cents euros. Foutues, elles sont foutues. André marche stoïquement vers cette lueur fantomatique qui danse entre les arbres. Il n’arrive pas à évaluer la distance et aucune pancarte commerciale n’indique vers où il se dirige.

« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas... » Le côté drolatique de la situation ne lui échappe pas. Des images de l’Auberge Rouge lui traversent l’esprit. Il lève la tête mais l’astre nocturne est caché derrière les nuages. Ne serait-ce pas une nuit de pleine lune ? André est un amateur de récits fantastiques et bientôt toutes les créatures du bestiaire crépusculaire défilent sous ses yeux, plus horribles les unes que les autres. Il imagine un loup-garou aux babines retroussées sur des crocs démesurés et il pense aussitôt à John Landis. Quand succède la silhouette blafarde d’un vampire assoiffé de sang qui se redresse dans un cercueil ouvert, il pense aussitôt à Polanski. Quand il imagine ensuite des morts-vivants qui jaillissent de leurs sépultures en excavant la terre meuble, il remercie Romero pour l’ensemble de son oeuvre.

Heureusement, aucun monstre griffu ne se précipite sur lui et ces souvenirs finalement divertissants ont suffisamment détourné son attention pour que, sans s’en rendre compte, il se soit assez approché de la source lumineuse pour distinguer une haute bâtisse qui se dresse au centre d’une clairière. L’allée débouche sur une vaste cour de graviers qui crissent sous ses semelles. La pâle clarté est diffusée par un maigre luminaire au verre épais et opaque. La bâtisse ressemble à une de ces gentilhommières cossues comme il en a connu en Sologne ou en Dordogne. Ce type d’établissement inspire le confort et le luxe, des prix exorbitants et des prestations haut de gamme et dans les étages, des chambres accueillantes pour les amoureux de passage. De lourds volets de bois sont refermés sur les nombreuses fenêtres.

Ce qui surprend André cependant, c’est qu’il n’y a aucune enseigne commerciale. Machinalement, il consulte son mobile mais il n’y a toujours pas de réseau.

Il grimpe les quelques marches accédant au perron. Protégé par un profond auvent, il replie son parapluie et n’apercevant aucun dispositif d’avertissement, il cogne deux fois de son poing fermé la porte d’entrée renforcée de motifs floraux en fer forgé. Une impression désagréable d’austérité s’en dégage. Il attend. En vain. Il va pour tambouriner à nouveau quand le lourd battant s’ouvre sans un bruit, déversant sur le seuil une chaude lumière oblique, chassant l’obscurité autour d’André.

Il pénètre dans un vaste hall de réception fermé au fond par un immense comptoir en bois lustré derrière lequel trône un réceptionniste. Celui-ci est vêtu d’un uniforme strict, gris et sombre, avec des boutons dorés, des parements noirs et brillants et des épaulettes qui lui confèrent, aux yeux d’André, l’aspect d’un grognard de la garde napoléonienne. Il lève les yeux d’un épais registre ouvert devant lui et, derrière des lunettes à la lourde monture d’acier, il regarde André s’avancer. Manifestement, le réceptionniste semble surpris. Dans son dos, André distingue un grand panneau où sont accrochées de nombreuses clés délicatement ouvragées.

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-03-07 22:07:13 

  WA - Participation exercice n°55 part 2Détails
L'histoire se développe. il y aura un autre épisode, au moins... bon courage.

--------------
UN MOMENT D’EGAREMENT

2


« Bonsoir, dit André en s’accoudant sur le comptoir de la réception. Ma voiture est tombée en panne sur la départementale et je voudrais savoir si je pouvais téléphoner afin d’obtenir de l’aide. J’ai une réunion extrêmement importante demain à X... «

Les yeux du réceptionniste s’arrondissent encore plus au-dessous des sourcils qui s’arquent presque comiquement. Il fait mine de fermer le grand registre, interrompt son geste puis en se raclant la gorge, répond à André :
« Bonsoir monsieur. C’est avec plaisir que je vous aurais aidé mais malheureusement, nous n’avons pas de téléphone. »
« Pas de téléphone ? Et ça ? S’étonne André en désignant un antique combiné téléphonique, mélange rococo de cuivre rutilant et de vieil ivoire, posé à l’extrémité du comptoir.
« Heu... heu... bredouille le réceptionniste. Oui, celui-là.... En fait, il ne convient pas, il n’est pas raccordé au réseau téléphonique... il est inutilisable pour appeler l’extérieur! »
« Comment ça pas raccordé ? Vous n’allez pas me faire croire qu’il n’y a pas d’autre téléphone dans tout l’hôtel ? » Réplique André gagné par l’énervement.
« Vous n’êtes pas non plus dans un hôtel... enfin... pas au sens traditionnel. C’est plutôt un club privé dont l’accès est strictement réservé. Et pour répondre à votre question, non... ceux qui viennent ici n’en ont pas réellement besoin!»
« Mais... mais...comment je vais faire pour appeler une dépanneuse ou un taxi ? » André sent la situation lui échapper. Et il a horreur de ce qu’il ne peut maîtriser.
« Tout n’est pas aussi sombre que vous le craignez monsieur ! » Le réceptionniste lui décoche un sourire assez forcé. « Si vous retournez sur la route, et que vous faites environ trois kilomètres vers X..., vous allez tomber sur un vrai hôtel-restaurant, le «Rendez-vous des chasseurs ». Là-bas, vous trouverez de l’aide. »

André réfléchit. Trois bornes, ce n’est pas le bout du monde. Il en a pour combien, même pas une heure en marchant vite. Il consulte sa montre. Il sera là-bas avant minuit. Rien n’est perdu. Evidemment, sous la pluie, mais c’est mieux que rester planter là. A cet instant, dans son dos, une autre voix, plus grave et plus ferme, l’interrompt dans ses réflexions.

« Il n’en ai pas question ! Monsieur sera notre invité pour cette nuit et demain matin très tôt, nous trouverons une solution pour que vous soyez à l’heure à votre rendez-vous. »

André se retourne vivement et se retrouve face-à-face avec un autre personnage, aux tempes grisonnantes, aux yeux profonds et lumineux, vêtu également d’un uniforme strict, gris souris. Il tient une sorte de canne de cérémonie dans une main, une canne au pommeau ciselé et au bout ferré.

« Laissez-moi me présenter, dit-il en s’adressant à André, je suis le concierge et il m’appartient d’apporter la meilleure réponse aux exigences des clients ! »
« Mais monsieur n’est pas... il n’est pas un de nos membres, intervient le réceptionniste, ennuyé. Il est ici parce que sa voiture est en panne au bord de la route! Je pense qu’il vaut mieux pour lui qu’il puisse rejoindre X.... cette nuit. Je lui ai conseillé d’e rejoindre le Rendez-vous des Chasseurs ...».
« Attendez, le coupe assez sèchement le concierge, il y a une place pour chaque chose et un temps pour tout. Il entre clairement dans mes prérogatives de prendre en charge nos clients, pas dans les vôtres. Donc votre conseil est mal venu. Je vous rappelle que nous sommes mercredi et que c’est le jour de fermeture du Rendez-vous. »

André est perplexe. La scène est assez surréaliste. Le ton catégorique du concierge a ébranlé sa confiance toute neuve. Si l’autre hôtel est fermé, il va marcher pour rien et perdre beaucoup de temps. Il interroge à nouveau son mobile. Aucun signal.

« Est-il possible que vous puissiez m’emmener jusqu’à X... maintenant, tout de suite ? » dit-il sur un ton impatient.
« Hélas, cela ne se peut... en aucune façon... voyez-vous. Mais demain matin, une heure avant l’aube, j’attends une livraison. Vous pourrez repartir avec le livreur. Vous serez avant 8 heures à X... et jusque là, vous pourrez vous reposer tranquillement et gracieusement dans l’une de nos chambres. Qu’en dites-vous ? » Le concierge s’est approché tout près, vissant son regard dans celui d’André.

Celui-ci hausse finalement les épaules. Quelles sont les autres alternatives ? Il acquiesce en opinant du chef.
« J’ai une valise dans le coffre avec mes effets personnels... » interroge-t-il.
« Je m’en occupe... si vous me donnez les clés de votre voiture. » Le concierge ouvre la main, paume ouverte. De l’autre côté du comptoir, le réceptionniste est de plus en plus mal à l’aise. André fouille ses poches, extirpe la clé de l’Audi et la tend au concierge. Celui-ci n’esquisse aucun geste pour s’en saisir. André hésite puis la dépose sur la paume tendue. Le concierge referme lentement la main, sans quitter André du regard.

«Ainsi soit-il ! murmure-t-il. Puis il se retourne et s’adresse au réceptionniste, avec une certaine emphase dans la voix : « Je vous confie notre hôte. » Il sort par une porte latérale. Le réceptionniste a l’air accablé. En poussant un long soupir et il saisit une clé accrochée au tableau derrière lui.

« Bien, cela est dit. Je vais vous donner la 8. Elle dispose d’une petite salle d’eau. Un chasseur viendra vous y conduire dès qu’elle sera prête.» Il appuie sur un bouton invisible pour André. Celui-ci souffle un petit peu : après toutes ces péripéties, la perspective d’une bonne nuit de repos est tentante. Il ignore les questions qui le démangent. Au contraire, il prend le temps d’apprécier le marbre blanc veiné de gris des colonnes qui forment une sorte de péristyle le long de la circonférence de la vaste pièce. André n’est pas un amateur de vieilles pierres mais il ne peut qu’admirer les lignes épurées des frises géométriques qui courent sur tous les murs. Le hall de réception lui paraît grand, bien plus grand que... il chasse encore cette pensée dérangeante. Le mobilier, les profonds canapés et les moelleuses méridiennes, est d’une facture classique et raffinée que André se hasarde à qualifier d’inspiration belle époque. Quelques plantes vertes grimpantes encadrent une petite fontaine qui chante au centre d’un bassin entièrement recouvert de petits carreaux de faïence multicolores, aux teintes marines et chatoyantes. André est sous le charme qui se dégage de cet endroit, bercé par une atmosphère apaisante et confortable La tension a disparu et il se sent parfaitement détendu. S’il n’était pas attendu demain...

«Monsieur... ! » Le réceptionniste tousse discrètement pour attirer son attention. « Ecoutez bien ce que je vais vous dire. Cette nuit, quoi qu’il se passe, quoi que vous entendiez... restez dans votre chambre. N’en sortez pas. Dans votre chambre vous ne risquez rien ! »

André se prépare à répondre quand un parfum lourd et opiacé flatte ses narines. Une silhouette s’avance vers le comptoir. C’est une femme élancée et aérienne, une femme d’une grande beauté. Ses vêtements sont à son image, vaporeux et précieux. André pense à une de ces gravures de mode, une de ces icônes de grand couturier. Balenciaga ou Yves Saint-Laurent auraient pu signer ces pièces de tissu qui volent autour d’elle, rehaussant la fluidité de son corps et l’élégance de son maintien. Elle est habillée si habilement qu’elle pourrait être nue. André est fasciné. Il n’a jamais croisé dans sa vie une telle femme. Son visage est un masque impassible et distant qui effleure les objets et les êtres, détails insignifiants et vulgaires. Une forme de détachement énigmatique. Sur sa gorge satinée, un collier fleuri de feuilles d’or draine les regards d’André. C’est le genre de bijou qu’il a pu contempler sous les châsses abritant les collections égyptiennes au Grand Palais. En fait, il se trompe mais ce n’est pas grave : Sumer n’est pas si éloignée que ça d’Alexandrie, sur une mappemonde au 1/200.000. L’apparition parvient à hauteur d’André. Elle ne lui accorde qu’un seul et impénétrable regard tandis que lui, éperdu, quémande encore mais les paupières soulignées de khôl se sont déjà détournées.

A cet instant, une envie irrésistible de se jeter à ses pieds le submerge. Il est prêt à lui offrir son corps et sa vie... sa liberté et sa condition... devenir son esclave éternel... et au diable les réunions et les projets. Une ombre voile son coeur et il se retrouve près d’une très jolie inconnue qui saisit la clé que lui tend le réceptionniste. Sans un mot, elle emprunte l’escalier monumental qui mène aux étages, tendu d’une épaisse moquette de velours cramoisi. Sur chaque marche, une barre de métal dorée maintient le tapis étroitement contre le bois aux reflets acajou. Pour André, l’inconnue paraît flotter tant son pas est léger et gracieux. Avant de disparaître, elle marque un bref arrêt et lui coule un regard dans lequel brûlent sans rémission les mondes et les pauvres coeurs humains. Un sourire hante ses lèvres et André devine qu’il lui est destiné. Puis, la magie s’estompe aussi vite qu’un rêve au réveil et elle n’est plus.

Par une curieuse association, les paroles de la chanson dans la voiture s’impriment dans son esprit :

There she stood in the doorway;
I heard the mission bell
And I was thinking to myself,
’this could be heaven or this could be hell’
Then she lit up a candle and she showed me the way
There were voices down the corridor,
I thought I heard them say...


Mais aucune voix ne s’élève du fond du couloir.

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-03-07 22:19:52 

 Mon âme est ce lac même ...Détails
Here I am...



Mon âme est ce lac même où le soleil qui penche,
Par un beau soir d'automne, envoie un feu mourant :
Le flot frissonne à peine, et pas une aile blanche,
Pas une rame au loin n'y joue en l'effleurant.

Tout dort, tout est tranquille, et le cristal limpide,
En se refroidissant à l'air glacé des nuits,
Sans écho, sans soupir, sans un pli qui le ride,
Semble un miroir tout fait pour les pâles ennuis.



M
sous le charme

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-03-10 20:34:29 

  WA - Participation exercice n°55 finDétails
la fin....

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UN MOMENT D’EGAREMENT


Dernière partie



And she said ’we are all just prisoners here, of our own device
And in the master’s chambers,
They gathered for the feast
They stab it with their steely knives,
But they just can’t kill the beast


« Monsieur, la chambre vous attend... veuillez suivre le chasseur ! » Le réceptionniste lui désigne un homme à la stature imposante, un véritable colosse à la musculature impressionnante, qui domine André d’une bonne tête. Il tient une valise qui, dans sa main, paraît ridicule. Vêtu d’un uniforme très proche de celui du réceptionniste, couleur vieux bronze. Il se dirige déjà vers l’escalier d’un pas lent et pesant. André n’a aucune peine à le rattraper.

Ils parviennent au premier palier d’où partent deux corridors baignant dans une lumière spectrale diffusée par quelques petits lampions japonais. La clarté qu’ils procurent est si faible que l’extrémité du couloir dans lequel ils s’engagent reste noyée dans l’ombre. A droite et à gauche, les portes se font face en une interminable enfilade. André compte machinalement plus de vingt rangs de portes avant que la ligne de fuite visuelle ne lui interdise de poursuivre son décompte. Le chasseur s’arrête devant l’une d’elles, identique aux autres. André a beau chercher, rien n’indique que c’est la chambre n°8. Ce n’est pas la huitième porte, ni la quatrième. La logique ne semble pas avoir cours ici.

Le chasseur muet comme une tombe, tourne la clé dans la serrure et d’un coup d’épaule, pousse la porte qui gémit sur ses gonds. Il dépose la valise sur le coffre en face du lit, la clé dessus et repart sans attendre, refermant la porte derrière lui. André se retrouve seul dans une pièce aux dimensions modestes mais au décor chaleureux : un grand lit recouvert d’un édredon à la moelleuse épaisseur, une armoire campagnarde et une table de travail. Quelques toiles égaient les murs tapissés d’un papier peint vieil or aux motifs mythologiques. De lourds doubles rideaux protègent une fenêtre aux volets clos. Aucune télévision. Pas de téléphone. La salle d’eau attenante comporte une douche, un bidet et un lavabo en faïence blanche comme les carreaux qui grimpent jusqu’à hauteur d’homme. André a connu mieux, mais aussi connu pire. Il pose la sacoche et ouvre la valise pour tenter de défroisser le costume qu’il a choisi pour la réunion du lendemain. Il prend la trousse de toilettes qu’il pose sur la tablette surmontant le lavabo. Bon, le chaos est derrière lui. Finalement, jusque là tout va bien. Même si des paramètres sont hors de son contrôle, il n’y a rien qu’il puisse faire.

Et puis, cette inconnue à la divine beauté l’a troublé tout à l’heure. Un sentiment singulier a laissé une empreinte indélébile dans son esprit. Il approche de l’âge où sa vie se prépare à amorcer le commencement d’une descente insensible vers un crépuscule, là où les ombres grandissent sans jamais refluer, là où les choses se retranchent au lieu de s’ajouter. Il entretient sa forme physique mais il a de plus en plus de mal à mettre en adéquation l’image qu’il a de lui et l’image que lui renvoie son miroir. Tiens, il note qu’il n’y a aucun miroir dans la chambre. Il a été marié et il a eu plusieurs enfants. Il les voit un week-end par mois et une partie des vacances scolaires. Son épouse ne lui a jamais pardonné son infidélité. Sa carrière a été la maîtresse de trop. Il a assumé. Il a connu d’autres femmes mais elles n’ont pas beaucoup compté pour lui. En fait, André ne cesse de revoir l’image de cette madone en haut des escaliers et de ce qui brillait dans ses yeux. Une promesse insensée. Et au diable les conventions...

Il se déshabille cette fois pour de bon et se dirige vers la salle de bain. Il tourne les robinets chromés et règle la température de la douche. L’eau est parfaite et il s’ébroue avec délice sous l’averse domestique. Il happe une serviette de bain, s’essuie rapidement et la noue autour des reins. Il prend le temps de se brosser les dents et, avec le sentiment du devoir accompli, il éteint en sortant, les appliques de la salle d’eau.

Venant de l’extérieur, il lui semble entendre de nombreux pas dans le couloir. Ce qui est assez stupéfiant compte tenu de la moquette bouclée qui aurait dû absorber tout bruit. Il ouvre doucement la porte et jette un coup d’oeil furtif. Devant lui passe un flot humain qui s’éloigne vers le fond du corridor. Il entend des portes claquer, des dizaines de portes, des centaines de portes, symphonie interminable de portes qui se referment une à une. Comment cet hôtel peut-il posséder autant de chambres ? Cela tient du prodige. André est mal à l’aise. Ceci est impossible. Les lois de la physique ne permettent pas ce genre de fantaisie. Dans la semi obscurité dans laquelle est plongé le corridor, tout prend des proportions fantastiques. André ouvre en grand la porte et assiste au défilé sur le seuil. Certains visages de tournent vers lui. Des visages jeunes et des visages vieux. Des visages d’hommes et des visages de femmes. Il y a aussi des enfants. Tous sont tous enveloppés dans de longues capes de différentes couleurs qu’ils serrent étroitement. André remarque aussi de nombreux chasseurs qui escortent cette étrange procession. Il voit un jeune garçon essayer de rebrousser chemin. Il crie quelque chose mais aucun son ne sort de sa bouche. Il remonte difficilement la file à contre-courant quand un chasseur lui bloque le passage et le pique sans ménagement avec le bout ferré d’une canne semblable à celle du concierge. Un grésillement bref et lumineux et le jeune garçon se tord de douleur. Le chasseur attend sans esquisser d’autre geste. Résigné, sa jeune victime repart dans l’autre sens et, passant devant André, lui décoche un regard où se lisent la terreur et la douleur mélangées. André est bouleversé. Il va pour apostropher le chasseur quand un sinistre mouvement de la canne le dissuade. Le chasseur s’approche de lui, lentement et pesamment. André bat prudemment en retraite et lui claque la porte au nez. Ici, il ne risque rien. En plus, il n’est pas habillé pour une confrontation physique.

Il sent son sang se figer quand il découvre qu’il y a quelqu’un dans son lit. Une forme humaine. Il ne peut rien distinguer d’autre, les draps et l’édredon sont tirés bien trop haut. André n’en mène pas large. Ce sentiment d’impuissance est amplifié par sa quasi-nudité.

« Euh... euh... « toussote-t-il en lorgnant vers la valise ouverte où attend son caleçon. Il vérifie prudemment que le noeud de la serviette ne risque pas de se défaire. Il ne survivrait pas à cette humiliation. Mais la valise est de l’autre côté du lit. Trop loin. Il ne décèle aucun mouvement sous les draps. Quel est ce visiteur inattendu? Son esprit est en déroute, ébranlé par ce qu’il vient de voir dans le couloir. A-t-il franchi la mystérieuse frontière qui sépare la réalité de la quatrième dimension? Est-il mort dans un accident de voiture ? Tout ceci n’est-il que le fruit de liaisons chimiques en décomposition ? C’est ça, c’est sûrement ça... il a été victime d’un accident de voiture. Il est mort ou au minimum dans le coma. C’est la seule explication rationnelle qu’il trouve pour expliquer ce qu’il vient de vivre. Il évolue dans une sorte de rêve. Ou plutôt de cauchemar. Il n’y aura aucune aube qui se lèvera demain matin. Tout lui paraît futile et vain. Un sentiment d’immense lassitude s’abat sur lui. C’est à ce moment que les draps se soulèvent et qu’elle apparaît.

Elle est plus belle encore que tout à l’heure. Toutes ses idées funestes se dissipent instantanément. C’est un soleil radieux qui illumine sa chambrette, repoussant le vulgaire et l’obscur. Elle se redresse et ses cheveux sont une sombre vibration qui ondule sur ses épaules dénudées. Elle attache ses regards aux siens et il ne s’appartient plus. Il lui appartient. Elle représente en cet instant la somme improbable de ses rêves les plus fous. Le drap malicieux est tombé sur ses hanches, découvrant sa poitrine qui se soulève doucement, appelant la caresse et l’oubli. André est captivé par le magnétisme qui se dégage de cette femme à la beauté surhumaine, miraculeuse, interdite. Sa peau est une invitation au voyage sensuel et sensoriel et il sent une boule de feu croître au creux de ses reins, empourprant ses joues. Intimement, il la reconnaît. Quelque chose gronde au creux de ses os, le long de sa moelle épinière. Quelque chose qui se tord pour se libérer, qui naît de sa part d’ombre, qui ne demande qu’à inonder ses veines et qui rend douloureusement sensible la moindre fibre de son âme. Dans les yeux de la belle inconnue brûle un brasier où une partie de ce qu’il est n’aspire qu’à se consumer. A jamais. L’étrange apparition lui tend ses bras où dansent des bracelets d’or et d’argent dans un hypnotique ballet païen. Elle lui sourit et ses dents sont d’une blancheur presque insoutenable dans leur écrin pourpre profond. Pour André, c’est la femme éternelle, la source de toute vie, c’est évident.

Il fait un pas en avant. La pression s’accentue, plus organique, plus viscérale. Il est irrémédiablement attiré vers elle. La mystérieuse inconnue semble envahir l’espace et le réel. Plus rien n’existe autour, autour d’eux. La chambre a disparu et il est seul avec elle, terriblement présente, s’engouffrant dans chacun de ses pores, devenant essentielle, littéralement. Il ne désire que se blottir entre ses bras d’albâtre et caresser ces seins aux proportions gigantesques. Il y a dans son regard une attraction irrésistible. Il adore les merveilleux reflets verts et fauves de ses prunelles qui lui promettent...oh qui lui promettent bien au-delà de sa pauvre imagination... il devine une luxure infinie et éternelle... L’univers se résume à ses yeux et à son corps. alors il fait encore un pas...

Une toute petite partie de sa conscience résiste encore. Se raccroche à une chanson qui l’a poursuivi jusque là :


Last thing I remember, I was
Running for the door
I had to find the passage back
To the place I was before
’relax,’ said the night man,
We are programmed to receive.
You can checkout any time you like,
But you can never leave!



Pourtant, il n’écoute pas cette petite voix dans la tête. Qui lui conseille de fuir pendant qu’il est encore temps, de quitter cet endroit maléfique. C’est l’enfer qui ouvre ses portes ici. Top tard, il a abdiqué. Il fait un dernier pas. Le pas de trop. Les bras du monstre se referment sur lui et son baiser sur ses lèvres scelle son destin.
Welcome to the hotel California
Such a lovely place
Such a lovely face
They livin’ it up at the hotel california
What a nice surprise, bring your alibis



M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-03-10 23:59:40 

 Commentaire Maedhros, exercice n°55Détails
Tu as rempli la consigne de l'exercice 55... en continuant l'exercice 54... Hôtel California, comme si vous y étiez!
La première partie est quand même un peu longue. Certes ton héros est un homme ordinaire, rationnel, ordonné et peu téméraire. Mais quand tu dis "cette forêt n'en finira-t-elle donc jamais?", le lecteur a la puce à l'oreille, et à partir de là il attend. Comme en plus tu as déjà lancé la musique, on imagine à peu près où tu veux en venir.
La deuxième partie est plus intéressante. Le côté insolite et étrange de la demeure est bien rendu; astucieux, le personnage du réceptionniste, dernière chance offerte par le destin pour échapper au piège. Mais les Dieux aveuglent toujours celui qu'ils veulent perdre... Et c'est juste après le dernier avertissement qu'apparaît la mystérieuse créature dont on devine qu'elle n'est pas là par hasard.
La troisième partie est excellente. Le rythme est bien meilleur, le style se fait plus précis et plus fort, tu tiens le héros dans tes griffes et tu l'entraînes inexorablement à sa perte avec tout le talent que nous te connaissons.
Personnellement je m'abstiendrais de la dernière phrase, et je laisserais la musique envahir la scène, les mots étant désormais inutiles.

La remarque sur les mocassins sonne très juste.
"Elle est habillée si habilement qu'elle pourrait être nue": joli!
Bien trouvé, le mot "chasseur" pris dans son double sens.
"... là où les ombres grandissent etc...": qu'en termes galants ces choses-là sont dites!
J'aime bien aussi la théorie de l'accident, dernier rempart rationnel d'un esprit qui se refuse à reconnaître qu'il perd la raison...
A partir de "elle est plus belle encore...", c'est l'apothéose, tu lâches tes chevaux, c'est le genre de dérive envoûtante où tu excelles à enchaîner le lecteur...


Quelques détails:
- (1° partie) "la ligne à grande vitesse n'allait...", "il devait...": tu es dans un texte au présent
- (2° partie) il manque le "de" à "c'est mieux que de rester planté là"
- "il n'en est pas question" ( faute de frappe)
- "le mobilier, les ... canapés et les... méridiennes, est d'une facture classique": c'est juste, mais après les deux pluriels, l'oreille a du mal à accepter le "est".


La troisième partie rattrape tout, mais je pense que tu devrais raccourcir les deux premières, surtout la première, pour donner un peu plus de rythme et d'intensité. La chanson, elle, est passionnante de bout en bout...
Narwa Roquen,champagne on ice...

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-03-11 20:34:58 

 Effectivement...Détails
la dernière phrase est finalement superfétatoire. Je l'ai donc supprimée comme tu l'as recommandé.

M

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z653z  Ecrire à z653z

2009-03-12 13:08:48 

 pire athéeDétails
L’ouest ! Ils regardaient tous vers l’ouest ! Quelle "drôle d’idée ! Est-ce que cela avait du sens ?"
Sacrée manie de faire croire au lecteur qu'il est plus intelligent que le personnage principal.

"Louise s’aperçut qu’elle tremblait."
Tout ce temps avant de lâcher le prénom de l'héroïne.... quel exploit !

C'est beau en 2109, on peut encore disparaître en France sans laisser de traces !

Et c'est fou comme ce récit semble faire écho à ton propre vécu ou du moins ce que j'imagine.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-03-12 14:43:56 

 Je te rassure...Détails
... je ne m'appelle pas Louise, j'ai encore des chiens et ma fille est toujours célibataire!
Narwa Roquen,sorcière du sud (ouest)

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z653z  Ecrire à z653z

2009-03-12 17:49:24 

 Mais il n'est pas sorti de sa chambre...Détails
"André ouvre en grand la porte et assiste au défilé sur le seuil."
Mais je pense que le seul fait d'avoir ouvert la porte a suffit à faire entrer la créature.

Deux petits détails :
"conseillé d’e rejoindre"
"Certains visages de tournent vers lui"

C'est très bien rédigé et, pour une fois, je n'ai pas été impatient d'arriver à la fin de ton texte. Merci.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-31 14:06:12 

 Exercice 55 : Maedhros => CommentaireDétails
Ton personnage est bien décrit, l’employé de bureau typique avec une petite vie banale, d’une méticulosité confinant à la maniaquerie. Je valide pour le thème. J’ai un peu pensé à David Vincent au début, hihi !
Ah, Hotel California, sûrement un des meilleurs morceaux de tous les temps. Ton bonhomme est dans la mélasse ; il va se trouver un hôtel et il n’en ressortira pas. Du coup, connaître le morceau spoile un peu. Je l’ai trouvé un peu calme quand sa voiture le lâche. Cet imprévu ne le déstabilise pas d’avantage ? Bien vu qu’il soit imprégné de culture TV. Il aurait aussi pu penser à Rocky Horror Picture Show, vu la pluie et le manoir.
La formulation « Il va pour tambouriner » est familière.
Le concierge est bien inquiétant, avec cette insistance qui semble cacher quelque chose. L’atmosphère plonge progressivement dans le bizarre avec la femme, puis la procession des gens dans le couloir. La fin abrupte m’a franchement laissée sur ma faim. Ca manque d’une chute, j’ai trouvé.

Est', hop hop hop.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-08-31 14:08:43 

 Exercice 55 : Narwa => CommentaireDétails
Joli personnage que cette vieille dame qui tient des propos bien amers sur l’âge et qui semble en décalage total avec le style de vie de son époque. Bien vu « une étoile a brillé sur l’heure de notre rencontre » ! Et les autres statues, c’était des elfes ? Au début, j’avais pas compris qu’on était dans le futur ; je pensais que c’était contemporain. Noodle, excellent, hihi !
Je trouve ça un peu moche que ton héroïne disparaisse sans songer un instant à sa fille.
Un conte de fée un brin classique avec un zeste de « Crocodile Dundee à New York » mais c’est agréable à lire.

Est', hop hop hop.

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