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De : Maedhros Date : Dimanche 22 fevrier 2009 à 09:58:50 | ||
Quand j’ai terminé la lecture la première fois, avec la musique de Dvorak dans les oreilles, j’avais des sensations visuelles et gestuelles. Le rythme des mots, la mélodie des phrases ont déplacé au second rang la trame de l’histoire proprement dite. J’ai beaucoup aimé le paragraphe commençant par « Amalia refoule ses larmes... » ainsi que celui où Amalia danse sur le violon de Jolan. C’est une écriture fluide et libre qui exprime la passion ressentie par ces êtres nés de l’horizon et qui meurent pour le rejoindre. Avec la musique omniprésente, qui les place bien au-dessus des paysans et des soldats du roi et qui les fait ce qu'ils sont, des hommes et des femmes libres. La danse salve que tu as choisie, la dernière de l’opus 46, un furiant, possède l’énergie et la fougue d’une âme bohème qui essaie de briser le joug de l’oppresseur ( à titre tout à fait personnel, je préfère la quatrième danse de l’opus, mais je ne suis pas impartial, la valse lente recueille toujours mes suffrages !). Mais la 8ème a ce côté dramatique qui sied particulièrement à la trame. C’est en relisant une nouvelle fois le texte que j’ai identifié son ressort et la trahison de Rafael. Et, fidèle à l’oeuvre de Dvorak, l’histoire comprend trois temps forts. Le préambule, lourd et dramatique, sans qu’on en sache précisément la raison, la partie centrale où retentit l’âme de ces bohémiens et enfin la dernière partie où la colère et l’énergie dénouent l’intrigue et éclairent la tragédie qui poursuit les tziganes mais aussi l'éternel espoir qui les anime. Un très beau texte, fort et poignant, qui a les qualités de la passion slave où cohabitent l’amour de la musique et l’acceptation de la fatalité. Seul le mouvement, la danse et la fuite, leur apporte la joie et l’espoir. M Ce message a été lu 6473 fois | ||