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De : Maedhros Date : Dimanche 22 mars 2009 à 16:18:38 | ||
Une tragédie cornélienne dans laquelle deux forces irréductibles s’affrontent et finissent par s’annihiler, emportant le destin de cette civilisation en guerre. Deux destins manichéens que tout oppose, aux trajectoires si dramatiquement parallèles. Deux caractères forts que rien n’ébranle. L’un est l’incarnation absolue de la grandeur et du pouvoir, l’autre a découvert l’amour, un amour inconcevable, un amour qui la rendra traître à son peuple. L’amour et la mort. Eros et Tanathos. Il est vieux et puissant et il a voué sa vie à la plus grande gloire de la cité. Elle est belle et puissante mais elle aime alors qu’elle ne peut aimer. Un amour mal récompensé puisque l’objet aimé ne l’aimera jamais en retour. Car Nerken pense au plus profond de son âme et sans vouloir d'acrostiche : "Cette insigne faveur que votre cour réclame Nuit à ma renommée et répugne mon âme." C’est aussi l’histoire de deux solitudes, la solitude de ces êtres d’exception qui paraissent fabuleux pour leurs contemporains. Ils iront au bout de leurs convictions, refusant tout compromis, toute compromission, toute négociation, à l’image d’Egael qui ne pourra ramener un accord avec les ennemis. Sur l'autel de cette folie, l'innocent paie toujours le prix. Et puis, ces vers de Fortunio, qui résument tout... Et puis ces personnages secondaires (la mère, le diplomate, le jeune romantique...) qui enrichissent l’intrigue en l’irriguant de points de vue différents. Mais Alfred avait déjà tout dit : Mais vous, analyseurs, persévérants sophistes, Quand vous aurez tari tous les puits des déserts, Quand vous aurez prouvé que ce large univers N’est qu’un mort étendu sous les anatomistes ; Quand vous nous aurez fait de la création Un cimetière en ordre, où tout aura sa place, Où vous aurez sculpté, de votre main de glace, Sur tous les monuments la même inscription ; Vous, que ferez-vous donc, dans les sombres allées De ce jardin muet ? Tu as planté le décor dans un lointain futur, habillant les personnages classiques de tenues dignes d’un space-opéra flamboyant, avec des trouvailles alléchantes (l’alimentation originale de la pierre qui produit de l’énergie). Tu as pris le risque d'utiliser un vocabulaire martial et tu t'en tires avec les honneurs (!). Au final, un résultat convaincant et captivant. Mais qu’est-ce qui est plus intemporel que les tragédies où les histoires d’amour finissent mal ? Au rayon des broutilles : -"...qui depuis dix ans s’est dédiée..." : j'aurais employé "se consacrer" ou "se vouer". -Dans ces temps futurs, aurons-nous l'air encore vieux à 60 pauvres petites années? M Ce message a été lu 6652 fois | ||
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4 Je ne sais pas ce que le futur nous réserve... - Narwa Roquen (Dim 22 mar 2009 à 19:50) |