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De : Narwa Roquen Date : Mercredi 17 juin 2009 à 22:40:34 | ||
Tu as vaillamment relevé le challenge, au prix sans doute de quelques apnées et d'une bonne prise de tête, félicitations! L'histoire est cohérente, et dans ce moment unique de la vie de ton héros, le monologue ininterrompu trouve une justification parfaite. Pas facile d'écrire une histoire en racontant le présent en même temps et avec cette contrainte absurde de ponctuation... Mais tu as réussi, bravo! L'idée est originale et c'est écrit de telle sorte que le lecteur se demande si ton héros est innocent, fou, mégalomane, visionnaire, victime, halluciné, génial... En tout cas, on est embarqué! Sur le plan technique, tu as réussi un exploit mais en fait tu t'es créée à toi-même des contraintes supplémentaires... Dans un monologue sans ( ou avec peu de ) ponctuation, tu as le droit de prendre des libertés avec la grammaire et de juxtaposer des morceaux de phrases sans coordination ( exemple: je suis allée le voir il n'était pas là je me suis dit c'est pas grave). Ta succession de coordonnées à la fin du texte a dû être épuisante à écrire... Le problème c'est que ça se sent et que c'est épuisant à lire aussi parce qu'on est obligé de garder en mémoire le début si on veut donner du sens aux "dont" et aux "que"... Tu peux écrire la même chose beaucoup plus librement! Quand tu écris "académique", tu es soumise à toutes les règles, et je sais que tu les respectes très bien. Mais tu as le choix d'écrire différemment, d'inventer un style particulier avec tes propres règles, tant que tu es dans la cohérence. James Joyce, dans "Ulysse" ( je sais, c'est un pavé, mais ça vaut vraiment le coup), a multiplié les expériences d'écriture. On peut ne pas aimer, mais je trouve que ça ouvre des horizons... 3 bricoles: - sur la première ligne, les "s" ont un peu vagabondé: c'est "une à une" et "lumières" - "j'attendrai ainsi qu'ils rentrent": oui, s'ils viennent de sortir à l'instant. Sinon, c'est "qu'ils entrent" - "plus de violence et d'agressivité que n'aurait jamais pu le provoquer la plus amorale de mes pièces": si je ne me suis pas trop perdue dans la phrase, c'est "les" officiellement, mais ça ne passe pas bien; moi j'aurais dit "en" Pouf pouf! Cette WA était passionnante! Merci de m'avoir suivie dans ce délire... Ta sensibilité empathique donne toujours à tes textes une couleur particulière, et c'est toujours un bonheur de te lire... Narwa Roquen,pâles rumeurs et bruits de soie Ce message a été lu 6106 fois | ||