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De : Elemmirë  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=22\'>Elemmirë</a>
Page web : http://lemondedelemm.canalblog.com
Date : Samedi 27 juin 2009 à 15:13:11
Je ne suis pas sûre de respecter la consigne, ça n'est pas vraiment le texte qui est sans émotions. Enfin, vous me donnerez votre avis ^^ Par ailleurs, je l'ai écrit vite, j'espère qu'il n'y a pas trop d'incohérences.

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Le loup et l'agneau


Un dernier regard dans le miroir, mes deux pupilles noires se scrutent intensément. Les cheveux coiffés en arrière, les joues rasées de près, la chemise impeccable. Je sais qu’elle ne pourra pas dire non. Aucune ne peut me dire non.

J’attrappe mon attaché-case, griffonne quelques mots tendres sur un post-it et grimpe dans ma sublime Alpha Romeo. Le moteur vrombit et j’écrase l’accélérateur. Je serai en avance. Elle aimera ça. Je prendrai l’air un peu angoissé, je ferai semblant de ne pas la voir arriver et feindrai le désarmement quand elle me sourira. Puis je l’emmènerai au restaurant et lui ferai mon numéro.

La fille est plutôt pas mal. Une grande brune montée sur talons hauts, robe fleurie, bonne poitrine, joli cul. Elle est attendrie par mes mots, touchée par mes rires, décontenancée par mes questions et mes yeux plantés dans les siens. Je sais comment leur faire croire que l’instant est magique. Je le lis sur son visage, tout fonctionne toujours.

Son appartement est un peu en désordre, elle n’avait pas prévu de céder aussi vite. Je la fais jouir et elle me serre contre elle comme si l’on était fous amoureux. Je rentre dans son jeu pour l’accrocher encore un peu plus, car je veux qu’elle se donne à moi encore d’autres soirs.

Quand je la laisse presque endormie, je sais que ma femme est déjà couchée depuis longtemps. Je pourrais rentrer, mais je n’ai pas appelé Marie depuis deux semaines, c’est suffisant, elle doit mourir de désir et elle aime être surprise en pleine nuit. Sa voix ensommeillée et chaude m’indique qu’elle ne m’a pas remplacé. Je tourne à gauche en direction du périph’, lui racontant à quel point elle m’a manqué et à quel point ce fut dur sans elle. Mes prétextes sont crédibles, ils me viennent d’instinct car le mensonge est mon meilleur ami. Mon seul ami, car les humains ne m’intéressent pas. Je tiens simplement les femmes entre mes mains et aucune ne doute de ma sincérité. Je me jette un regard fier dans le rétroviseur. Marie a déjà pardonné mon absence, mais nous ne ferons pas l’amour ce soir car elle veut avoir l’impression de contrôler les choses. Je lui fais entendre une moue boudeuse, je joue l’amant impatient. Puis je lui promets des douceurs plus sages, je lui parlerai d’amour et des étoiles.

Je ferme enfin tout doucement la porte de l’entrée. J’embrasse ma femme comme un homme fourbu d’une dure soirée de travail, heureux d’enfin retrouver son seul amour. Je m’endors sans mal pour un sommeil sans rêves.


Les journées se suivent et se ressemblent. Je veux, je prends. Je jouis de le vie sans obstacle, je ne suis pas de ceux qui s’embarrassent de remords ou je ne sais quelle niaiserie. Tout le monde vit pour être heureux, non ? Mais la plupart n’y parviennent pas, parce qu’ils s’encombrent de s’inquiéter aussi du bonheur des autres. On ne peut pas tous être heureux en même temps, c’est comme ça, c’est la loi de la jungle. Et puisque c’est eux ou moi, je préfère que ce soit moi.

Sur mon second portable, Marie me laisse des messages enflammés. La jeune fille d’hier ne m’a pas encore rappelé, mais elle ne tardera pas. Je passe en revue les informations que j’ai à son sujet, pour ne rien oublier, pour pouvoir lui montrer que je m’intéresse à elle. Coralie, 28 ans, commerciale dans une start up informatique, deux frères plus jeunes qu’elle, un père mort l’an dernier, une mère qui vit à Dijon, où elle a grandi, avec une femelle yorkshire nommée Puppy. Affligeant de banalité en somme, mais elles le sont toutes.

Vibration dans ma poche, voilà Coralie. « Envie de te voir. 18h, même lieu qu’hier. ». J’envoie « Ok ». Ma femme travaille jusqu’à 20h, avec un peu d’habileté je serai à la maison avant elle.

Coralie est déjà là quand j’arrive. Tenue classique, rien à voir avec la robe légère d’hier. Pas de rouge à lèvre, l’idée surprenante qu’elle ne se soit pas remaquillée pour me voir me traverse fugacement l’esprit. Je m’approche d’elle, elle ne se lève pas. Son visage est fermé.
« Mauvaise journée, mon coeur ? Viens là que je...
- Assieds-toi, Franck. »

Je m’exécute. Je la regarde, et enfin elle me sourit. Je lui renvoie son sourire sans avoir eu le temps de trouver une raison à cet accueil froid, quand elle entame :
« Alors, cher Franck... Penses-tu avoir fait le tour de ton bonheur ?
- Mon bonheur ? Bien-sûr que non, ma belle, nous venons de commencer et l’avenir est plein de promesses merveilleuses...
- C’est adorable. Mais je ne parle pas de moi, Franck, je parle de ta femme, tes gosses, ton boulot, ta maison. Crois-tu que Pouchard ne profiterait pas de la crise pour te licencier s’il savait que tu sautes sa femme ? Crois-tu que ton épouse te pardonnerait si elle savait que tu passes un soir par semaine avec sa meilleure amie ? Crois-tu que le juge te laisserait la garde de Julia et Léa s’il savait que tu sautes leur institutrice ? Crois-tu, Franck, que ta vie aurait encore le moindre instant de plaisir si chacun savait qui tu es vraiment ? »

Je suis abasourdi. Comment a-t-elle pu !? Cette garce a l’air intelligente, mais elle ne peut pas avoir découvert tout ça en une journée.
« Je... Qu’est-ce que...
- Ah, touché cette fois ! Pas de réponse toute faite pour ça, hein ?
Elle sourit avec satisfaction.
- Mais ne t’en fais pas, je ne dirai rien. Rien du tout. Voilà mon marché : tu arrêtes tout et je ne dis rien. Deviens un ange irréprochable, un bon mari, un bon père, et personne ne saura rien. Tu dérapes une seule fois, et je fous ta vie en l’air.
- Que... Comment tu comptes... Et toi, qu’est-ce que tu y gagnes ? Qui es-tu, une sorte de justicier masqué déguisé en... bombe sexuelle ?... Écoute, je n’aime plus ma femme. Et elle ne m’aime plus non plus. Tous les couples en arrivent là, on a essayé d’arranger les choses mais ça ne sert à rien de se voiler la face. Léa est encore petite, et ma femme est fragile, c’est pour les protéger que je ne la quitte pas, et puis je ne suis pas le seul homme sur terre à avoir trompé sa femme, non ? Tu ne connais encore rien de ma vie, tu ne peux pas comprendre pourquoi les choses se passent comme elles se passent, mais crois-moi, j’ai bien réfléchi à tout ça et c’est encore la meilleure façon de ne faire souffrir personne. Si tu fais ce que tu dis, c’est surtout ma femme et mes deux petites que tu vas anéantir. Tu vas détruire une famille avec trois innocentes qui n’ont pas mérité ça. Moi, je n’ai rien à perdre, ma vie je la reconstruis quand je veux, des femmes qui m’épouseraient j’en trouve à chaque coin de rue.
- Ca m’est égal, c’est mon deal. Et je sais que tu ne t’en relèvera pas aussi facilement que tu le prétends. Fais ton choix, tu changes ou tu perds tout. Bonne soirée. »

Elle se lève et je bondis pour lui attraper le bras :
« Coralie ! Coralie, écoute, je... S’il te plaît, reste... Ca n’est pas si simple... Je ne suis pas heureux de faire tout ça, ça fait longtemps que je voudrais changer, mais... Je n’ai pas la force... Toi, tu peux me donner la force, et je veux le faire, mais avec toi... Aide-moi, faisons-le ensemble, partons ensemble, s’il te plaît... »
Je la serre contre moi et l’enveloppe de mes bras. « Avec toi je peux le faire... Je veux le faire... »

Elle se dégage et me jette un regard glacial. « Tu rêves, Franck. Tu es une ordure. Tu n’as toujours pensé qu’à ta gueule. Alors change seul ou crève seul. »
Elle me tourne le dos et s’en va, son joli cul rebondissant sèchement au rythme de ses petits talons.

Je me rassieds et recommande un café. Il est 18h35, j’ai encore le temps. Mes pensées s’imbriquent les unes dans les autres, intelligemment, audacieusement, méthodiquement. Je passe tous les scénarios au peigne fin, je pourrais le faire dès ce soir mais la Police trouverait certainement des cheveux m’appartenant dans son lit, des empreintes sur le verre que j’ai bu hier. Je serais le premier suspect. Non, il faut que j’attende, que d’autres amants passent dans ses draps, que les pistes se brouillent. D’ici là, je serai un agneau, un repenti transi d’amour. Deux, trois semaines tout au plus. C’est long, mais parfois le prédateur doit savoir rester tapi dans l’ombre pour avoir sa proie. Et je n’ai jamais encore relevé ce genre de défi, ce pourrait être ma plus belle réussite. C’est la loi de la jungle, tuer ou être tué. Et je ne mourrai pas.

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