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De : Maeglin  Ecrire à Maeglin
Page web : http://Maeglin
Date : Mercredi 9 septembre 2009 à 11:46:52
Pourquoi Nous?


Dans la perspective de Husserl, le noumène n'est effleurable qu'aux confins de l'intelligence, lorsque l'agitation des mots et des concepts cesse, lorsque l'intelligence à l'état pur n'est qu'intuition silencieuse, ou lorsque les mots ne sont plus des mots et alors toute tentative d’accéder au monde nouménal relève davantage de la poésie et de l’art.


Pourquoi Nous?
Je veux dire pourquoi Nous et pas vous par exemple?
Vous Nous aviez habitué à des imaginaires plus singuliers, en tout cas moins sujets à discussion.
Nous sommes prêts. Jouons, mais à un jeu en somme... nul. Jeu de panache, où l'on mise tout pour la partie: synecdoque. Jeu, et un autre: Nous.

Nous de circonstances, exténuantes, dans ces mouvantes multitudes où chaque Nous est nouveauté. Ainsi nous votons. Pour décider d'une direction, dans la perspective de Husserl: pour décider où tout cela noumène. L'enfer, c'est les autres: pas Nous.

Mais sans vous, Nous ne serions plus rien ni pluriel, alors chacun de Nous vous doit un peu de ce qu'il est: ne vous en déplaise, Nous pratiquons l'altérophilie de masse, Nous autres, nosaltres. Mieux! Nous créons du lien entre les êtres: nous nouons.

A partir de deux, Nous nous... dénombrons. En fin de compte il ne reste que Nous, les yeux dans les yeux dans les yeux. Nous verrons bien: à trois comme à Troie, il est prématuré d'être romantique. Achille à Iphigénie: Songez-vous quel serment vous et moi nous engage? Et pourtant sacrifiée, à un Nous familial, où Nous prenons Racine.

Une statue pour Monsieur, une Staël pour Madame: Nous sommes parfois juste Oswald et Corinne: Ils étaient des amis qui voyageaient ensemble; ils commençaient à dire nous. Ah qu'il est touchant ce nous prononcé par l'amour! Italien ou italique, le Nous est un peu nouille. Nous ne nous consommons qu'al dente, croquant dans nos chairs et le plaisir et la douleur d'être ensemble.

...

L'abri grinçait désormais à chaque coup de vent. Nous étions vingt ou trente sur le bateau, mais ne restaient maintenant que Nous, accrochés l'un à l'autre et n'espérant plus rien. Nous avons parcouru ensemble le sentier qui mène à la côte.

Qui étions-Nous avant que la mer nous rejette?
De quelles immensités sommes-Nous l'engeance?

Ce que Nous cherchons dans l'océan est peut-être à l'intérieur d'une larme.


  
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Réponses à ce message :
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-09-17 17:22:46 

 Commentaire Maeglin, exercice n°66Détails
Désolée pour le retard de ce commentaire, je suis un peu au four et au moulin...


Quel texte étrange ! C’est une suite de libres associations autour du « nous », de la philosophie à la littérature, en passant par quelques jeux de mots savoureux, dont le fleuron est cette altérophilie qui m’a mise en joie !
La dernière phrase est bien jolie...
L’ensemble, ma foi, est un brin décousu, mais agréable à lire si on a fait ses humanités... ou si Google est notre ami. Ca manque un peu d’intrigue (ceci est une litote).
Je constate que le « nous » n’a pas déchaîné l’imagination des foules. Peut-être avais-je mal présenté mon affaire, ou peut-être est-ce l’empreinte d’une société individualiste où l’union n’est plus que contractuelle et où les Ego ont triomphé des égaux... Bon, tant pis...
Narwa Roquen, avec mes remerciements à Google, Wikipédia, et autres Encyclopédia universalis...

Ce message a été lu 6269 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-09-19 12:56:59 

 Phénouménal !Détails
Bel exercice de style ! Une forme de jeu qui pétille comme un feu d’artifice. J’ai retrouvé cette jubilation oratoire qui habite littéralement « la horde du contrevent », pour moi un ouvrage définitivement culte. Cette façon de réinventer élégamment les mots, jouant avec leurs sonorités et leurs doubles sens, cette fascination du contre appel, le vertige des homophonies, la tentation de la résonance et des allitérations... Oui, c’est assez bluffant et il faut aimer les mots pour leur faire dire ce qu’ils ne sont pas, sans que cela ne ternisse leur harmonie!

Je connais fort mal Husserl l’Aryen et j’ai bataillé un moment pour m’imprégner de son Epoché moniale. Trop allemand pour moi qui me suis nourri à d’autres mamelles, plus au sud, là où la mer se marie comme nulle part ailleurs avec la pierre.

Et puis il y a cette parenthèse qui ouvre et qui ferme ce texte sans l’expliquer. Singulièrement, on y trouve aussi un bateau perdu et un équipage décimé, ne sachant plus très bien si la route empruntée les ramène au port ou les chasse des parages marins! La dernière phrase résume bien l’ensemble. Est-ce la fameuse réduction phénoménologique ?


M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-11-24 16:33:29 

 Exercice 66 : Maeglin => CommentaireDétails
Bourré de jeux de mots, ce texte. Et plein d’idées bizarres. La fin tranche fort avec le reste, j’ai trouvé. C’est poétique et joli mais j’ai rien compris. Et j'avoue ne pas avoir eu le courage de faire des recherches sur Google...

Est', et je grignote mon retard, et je grignote...

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