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De : Narwa Roquen Date : Lundi 14 septembre 2009 à 19:44:22 | ||
A ta demande, j’ai donc relu « Dans les bras du néant » (qu’il a fallu d’abord que je retrouve...). Je ne ferai aucune comparaison avec « Ave Maria », mon texte WA n° , puisque je ne puis être juge et partie. Je t’avais demandé à l’époque : que veux-tu dire au lecteur, et tu m’avais répondu : attirer l’attention sur le suicide des jeunes. OK. J’ai donc relu mon commentaire et la question que je me suis posée c’est : pourquoi cette impression désagréable de violence gratuite pour un texte qui finalement n’est pas pire qu’un fait divers ? Peut-être est-ce le mélange réalisme dur / fantastique qui m’a un peu ballottée. Tout réaliste, tu pouvais expliquer le ressenti de l’adolescente assassinant son beau-père et ses dernières pensées, ses dernières sensations au moment du suicide ; tu aurais pu aussi introduire un personnage auquel le lecteur non adolescent aurait pu s’identifier, par exemple quelqu’un qui sous-estime la gravité du cas et qui, a posteriori, se sent responsable : ça, ça interpelle le lecteur. Alors que devant quelque chose qui est présenté comme inéluctable il a tendance à se dire : de toute façon, on n’y peut rien. Ou alors, plus de fantastique, c’était plus ludique mais tout aussi effrayant, et, protégé par le côté irréel, le lecteur peut se dire : quand même, pauvre gosse... Le mélange des deux fait qu’on reste un peu sur sa faim sur les deux pôles, et le souvenir qui reste à la fin, c’est la violence. Le problème avec l’écriture, c’est qu’il faut parfois employer des ruses et des artifices (c’est la technique) pour que le message soit entendu. Le lecteur de base n’aime pas être dérangé ; c’est normal, en général il lit pour se distraire, pour oublier ses soucis !! Ceci dit, ce genre de sujet est excessivement difficile à traiter, et je ne suis pas sûre qu’il se prête vraiment au format d’une nouvelle. Pour continuer sur la suite de ton message « explication, attention spoiler », je pense que quand un auteur maîtrise suffisamment la langue et l’imagination, l’étape d’après, c’est de mettre du sens, parce que ce sont les textes qui nous ont fait réfléchir dont on se souvient le plus longtemps. Je ne cherche à maltraiter personne, mais il me semble logique d’être plus exigeante avec ceux qui ont le plus de facilités. C’est la rançon du talent ! Narwa Roquen, à la bourre, et avec des problèmes de connexion en plus... Ce message a été lu 7195 fois |