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De : Narwa Roquen Date : Dimanche 27 septembre 2009 à 18:21:12 | ||
C’est une histoire douloureuse et lumineuse à la fois, attirante et attachante, faite de souffrance et d’espoir. Les trois personnages sont bien choisis, bien décrits, et la succession des récits se tient bien. A un poil près, tu aurais respecté intégralement la consigne – j’avais demandé qu’on ne précise pas qui parle. Mais j’avais effectivement cité la Horde du Contrevent, où Damasio etc... OK, la prochaine fois j’essaierai de ne laisser aucune ambiguïté dans mes consignes, vu que tu prends un malin plaisir à t’insinuer dans toutes les failles... Je ne t’en tiendrai pas rigueur, eu égard à la qualité du texte. Ta description de la douleur est saisissante de réalisme. Il y a de très jolis passages (le fil invisible qui relie Martial à l’hôpital, la comparaison avec les terroristes). L’ambiguïté du personnage central, Michel, celui qui fait le lien avec les deux autres et grâce à qui l’intrigue avance, cette ambiguïté si difficile à ajuster et que tu maîtrises comme toujours à la perfection se retrouve dans la description du 3° personnage, avec encore plus d’amplitude : cette femme est un assassin, mais elle est innocente... Le tour de force est réussi, le carré obéissant se contorsionne pour devenir cercle. Merveilleuse Lili ! Envoûtante, redoutable, et fragile... Tu as le chic pour peindre des portraits nuancés et complexes, d’une humanité troublante, avec une justesse descriptive que je t’envie. Il n’y a pas de mélo, pas de redondance, c’est jeté là, on prend ou on laisse, tu n’obliges personne à te suivre. C’est de l’art. Et la fin est somptueuse, abrupte, pudique, puissante. Le titre en jeu de mots porte ta marque de fabrique, comme si tu voulais te distancier de l’émotion du texte – hein, c’est pour rire. Moi je ne ris pas, j’applaudis. Petites bricoles à revoir : - de s’en prendre à moi, qu’à moi : seulement à moi (que a besoin d’un ne avant) - je me suis arrêté que sur le trottoir - ce que je voulais coincer : oui s’il pense que c’est une apparition, mais il est persuadé qu’elle est réelle : donc : celle - d’après ce qu’elle m’a indiqué : si c’est le cousin, c’est il - te retenir ici bas : ici-bas - son rôle dans le grand tout : Allez, va, s’il est grand, il mérite un T majuscule... - je me suis retrouvé dans un service silencieux : retrouvée C’est toujours un bonheur de te lire. Mais quand un texte atteint une telle intensité et une telle maîtrise, c’est encore plus que du bonheur ! Je cherche en vain les critiques que je pourrais te faire. Oui, tu pourrais faire plus concis, en particulier sur Michel. Le fait qu’il fasse un créneau en arrivant à l’hôpital n’est pas essentiel. Mais franchement, au regard du texte, on s’en fiche ! Il y a tant de contraste entre chaque portrait, et tant de cohésion en même temps sur l’ensemble, que je ne vois pas l’intérêt d’aller ennuyer les diptères. On ne sort pas indemne de ce texte. Ou alors c’est qu’on n’a rien vécu, rien compris. Ne soyez pas jaloux, jeunes gens. Ce que la vie vous enlève, elle vous le redonne d’une autre façon. Narwa Roquen, fan Ce message a été lu 6824 fois | ||