| ||
De : Maedhros Date : Dimanche 28 fevrier 2010 à 18:52:20 | ||
Nous sommes face à la mise en abyme d’un auteur écorché vif qui a oublié la beauté insoumise des steppes. Tout à rebours, il a accumulé les signes extérieurs de réussite sociale. Il s’est voulu reconnu et adulé, à l’instar de ces icônes qui remplissent les salles de concert. Il a grimpé tout en haut du hit-parade des best-sellers en fourguant ce qu’attendait le public, en abaissant graduellement son exigence morale et ses idéaux. Contrairement à l’écrivain qu’il préface, il a accepté toutes les compromissions bourgeoises, jusqu’aux plus veules. Il y a pourtant une petite voix qui fait entendre sa différence. Qui le crucifie en quelque sorte puisqu’elle prouve son vrai talent. Il ne veut pas souffrir et préfère que les autres souffrent et meurent à sa place. Je ne pense pas que son mal de tête partira aussi aisément que ça. Les racines du mal sont profondes et résisteront aux nouvelles molécules anti-migraine. Car il y a bien deux personnalités qui coexistent chez cet homme. L’affrontement a eu lieu et l’une a pris le dessus sur l’autre. Jamais il ne se suicidera. Sa passion s’est muée en amertume et en désillusion. Marie n’est pas Colette et jamais il ne se dressera au centre de la scène mythique du théâtre magique. Et puis il y a ces petits détails sympas qui émaillent le récit, qui l'ancrent l'air de rien, dans un futur pas si lointain, qu’on imagine sombre et glauque (pandémie, pollution, extinction des espèces...). L'idée d'articuler la préface avec les réflexions de l'auteur qui l'éclairent d'un jour très différent est vraiment intéressante. Excellent texte ! M Ce message a été lu 8091 fois | ||