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De : Adival Date : Dimanche 5 decembre 2010 à 13:58:56 | ||
Bonjour à toutes et à tous. Maeglin m'a guidé jusqu'à vous et je l'en remercie pour cela. Ne connaissant pas le protocole des présentations, et n'ayant pas envie de me rependre en verbiage, je vous souhaite tout simplement bonne, ou mauvaise, lecture. La porte de la chambre s'ouvre. Elle avance pieds nus, élégante, féline. Le bas de sa robe de chambre glisse sur le parquet ciré dans un frôlement à peine audible. Lui : Une insomnie ? Elle : Et une certitude. Celle de ne pas avoir su emprisonner tes yeux dans mes mains qui serrent. Lui : Il faudrait que les certitudes deviennent des doutes et les doutes, eux, immuables. Ne rien savoir de plus que les douceurs que l'on a sous les doigts. La fenêtre est ouverte, un langoureux frimas appelle, glace. Une bougie brule sur le sol et dans l'air, comme un parfum de pois de senteur. Il veut fermer la fenêtre mais elle l'en empêche. Elle : La chaleur, dans tes mains... Comme autant de promesses qui vont et viennent. Des doutes comme des éclairs, tranchants... Elle : Lune froide et nuit figée habitent en toi, en nous, au creux de notre rêve éclos. Dans une boiserie soluble, une épiphanie souriante. Les trainées saumâtres sèchent et brulent. Cueille-moi, encore. Rallume-moi mes rêves. Éreintes et étreins, prends un peu de silence et tires en des rires... Nos brouillons seront nos réussites. Baudelaire est dans un coin de la chambre, il claque des dents. Lui : Tes mots semblables à des flambeaux dans la nuit, et mes sens embrumés de paradis incertains. Déchus, peut-être. Plus de vin qui m'irrigue. Comme un manque, diffus, mué par cette envie de respirer les astres levant de ta joue. Humer ton fantôme, agripper tes phalanges et dans le sillage de ton sourire, déposer un baiser. Pas un volé, ni même un offert. Lui : Un baiser diaphane comme le sont les flocons de neige. Coupant et éphémère... Il fondrait là, au coin de ta bouche et coulerait doucement vers ton cou. Lui : Où d'autres le suivraient, désordonnés et sapides. Lui : Où d'autres lui survivraient, à perte de vie. Il pose ses mains sur les frêles épaules, la robe de chambre chute à ses pieds. L'arrogante poitrine se darde. Il la caresse, ses doigts se déhanchent autour de son bassin. Lui: Il y a comme un scintillement, des musiques dans le ventre. Elle : Préliminaires et sophisme. Elle : Montre-moi le temps qui meurt, les mots qui se creusent. Apporte-moi la satisfaction, les étincelles et les nuits glacées d'étoiles au firmament. Sur le pan nu du mur, les ombres s'animent, se couchent . Lui : Haranguer les étoiles... Elle :...et rythmer nos mouvements. Rouler des allitérations sur les grains de ta nuque, si doucement que les peaux en frissonnent d'elles-mêmes. Simuler des syllabes, se cantonner au silence. Juste le froissement des chairs, le cri rauque de nos corps qui s'apprennent. Elle : Explorer les dunes de ton dos, y bâtir des châteaux. Les doigts furieux. Jouter les paumes de tes mains... Fleurir et embaumer... Lui : Sentir tes doigts rafraichir ma nuque, tes pieds couler sur mes reins... et la nuit dégouliner sur nos corps. Elle : Mes mots se creusent, ma gorge te cherche. Je te convoque au plus profond de moi, je t'espère chaque fois que mes yeux s'ouvrent... Elle : La fête jusqu'au bout des cils... Elle trouve que cette tête et cette clavicule sont faites pour se marier, naturellement. Lui : Fragile mais révoltée envie de te dire que je t'aime. Elle exulte intérieurement. Comme une goutte de pluie sur une joue qui ne s'y attendait pas. Lui : C'est délicieux et fugace, ça va se briser, s'éteindre et s'oublier. Elle : Ta voix berce mes sens... Je te vengerai! Ils s'étreignent, corps battants, coeurs brulants. Réchauffés. Adival Ce message a été lu 6714 fois | ||
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