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 Commentaire Maedhros, exercice n° 110 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 3 octobre 2012 à 23:27:26
C’est une histoire sombre dans une illusion de lumière ( Luc, Lucas, Lucien...), peuplée d’êtres fanatiques et sanguinaires qui ne savent même plus à quel point ils sont désespérés. Ce monde futuriste, vestige d’une guerre planétaire, qui a perdu toute technologie sans vraiment gagner de retour à la nature, est en fait le véritable héros de l’histoire – comme dans le SdA . J’en veux pour preuve les descriptions minutieuses des ruines et des nouvelles créatures monstrueuses qui ont envahi la terre et la mer. Ironie délicate, depuis que les bateaux ne voguent plus et que les poissons sont carnivores, l’eau n’a jamais été si claire. Les humains, chassés du Paradis, se partagent un univers désolé sans même envisager de reconstruire quoi que ce soit. Ils sont pris dans une spirale infernale, sous couvert de bénédiction divine, où la mort de l’autre est la seule chose qui les passionne – et tant mieux si elle égayée par le spectacle de la souffrance. Les forts traquent les faibles, ou se battent entre eux. Pas une ligne pour décrire d’éventuels personnages utilitaires qui cuiraient le pain ou élèveraient des moutons, comme si les contingences matérielles s’effaçaient devant l’obsession extrême du combat. La seule allusion à une population non militaire est « de rares passants ». Ici la hiérarchie remplace l’amitié, et l’assassinat est la seule jouissance. A peine une once de remords affleure-t-elle vers la fin à la conscience du héros, sentiment incongru dont il se sentirait presque coupable, alors que la mort infligée le remplit de fierté.
Certes ton personnage principal n’est guère aimable ! Mais on a surtout l’impression qu’il n’a jamais eu le choix, endoctriné dès le plus jeune âge pour la défense de la Foi. La dérive sociétale en revanche est beaucoup plus effrayante, parce que malheureusement plausible, même si ici la religion n’est au fond qu’un prétexte pour maintenir l’ordre établi et refuser tout dialogue.
J’aime bien le paragraphe sur frère Ignace. D’une part parce que c’est le seul moment où Luc fait montre d’un peu d’empathie. Et d’autre part parce que tu suggères très bien le sentiment d’étrangeté qu’il ressent devant ce guerrier valeureux et respectable qui peut être autant perturbé par une... femme !



Bricoles :
- M’approcher de la baie ou : où
- Je t’ai pose une question
- Si un vaccin n’est pas administré : il me semble bien qu’un vaccin est administré à titre préventif ; en traitement, ce serait plutôt un sérum ou un antidote
- A mon signal nous enfonçant : enfonçons
- Ils veulent bifurquer sur la gauche pour se tenter d’atteindre



Tu as toujours une maîtrise des univers SF qui m’impressionne. Je pense que cet exercice était trop facile pour toi, il y a bien longtemps que tu sais te distancier de tes personnages. Mais nous y avons gagné une description terrifiante des dérives du fanatisme, qui prive l’humain de tout discernement, et qui perdure pourtant, en tout lieu, depuis la nuit des temps. Et pourtant, il semble que ce soit l’interprétation des textes sacrés et non pas les textes en eux-mêmes qui conduisent à la violence. Faudrait-il en conclure que l’instinct de mort est une composante primordiale de l’esprit humain ? Mais alors, à quoi ça sert que les Bisounours se décarcassent ?
Narwa Roquen, peace and love...


  
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