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De : Maedhros Date : Vendredi 2 novembre 2012 à 20:39:28 | ||
Tu nous délivres là un récit de science-fiction à la solide trame classique, opposant hyper-civilisation et retour aux sources. Dans un monde hypercivilisé, où les citoyens sont à ce point déshumanisés que même le rêve leur est interdit au profit de la rentabilité et de la productivité, une basse vindicte familiale donne l’opportunité à un immigré pourtant parfaitement assimilé de renouer le fil atténué mais pas rompu de ses origines outremondiennes. Il va secouer le joug qui l’asservissait à de fausses valeurs. Question fondations (comme dirait mon pote Asimov), elles sont en béton armé. Dans une société où marcher à l’air libre est un signe de déchéance, où les jours sont décimalisés et rythment même les besoins les plus élémentaires, un homme rêve. Un homme dont le prénom le relie intimement à une immense mer émeraude. Un rêve prémonitoire. Comme ceux qu’adressaient les Dieux aux hommes avant que les pilules à dormir débout et les explications freudiennes ne viennent tout gâcher ! Il s’appelle Netuno. Forcément. Il a le crâne rasé mais il rêve qu’il possède des cheveux longs et drus. Forcément. Une trahison matrimoniale sera un coup de poignard dans le dos. Mais il ne sait pas encore que cela va en fait le libérer. Comme on coupe un cordon ombilical. Tu décris avec beaucoup de réalisme tous les détails qui aliènent, qui emprisonnent, à commencer par le nom de ces merveilleuses pilules (Coolplus, Calmox), par cette machine, le dérêveur (qui fait furieusement Harry Potter inside), par tous ces codes qui résument l’existence. Dès qu’ils sont invalidés (cela m’a fait penser à Gattaca), projette le malheureux Netuno hors de son douillet cocon. Bien vu aussi la courtoise froideur et le désintérêt professionnel des interlocuteurs auprès desquels il essaie de plaider sa cause. Et, de fil en aiguille, il échoue à l’astroport. L’aide d’un illustre vagabond va lui permettre d’embarquer vers le monde de ses origines dont le nom plonge ses racines dans la pierre verte. Tu plantes alors un décor aux doux accents portugais (la berceuse est véridique !) où le héros va d’abord redécouvrir la chaleur de véritables relations humaines, fondées sur le respect et la solidarité, puis les joies simples et champêtres de la vie au plein air, sans cesse renouvelées et plus, si affinités... Amalia n’était pas pour rien la reine du Fado ! Tu as ramé mais en bonne compagnie ! Le dieu au trident a veillé sur ton voyage ! La consigne est respectée (pas comme moi !) et tu sors avec les honneurs de cette aventure, en recentrant ton récit comme à ton habitude, au plus près de l’homme, avec tendresse, humanité et un brin d’optimisme! Well done ! M Ce message a été lu 6029 fois | ||