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De : Narwa Roquen Date : Dimanche 11 novembre 2012 à 23:29:10 | ||
Comm Onirian, ex n°112 Que voilà un texte riche et complexe, sous son apparente simplicité d’horreur étrange et infernale ! Ce huis clos très sartrien nous promène entre mythologie et psychanalyse dans les profondeurs de l’âme humaine, avec une sobriété redoutablement efficace. Le mythe égyptien de la pesée des âmes est ici conjugué au mythe de Sisyphe, condamné à la répétition éternelle d’un geste inutile et épuisant. Et le miroir ! Ce miroir qui interroge sur l’ego, la conscience de l’être, l’illusion du moi et le « connais-toi toi-même ». La construction en répétitions obsédantes, tandis que l’être visible semble se dégrader petit à petit, donne l’effet paradoxal et troublant d’une immobilité éternelle où un certain temps ( le temps de l’ego) est encore en mouvement. C’est très fin. Le titre, en clé de voûte et clé de compréhension, ne se déguste qu’à la fin, quand le puzzle se complète, et l’on ne peut qu’admirer la maîtrise subtile qui nous guide, par petites touches, jusqu’à la conclusion. Tu restes un peu flou sur le factuel, mais ce n’est pas ça qui compte. Le Bien et le Mal, images officielles générées par leur proie humaine, ne sont que spectateurs du sujet qui s’objectise lui-même, à la fois juge, bourreau, condamné et victime. Si ce n’est pas de l’existentialisme ! J’ai bien aimé le tremblement qui se répercute à la pièce tout entière. C’est une belle image pour décrire la confusion intérieur/ extérieur, self/non self, expérience de dépersonnalisation qui nous renvoie à une forme d’angoisse archaïque, bien avant l’amorce d’une structure de la personnalité. Reste la signification de cette peur ( « Je me fais peur », qui aurait pu s’écrire aussi « Je me fait peur », pour pousser le paradoxe dissociatif). Et je suppose que par delà les images-écran de la fille, des oiseaux et du barman, probables souvenirs retouchés à l’aune du symbolisme, il y a la peur existentielle d’un ego défaillant et déstructuré qui se refuse à lâcher prise. Alors que tout le monde sait que le Tao est un point, et que ça n’a rien d’effrayant ! Bricoles : - flashs : flashes est plus puriste ( c’est un mot anglais), mais flashs est accepté aussi - mon image grandi : grandit - cet homme à trop bu : a C’est une très belle réalisation, sophistiquée et concise. Du travail d’artiste ! Narwa Roquen, clap clap clap Ce message a été lu 6348 fois | ||
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