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De : Narwa Roquen Date : Samedi 28 septembre 2013 à 22:42:31 | ||
Ah l’inimitable petite musique de Maeglin ! Trop rare, trop rare, mais d’autant plus précieuse. Un texte avec trois fois rien d’histoire, pas de héros exceptionnel, pas de situation alarmante ni de documentation érudite... Mais un moment paisible de temps suspendu, une magie de délicatesse aussi subtile et indispensable qu’une bonne tasse d’Earl Grey... L’idée est quand même très originale et drôle dans son paradoxe, prenant l’usage à contre-pied. Qu’un éditeur paie un auteur pour n’écrire qu’un mot par jour et un seul ! Le lecteur s’en étouffe dans sa tasse de Ceylan ! La description du cérémonial est parfaite, et la sombre addiction qui en résulte, perdurant même après la fin du contrat, est savoureuse et cohérente. Le retour de l’ancienne tortionnaire permet de boucler la boucle, et la chute est juste. Bricoles : - Après que le mécanisme eut achevé : eût - Et du reste à chaque fois que Constance : comme chaque fois - Il fût durant cette dernière semaine : fut - Je suis en vacances en j’ai vu : et j’ai vu On reconnaît l’excellence d’un texte au fait qu’on n’y puisse pas changer une virgule. Et c’est le cas. L’écriture, come l’équitation selon Nuno Oliveira, c’est « la perfection des choses simples ». Une histoire simple en apparence, presque innocente, où cependant se discutent le sens de la vie, l’addiction, l’emprise, la rupture, la survie, la résilience... et le bonheur. Qui ne pourrait se reconnaître dans ces lignes profondément humaines et qui plus est porteuses de tant d’espérance, écrites dans un style légèrement détaché, aussi éloigné du dogmatisme que le Jasmin l’est de l’Ice Tea ? C’est un texte dépouillé de tout artifice, authentique, essentiel. Merci. Narwa Roquen, le nez dans sa tasse Ce message a été lu 5803 fois | ||