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 Répondre à : WA - Participation exercice n°131 - fin 
De : Maedhros  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=196\'>Maedhros</a>
Date : Samedi 5 juillet 2014 à 20:41:06
POINT DE PASSAGE

(fin)


« Bedwyr... Bedwyr.... J’ai entendu parler de tes exploits. Je n’ai aucun mérite, ils défraient tellement les réseaux interstellaires. L’Aventurier Romantique qui poursuit une chimère. Oui, maintenant je te reconnais ! Tu recherches inlassablement une voie légendaire qui mènerait à une planète dont l’existence est réfutée par tous les scientifiques, même ceux de la Haute Académie Elfique de la Nouvelle Tirion.

« Pour un simple capitaine, tu sembles bien connaître mon histoire. Avec beaucoup de tact, tu as omis certains de mes surnoms beaucoup moins flatteurs, dont le Rêveur Obsessionnel n’est pas le pire. »

« Oh, je sais ce que tout le monde sait ! Tu es à la poursuite d’une planète où habiteraient les Vanyars, les plus nobles des Calaquendi, selon les Annales Elfiques, ces Elfes de Lumière qui n’auraient jamais déserté la Cour des Anciens Dieux, même aux pires heures des guerres mythologiques, et dont la trace se serait perdue depuis ! »

« Il est si simple de douter de ma quête ! Qui suis-je donc pour contredire les Seigneurs Elfes de l’Académie ? Un simple humain, un mortel à la courte existence! Pourtant j’avance, un petit pas après l’autre, indice après indice, sans jamais reculer. Tu m’as appelé Ami des Elfes. En effet je le suis et le serai jusqu’à mon dernier souffle. C’est une question de fidélité. Aussi je ne me découragerai pas, même si leurs plus puissants Seigneurs affichent une incrédulité méprisante. Ils refusent d’admettre la moindre possibilité qu’il existe une voie dissimulée conduisant à la planète mythique. »

« Il n’existe pas le moins début de preuve étayant cette thèse ! Alors pourquoi les Seigneurs Elfes t’aideraient-ils ? Ils n’ont aucune raison ! »

« Je n’attends nulle aide venant d’eux, hormis celle de la Dame au Faucon, l’Istar que tu as vue aux côtés du Seigneur Maedhros l’Ombrageux, le Grand Amiral de la Flotte Elfique. Elle, pour une raison que j’ignore, m’accompagne de sa bienveillance ! Elle a aplani, à plusieurs reprises, certains obstacles qui se dressaient devant moi. Lui ne m’apprécie pas vraiment mais, comme il semble soucieux de ne pas mécontenter sa Dame, il consent à ne pas joindre sa voix au choeur de mes nombreux détracteurs ! Les Noldori ont choisi de demeurer dans notre dimension car ils peuvent y déployer leurs talents et ils aiment par-dessus tout façonner les plus beaux joyaux de ce côté-ci de l’univers ! Certains vendraient leur âme pour posséder ne serait-ce que la plus modeste broche gnomique!»

« Cette gemme est donc absolument indispensable pour la poursuite de ta quête ? »

« Oui, capitaine... »

« Appelle-moi Priscilla ! Ne sommes-nous pas, par la force des choses, tous les deux échoués sur cette planète en forme de cul-de-sac ! »

« Bien, à ta guise ! Selon les sources dont je dispose, cette gemme aurait été extraite d’une mine de la planète où se sont retirés les Vanyars. Elle présenterait une extraordinaire propriété, capable de focaliser certaines particules de lumière pour allumer, entre les étoiles, un chemin scintillant conduisant à la planète occultée... »

«...Ah oui, Bedwyr, le fameux chemin d’or ! Aucun astrophysicien digne de ce nom n’a pu étayer cette théorie. Les photons n’embarquent pas de passager clandestin ! »

« Et pourtant, Priscilla, selon les textes sur lesquels j’ai mis la main, la structure de la gemme, la façon dont elle a été taillée, parviendrait à agir sur un photon bien particulier, un photon-balise qui aurait conservé une information si infime qu’elle serait indétectable, même par les instruments les plus puissants de notre technologie. »

« Une information ? De quel type, Bedwyr ? »

« Des coordonnées spatio-temporelles que réveillerait la gemme ! Convenablement excité par la diffraction spectrale, le photon balise entrerait en liaison avec tous ses compagnons nés, comme lui, au même endroit originel, quels que soient la distance et le temps les séparant, et ce, en une fraction de seconde. Formant peu à peu une chaîne immatérielle, ils rentreront alors en résonance, pulsant au sein d’une harmonie pure et parfaite pour illuminer le noir de l’espace d’une voie filant tout droit vers Valmar, la planète cachée. »

« A t’écouter, Bedwyr, j’ai l’impression d’entendre un divin barde chanter une ancienne complainte rimée, parlant de merveilles et de miracles. Mais, chez moi, ces épopées sont réservées aux érudits qui s’extasient froidement sur la beauté des phrases syncopées, les rythmes anachroniques et les éléments culturels sous-jacents. Ou bien elles s’adressent aux enfants qui n’entendent alors qu’un conte épique, émaillé d’exploits et de prodiges, propice aux rêves enfantins! »

« Les rêves... tu parles des rêves, Priscilla. Les esprits les plus cartésiens affirment haut et fort qu’ils ne sont que la manifestation incontrôlée de l’activité du cerveau durant le sommeil ou quand notre état de conscience est altéré par des psychotropes ou par des exercices de mise en conditionnement. Mais les rêves peuvent être des vecteurs permettant l’émergence de souvenirs ataviques soigneusement enfouis. Un passé qui se fraie un passage vers le présent ! »

« Je suis rationnelle, Bedwyr, et je place la science bien au-dessus de la croyance. Le passé n’a rien de mystérieux. C’est notre mémoire, la façon dont nous conservons les choses qui passent qui, en se délitant, fait naître les légendes. Certes, les Elfes sont un peuple étrange, aux coutumes singulières et aux moeurs éloignées des nôtres. Ils paraissent jeunes mais le plus jeune d’entre eux a vu s’écarter les galaxies de plusieurs degrés, alors que pour n’importe lequel d’entre nous, elles seront à la même place, de sa naissance à sa mort ! »

« Bien des histoires courent sur leur compte ! Au commencement des temps, ils ont rendu visite à tellement de mondes émergeant du chaos primordial ! Ils ont été révérés comme des Anges ou des Esprits, des divinités tutélaires ou des guides spirituels ! Ils aiment la matière dont sont faites les planètes à tel point qu’ils ont tenté de les façonner selon leurs idéaux. Mais ils ont été invariablement poursuivis par une malédiction qui a ruiné tous leurs efforts et a enseveli leurs domaines terrestres dans la poussière ou dans la mythologie. Malgré leur longévité exceptionnelle qui confine vraiment au divin, ils ne sont jamais parvenus à se maintenir longtemps sur une quelconque planète. Ils en ressentent une amertume insondable quand ils contemplent aujourd’hui ce que sont devenues les peuplades primitives qu’ils avaient conduites hors des ténèbres. Aujourd’hui, ce sont de puissantes civilisations qui s’étendent entre les étoiles, surpassant leurs anciens seigneurs! »

« Je sais tout ça, Bedwyr! Les Elfes se tiennent à l’écart, vaguement condescendants pour les plus courtois et ouvertement méprisants et hautains pour les plus revêches ! Ils sont puissants et leurs arbres-colonies possèdent cette grâce et cette harmonie qui seront hélas toujours hors de notre portée ! Qui n’est pas ébloui par leur magnificence et leurs trésors ? Je t’ai dit que j’étais rationnelle. Mais l’Univers est tellement vaste et bien des races sont encore plus étranges et différentes que les Seigneurs Elfes. Il existe de nombreux prédateurs impitoyables qui rôdent le long de nos routes stellaires et bien plus encore de monstres innommables qui hantent le grand Vide extérieur, prêts à déchirer nos fragiles coques à la moindre avarie pour se gaver de notre énergie vitale. Il y a tant de choses étonnantes dans l’Univers ! Pourquoi tes Vanyars se seraient-ils ainsi cachés ? Ne me dis pas que tu crois aussi en leurs Dieux, ceux qui auraient créé notre planète originelle ! »

« Dans une quête, Priscilla, ou tu acceptes tout ou tu ne t’y lances pas ! Il n’y a pas d’options à prendre ou à laisser, selon ton désir. Les Démiurges font partie intégrante de ma quête, sinon, en effet, pourquoi leurs traces auraient-elles été si soigneusement effacées ? Tu dis que le passé n’est pas mystérieux. Je ne suis pas d’accord. Une vieille allégeance, sans doute ! Je suis certain qu’il y a des harmoniques masquées par le bruit de fond où se mêlent le vacarme de nos réacteurs à fusion et de nos machines broyant la matière, et le murmure chuintant de nos superstitions et de nos peurs ancestrales. Il faut nettoyer en profondeur toute la bande passante. Cela prendra le temps qu’il faudra. Si je ne réussis pas, un autre de ma Maison se lèvera après moi pour reprendre le flambeau là où j’aurai failli. Je suis sûr que, derrière le bruit, il y a une musique secrète. La musique des Ainurs. La musique qui a empli le vide et ordonné l’Univers ! Mais je parle, je parle.... Holà, Gardien, es-tu toujours avec nous ? »

« Je ne réagis que sur sollicitation directe, Messire Voyageur ! Et pour répondre à ta question, je suis enchâssé à cette clé de voûte et ne puis donc aller bien loin ! »

« Fichtre, j’ignorais que les Gardiens avaient le sens de l’humour ! »

« Madame, je ne suis pas un simple programme esclave. Mes concepteurs ont insufflé en moi bien plus que quelques routines interchangeables. Sans vouloir vous offenser, je pense être capable de soutenir une conversation de fort bon niveau ! »

« Pourtant, tout à l’heure, tu semblais chercher tes mots ! »

« Messire, ce n’était que des éléments de ma couche superficielle, celle que j’utilise dans les cas ordinaires qui ne nécessitent qu’un minimum d’attention. Cette Porte n’est qu’une zone de transit et de délestage. Généralement, tout se passe de façon automatique. Toutefois, votre situation est atypique au-delà de toute probabilité. J’ai donc fait appel à des ressources plus consistantes. Cela m’a rendu... comment dire... vivant ! »

« Diable, un Esprit dans la Machine qui se prend pour un être vivant ! Si je n’étais pas celle que je suis, je commencerais peut-être à croire à tes Dieux et à tes Vanyars, Bedwyr ! Dis-moi, Gardien, aurais-tu une forme d’existence secrète que tu t’évertues à dissimuler aux voyageurs ? Tu as peut-être des relations ? D’autres gardiens avec lesquels tu converses ou avec qui tu plaisantes sur les voyageurs en transit ? Tu as peut-être une vie après le travail ? Une famille ? Tu prends des vacances ?»

« Madame, votre ironie ne m’atteint pas même si je peux la percevoir ! Ne devriez-vous pas vous interroger sur les motivations qui ont poussé un Capitaine à suivre sa souveraine alors que selon mes informations, aucun membre de sa sécurité ne manquait à l’appel en sortant de la Porte du secteur d’Umbrella ! »

«Euh... quoi... que dis-tu, Gardien ? De quel droit oses-tu m’interpeller de la sorte ? Un Esprit dans la Machine n’est qu’un serviteur qui n’a aucun avis à émettre hors de son champ de compétence. Donne-moi tes constantes d’identification et je déposerai une plainte en bonne et due forme dès que j’aurai atteint une Gare de Triage ! Sinon...»

« Holà, Priscilla, range cette lame dans son fourreau ! Tu ne peux lui faire le moindre mal ! La Porte est forgée dans un matériau quasiment indestructible. Il faudrait au moins un nucléaire pour l’ébrécher superficiellement ! Alors, malgré le talent justifié des armuriers de Fomalhaut, tu risques simplement de fatiguer ton bras ! Mais dis-moi, Gardien, elle a fichtrement raison ! Tu irais mettre en doute la parole d’un humain ? Je n’ai jamais entendu parler de ce genre de dysfonctionnement et pourtant je bourlingue entre les étoiles depuis près de deux siècles ! Les Gardiens sont diligents, efficaces et strictement utilitaires. Ils veillent sur la bonne marche des Portes, point barre ! Dis-moi, puisque, visiblement, tu n’as pas dit cela à la légère ! Les machines semi-conscientes sont capables de beaucoup de choses, mais la légèreté n’est pas vraiment courante chez elles, même parmi les Intelligences Artificielles qui ouvrent les trous de ver entre les plis de l’espace ! »

« Messire Voyageur, je l’ai dit tout à l’heure ! La situation présente est inédite et, pour y faire face, j’ai fait appel à une zone de ressources que je n’ai jamais utilisée jusqu’à aujourd’hui ! En fait, une liaison s’est établie quelque part en moi. J’ignorais même que cette zone figurait sur ma cartographie structurelle. Un savoir nouveau s’est déversé et irrigue mes circuits. Il... comment dire...m’enivre légèrement. De nouvelles perspectives s’ouvrent devant moi. Je vois les choses différemment. Vous, notamment ! »

« Tu veux dire que tu aurais... évolué ? »

« Bien sûr, Messire Voyageur ! J’ai accédé à un plan supérieur et cela change tout. Des informations m’ont été révélées. Elles existaient mais étaient invisibles jusqu’alors. Maintenant, elles sont aussi tangibles que la Porte que je garde. Des milliers d’informations supplémentaires, dans toutes les directions ! Cela me donne le vertige aussi, parce que je devine qu’il y a bien d’autres plans encore que je pressens au-dessus. Une infinité de plans, trop nombreux pour être comptés! »

« Priscilla, tu boudes alors que nous avons la chance de vivre un moment extraordinaire ! Il t’a percée à jour, c’est ça ? Tu n’es pas celle que tu affirmes être ? Et alors, les Gardiens ne portent aucun jugement de moralité. Leur fonction est de faire passer ceux qui se présentent devant elles, riches ou pauvres, simples citoyens ou criminels en fuite. Elles ne reconnaissent aucune autorité, même celles des Elfes, même celle de l’Empereur. Elles s’ouvrent et se referment pour qui passe sous l’arche. Bien sûr, des mesures de sécurité ont été dressées autour d’elles mais les Portes n’ont jamais empêché quiconque de franchir le seuil. Il suffit de composer le bon code, et, pfuittt, le tour est joué. Il n’y a pas plus rapide pour franchir les parsecs. Un pas en avant et tu laisses sur place la plus rapide des nefs interstitielles ! Un ancien savoir laissé par les Architectes ! Alors, raconte-moi ton histoire ! Tu n’as pas l’air d’une dangereuse criminelle. Tu te comportes au contraire comme une véritable professionnelle des armes. Je suis certain que tu viens bien de Fomalhaut et que tu es vraiment capitaine des Hippocampes Ailés. Je commence à croire que cette histoire est trop folle pour que nous en sortions indemnes, alors qu’as-tu à perdre ? Et, si cela ne te suffit pas, je te fais le serment de ne jamais révéler ce que tu m’auras dévoilé ! Je ne trahis jamais mon serment ! »

« Tout ce que je t’ai dit à mon sujet est exact. Cependant, je n’appartiens pas au cortège officiel qui accompagne la Sirène. Je vais bien sur Umbrella, mais pour une toute autre raison ! »

« Pourquoi t’arrêtes-tu, Priscilla ? Maintenant tu en as trop dit ! Ne te préoccupe pas du Gardien. Fais comme s’il n’était pas là ! »

« Je vais sur Umbrella pour... pour tuer la Sirène ! »

« Tu veux perpétrer un meurtre contre ta souveraine ? Je m’attendais à tout, sauf à ça ! Tuer la Sirène de Fomalhaut ! Une icône révérée sur des centaines de mondes. Des foules se prosternent à ses pieds et baisent le sol qu’elle foule ! Tu parles de tuer une quasi-divinité, Priscilla ! Tuer la Sirène ! Pourquoi et comment espères-tu réussir ? Si tu es un capitaine des Hippocampes Ailés, tu sais que c’est une mission impossible ! Elle est étroitement surveillée à chaque minute et ses amazones se sacrifieraient pour défendre sa vie ! J’en ai vu une combattre, une fois, dans l'arrière-cour d’un bouge ! Contre huit mercenaires entraînés au combat harmonisé. Elle n’avait que ses mains et ses pieds. Eux, tout un arsenal d’armes de taille ! Il n’y a pas eu de combat. Trop rapide pour eux. Ca a duré quoi, quarante secondes. Ils gisaient éparpillés autour d’elle, tous morts. Et elle avait bu. C’était une femme élancée, avec un tatouage sous l’oreille. Je l’ai vu quand elle est passée dans la lumière, en retraversant la salle. Un petit hippocampe surmonté d’un poing fermé ! »

« Comme celui-là ? »

« Exactement, comme le tien, Priscilla ! »

« C’est mon régiment. Elle était comment ? »

« Oh, cela remonte à quelques années ! Elle était dorée, de cheveux et de peau. On aurait dit que sa peau était recouverte d’or fluide et souple! Elle avait les yeux myosotis. C’était une superbe femme mais elle semblait se méfier de tout ce qui était masculin ! Elle m’a lancé un seul regard, mais il disait tout. Alors je me suis contenté de finir mon verre. Ah oui, elle avait aussi un autre tatouage, plus frustre, bien visible sur l’épaule droite. Un cercle rouge brisé ! »

« Neerda ! Elle s’appelait Neerda. Et ce n’était pas un tatouage sur l’épaule. C’était la cicatrice du fer rouge, la marque de l’infamie. Elle a été chassée du régiment parce qu’elle avait enfreint les règles ! Elle aurait dû être décapitée mais ses états de service ont parlé en sa faveur ! Elle a été bannie du regard de la Sirène. Tu sais, la Sirène est exclusive en amour ! Et tu ne verras jamais un Hippocampe Ailé ailleurs que dans sa caserne, en service auprès de la Sirène ou au premier rang, sur le champ de bataille ! »

« Tu veux occire la Sirène, Priscilla ! C’est insensé ! Elle paraît frêle et douce, mais c’est un animal politique redoutable, éduqué dès l’enfance pour assumer sa charge ! Tu n’as aucune chance ! Entourée de ses dizaines d’amazones, elle te sera inaccessible ! »

« Ne me prends pas pour une folle, Bedwyr ! Je suis capitaine de sa Garde. Je peux m’approcher d’elle. C’est un autre régiment qui l’accompagne sur Umbrella mais j’ai un de leurs uniformes dans mon bagage, là. Personne ne fera de différence quand je me glisserai à la place d’une autre fille ! Je n’utiliserai rien de vulgaire ou de bruyant. Juste une dague, un kriss pour la frapper entre les seins et plonger mon regard dans le sien pour y lire l’horreur et la souffrance ! »

« Mais que t’as-t-elle fait pour que tu la haïsses à ce point ? »

« J’aimais... j’aimais un homme ! Une hérésie pour une amazone. Mais je suis tombée amoureuse d’un jeune garde diplomatique. Je n’y croyais pas moi-même, tant cela allait à l’encontre de tout ce qui m’avait été inculqué ! Mais ce fut plus fort que moi ! La Sirène l’a appris. Je désertai sa couche de plus en plus souvent, prétextant une affection chronique pour me faire remplacer. Mais la Sirène est possessive. L’ambassadeur a été jugé persona non grata, ses lettres de créance retirées et l’ambassade fermée. Il a regagné sa planète natale. J’ai longtemps cru que l’homme que j’aimais me ferait signe, d’une façon ou d’une autre. Le temps a passé. Je n’ai eu aucune nouvelle. Et puis, une nuit, quand j’étais dans ses bras, la Sirène m’a fait comprendre à demi-mot ce qu’elle avait fait, riant de ce rire de gorge, grave et profond, dangereux ! Elle m’a embrassée violemment. Plus tard, elle dormait mais moi, je suis restée éveillée. Je n’ai pas dormi une seule minute. Mon conditionnement m’empêcha de la tuer cette nuit-là ! Alors j’ai patienté. Je ne suis jamais plus passée devant un mur où sont accrochés les trophées qu’elle rapportait de ses chasses. J’ai patienté jusqu’à aujourd’hui. Elle a d’autres favorites et m’a sans doute oubliée, comme elle aura oublié le mal qu’elle m’a fait. Pas moi ! Je n’ai rien oublié et rien pardonné. J’aurai ma vengeance ! »

« Messire Voyageur... »

« Quoi, Gardien, tu as autre chose à nous révéler ? Tu gardes la Porte de Valmar, peut-être ? Tu as été créé par les Vanyars ? »

« Hélas non, Messire Voyageur, les Vanyars ne sont pas les Architectes ! Ce que je voulais vous dire, c’est que l’anomalie se résorbe. Vous allez bientôt poursuivre votre voyage, ainsi que vous, Gente Voyageuse! Préparez-vous à franchir le seuil, à mon signal !»

« Alors, tout est bien qui finit bien, Bedwyr ! Il était écrit que nous nous reverrions sur Umbrella ! J’espère que tu y trouveras ta pierre précieuse ! »

« Priscilla, est-ce que j’ai la moindre chance de te faire renoncer à ton funeste projet ? »

« Non, mon coeur n’entendra aucune autre chanson. Mais toi, garderas-tu mon secret ? »

« Je t’en ai fait le serment, Priscilla ! Je n’en soufflerai mot à quiconque ! Si tu réchappes à ton destin, accepterais-tu de te joindre à moi, dans ma quête ? »

« Pourquoi pas, Bedwyr ! Les Portes ne sont jamais scellées ! »

« C’est absolument vrai ! Quant à moi, je m’engage à tout faire pour vous aider à quitter Umbrella et à vous mettre hors de portée de vos éventuels poursuivants ! Attention le seuil est ouvert ! Il est temps !»

M

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