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De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Samedi 21 mars 2015 à 20:50:05
Deux histoires, deux univers, deux mères, deux femmes... qui entrent en résonnance de façon troublante.

D’abord la narration, à la première personne, qui favorise une vision forcément subjective et très empathogène (néologisme revendiqué. Le ton est juste et le style percutant. Tu décris fort bien les points de vue des deux protagonistes et les sentiments qui les animent. Mention spéciale pour la première partie qui se déroule dans l’un de ces établissements médico-sociaux où la société, de plus en plus jeune et joyeuse, tente d’apporter une réponse adaptée aux naufragés des fins de vie. Les réflexions de cette fille envers sa mère nous tendent le miroir de notre impuissance et de nos peurs. La première phrase est choc à souhait. A la limite, il vaudrait mieux aller au cimetière, non ?

Ensuite, les univers apparemment éloignés sont en fait les 2 reflets d’une même réalité. Celle du milieu hospitalier, écartelé entre les idéaux généreux de la sécurité sociale et du serment d’Hippocrate et les contingences triviales à la fois sociétales et budgétaires. Les deux faces d’une même pièce. La première histoire nous confronte sans fard à la détresse et à la misère pudiquement cachée du lundi au vendredi, les bonnes semaines ! Ces endroits où ceux qui étaient forts et vivants hier, ne sont plus que des corps débiles hantés par des volontés chancelantes. Je crois que le plus insupportable est cette régression sociétale que subissent tous ces êtres, déchus et impuissants, quelquefois prisonniers de leur propre corps, de leur propre déchéance, devenant en quelque sorte des meubles encombrants qu’on pousse pour faire le ménage. L’autre univers est plus glacé et glaçant. Quand on regarde les choses de trop loin, on perd beaucoup en acuité et les détails importants se perdent dans le flou des grands ensembles. Au sommet de l’Etat, les décisions sont forcément globalisantes. Les ajustements se feront d’eux-mêmes. Il faut décider, c’est le propre des dirigeants. Et qu’importe si, quelque part en chemin, on en vient à perdre quelque chose d’essentiel. Bien vu.

Enfin, les mères. L’une est absente de sa propre existence qui ne reconnait plus sa fille et qui se débat avec ses démons intérieurs. L’autre est également absente de sa propre vie, car elle a choisi de fouler les salons lambrissés des hôtels ministériels. Toutes deux ont oublié leur propre fille, pour des raisons bien sût fort différentes. Je ne sais pas si c’est volontaire mais, dans la première histoire, la mère n’existe en fait que dans les réflexions de la fille qui vient la visiter, tandis que dans la seconde, c’est au tour de la fille de n’exister qu’à travers les réflexions de la mère.

J’ai trouvé le style et les descriptions également remarquables, surtout dans la 1ère partie. Il a des expressions saisissantes (« Je n'aime plus les dimanches », « de rides vêtue, assise comme on attend un train », « les yeux pleins de larmes, accrochés dans le vide »...) qui font mouche. Tu fais ressentir sans effet spectaculaire les émotions de cette fille qui tente de maintenir un lien, aussi ténu soit-il, avec celle qui fut sa mère mais qui s’éloigne d’elle de plus en plus, à cause de cette maladie insidieuse. On a l’impression que tu es à l’aise dans cet univers ! L’interview avec JJ Bourdin est également bien vu et est criant de réalisme. Comme le côté froid et détaché de cette ministre, qui gère ses dossiers comme son agenda, ou vice-versa. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, non ?

Au total, une histoire vraiment prenante et la consigne est fort bien respectée. Ces femmes-là ne se croiseront jamais.

Au rayon des bricoles :
« J'avais senti l'os..... Et puis son regard avait accroché le mien... » : j’ai senti l’os... et son regard a accroché le mien...
« Elle a l'air désolée : l’air désolé

M


  
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4 Merci pour ta lecture ! - Elemmirë (Dim 22 mar 2015 à 17:22)


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