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De : Narwa Roquen Date : Mardi 11 aout 2015 à 17:26:54 | ||
C’est une histoire fantastique où se côtoient l’ombre et la lumière. L’idée centrale de la création de la vie est alléchante et qui plus est tu t’en sers très bien ; de fantasme ludique, la création échappe à sa créatrice puis redevient une arme pour juguler le monstre. L’intrigue est bien ficelée et se déroule avec fluidité d’un rebondissement à l’autre ( jolie, la loi des toons, et astucieuse, la mouche !) Mais ce que j’ai préféré, c’est ta manière de présenter les choses, art sans lequel il n’est pas de véritable auteur. Rares sont les textes écrits à la 2° personne, et cela interpelle toujours le lecteur d’emblée. Ensuite, la présentation de l’héroïne dans son environnement est menée avec délicatesse pour aiguiser la curiosité. A la « chevelure turquoise » on émet l’hypothèse, mais il faudra attendre la fin du 3° paragraphe pour qu’un participe passé nous donne confirmation : c’est bien une fille ! La naissance du papillon est un moment fort, décrit sans fioritures mais tout à fait efficace. Le récit du dépannage informatique fera sûrement sourire ( avec un vieux reste de frisson d’angoisse) tous ceux qui ont vécu cette situation douloureuse ! Le moment de la présentation du monstre est bien choisi : dans l’inquiétude de la nuit, au coeur d’une ville possiblement hostile, les souvenirs pénibles sont convoqués facilement. La fin semble ouverte, mais elle est surtout extrêmement symbolique : apprivoiser son propre côté obscur mène à la sagesse... Bricoles : - La salle de bain : ou salle de bains, les deux s’écrivent - Et si tu avais eu tord : tort - Boucles impeccable : impeccables - La fenêtre du salon battait au vent, sortie de ses gonds : comment est-ce possible ? C’est autour de ses gonds que la fenêtre pivote en s’ouvrant, non ? C’est un très joli texte, bien pensé, bien raconté, bien écrit, et qui donne matière à réflexion. En particulier, il est intéressant de comparer l’attitude de ton héroïne face aux hommes en général, faite de peur et de dégoût, et celle qu’elle manifeste à l’égard de « son » monstre : aucune peur, de la détermination, et pour finir presque de la tendresse. Sarah a-t-elle évolué pendant cette histoire ? Ou bien est-il plus facile d’être indulgent vis-à-vis de son propre côté obscur que face à celui d’autrui ? Et puis, est-ce que le fait de maîtriser et d’apprivoiser sa part d’ombre lui donnera une nouvelle force pour accorder à nouveau sa confiance à l’espèce mâle ? Etant d’un naturel optimiste, j’ai tendance à penser qu’elle va trouver la paix dans cette épreuve. Mais la suite reste ouverte, et c’est une richesse supplémentaire. Félicitations ! Narwa Roquen, on n'avance à rien dans ce canoë... Ce message a été lu 5716 fois | ||
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