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De : Estellanara ![]() Page web : http://estellanara.deviantart.com/ Date : Mercredi 25 mai 2016 à 10:00:01 | ||
Et crac! me revoilà parmi vous avec, une fois n'est pas coutume, des vers ! Mon respect de la consigne est, comme d'habitude, un peu approximatif... Je me suis inspirée de La charogne de Baudelaire pour la rythmique. C'est de loin mon poète favori. Je lui emprunte également mon titre. Mère planète, que c'est compliqué les histoires de rimes féminines et tout ça ! Pourquoi ai-je voulu essayer de respecter ça ?! Et folle que je suis d'avoir fait aussi long ! Je remercie comme toujours le dictionnaire des synonymes en ligne de l'université de Caen mais aussi la liste des figures de style de Wikipedia et le dico des rimes (qui est bien utile pour faire penser à des mots qui n'y figurent pas) ! Il y a pas mal de défauts. J'ai pas réussi à faire mieux. Si vous avez des suggestions, je prends ! Amours décomposés Il ne se hâte pas, nul entrain ne l'anime, Ses sabots fourchus sont pesants. Sur la route lugubre il traverse l’abîme, Il foule des mots hésitants : "Hélas, j'ai cru bien faire...", ou "je ne pensais pas..." Sans cesse, gravés sur les dalles. L'habitude est son guide, il se traîne, il est las, Un profond soupir il exhale. Cette route traverse une plaine de cendres, Où le ciel est de marbre noir. Très loin, à l'horizon, parfois on peut entendre L'écho bruyant du désespoir. Traînant derrière lui, sa queue réticulée, dans les scories trace un sillon; Les flammes de ses yeux depuis longtemps soufflées, Il n'en reste que des charbons. Ses larges ailes pourpres, autrefois droites et fières Battent indolemment ses flancs, Mats brisés d'un vaisseau rejeté dans les terres Par la furie de l'océan. Maudissant le destin qui le fait tant souffrir Il s'arrête et, amer déplore : "Je languis, j'agonise, et je ne puis mourir..." Puis repart, se traînant encore. Le voici parvenu au bout de son chemin : De hautes grilles de ténèbres, C'est là que chaque jour, sans faillir, il s'en vient Accomplir son rite funèbre. Cette enceinte sacrée, aussi impénétrable Que les voies du vieil ennemi, Est garnie d'une ronce au venin effroyable : Qui y touche aussitôt périt. Elle dure aussi loin que mène le regard, Seulement percée de la Porte Qu'encadrent deux cerbères, énormes, au teint blafard, Yeux de vif-argent mais chair morte. Ils ont de larges ailes et de longs bras griffus, Des coeurs de pierre et de colère L'un a sonné du cor et le monde s'est tu, Guettant quelque funeste affaire. Il s'était arrêté; immobile, il patiente, La Porte tremble sur ses gonds. Elle lâche en grinçant un long cri d'épouvante. Fébrile, il réprime un frisson. Un premier feu follet, craintif, franchit les grilles, Lévitant, dans l'air surchauffé. Les deux gardiens lui jettent un regard où scintille Un sombre éclat halluciné. Ils se sont détournés et l'âme a poursuivi Sa course au-dessus de la plaine Jusqu'à la fin des temps sa place est bien ici, Dans le royaume de Géhenne. D'autres flammèches arrivent à la Porte à présent, En frémissant elles se pressent, Éclats bleutés, sifflants, au vol virevoltant, Nouveaux résidents de l'Hadès. Plus d'un million de fois, ici, il est venu, Empli d'une folle espérance, Plus d'un million de fois, il s'y est morfondu, Puis, il a repris son errance. Il ne croit plus vraiment qu'elle va apparaître, Il sait qu'elle ne viendra pas. Les âmes ont afflué devant leurs nouveaux maîtres Transies de leur récent trépas. Les heures ont défilé, les gardes ont clos la grille. Est-ce la nuit ? Est-ce le soir Dans ce sombre pays où nul soleil ne brille ? Il s'en va, plein de désespoir. Sur sa joue une larme, aigre vient d’apparaître Et s'évapore en grésillant : "Ne suis-je pas le plus infortuné des êtres ? Écrasé par mille tourments ?" A suivre... Est', tout simplement exténuée. Ce message a été lu 6034 fois | ||
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