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De : Maedhros Date : Mercredi 1 juillet 2020 à 09:19:40 | ||
...Tant il est vrai que le conte de Perreault hante cette histoire : un château à l’abandon, les reflets évanescents d’un bonheur et d’une prospérité enfuis, la présence des peuples féériques, la patine d’immobilité qui engourdit progressivement le vivant, le temps qui s’étire de plus en plus où chaque détail contient désormais un trésor pour qui sait regarder. Toutefois ici, aucune épine, aucun rouet, aucun fusain n’a précipité le réel dans le sommeil. Au contraire, c’est l’apaisement d’une vie accomplie, la douce nostalgie des jours heureux mais sans l’amertume qui gâte les sentiments, sans le remords qui attriste les coeurs, sans la frustration grimaçante qui crispe les traits. Cette reine voit ainsi sa vie défiler sous ses yeux sans ajouter ou retirer quoi que ce soit. Elle accepte ce qui est inéluctable mais qui n’est pas un ennemi. En paix avec elle-même et le monde qui l’entoure, elle a attendu sans impatience et sans crainte le moment de franchir le dernier seuil, celui qui ouvre sur l’ultime perspective. Bien sûr, à la grande différence du conte, il n’y aura pas de prince charmant qui viendra réveiller la belle endormie (quoique, dans l’histoire originelle, il n’était pas si charmant que ça !) mais là n’est pas l’important, n’est-ce pas ? Au total, c’est une histoire qui nous tend un miroir. Réfléchissons un petit peu. Quel reflet de nous-mêmes aimerions-nous y découvrir demain ? M Ce message a été lu 2453 fois | ||