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 Répondre à : Définition de la raison ? 
De : Ylal Mirosj
Date : Dimanche 17 mars 2002 à 16:29:17
<< la Raison est un sujet très important du programme de terminale de philosophie et mon professeur n'a pas réussi à me convaincre qu'une Raison universelle existe et que si tout le monde la suivait on serait tous heureux... >>

Kant distingue trois facultés exclusives et exhaustives chez l'être humain : l'entendement, la raison et l'esthétique.

L'entendement est la faculté qui discrimine le vrai du faux, l'outil de la science et s'appuie sur la logique (ou faculté de connaître). L'entendement traite les concepts, à savoir des catégories qui ont un corrélat empirique. Cela fait beaucoup de jargon pour exprimer une idée simple : "le sable" est un concept, car il regroupe sous la même désignation n'importe quel grain de sable, dans une catégorie commune fondée sur des propriétés définies. C'est ce qui permet d'appréhender une plage quand pourtant chacun de ses grains est différent et unique. Avoir un "corrélat empirique" est un élément du réel censé avoir une identité objective, c'est-à-dire ne pas être qu'une simple création de l'esprit. Ce n'est pas exactement la même chose que "concret" (opposé à abstrait), car "rouge", par exemple, possède un corrélat empirique au même titre que "chaise" (ce sont deux concepts).

La raison est la faculté qui discrime le bien du mal (ou faculté de juger). Elle s'appuie sur des idées, à savoir des horizons de constitution qui n'ont pas de corrélat empirique (je reprends toute la terminologie kantienne en définissant chaque mot pour pouvoir la réutiliser plus tard de façon claire). Ces "horizons de constitution" sont des principes absolus, jamais atteint, comme la justice, la liberté ou encore Dieu. Ils n'ont pas de corrélats empiriques car, par exemple, vous ne trouverez pas Dieu dans votre jardin, pas plus que vous ne verrez l'idée de justice sur votre canapé. Ils n'ont donc pas d'identité objective.

L'esthétique est la faculté qui discrime le beau du non-beau. Elle fait appel à des images, à savoir des constructions subjectives relatives au sujet, à l'objet et à la situation. Le sujet, c'est l'humain en question, l'objet, c'est la chose belle ou non, la situation, c'est le contexte qui influe sur la définition de l'image. Ainsi "la beauté" est une idée, du domaine de la raison, si elle est prise comme absolue (dans le sens d'universelle, commune à tous les humains, elfes, planctons), tandis qu'un objet peut être beau en tant qu'image de façon subjective (un verre de limonade frais bu un jour d'été, sur la plage de tout à l'heure). Dans sa conception physicologique, le verre de limonade existe aussi pour l'entendement en tant que concept : il est vrai parce qu'il répond à la définition de verre de limonade (qu'importe qu'il soit universellement beau ou subjectivement rafraichissant).


Je sais bien que c'est un parti absurde d'essayer de résumer ce que j'ai compris de deux mille pages de Kant en trois paragraphes succints, mais je pensais que si elle était claire, cette triple distinction pouvait être un bon outil de réflexion. Si vous la trouvez effectivement exploitable mais que j'ai été trop confus sur un point, n'hésitez pas à le signaler.

J'en reviens donc au message de Sugirva. Il faut commencer par définir ce que l'on appelle "raison", car en général la philo utilise la définition kantienne, tandis que la langue courante l'identifie plutôt à l'entendement (kantien). Je vais personnellement me servir des termes définis dans la première partie de mon post. La morale appartient à la raison, en tant que définition arbitraire des principes du bien. La logique appartient à l'entendement, car elle se fonde sur une série de principes purement formels et objectifs (exemple : non-contradiction, A ne peut pas être simultanément égal à et différent de B ; tiers exclus, toute proposition est soit vraie, soit fausse ; etc).

Le problème de compréhension est donc que Scytale utilisait "raison" et "raisonné" dans le sens de "logique", tandis que cette "raison universelle" qui, appliquée, ne pourrait pas rendre les hommes heureux selon Sugirva semble plutôt relever de la deuxième faculté (dans l'ordre où je les ai décrites, bien sûr, parce qu'elles ne sont pas censées être hierarchisées). Non ?

Ylal.

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