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 Répondre à : DIEU est en moi.. 
De : Scytale  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=11\'>Scytale</a>
Date : Dimanche 7 avril 2002 à 14:58:34
J'ai eu une longue et passionnante discussion théologique il y a peu avec des amis de mes parents, invités à l'occasion d'un repas, lors d'un de mes week-end de retour au bercail, et que rien dans la composition des invités ne laissait présager.

Voici la liste des forces en présence :
- Scytale, fort de ses arguments éprouvés et apparemment irréfutables (j'attends qu'on me prouve le contraire), en gros : les canards sauvages et les dinosaures (voir plus loin)
- Mon beau père (que nous nommerons Urghr, pour plus de facilité, neutre pour des raisons citées plus tard
- Ma mère, un peu extrémiste dans son anti-cléricalisme basique et contradictoire par certains côtés (ce qui ne facilita pas mon plaidoyer)
- Monique, conditionnée, irraisonnée et irrémédiablement ancrée dans ses croyances toutes faites.
- Bébert, athé pur et dur au silence presque constant mais néanmoins éloquant (si si, c'est possible)
- M.X, dont le nom m'échappe, (mais que nous appellerons ici Scroupoulitou pour plus de facilité, indécis (éducation religieuse pas trop approfondie)
- Mme Y, dont le nom m'échappe aussi (que nous nommerons donc Aztharoth Dhynosae, de façon totalement arbitraire), indécise (idem)

Il était bien sûr de mon devoir de guérir les trois derniers.
Le débat fut dense et animé, mais ma jeunesse ne participa pas à ma crédibilité.. Des phrases du genre : "Tu es trop jeune, tu ne peux pas comprendre" et autres banales absurdités revenaient souvent, comme si la raison dépendait d'une quelconque façon de l'âge (au contraire, je suis vierge de tout conditionnement et je ne suis pas influencé par mon expérience ; cela me permet de porter un regard objectif et dénué d'à priori).

En fin de compte, il en ressort que Scroupoulitou est guéri. Il n'y avait d'ailleurs pas grand chose à guérir puisqu'il n'y avait simplement jamais réfléchi (à 35 ans, c'est grave) et qu'il fut plus sensible à mon argumentaire qu'à celui de Monique. Il est donc favorable à l'apport culturel (moi aussi) et moral (hum..) de la religion mais concède que la notion d'être supérieur est très douteuse. Dans ses conditions, je crois que sa fille ne sera pas baptisée.
Aztharoth Dhynosae a maintenant elle aussi des doutes mais à l'image du théologien dans "Contact", elle dit avoir peur d'un monde sans dieu et s'accroche donc fermement (bien qu'hypocritement) à cette idée. Outre cela, elle est sensible aux arguments en la faveur de la non-existence du dit dieu mais est plutôt animiste et mystique (vie après la mort, âme..
etc.) que catholique et c'est donc une autre histoire.

La soixantenaire et rurale Monique (juste pour donner sa fiche de perso) est un cas aussi désespéré que désespérant. Non seulement elle est incapable de donner le moindre argument (elle balance en boucle des phrases toutes faites, sans rapport avec les questions - par ailleurs en nombre très limité - qui contiennent toujours le mot "croire" mais elle paraît également sourde à ce qu'on lui oppose.
Dans ces conditions, il fut impossible d'avoir une conversation avec elle. Un vrai dialogue de sourds.

Comme me l'a expliqué justement Urghr en fin de soirée pour se justifier de sa neutralité, nous ne parlions en fait pas du tout de la même chose :
- Je parle d'entendement et d'arguments, elle ne comprend pas que l'on puisse vouloir traiter la religion avec un cerveau puisqu'elle a été profondément programmée pour ne pas le faire.
- Elle parle de croyance et de foi aveugle, ce à quoi je ne comprend rien puisque je n'en vois pas l'utilité.
Quant à ma position à ce sujet, je reste donc sans hésitation athée.

- - -

Je ne veux pas croire à un dieu suffisamment vicieux pour créer le monde en six jours et planquer des os de dinosaures un peu partout là où Adam et sa dame devaient être seul. Il trompe ainsi tout le monde et occupe à ne rien faire des milliers de paléontologues et de chercheurs. Si dieu fait ainsi tout son possible pour que nous mettions en doute son existence, c'est assurément qu'il ne veut pour fidèle que des gens qui croient en lui malgré toutes les fausses pistes, des brebis dociles et crédules. Voilà qui donne un sens nouveau à l'étrange phrase "Dieu reconnaîtra les siens"... Les dinosaures restent donc une insoluble énigme pour la religion.

Un dieu d'amour et de bonté qui nous fait naître coupable d'un crime que nous n'avons pas commis : le péché originel et qui justifie ainsi toutes les souffrances qu'il nous fera endurer. Je repense à une citation d'un célèbre inquisiteur qui fit brûler pour l'église un grand nombre de prétendues ou supposées sorcières en affirmant qu'au pire, si elles n'étaient pas sorcières, elles étaient tout de même coupables du péché originel.

Un dieu cruel qui cautionne les massacres à grande échelle telles que les croisades et par conséquent l'emploi de la violence, l'extrémisme et l'intolérance. Un dieu raciste donc, qui prône le respect de l'autre, mais uniquement si celui ci est conforme à la 'norme' religieuse.

Un dieu machiste qui juge la femme coupable du crime qui fit expulser l'humain du paradis, ne lui consent une âme qu'après des siècles de mépris et de persécution où elle est jugée comme vicieuse et tentatrice (notons que certaines religions en sont toujours là.

Dés lors que l'on commence à se poser des questions sur la foi en un être supérieur créateur, on ne peut plus y croire que par une démarche intellectuellement malhonnête, ou plutôt désintellectualisée puisque foi et entendement sont apparemment incompatibles.
La meilleur illustration de cette lobotomie dogmatique est le péché originel, précédemment cité. La faute d'Eve, outre la gourmandise, fut la curiosité. La foi en dieu n'est pas à remettre en cause, c'est interdit, car il est difficile d'y croire encore après à moins d'avoir perdu tout sens critique. Si on se pose la moindre question quant à la crédibilité de Son existence.

Un exemple de discussion que j'ai eu avec des porte-à-porteux est assez parlant :
-Scytale : prouvez moi ou démontrez moi l'existence de Dieu.
-Padre : Regardez les canards sauvages par exemple, s'ils vont toujours dans la bonne direction, c'est bien là l'oeuvre de dieu.
-Scytale : Non, c'est juste que les canards qui allaient dans la mauvaise direction sont morts. C'est la sélection naturelle.
-Padre (petit rire) Si vous n'êtes pas intéressé.. Bonne journée.
Fin du dialogue.

Un argument courant du croyant pour attaquer la science est "Mais alors, comment expliquez vous cela ?". La science ne prétend pas tout expliquer, elle essaye un maximum de choses, tandis que la religion cache tout ce qu'elle ne comprend pas derrière de grandes et fumeuses théories ésotériques et cosmiques au lieu d'essayer de faire avancer les choses (pour les épidémies, que l'église expliquaient comme une punition divine, la population aurait bien plus souffert sans les recherches médicales). Joli conservatisme.

Croire en un au-delà rassure, c'est une forme de lâcheté, de même que s'adresser à un dieu plutôt que de s'en remettre à soi, d'être confronté à soi même et de remettre en causes ses imperfections. Je n'ai rien contre la lâcheté en elle même, ce sont ses conséquence (désespoir, désillusion, immuabilité qui me déplaisent dans ce cas.
En effet, on ne change jamais, on reste figé dans un schéma de soumission.
Il en est de même pour le destin, un moyen aisé de se déresponsabiliser, en partant du principe que tout est "écrit" on ne sait où.
Le "principe de parcimonie", selon lequel la théorie fonctionnelle la plus simple doit être considéré comme exacte jusqu'à preuve du contraire s'applique assez bien à ce cas, comme à l'ensemble du dogme d'ailleurs. Pourquoi croire à un grand livre sur lequel repose le destin de milliards d'être humains, venus, là et à venir alors que l'on peut n'y voir qu'un série de hasards ?

Non, vraiment, je pense que la religion et l'intelligence ne peuvent pas cohabiter. C'est un apport culturel très intéressant (architectural notamment), un vecteur de valeurs sociales qui eurent leur utilité, mais l'amalgame avec cet être créateur paternel est absurde. Cela pourrait se limiter à un courant de pensée.
Aujourd'hui, les dernières générations ont de plus en plus accès à la culture et l'éducation, et ont de ce fait le temps et les moyens de réfléchir. Par ailleurs, la foi et la fréquentation des lieux de culte sont en perte de vitesse. Ces deux constatations parlent d'elles même.


Scytale,
"La religion est l'opium du peuple."

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