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 WA-Exercice n°1 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 13 septembre 2006 à 18:39:00
Je vous propose l'exercice suivant: raconter "La cigale et la fourmi":
- dans un style soutenu ( emphatique, lyrique, voire pompeux)
- dans un style familier (comme le langage parlé, sans grossièreté ni argot
-dans un style concis ( précis, direct, voire militaire), sans jugement ni émotion

Nous nous occuperons des émotions la prochaine fois.
Il me semble utile que vos réponses portent le titre " WA - Participation", pour ne pas confondre avec d'éventuelles questions, et éviter que quelqu'un ne lise les réponses par inadvertance avant d'avoir soi-même écrit.

Ce jeu est ouvert à tout le monde, même à ceux qui n'ont jamais publié ici de nouvelle.
A partir du jeudi 21 septembre, chaque Faërien, ayant ou non participé au jeu, sera invité à donner son avis...

Toute opinion sur les modalités est la bienvenue! Toute suggestion de thème également, car n'étant pas en manque d'idées, si vous me laissez faire, je crains de devenir autoritaire et tyrannique ( j'ai déjà prévu les deux semaines suivantes...)

Enfin pour les passionnés, je vous conseille le livre d'Orson Scott Card "Comment écrire de la Fantasy et de la SF", éd Bragelonne. Perso j'ai trouvé ça intéressant.
Narwa Roquen,sorcière avec une grande baguette, devant un tableau noir...


  
Ce message a été lu 22445 fois

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Réponses à ce message :

Pages suivantes : 1 - 2 - 3
Fladnag  Ecrire à Fladnag

2006-09-13 19:24:30 

 Précision : texte originalDétails
pour ceux qui, comme moi, ne connaissent pas leurs classiques par coeur :

Voici le texte original

Ce message a été lu 6166 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-14 10:50:29 

 Chouette alors !Détails
J'aime bien l'exercice ! Je joue dès que j'ai une heure de libre. J'aurais bien utilisé carrément le registre argotique mais je me plierai aux règles. Chef, oui chef !
Les modalités me semblent très bien comme ça.
Aucun problème si tu deviens tyrannique.
Arg !!! Je suis en vacances les deux prochaines semaines ! Spagrave, je jouerai en retard.
Je jetterai un oeil à la première occas' sur le livre. Le titre est alléchant en tous cas.

Est', balroguette enthousiaste.

Ce message a été lu 5497 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-14 10:52:24 

 Mais tu sais que t'es trop bien, toi ?Détails
cf titre.

Est', même pas le temps d'appeler Google.

PS : j'espère que beaucoup de gens vont jouer, n'empêche. Faudrait aussi qu'ils jouent au premier exercice, il était très chouette aussi.

Ce message a été lu 5857 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2006-09-14 12:16:08 

 WA - Participation, enfin, presque...Détails
Oui, car je ne suis pas sûre que ça corresponde à l'exercice, mais c'est comme ça que ça m'est venu:

Un hiver assassin, de froid paralysait
Un monde terni, blanc, désert cadavérique,
Le vent, aux oreilles des bientôt morts sifflait,
Leur annonçant leur heure d'un strident hurlement.
Dans le silence glacial, un seul être mouvant
Agonisant, raidi, fantôme rachitique,
Cigale, giflée par la tempête, avançait
Et respirant à peine, cédait à la panique

De pas douloureux en autre pas douloureux
Elle luttait, sentant la vie lui échapper
Concentrant ses efforts, mordant ses lèvres bleues
Pour sentir que sa chair lui appartient encore
Portée par ces deux tiges mortes sous son corps
Ces deux pattes qu'avant, elle voyait danser
Et qui de mètre en mètre, lentement, peu à peu,
Devaient jusqu'à l'ultime espoir la transporter.

A la souffrance froide, s'ajoutait la famine
Qui tordait l'estomac, néant insoutenable,
L'absence de ressources amaigrissant sa mine,
Afaiblissant encore son être osseux et frêle,
Ôtant toute énergie, toute lueur en elle,
Cigale, impuissante, laissait l'hiver macabre
Dévorer goulûment, se léchant les babines
Ses phalanges, ses antennes, tout son corps incapable.

Cigale n'avait connu de miette de pain
Depuis des millénaires, et n'avait pour salut
Que le grenier de Dame Fourmi, toujours plein,
Vers lequel la trainaient ses membres endoloris.
C'est épaissie de givre qu'enfin elle atteignit
L'unique havre de vie, de chaleur s'il en fût,
Et s'écroulant sans bruit de douleur et de faim
Contre la lourde porte, elle toucha son but.

Fourmi ouvrit la porte, et regarda à terre:
Une forme gisait, la face vers le ciel.
Cigale sentant le chaud à travers ses paupières,
Effort suranimal, d'un râle dit: "Pitié..."
Fourmi se pencha en avant pour écouter;
Le satin de sa robe de chambre pastel
Tomba sur cigale qui ne le sentit guère,
Déjà presque perdue... "A manger...", gémit-elle...

Son coeur peinait à ses tout derniers battements
Quand Cigale entendit cette leçon fatale:
"Eh bien, très chère amie, vous riiez pourtant
Cet été, voyant mes mains dans les champs s'user!
Vous récoltez ici ce que vous méritez."
Et le tout dernier souffle du pauvre animal
Fut un cri de douleur, de faim, de froid violent,
Et d'humiliation de ce discours moral.

Fourmi chassa du bout d'un chausson peluché
La tête de Cigale qui gisait, empêchant
La fermeture de la lourde porte d'entrée.
La neige inflitrée sur le carrelage chaud
Fondait à vive allure, luisant en flaques d'eau,
Et dans la cheminée, les flammes crépitaient.
"Qu'était-ce, chérie?" "Une erreur, rien d'important."
Fourmi reprit son siège et son copieux dîner.



Elemm', qui n'est pas bien sûre que ce soit ça, le style "empathique, lyrique", mais qui s'est bien amusée. Pour les autres styles, j'y travaille! :o)

Ce message a été lu 5569 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-14 19:11:24 

 WA-Exercice n°1Détails
Une variation assez périphérique mais bon...c'est ce qui m'a inspiré! Bonne lecture.

Les jours raccourcissent. Les ombres s’allongent dans la lumière déclinante. Je ne sais pas combien ont survécu à cet hiver de fin de monde. Je suis terré dans cet abri depuis si longtemps. Les jours, les semaines et les mois ont passé depuis que la lourde porte blindée a scellé ce tombeau. Je n’ai pas voulu entendre les cris de ceux qui sont restés dehors, c’était une question de survie, comprenez-vous? Juste un sifflement d’air lorsque la pression s’est égalisée et puis plus rien. Les réserves étaient limitées et le partage aurait obéré mes chances de survivre, d’attendre le secours des étoiles...

Depuis hier le générateur est mort : plus de pétrole. La pile à combustible nucléaire avait rendu l’âme bien avant, erreur de conception car elle était prévue pour durer 1.000 ans! Sans énergie, mes jours sont désormais comptés.

Les étoiles sont si loin à présent, loin derrière le mur ocre qui occulte les cieux. Mes yeux électroniques sont morts comme les satellites de communication. Les étoiles sont sourdes et muettes, refusant de répondre aux appels innombrables qui ont suivi la longue nuit hivernale. Viendront-elles avant qu’il ne soit trop tard ? Il me reste l’émetteur stellaire. J’ai envoyé, à longueur de journée, des signaux de détresse sur toutes les fréquences. Au début, quelques voix ont résonné dans l’abri, dans toutes les langues, appelant à l’aide, pleurant, criant, menaçant.... Mais elles se sont tues peu à peu. Je suis seul aujourd’hui emmuré vivant dans un silence de cathédrale ou devrais-je dire de cercueil. J’ai entendu aussi la voix des disparus, la voix des morts qui se faufilait dans le bruit électronique. Des voix familières, parents, enfants, connaissances... tous venus chuchoter à travers l’éther, me vouant à la damnation éternelle. Puis plus rien...le cadran est resté désespérément vide et silencieux.

Aujourd’hui, la jauge indique que la batterie de l’émetteur me permet un dernier message. Juste une dernière prière vers les anges du ciel. Mais ceux-ci se tiennent debout dans le soleil, inexorables dans leurs stations orbitales. Un dernier adieu vers un paradis devenu inaccessible!

Un message...juste un message, un dernier appel à l’aide, un dernier signal de détresse. Il me faut peser chaque mot pour convaincre les étoiles de venir au secours de la Terre. Les Hiérarques sont des gardiens inflexibles et ils montent une garde vigilante aux confins du système solaire. La quarantaine est impitoyable, cordon sanitaire tendu dans le vide de l’espace pour protéger l’Empire Conscient. Leur beauté est divine mais leur verdict est sans appel.

Il faut pourtant que mes paroles réveillent en eux la pitié et la honte. Il faut que les légions célestes, nimbées dans le halo vermeil des cuirasses de combat, descendent sur la Terre pour chasser l’obscurité et la désolation, apporter le réconfort aux survivants, repousser les chimères et les mutants qui hantent les ruines de nos cités où il doit rester des survivants. Dieu, je ne peux supporter être le dernier humain sur Terre !

Pour ce faire, j’ai lu les livres et écouté les enregistrements des plus grands philosophes. J’ai étudié longtemps pour composer mon message. Il est enfin prêt. Je l’ai longtemps poli sur le métier, peaufinant et ciselant chaque syllabe, veillant à l’harmonie et la musicalité. Oui, j’ai longtemps travaillé pour émouvoir les sentinelles solaires aux visières dépolies.

Quand j’ai appuyé sur le bouton « Submit », la lumière des globes a commencé à vacillerans tout l’abri. J’ai peur du noir qui s’annonce, des fantômes qui vont se réveiller pour former leur ronde infernale autour de ma folie naissante. Il me reste peu de temps. Très peu de temps. Le silence s’est vite reformé après le doux crépitement de la machine et le dernier écho de ma voix. Les secondes s’écoulent...

J’imagine les Veilleurs des Cieux, devant leur écran, peser chacun des mots que j’ai prononcés, sonder chaque inflexion de ma voix pour évaluer le prix de la survie de cette humanité déchue, de ce monde plongé dans le froid nucléaire, où les tempêtes de violence ont jeté à bas les temples de notre civilisation. Les horreurs du matin pourchassent sans pitié les rêves des derniers survivants.

Soudain, un écho a trembloté sur un cadran, des rangées de diodes ont été ramenées à la vie, accompagnés de craquements dans le réseau audio de l’abri. La voix s’est élevée, douce et chaude, musicale et ciselée, à la fois présente et infiniment éloignée, aux courbes féminines :

« Voici le message du Grand Veilleur, validé par les haruspices impériaux. Vous avez gaspillé toutes vos richesses et toutes vos ressources. Riches et puissants, orgueilleux et prospères, vous avez joué avec des forces qui vous dépassaient et refusé les conseils prodigués. La catastrophe était annoncée, parfaitement lisible dans les astres et dans les eaux, dans le feu et sur la terre. Vous avez persisté ....Eh bien! dansez maintenant.»

Maedhros

Ce message a été lu 5453 fois
Netra  Ecrire à Netra

2006-09-14 19:16:42 

 Y'en a qui ne savent pas leurs classiques !!!Détails
cf titre aussi...

Je fais les 2 exercices dès que j'ai le temps...
Netra, *little chibi eyed androgyne* un peu débordé(e)

Ce message a été lu 5844 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-14 20:02:19 

 WA - ParticipationDétails
Après une erreur de titrage, ma participation. Bonne lecture.

Les jours raccourcissent. Les ombres s’allongent dans la lumière déclinante. Je ne sais pas combien ont survécu à cet hiver de fin du monde. Je suis terré dans cet abri depuis si longtemps. Les jours, les semaines et les mois ont passé depuis que la lourde porte blindée a scellé ce tombeau. Je n’ai pas voulu entendre les cris de ceux qui sont restés dehors, c’était une question de survie, comprenez-vous? Juste un sifflement d’air lorsque la pression s’est égalisée et puis plus rien. Les réserves étaient limitées et le partage aurait obéré mes chances de survivre, d’attendre le secours des étoiles...

Depuis hier le générateur est mort : plus de pétrole. La pile à combustible nucléaire avait rendu l’âme bien avant, erreur de conception car elle était prévue pour durer 1.000 ans! Sans énergie, mes jours sont désormais comptés.

Les étoiles sont si loin à présent, loin derrière le mur ocre qui occulte les cieux. Mes yeux électroniques sont morts comme les satellites de communication. Les étoiles sont sourdes et muettes, refusant de répondre aux appels innombrables qui ont suivi la longue nuit hivernale. Viendront-elles avant qu’il ne soit trop tard ? Il me reste l’émetteur stellaire. J’ai envoyé, à longueur de journée, des signaux de détresse sur toutes les fréquences. Au début, quelques voix ont résonné dans l’abri, dans toutes les langues, appelant à l’aide, pleurant, criant, menaçant.... Mais elles se sont tues peu à peu. Je suis seul aujourd’hui emmuré vivant dans un silence de cathédrale ou devrais-je dire de cercueil. J’ai entendu aussi la voix des disparus, la voix des morts qui se faufilait dans le bruit électronique. Des voix familières, parents, enfants, connaissances... tous venus chuchoter à travers l’éther, me vouant à la damnation éternelle. Puis plus rien...le cadran est resté désespérément vide et silencieux.

Aujourd’hui, la jauge indique que la batterie de l’émetteur me permet un dernier message. Juste une dernière prière vers les anges du ciel. Mais ceux-ci se tiennent debout dans le soleil, inexorables dans leurs stations orbitales. Un dernier adieu vers un paradis devenu inaccessible!

Un message...juste un message, un dernier appel à l’aide, un dernier signal de détresse. Il me faut peser chaque mot pour convaincre les étoiles de venir au secours de la Terre. Les Hiérarques sont des gardiens inflexibles et ils montent une garde vigilante aux confins du système solaire. La quarantaine est impitoyable, cordon sanitaire tendu dans le vide de l’espace pour protéger l’Empire Conscient. Leur beauté est divine mais leur verdict est sans appel.

Il faut pourtant que mes paroles réveillent en eux la pitié et la honte. Il faut que les légions célestes, nimbées dans le halo vermeil des cuirasses de combat, descendent sur la Terre pour chasser l’obscurité et la désolation, apporter le réconfort aux survivants, repousser les chimères et les mutants qui hantent les ruines de nos cités où il doit rester des survivants. Dieu, je ne peux supporter être le dernier humain sur Terre !

Pour ce faire, j’ai lu les livres et écouté les enregistrements des plus grands philosophes. J’ai étudié longtemps pour composer mon message. Il est enfin prêt. Je l’ai longtemps poli sur le métier, peaufinant et ciselant chaque syllabe, veillant à l’harmonie et la musicalité. Oui, j’ai longtemps travaillé pour émouvoir les sentinelles solaires aux visières dépolies.

Quand j’ai appuyé sur le bouton « Submit », la lumière des globes a commencé à vacillerans tout l’abri. J’ai peur du noir qui s’annonce, des fantômes qui vont se réveiller pour former leur ronde infernale autour de ma folie naissante. Il me reste peu de temps. Très peu de temps. Le silence s’est vite reformé après le doux crépitement de la machine et le dernier écho de ma voix. Les secondes s’écoulent...

J’imagine les Veilleurs des Cieux, devant leur écran, peser chacun des mots que j’ai prononcés, sonder chaque inflexion de ma voix pour évaluer le prix de la survie de cette humanité déchue, de ce monde plongé dans le froid nucléaire, où les tempêtes de violence ont jeté à bas les temples de notre civilisation. Les horreurs du matin pourchassent sans pitié les rêves des derniers survivants.

Soudain, un écho a trembloté sur un cadran, des rangées de diodes ont été ramenées à la vie, accompagnés de craquements dans le réseau audio de l’abri. La voix s’est élevée, douce et chaude, musicale et ciselée, à la fois présente et infiniment éloignée, aux courbes féminines :

« Voici le message du Grand Veilleur, validé par les haruspices impériaux. Vous avez gaspillé toutes vos richesses et toutes vos ressources. Riches et puissants, orgueilleux et prospères, vous avez joué avec des forces qui vous dépassaient et refusé les conseils prodigués. La catastrophe était annoncée, parfaitement lisible dans les astres et dans les eaux, dans le feu et sur la terre. Vous avez persisté ....Eh bien! dansez maintenant.»

Maedhros

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2006-09-14 22:14:35 

 LolDétails
Hi hi hi, contente de voir qu'il n'y a pas que moi qui ai du mal à suivre les consignes à la lettre :op
Pour les commentaires plus précis, j'attendrai la date officielle de rendu, mais j'aime bien ta version futuriste de la Cigale et la fourmi :o)


Elemm', trop curieuse pour ne pas lire, forcément!!!

Ce message a été lu 6601 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-15 07:48:46 

 Las!Détails
Tu as raison, les règles sont suivies disons de très loin! J'ai seulemernt repris le thème et joué sur les personnages, en inversant deux ou trois éléments...

Maedhros, insecticide en chef

Ce message a été lu 6155 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-15 17:29:51 

 Commentaire : pov' bête !Détails
Il n'était pas précisé en vers et je ne pense pas que le registre lyrique corresponde forcément à des vers mais c'est une bonne idée, chouettement réalisée et je crois que ça rentre dans le cadre.
Cette malheureuse cigale m'a fait pitié *écrase une larme*. Les descriptions sont bien, le vocabulaire est riche. Une petite réserve sur le nombre de pieds, irrégulier.
J'aime bien !

Est', une plume dans un gant de satin rose.

Ce message a été lu 5856 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-15 17:37:14 

 Commentaire : dures limitesDétails
Un hors sujet mais un beau. Avec un superbe style, mes félicitations. Ca m'a rappelé Matheson, Je suis une légende.
Pendant que je m'astreins à respecter les règles, à savoir écrire trois textes avec trois styles sur la même histoire, certains s'en afranchissent sans vergogne pour nous offrir de jolis morceaux de prose.
Et les gens ! N'oubliez pas qu'il y a aussi un exercice avec les coups de couteaux ! Je veux lire vos productions !

Est', un critique littéraire dans un gant de satin rose.

Ce message a été lu 6220 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-15 17:41:53 

 FinishedDétails
Quand à moi, j'ai fini ma participation avant de lire les votres afin de ne pas être influencée. Je n'ai plus qu'à la relire avant de vous la soumettre. Quelle productivité est la mienne ces temps-ci, c'est foudroyant. Cela dit, vous avez placé la barre très très haut, chers académiciens !
C'est stimulant.
Pour ce qui est de suivre les consignes, j'ai pris le parti de le faire... pour le moment.

Est', quelques grammes de finesse sur le pont de la Moria.

Ce message a été lu 6426 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2006-09-15 18:28:55 

 Pourtant, j'ai essayé! :o)Détails
Pour les pieds...

Et ça me semblait tomber juste, à moins que mon accent du sud ne me trahisse, lol! Peux-tu me préciser où? S'il n'y en a pas trop... :o)

Pour les vers, ce n'était en effet pas obligatoire, mais j'ai commencé à écrire en prose, et puis ça rimait, et puis ça m'a fait penser au côté lyrique des Victor Hugo (euh, de très très très loin, hein!!), et je trouvais que ça collait bien, voilà.

Par contre, pour les deux autres styles, qu'est-ce que j'ai du mal!!!! Rien ne vient, je veux toujours trop en faire, mettre des jolis mots, c'est dur!!!!!!

Elemm', concentrée

Ce message a été lu 5808 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-15 18:31:17 

 WA - Participation (n°2)Détails
Encore une variation libre sur la cigale & la fourmi...mais encore à côté des règles autorisées!

Malgré l’heure méridienne et le flot des travailleurs allant se restaurer, tout était calme et apaisé. Les piétons cheminaient en devisant tranquillement en longues files ordonnées, se saluant poliment lorsqu’ils croisaient une connaissance. Les automobiles respectaient scrupuleusement les signalisations horizontales ou verticales, s’arrêtant sagement dès qu’un feu tricolore passait à l’orange. Pas de cris, pas de bousculade sur les passages protégés. Aucun papier gras ou journal froissé ne traînaient sur la chaussée ou même dans le caniveau. Le pavé était lisse et propre : au loin s’affairait une équipe de nettoyeurs municipaux, armée de balais, de seaux et accompagnée d’un engin de stérilisation sophistiqué. Ils travaillaient vite, alliant efficacité et discrétion.

C’était une journée comme les autres, sans péripétie particulière. Aucun bruit ne venait rompre cette impression de plénitude et de satisfaction collective. Les vitrines des magasins regorgeaient de marchandises, alignées au cordeau. Comme ce n’était pas la bonne heure, aucun flâneur ne s’arrêtait devant elles pour choisir un cadeau ou une emplette ordinaire.

Il revenait d’un long vol transatlantique. N’ayant pas eu le temps de se changer, il avait conservé son uniforme de commandant de bord. Plus élancé et plus grand que la moyenne des citoyens, il dominait d’une bonne tête la foule qui s’écoulait magiquement silencieuse vers les zones de restauration collective.

Le vol lui avait paru long cette fois-ci. Il avait ressenti un vague ennui alors que jusqu’à présent, la noble mission que lui avait confié sa Reine l’avait toujours comblé d’aise. Il tirait une grande fierté d’oeuvrer pour le bien de la collectivité, à l’instar du plus humble des travailleurs. Mais là, maintenant, le sentiment de vide imminent lui tenaillait le coeur et sans s’en rendre compte, il avait allongé son pas, ce qui lui valait des regards étonnés des citoyens qu’il dépassait.

Il éprouvait la désagréable sensation que toute sa vie ne signifiait plus grand chose. Naître, produire, mourir...mais pourquoi ? Pour qui ? Personne ne l’attendait dans son vaste appartement, situé dans un des immeubles longeant Central Park. Il n’avait jamais admiré la symphonie des saisons qui se peignait sur la toile végétale des grands arbres centenaires, par ailleurs admirablement entretenus. Tout ce qu’il possédait avait une fonction strictement utilitaire et provenait sans exception des Usines Collectives Intégrées. S’il se trompait un jour d’appartement et qu’il entrait dans celui de n’importe lequel de ses voisins, il ne serait pas surpris : il y retrouverait l’exacte réplique du moindre de ses objets et de ses meubles, la même parfaite propreté et la même solitude...

Pris d’une soudaine envie irraisonnée, il décida de traverser le parc pour rentrer plus vite chez lui. Son malaise grandissait. Il jetait souvent des regards autour de lui, comme perdu sur une terre étrangère, ne reconnaissant plus ses repères habituels. Il ne croisait personne : le parc était désert puisque ce n’était pas la bonne heure. La société toute entière était réglée à la minute près, concentrée sur ses buts collectifs, attentive aux souhaits de la Reine, alanguie au coeur de l’Empire State Building.

Il s’engagea dans sur un petit pont enjambant un cours d’eau artificiel. Il crût rêver quand il vit la petit silhouette qui l’attendait juste de l’autre côté. Ce n’était pas possible. Aucun enfant n’était autorisé à sortir des crèches collectives avant d’être en âge de remplir la mission ou la fonction que lui assignerait la Reine. Cette organisation libérait la force productive des travailleurs.

Il n’avait jamais vu d’enfant autrement que sur des bobines. Celui-ci avait une beauté stupéfiante comme étrangère à ce monde. Il penchait doucement la tête sur son épaule, ses frêles antennes frémissaient sous la caresse du vent. Avec un sourire timide, il demanda :

« S’il te plaît, dessine-moi une cigale ! »

Maedhros

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-15 20:14:23 

 Dura lexDétails
Pour ma pauvre défense, je dirais que j'essaie de respecter la situation et les principaux éléments de l'histoire initiale. Je sais, c'est un peu court mais quand ma plume file sur la page (en fait, quand le curseur démarre dans la fenêtre), je laisse l'hsitoire déployer ses ailes même si elle s'éloigne sans vergogne de l'exercice imposé!

Mais tu a remarqué, Est' , que je m'astreins à respecter une continuité narrative relativement structurée...ce qui ne me ressemble pas!

Maedhros, sur la voie de la rédemption...

Ce message a été lu 6465 fois
Netra  Ecrire à Netra

2006-09-16 00:57:54 

 WA-participation-exercice n°1, Détails
Bon, c'est court pour chaque style, mais les trois y sont. Pardonnez-moi les fautes, je commence à fatiguer. J'ai rompu avec la versification pour revenir à la prose (pour une fois que c'est pas l'inverse...)

Version concis :

Une Cigale a chanté tout l'été sans se préoccuper de l'avenir. Résultat : l'hiver venu, elle a eut faim au point d'aller mendier chez sa voisine, Fourmi besogneuse. Celle-ci n'était guère prête à l'aider. La Cigale n'a rien eu.

Version famillier :

Mam'zelle Cigale avait poussé la chansonnette toute les grandes vacances, la veinarde ! Mais, qu'elle ait une araignée au plafond ou rien que du vent dans la tête, elle n'a pas pensé à l'hiver (Quelle idiote !) Et bien, elle crevait la dalle quelque chose de bien, la pauv' p'tite Cigale ! Alors, bon, elle se dit "quitte à, autant tenter sa chance" et la v'là partie, fillette, à toquer chez Fourmi, son imbaisable voisine, une bûcheuse mortelle et pas franchement marrante. Donc, miss Cigale débarque devant l'autre vieille peau, guitare sur le dos et bouche en coeur, et qui lui sort son mélo, histoire de l'attendrir. "Cause toujours, tu m'intéresse," lui sort l'autre tout sec. "T'aurais bossé cet été au lieu de nous casser les oreilles avec tes opérettes à la manque, t'aurais de quoi croûter et tu nous tirerai pas la manche. Alors maintenant, tu danses et tu te la boucles."

Version soutenu :

Ô vent chaud de l'été qui nous porta longtemps le chant béni de Dame Cigale, enchanteresse de la belle saison, ô vent chéri du Sud, qu'es-tu devenu ? Que n'as-tu résisté à ton nordique frère, qui vint figer au vol les divines notes aux délicieux accents de l'insecte crissant ? Es-tu donc si cruel que tu abandonne ainsi cette amie qui t'avait si fidèlement servie ?
Voici la malheureuse martyre du froide et de la morte saison sans fin : elle se traîne, misérable, hantée par la faim qui tenaille et fait hurler son pauvre petit ventre où le néant ne côtoie guère que lui-même.
"Cigale, ô chère Cigale, qu'advint-il de ton chant si clair ?"
"Mon chant est mort, saches-le, lorsque ma faim est née. "
"Ô Cigale, que voilà grande affliction ! Ô Cigale, vers où chemines-tu de ce pas alanguis ?"
"Je me rends chez Fourmi, la Veuve noire et rêche, m'en remettre à sa charité pour tenter de subvenir aux maigres besoins que nécessite ma maigre existence."
Pourtant l'acâriatre mit la pauvrette à la porte, en dépit de son honnêteté, et sans considération pour la joie qu'elle mit autrefois dans les coeurs. Elle n'eut que faire de ses supplications, et la pria fermement d'ôter sa répugnante personne de son impeccable plancher.
"Vous ignorez donc le travail, ma fille ? Vous avez tout le temps de le regretter. Vous fûtes cantatrice ? Faites-vous danceuse étoile et ne m'ennuyez plus."
Netra, qui n'a pas lu les autres participations, sinon c'est pas du jeu !

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Netra  Ecrire à Netra

2006-09-16 01:02:09 

 Ouah ! Bas dit !Détails
Vous y êtes allés vraiment fort ! J'ai pas voulu lire les autres participations avant d'avoir fini la mienne, du coup je me trouve très, très concise... Oups...

Chapeau pour le boulot, en tout cas... Incapable de lire ça ce soir, malheureusement... Demain sans doute...
Netra, qui n'a pas lu les autres participations, sinon c'est pas du jeu !

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2006-09-16 07:39:56 

 Auto-correctionDétails
Ah oui, tiens, en fait, après relecture, c'est bourré de vers bancals! (bancaux? bancaires? solitaires? lol)
J'ai effectivement un nombre impressionnant de "e" muets en milieu de vers, qui sont muets quand ça m'arrange... Hum, pas bien.... Je ne sais pas comment j'ai fait à ne pas m'en rendre compte, et greuh, ça fait vachement moins Victor Hugo du coup, lol. Je retravaillerai ça quand j'aurai réussi à produire quelque chose sur les deux autres styles (chaque chose en son temps).

Elemm', petite qui se prend pour une grande :D

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-16 11:45:07 

 Pas si graveDétails
En effet, les e sont tantôt muets tantôt pas. Il faudrait consulter les règles de la versification pour vraiment savoir lesquels posent problème. Je ne suis pas une experte. Je détecte les problèmes à l'intuition plus qu'avec méthode. Il y a aussi la césure qui n'est pas toujours présente ou au bon endroit.
Cela dit, faire des vers est un exercice très difficile (j'y arrive pas, moi) et ton résultat est déjà plus qu'honorable.
Pour lire de magnifiques vers, je ne saurais trop conseiller à tous la lecture des Fleurs du mal, de Baudelaire.

Est', vacancière béate.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-16 11:51:48 

 Créateur d'ambianceDétails
En tous cas, je ne peux qu'admirer la puissance de ta muse. Tu l'as attachée au radiateur de ta chambre ou quoi ? Et tu la menaces d'allumer TF1 pour qu'elle t'inspire ? Je devrais faire preuve de la même fermeté avec la mienne...
Même si tu ne respectes pas les règles, et chacun est libre en ce bas monde, ça reste de la belle ouvrage avec de jolies ambiances et des fins surprenantes.
Continues comme ça !

Est', vacancière ravie.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-16 12:02:59 

 Commentaire : *clap clap clap*Détails
En voici un/une qui respecte les règles à la lettre. Et j'adôôôre !!!
Bon le premier, ben... il est concis.
Le deuxième, je me suis gondolée de rire ! Excellent ! Les dialogues sont particulièrement succulents !
Le troisième, rôôô c'est beau ! Surtout "où le néant ne côtoie guère que lui-même" et "Mon chant est mort, saches-le, lorsque ma faim est née.".
Les impératifs des registres sont parfatitement respectés. Moults compliments !

Est', vacancière comblée.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2006-09-16 12:05:26 

 WA - ParticipationDétails
La cigale, personnel non productif, s’est livré à une activité artistique intermittente durant tout le repos estival. L’hiver amenant une restriction drastique des gisements de ressources, elle se retrouve confrontée à une crise alimentaire sans précédant. Elle planifie alors une réunion avec la fourmi, membre épargnant de la population active.
- Chère collègue, lui dit-elle, je suis involontairement impliquée dans une situation économiquement précaire et suis venue aborder la problématique d’une subvention négociée afin de re-dynamiser mon budget jusqu’à la prochaine période électorale, ceci en vue d’éviter la génération d’un dommage collatéral. Après calcul de toutes les implications financières, je puis assurer avec conviction la finalisation globale du remboursement dans le délai imparti.
Etant donné la conjoncture actuelle, la fourmi a comme particularisme d’être adhérente au principe d’austérité.
- A quelle catégorie socioprofessionnelle étiez-vous rattachée durant le troisième trimestre ?
- J’étais partie prenante d’une activité à but non lucratif dont l’enjeu inhérent était l’accroissement exponentiel de mes facultés vocales.
- Mes actionnaires étant résolument opposés au versement d’un quelconque dividende externe, afin de solutionner dans sa globalité votre besoin d’apports monétaires, je me vois dans l’obligation de vous suggérer avec fermeté d’introduire une flexibilité proactive au niveau de la rentabilité de votre business-unit. Ceci en vue de fiabiliser le process d’émergence d’un relais de croissance et de maximiser la potentialité de profits.



C’est l’histoire d’un mec... ah non, c’est une cigale. Tu sais c’t’espèce d’insecte, là. Ben, elle est sympa mais elle est pas très futée. Alors, tout l’été, elle a chanté et elle a pas un radis d’avance pour l’hiver. Pis l’hiver, c’est connu, y a rien à bouffer. Elle se retrouve dans une mélasse, j’te raconte pas ! Qu’est-ce qu’elle fait, elle va voir sa voisine, qu’est une fourmi. Elle y dit qu’elle a comme qui dirait l’estomac dans les talons et que ce serait super chouette si elle pouvait lui prêter un peu de miam miam. Histoire que la pauvre bestiole puisse tenir jusqu’au printemps. Elle dit qu’elle lui filera des sous pis même des intérêts. Elle promet et tout. C’est qu’elle est mal, c’te feignasse ! La fourmi, elle est sacrément radine. Comme défaut, en plus, elle a pas que ça. Alors, elle lui jette un sale oeil et elle lui balance tout de go :
- Et qu’est-ce que tu fichais pendant l’été ?
- C’est à dire que je poussais la chansonnette, qu’elle répond, la cigale. Elle est bien embêtée.
- Ah ouais, tu chantais ? C’est super. Ben t’as qu’à danser maintenant !



Capitaine, mon capitaine ! Sous-Lieutenant Lamarre au rapport. Compte-rendu du conflit cigale/fourmi. La cigale a chanté toute la période. A l’heure H elle n’a pas de stock. Elle prend un véhicule léger, itinéraire 247B. En position camps de base fourmi à H+2. Emissaire ennemi en visuel à trois heures. La cigale demande un appui logistique. En échange de devises locales. Compte-rendu de l’entrevue. La fourmi :
- Rapport d’activité de l’été ?
- Exercice oral.
- Bien reçu.
- Largage de rations demandé. Roger ?
- Négatif.

Est', qui rend sa copie.

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Netra  Ecrire à Netra

2006-09-16 15:32:40 

 Merci ! Trugarezh ! Danke ! Thanks ! Arigato ! Gracias ! Grazie ! (après je sais plus...)Détails
Enfin, bon, je crois que tu as compris le titre, de toutes façons.
Les autres ont fait des textes beaucoup plus longs, en vers et tout, alors je me trouvais un peu rapide en besogne... Surtout pour le concis, mais Narwa avait dit "concis" alors c'était "concis"...
En tout cas c'est génial si tu as ri, parce que c'est la première fois que je tente d'écrire un texte drôle !!!
Je vais aller lire vraiment les autres participations, alors, parce qu'hier (enfin, ce matin quoi) je ne valais plus grand chose après le petit exercice de Narwa...

Netra, *little chibi eyed androgyne* content(e)

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Netra  Ecrire à Netra

2006-09-16 15:59:46 

 Attention ! Balrog tueur d'androgynes !!!Détails
Premier texte :
Ce n'est pas vraiment lyrique, c'est sûr, mais pour du soutenu, c'est du soutenu !!! On a un Balrog spécialiste de la finance !!! Elle nous a fait une version capitaliste !!! Sans états d'âmes, en tout cas. Tu m'as tué(e) de rire avec ce truc. C'est excellent !

Second texte :
Attention, ça cause la France comme une vache Espagnole. Gros choc. Ca fait presque bizarre de se dire que c'est toi qui a écrit ça. C'est, ben, familier. Exacement familier.

Troisième texte :
Militaire. Bon. Ok, c'est militaire. Qu'ajouter ?
...
Bravo pour les trois, bien sûr ! ^_^
Netra, se roule par terre en tapant du poing (celui qui tient son fouet) sur le sol en relisant le premier texte

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-16 17:23:50 

 WA - Participation (n°3)Détails
Bonjour, voici mon trosième thème...je sais, je sais...c'est long et en prose et j'ai toujours rien compris aux règles (mea culpa, mea massima culpa, ça viendra); Il pique dans plusieurs de mes domaines de prédilection. mais j'ai adoré écrire ce texte, vraiment. Son titre = Miserere.

Dans la chapelle s’élève l’extraordinaire motet à neuf voix, pierre angulaire de la foi triomphante. En fermant les yeux, son esprit rejoint le mystère éternel, transporté sur les ailes du chant à la pureté inouïe. La voûte est plongée dans la plus profonde obscurité. Les services des Ténèbres de la semaine sainte s’achèvent..

Lorsque la voix du castrat monte le sublime do, les anges descendent du ciel pour accueillir les âmes en partance, ouvrant les bras dans un geste empreint d’une infinie sollicitude. Son âme aspire à rejoindre le choeur céleste, se fondre dans l’harmonie miraculeuse, se purifier à la source de jouvence et apaiser la brûlure qui le consume lentement.

Enfin, les voix s’apaisent progressivement. Dans le silence qui leur succède, il reste encore un instant entre ciel et terre, refusant de rejoindre le sol alors même que l’escalier des étoiles lui est interdit. Il pousse un léger soupir. Il est vieux et seul, cramponné au timon pontifical. Son coeur est encore bouleversé par l’émouvante prière. Il se rappelle :

« Pitié pour nous Seigneur, nous tes derniers survivants car Tu nous a donné ces morts en héritage et nous sommes devenus les pères de nos morts. Pitié pour nous Seigneur, pitoyables parâtres qui avons engendré ces êtres dans la Mort. »

Il secoue la tête. Il ne faut décidément pas que cette oeuvre soit entendue hors de l’enceinte de la forteresse papale. Sa beauté confinant à la perfection est une tentation trop grande. Les flammes de l’enfer sont promises à celui qui se risquerait à transcrire la divine partition. Déjà, plusieurs tentatives ont été déjouées et leurs auteurs ont été excommuniés avant d’être brûlés vifs en place publique.

Ce chant...c’est comme entendre Dieu ! Et Dieu ne peut correspondre directement avec ses fidèles. Ses paroles doivent être traduites pour être correctement comprises et assurer le salut des âmes. C’est la mission de l’Eglise. Il est pape depuis si longtemps. Il a vu les rois et les princes courber la tête devant lui pour baiser l’anneau sacré.

Chaque année, à Pâques, les plus grands personnages de l’Empire Aptérygote se pressent pour obtenir la faveur d’entendre le motet à neuf voix dans la chapelle sacrée. Le pape distribue ses faveurs en ménageant les équilibres politiques. Les maisons royales s’agitent. Les Formicéens accusent les Myrméciens de convoiter leurs mines aurifères. Les Ponéroriens et les Leptanilliens se livrent à des escarmouches de plus en plus violentes. Il suffirait d’un rien pour que l’Empire soit plongé dans le chaos et disparaître comme l’Empire Ptérygote avant lui.

Les ptérygotes ... ils ressemblaient aux anges peints dans les églises g_o_t_hiques sur le chemin de Compostelle. Si beaux, si nobles mais tellement hautains. Si vulnérables, si fragiles, à la vie si courte ! Une saison d’or et leur rêve passe. Le pape tressaille. Les Grandes Guerres ont duré longtemps pour asseoir l’Empire nouveau. A présent, ces ennemis ont disparu, exterminés, tombés dans l’oubli ou la légende. Le cycle du monde est inexorable. Avec eux ont disparu les plus grands artistes que cette Terre ait connus. Ailes déployées, ils rivalisaient avec les archanges et les samaritains. Le monde a paru plus gris le jour où s’est éteinte la dernière flamme de leur magie!

Dans la pénombre silencieuse, tous retiennent encore leur souffle, subjugués par l’ineffable beauté du motet. Le miserere ne sera plus entendu avant une année entière, jusqu’aux prochaines Pâques, jusqu’au coeur de l’été prochain. Le pape fait un signe discret et suit du regard le cortège qui s’ébranle : six gardes pontificaux encadrant le chanteur, l‘entraînant vers les souterrains secrets du château. Le chanteur est grand, bien plus grand que ses gardiens pourtant coiffés de casques à haut panache. Ses ailes sont repliées tristement autour de lui et les fers contrarient sa progression, gauche et saccadée. Il sait qu’il ne survivra pas à l’hiver.

Les regards du monarque et du prisonnier se croisent une fraction de seconde. Dans cet échange se mêlent une vieille complicité et un même idéal. Mais nul ne peut comprendre. Le pape baisse les yeux, sentant une nouvelle parcelle de son âme divine se consumer mais il a appris à dompter cette douleur, de plus en plus grande.

« Bientôt mon ami, bientôt je te rejoindrai... » dit la fourmi à la cigale.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-16 18:43:09 

 Le soleil se lève à l'est....Détails
Premier texte :
Comme Netra, je trouve que c'est vraiment saisissant de réalisme...Est' as-tu déjà fréquenté les couloirs de préfectures à la recherche de subventions? Etant de la partie, je peux garantir la proximité avec des arbitrages et des syntaxes actuelles...lolf oblige! Je m'en reservirai à l'occasion...parole de scout!

Deuxième :
La Fontaine et un nez rouge! Voilà à quoi cela me fait penser...ou à Coluche à la cour de Louis XIV. Bien vu, style enroulé et gouleyant..bonne cuvée.

Troisième :

Gaaaaa'rd vous! Et que je ne vous y reprenne pas! l'humour bidasse, j'y ai laissé 12 mois alors je connais....

Bravo, qualité au rendez-vous et objectif atteint...des facettes inattendues pour un balrog à fouet mais qu'il faut apprécier... Respect...

Maedhros, pas vraiment encore dans les clous (private joke!)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-16 19:01:23 

 Je ne vais pzs traîner des pieds!!!!Détails
Je trouve qu'il y a une musique intéressante quand on lit les tragiques péripéties de la vagabonde de l'été que décrit ce texte. Il y a un rythme qui ne faiblit pas et des images poignantes et inspirées. Tu as réussi à donner de la consistance à cette regrettable histoire, lui apporter un peu de chair et de vie. Pour ma part, je vois cela comme un bel effort pour coloriser une version noir & blanc que tout le monde connaît pas coeur. Et par là, c'est lyrique donc le but est atteint haut la main!

Tu sais, les hobbits n'avaient pas les pieds aussi beaux que ceux des divins elfes mais ils ont sauvé la terre du milieu!

En tous cas, bravo...je m'aperçois (je viens de lire les textes du balrog fouettard et de Netra) que je suis seul à n'avoir pas rempli toutes les clauses du contrat!

Maedhros (les princes Noldor ont toujours eu la réputation de n'en faire qu'à leur tête, quitte à passer pour des fous ou des entêtés)

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-09-16 19:14:46 

 La montée en puissance...Détails
Encore une réponse claire et évidente aux critères retenus. Ce que j'apprécie dans ta production, et je ne sais pas si cela est fait exprès, c'est la progression.

Au-delà des différences de registres et de styles, il y a une montée en puissance..le dernier texte étant le bouquet final d'un beau feu d'artifice. J'ai l'impression que tu t'es éclaté(e) dans celui-là! Et tu as eu raison. Les mots sont choisis et se répondent entre eux...bonne harmonie dans la narration.

Sinon, je relève surtout l'appel au choeur antique invisible mais présent qui souligne les lignes de fuite de l'histoire..et amateur d'Eschyle, le maître de la tragédie grecque, j'ai toujours un petit faible lorsque je retrouve de-ci de-là certains ingrédients du genre.!

Maedhros (roi de choeur).

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2006-09-16 21:23:47 

 WA-Participation n°2Détails
(Pour épargner vos jolis yeux, l'aspect "langage SMS" a été supprimé, en dépit du réalisme)

Ouverture de la session MSN.
Pierre risque de ne pas répondre. Son état est défini à "Absent(e)".

Léa:
T'es là?

Pierre:
Ouais, je suis sur le français, là.

Léa:
Ouais ben justement, ça m'saoûle, j'capte rien! C'est quoi l'histoire?

Pierre:
De quoi, la rédac' ou le texte de La Rivière?

Léa:
La Fontaine, gros teubé! Son poème le gars il en fait des tonnes, vas-y que j'fais des belles rimes et tout, résultat c'est du chinois, j'suis larguée!

Pierre:
Mais non c'est easy. Regarde: t'as la cigale, là

Léa:
Ouais, qu'est une grosse flemmarde, c'est ça?

Pierre:
Oui voilà, bon ben elle tu vois, elle s'est cru à la Star Ac' tout l'été, genre je fais ma belle et tout, tu vois c'est un peu le style à Nathalie, la meuf elle se la joue mais elle taffe trop pas, et après elle croit qu'elle peut taper l'incruste chez les potes, t'sais

Léa:
Ah ok. Et alors?

Pierre:
Beh alors quand il commence à cailler, elle a la dalle, parce qu'à faire la fiesta elle a zappé de passer chez Carrouf pour remplir le congel', quoi.

Léa:
Ah d'acc'.

Pierre:
Donc elle va gratter l'amitié chez la fourmi, tu vois, genre "vas-y s'te plait fais pas ta radine", mais la fourmi y a pas moyen de taxer sa bouffe, elle c'est "morfale combat" tu vois!

Léa:
Lol

Pierre:
Ca fait qu'la fourmi elle laisse l'autre en plan, elle se la joue solo

Léa:
C'est abusé sérieux, elle pourrait lui filer deux-trois trucs vite fait.

Pierre:
Et le pire, c'est qu'après elle fait style j'suis ta mère, la pure leçon de morale, trop rabat-joie la vieille! Elle y sort "Ah ouais t'as chanté? Beh vas-y breakdance maintenant!"

Léa:
Genre elle se prend pour Kamel Ouali, là?

Pierre:
Lol, mais non c'est manière de dire, ça veut juste dire qu'elle fait sa fière parce que, elle, elle a de quoi grailler, et l'autre elle a tchi.

Léa:
Ah ouais ok, c'est une relou, quoi.

Pierre:
Attends, moi je ferais la même, sérieux, à sa place! Qu'est-ce que tu crois, je vais pas trimer pour les chéper qui calculent rien!

Léa:
Ouais, s'tu veux... Bon merci pour le tuyau, en tout cas, faut que j'te laisse on va manger.

Pierre:
Beh de rien, c'était avec plaiz', pas de souci. Bon app' et à dem's

Léa:
Merci, zoubis et à dem's.

Votre statut est actuellement "Hors ligne".


Bon, ok, on avait dit "pas d'argot"... Mais c'est comme ça que ça m'est venu... Plus que le concis!! Et parler peu, pour moi, c'est vraiment une épreuve!!!

Elemm', over-concentrée

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Fladnag  Ecrire à Fladnag

2006-09-16 21:37:08 

 ! Regles pour les exercices !Détails
Bonjour,

je pense qu'il faut respecter quelques regles pour les participations, alors autant qu'elles soient écrites :

* Indiquer "WA - Participation" dans le titre
(au fait, ca veux dire quoi WA ? Work qqchose ?)
* Répondre au message qui contient le sujet pour poster les participations, ne pas créer de nouveaux sujets !
* Eventuellement, vous pouvez utiliser la 3eme l'icone du mode Expert autour de votre texte pour créer automatiquement des alinéas apres chaque ligne laissée vide, ou entouer

Fladnag

PS : d'autres regles viendront s'ajouter si necessaire ;o)

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