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De : Elemmirë Page web : http://lemondedelemm.canalblog.com Date : Jeudi 14 septembre 2006 à 12:16:08 | ||
Oui, car je ne suis pas sûre que ça corresponde à l'exercice, mais c'est comme ça que ça m'est venu: Un hiver assassin, de froid paralysait Un monde terni, blanc, désert cadavérique, Le vent, aux oreilles des bientôt morts sifflait, Leur annonçant leur heure d'un strident hurlement. Dans le silence glacial, un seul être mouvant Agonisant, raidi, fantôme rachitique, Cigale, giflée par la tempête, avançait Et respirant à peine, cédait à la panique De pas douloureux en autre pas douloureux Elle luttait, sentant la vie lui échapper Concentrant ses efforts, mordant ses lèvres bleues Pour sentir que sa chair lui appartient encore Portée par ces deux tiges mortes sous son corps Ces deux pattes qu'avant, elle voyait danser Et qui de mètre en mètre, lentement, peu à peu, Devaient jusqu'à l'ultime espoir la transporter. A la souffrance froide, s'ajoutait la famine Qui tordait l'estomac, néant insoutenable, L'absence de ressources amaigrissant sa mine, Afaiblissant encore son être osseux et frêle, Ôtant toute énergie, toute lueur en elle, Cigale, impuissante, laissait l'hiver macabre Dévorer goulûment, se léchant les babines Ses phalanges, ses antennes, tout son corps incapable. Cigale n'avait connu de miette de pain Depuis des millénaires, et n'avait pour salut Que le grenier de Dame Fourmi, toujours plein, Vers lequel la trainaient ses membres endoloris. C'est épaissie de givre qu'enfin elle atteignit L'unique havre de vie, de chaleur s'il en fût, Et s'écroulant sans bruit de douleur et de faim Contre la lourde porte, elle toucha son but. Fourmi ouvrit la porte, et regarda à terre: Une forme gisait, la face vers le ciel. Cigale sentant le chaud à travers ses paupières, Effort suranimal, d'un râle dit: "Pitié..." Fourmi se pencha en avant pour écouter; Le satin de sa robe de chambre pastel Tomba sur cigale qui ne le sentit guère, Déjà presque perdue... "A manger...", gémit-elle... Son coeur peinait à ses tout derniers battements Quand Cigale entendit cette leçon fatale: "Eh bien, très chère amie, vous riiez pourtant Cet été, voyant mes mains dans les champs s'user! Vous récoltez ici ce que vous méritez." Et le tout dernier souffle du pauvre animal Fut un cri de douleur, de faim, de froid violent, Et d'humiliation de ce discours moral. Fourmi chassa du bout d'un chausson peluché La tête de Cigale qui gisait, empêchant La fermeture de la lourde porte d'entrée. La neige inflitrée sur le carrelage chaud Fondait à vive allure, luisant en flaques d'eau, Et dans la cheminée, les flammes crépitaient. "Qu'était-ce, chérie?" "Une erreur, rien d'important." Fourmi reprit son siège et son copieux dîner. Elemm', qui n'est pas bien sûre que ce soit ça, le style "empathique, lyrique", mais qui s'est bien amusée. Pour les autres styles, j'y travaille! Ce message a été lu 5993 fois | ||
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3 Commentaires Elemmirë - Narwa Roquen (Mer 20 sep 2006 à 19:20) 3 Commentaire : pov' bête ! - Estellanara (Ven 15 sep 2006 à 17:29) 4 Je ne vais pzs traîner des pieds!!!! - Maedhros (Sam 16 sep 2006 à 19:01) 5 Balrog fouettard ? - Estellanara (Lun 2 oct 2006 à 17:35) 4 Pourtant, j'ai essayé! :o) - Elemmirë (Ven 15 sep 2006 à 18:28) 5 Auto-correction - Elemmirë (Sam 16 sep 2006 à 07:39) 6 Pas si grave - Estellanara (Sam 16 sep 2006 à 11:45) |