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De : Elemmirë  Ecrire à <a class=sign href=\'../faeriens/?ID=22\'>Elemmirë</a>
Page web : http://lemondedelemm.canalblog.com
Date : Mardi 19 decembre 2006 à 22:47:16
Devant nous s'étirait la plaine verdoyante, que les lourds nuages noirs transformaient en une inquiétante étendue. Le ciel, chaleureux foyer du passé, semblait aujourd'hui vouloir nous étouffer et nous écraser, lui aussi.

Dans la chaleur pesante de ce soir maudit, je sentis la patte de Grostendre se glisser dans la mienne; la douceur habituelle de son pelage n'était à présent que moites tremblements. Grostendre avait peur.
"Je n'ai jamais cru que ce puisse être une solution..., soupira-t-il avec inquiétude.
- Hélas, nous n'avons plus d'autre choix. Ils sont sourds à tout mot doux, ils nous ont chassés de l'Arc-En-Ciel sans la moindre pitié et n'ont de cesse de nous pourchasser. Nous avons tout essayé, tu le sais bien..."
Le regard embué de Grostendre me fendit le coeur. Ses traits étaient tirés, et ses joues d'ordinaire si joliment rebondies étaient creusées de fatigue et de peine. Je le serrai contre moi.
"Nos raisons sont justes et l'Amour triomphe toujours. Demain, nous reverrons notre cotonneux paradis."
Je lui souris et déposai un baiser sur son front fiévreux.

Soudain, la terre trembla sous nos pieds et nous manquâmes de tomber. Là-bas, à l'autre bout de la plaine, le titanesque édifice du Tubbidome Supertronic ouvrait ses portes dans un bruit de tonnerre.
Grosbisou, au commandement des troupes, dût forcer sa voix fluette pour se faire entendre:
"Nous y voilà, mes courageux chéris! Voici venu le temps de détruire les méchants, pour que nos enfants puissent revoir le printemps! Combattez avec amour et volonté, mes gentils choux, pour le bonheur et la joie, et bientôt, le soleil se lèvera à nouveau derrière la Grande Ourse. À mon commandement...
Chacun regarda son voisin, les derniers bisous et les déclarations d'amour et d'amitié fusèrent.
- ...Chaaaargeeeeez!!!"

Serrant contre moi mon bizouka silencieux et mon cristal de roche alcâline, je m'élançai vers le Tubbidome. Mais la vision des ennemis en sortant me figea d'horreur...
En tête, roulait celle appelée Po, sur une effrayante trottinette rose et bleue, écrasant sur son passage fleurs et brins d'herbe, laissant derrière elle un sillon de mort. L'ignoble monstre était plus grand que dans mes pires cauchemars. Sur le sommet de son crâne, l'antenne en cercle fermé semblait transpercer les nuages.
Derrière elle, Laa-Laa et Dipsy avançaient sur nous comme un raz-de-marée de terreur, leurs pas synchronisés secouant le sol de spasmes d'agonie.
Enfin, leur chef, Tinky-Winky, plus immense encore et plus imposant que les trois autres, fermait la marche, déplaçant son corps violacé avec maladresse. Au bout de son bras se balançait un monstrueux sac rouge, assez volumineux pour contenir tous nos cadavres.

A cet instant, disparurent en moi tout espoir de victoire, toute lumière, toute gaieté, et seule demeura une panique indescriptible. Les événements qui suivirent ne reviennent à ma mémoire qu'en flashes violents, visions ensanglantées et douleurs innommables. J'ai découvert ce jour-là une réalité insoupçonnée de ce Monde, et depuis cet instant, les peines des enfants à qui je viens en aide résonnent en moi avec trop de puissance pour que je puisse accomplir ma mission sans colère. Peut-être aurais-je préféré mourir ce soir-là; mais il fallait des survivants pour rebâtir l'Arc-En-Ciel, et je fus de ceux-là.

En l'espace de quelques secondes, nous perdîmes la moitié de nos si chers amis. Po avait été désarçonnée par huit d'entre nous, mais son engin de malheur s'écrasa sur Groscopain et Grosfarceur, qui ne virent du combat que le premier assaut. Plus haut encore que nous dans le Ciel, qu'ils reposent en paix. La troupe guidée par Groschampion attaqua l'ennemi avec bravoure, couvrant de rafales de bizous la masse rouge qui se tordait au sol, et dont la lisse peau gélatineuse s'ouvrait de toutes parts de plaies béantes sous nos armes. Des plaies jaillissait un sang orangé, à l'odeur pestilentielle de bêtise et de profit. Sur son abdomen, l'écran déréglé diffusait à toute vitesse des images de série B, de télé-réalité et de films érotiques.La lumière cathodique éblouissait mes compagnons, les obligeant à lutter à tâtons contre l'infâme ennemi. Il succomba, mais la tendre troupe ne put nous venir en aide, blessés et aveuglés.

Derrière elle, le groupe de Grostaquin et le mien, guidé par Groschéri, affrontaient ensemble Dipsy et Laa-Laa. Le ballon orange de Laa-Laa, en roulant au sol au début de l'assaut, avait emporté Ti'Coquine, qui avait tant insisté pour participer à la bataille. Groschampion, la voyant disparaître sous la maudite sphère colorée, avait poussé un cri d'effroi. Si son corps a survécu, son coeur lui, est froid depuis ce jour.
Les géants aux couleurs agressives balayaient la surface du sol de leurs mains, renversant ceux qui ne pouvaient esquiver, et tentaient ensuite de les écraser sous leurs pieds. Dans le chaos de la confusion, entre les hurlements des ennemis et les plaintes de mes doux camarades, le craquement des os broyés me glaçait le sang.

Grostendre et moi avions décidé de lutter côte à côte, chacun entraînant l'autre lorsque les pieds gigantesques s'abattaient au sol, chacun encourageant l'autre dans l'insoutenable combat. À trois reprises, Grostendre me sauva de la mort. Sa peur première le rendait plus rapide et plus agile, alors que la mienne, plus tardive, me paralysait et m'abrutissait.
Lorsque les entailles de nos cristaux et les blessures de nos bizoukas firent plier Dipsy sous la douleur, dans un râle enragé, Grostendre et moi nous jetâmes un regard complice. Un sourire s'esquissait même sur son visage, mais le mien resta pétrifié, en voyant Dipsy poser genou à terre, et Grostendre disparaître sous la masse. Je hurlai et enfonçai mon cristal dans la chair verte. Le corps tout entier du monstre s'écroula, mais l'image du corps désarticulé de mon compagnon bienaimé s'imprima en moi, resurgissant chaque nuit sous les étoiles paisibles.

Dipsy à terre, les autres grimpèrent sur lui et lui assénèrent les coups ciblés appris lors des entraînements: écran brisé, poitrine transpercée, antenne sectionnée. Il succomba dans un souffle étranglé, presque simultanément avec Laa-Laa.

Les cris cessèrent soudain, et le silence inattendu nous surprit tous. Un souffle de vent brûlant fit remonter aux narines des survivants l'odeur âcre de la mort, et nous contemplâmes le désolant spectacle des crânes fracassés et des corps émiettés, les fourrures collées de boue, de sueur et de sang mêlés. Nous levâmes nos yeux vers le dernier ennemi, qui s'était mis en retrait.
Dans un coin du champ de bataille, Tinky Winky était assis en tailleur, souriant, mâchonnant un tubbitoast. Son sac rouge était posé tout contre lui, et son regard stupide se posa sur nous. Épuisés, abattus par la douleur et la peine, nous le regardâmes à notre tour. Son sourire semblait innocent, et je crus un instant que le cauchemar était terminé. Il aurait admis la défaite et s'en serait allé...

Il finit son biscuit d'une bouchée, essuya ses grosses mains violettes dans l'herbe où coulait en rivières le sang de ses compères, et entreprit de se relever. Le ciel gronda d'un bout à l'autre de la plaine, et la pluie se mit à tomber à torrents. Tinky Winky, dressé devant nous, posa lentement ses poings sur ses hanches rondouillettes et partit d'un rire suraigu, qui s'amplifia, grandit, tordit sa face, envahit toute la plaine, résonnant de méchanceté.
Nos bizoukas étaient vides. Nous n'avions plus la force de faire le moindre pas. Et devant nous, Tinky Winky jubilait.

Lorsqu'il cessa de rire pour nous achever, un éclair foudroya l'excroissance triangulaire sur le sommet de son crâne. Il se raidit, sa peau violette vira au noir, et une fumée nauséabonde s'en dégagea. Une odeur putride de charogne calcinée faillit nous achever à notre tour. Tinky Winky s'effondra.

Les nuages nous accordaient la victoire, nous signifiant par là-même que nous étions à nouveau les bienvenus en leur sein...


Elemm', qui écrit vraiment n'importe quoi ^^

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