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 WA - exercice n°20 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 25 juillet 2007 à 19:35:17
Ah la langueur des soirs d’été, où les désirs inassouvis font battre la chamade même aux coeurs les plus sages... Pour une fois, laissez-vous aller, cédez à la tentation... Ecrivez-nous une belle histoire d’amour romantique à souhait ! Mais attention, pas question de tomber dans la mièvrerie ou la littérature Harlequin ! A vous de réussir, par la finesse de votre style et par le choix du contexte, à éviter de sombrer dans le sirop... Ce n’est peut-être pas si facile...
Pour que vous ayez le temps de profiter de vos vacances (et moi aussi !), je vous laisse jusqu’au jeudi 30 août, où je vous attendrai de pied ferme avec plein de nouvelles idées, dont certaines qui... eh eh... mais chut ! Vous le saurez en temps voulu... Bonnes vacances à tous !
Narwa Roquen, l'amour, toujours l'amour!


  
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Réponses à ce message :

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-08-29 20:40:33 

 Sans voix.Détails
Mais avec plein de choses qui se remuent à l'intérieur. C'est un très, très beau texte.
Merci.

Ce message a été lu 6373 fois
Clémence  Ecrire à Clémence

2007-08-30 09:08:46 

 avis "tadam"Détails
Il est tard; j'ai quitté le forum depuis bien longtemps. sous un amas de couvertures, dans la fraîcheur bienvenue que nous apporte la nuit, je pense à ton texte. Je ne sais pas quoi te dire; vous vous exprimez tous si bien...
Que je te dise que tu écris merveilleusement et que ce texte est saisissant ne serait qu'un pâle commentaire.
Tu m'as touchée. Simplement.
...et cela parce que tu énonces une chose si juste que cela fait du bien. Oui, l'amour survient toujours,e t qu'importe si l'autre esst du sexe opposé ou pas. L'important est d'amer, ^mêm, - pour reprendre cette vieille image -, même si cela consume et fait, souvent, souffrir.

Serait-je trop fleur-bleue?^^

Ce message a été lu 6527 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-08-30 16:58:01 

 Commentaire Maedhros, ex n°20, histoire 1Détails
C’est une histoire simple et un très beau texte, qui aborde une question intéressante : comment se sort-on d’une blessure amoureuse ?
Tu nous promènes dans une rêverie obsessionnelle émaillée de jolies expressions ( « un soupir entropique », « la pluie de l’âme », « naufragé d’une goutte de couleur primaire »...) ; si l’entrée dans le tableau est un procédé classique, dans la partie précédente le mélange du rêve et de la réalité ( mais est-ce la réalité ?) est fort bien mené, et le lecteur s’y égare avec un certain malaise ; il essaie bien de se raccrocher aux digressions intellectuelles sur la nostalgie et l’immortalité de l’art... mais ça ne l’aide pas du tout à y voir plus clair !
Comme le personnage, le lecteur tourne en rond. Si tu es fatigué, lecteur, va te coucher, c’est du Maedhros, il faut être frais et dispos pour suivre la piste ; si tu rates une empreinte, tu vas t’embourber...
J’aime beaucoup la scène au bord du lac, la trouvaille des masques, l’acceptation, la résignation, cette sorte de petite mort tranquille...
Le style change résolument dans la dernière partie ; tout s’éclaire, la paix est revenue, l’impression de sérénité réconforte le lecteur, et la leçon d’Art se termine et prend tout son sens. C’était bien vu, ça aussi, d’aller expliquer l’art par l’intérieur avant de le rationaliser...
C’est un texte onirique et très esthétique, agencé avec beaucoup d’intelligence, et comme toujours avec un background culturel aux solides assises...
Narwa Roquen, clap clap clap!

Ce message a été lu 6170 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-08-30 19:17:10 

 Commentaire Maedhros, exercice n°20, histoire 2Détails
Douze lignes. Ca, c’est de l’art ! En douze lignes on sait déjà presque tout de l’histoire, et elle n’est pas encore écrite ! En douze lignes, avec ce jeu des ils/vous, on a déjà compris qu’il y a entre le héros et le reste du monde une distance que rien ne pourra combler.
Perso, j’aime beaucoup. Ce type est fou, mais totalement innocent. L’écriture est hachée, viscérale, incohérente en apparence, mais les détails sont placés où il faut quand il faut (« elle paraît toujours distante », « elle est très pudique »).
J’ai apprécié le leitmotiv des lunettes, qui trouve son apogée dans le génial « hommes-lunettes » : peur du noir, de la face cachée, fétichisme des yeux comme ceux de Lara, qui bénéficient de deux images fortes « cristaux prêts à se briser » et « ses lacs d’Irlande »... Sans oublier les chats, complices indispensables car naturellement un peu schizoïdes...
Ah, « m’endormir sur la plage de ses paupières »... J’aurais aimé avoir écrit ça !

La question que je me suis posée, en toute honnêteté, est : est-ce que c’est une histoire romantique ? J’ouvre le débat. Peut-être que non. Difficile d’être romantique quand on est schizophrène.
Mais tant pis, j’adore ce texte. Plus que le 1.
Narwa Roquen, clap clap clap!

Ce message a été lu 6195 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-08-31 19:58:59 

 Commentaire Maedhros, exercice n°20Détails
Ca commence très bien. Le Monde est structuré, cohérent, caricatural certes, mais au train où on va c’est presque un avenir possible. Masculin, bon, mais pas mysogyne, et j’aime le dépaysement. La présentation se finit sur cette phrase magique, incompréhensible à dessein et par là même terriblement exotique : «Les compresseurs empathiques utilisés par les routines psy sont de classe intermédiaire, pour garantir une meilleure induction des liaisons synaptiques ». La classe !
Au fait, c’est quoi un congé létal ?
Puis arrive le héros – et la guerre. Et même s’il y a tache et tâche, quelle que soit l’époque ou la civilisation, c’est toujours la même horreur routinière : la mort, la boue, la peur. La médiatisation donne une atrocité supplémentaire, que ne connaissait pas Shakespeare, je ne sais pas s’il faut le regretter...
Première déception, Juliette est dans le même camp. Ca, c’est pas romantique.
Au passage, « Dieu est un zappeur fou qui ne trouve pas le bon programme », c’est excellent.
Ils se retrouvent. Et c’est fini. Où est l’histoire ? Il manque un épisode ! Tu mets en place un supercontexte, tu fais monter la pression et pschhhh... le ballon se dégonfle... Je n’ai rien contre les asiatiques, je veux bien qu’on laisse des portes ouvertes, mais une nouvelle sans histoire... me laisse perplexe. Je respecte ton esprit novateur, mais je n’en vois pas l’intérêt quand l’innovation laisse le lecteur déçu et insatisfait. J’ai l’impression, étant donné la longueur du texte, d’une promesse non tenue...
Narwa Roquen, sans doute trop classique

Ce message a été lu 5968 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-08-31 20:01:55 

 Commentaire Elemmirë, exercice n°20Détails
Ca, c’est ce qui s’appelle un premier jet. C’est beau, c’est propre, c’est fluide, c’est vibrant, c’est du concentré d’émotion. Quan on a la chance d’avoir pu écrire ça, on peut aussi chercher dans quelle histoire on peut l’insérer.
Est-ce une histoire de passion interdite mais vécue, interdite et non vécue mais regrettée, une histoire de rupture, une histoire de désillusion, l’histoire d’une crise surmontée ? Quel est le message ?
Il y a un avant parfait, puis un événement. Mais sans après, ça n’a pas de sens ! Les trois phases vont s’éclairer et se compléter mutuellement, et à travers l’histoire on va faire connaissance avec les personnages. Quel contexte ? Où ça se passe ? Ils font quoi dans la vie, ils ont des enfants ? Ils vivent ensemble depuis combien de temps ? Et l’autre, c’est qui, il vient d’où, elle le connaissait avant, il est blond, brun, chauve, il l’aime ou pas ?
Elle décide quoi ? Est-ce qu’il s’en rend compte ? Est-ce qu’ils en parlent ? Il y a plein d’options possibles, y compris l’événement extérieur (guerre, maladie, accident, enfant...) qui va restreindre les possibilités de choix. Tu es partie sur une idée très intéressante, ça serait dommage de la laisser en plan.
Laisse sommeiller ce texte dans un coin de ta mémoire. Quand tu as un moment creux ( queue de supermarché, rendez-vous en retard, eau qui ne bout pas...), joue avec toutes ces idées, va voir tes personnages, demande-leur qui ils sont et ce qu’ils veulent. Fais silence, détends-toi, laisse-les parler. Normalement ça devrait venir.
Attention, il se peut que ça soit un peu douloureux au début. Garde à l’esprit que ce sont des « moi » imaginaires, pas ton vrai « moi ». Il peut tout leur arriver, tu n’en es pas responsable, tu n’es que le témoin. C’est comme de jouer un rôle.
La technique, tu l’as. Si tu passes ce cap, c’est gagné !
Tiens-moi au courant !
Narwa Roquen, my name is Plus, Madame Plus

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-08-31 20:46:19 

 Two for the oneDétails
Un exercice qui tourne à la campagne (Elemmirë devrait comprendre !).

Un très long texte qui plonge ses racines dans la science-fiction la plus académique avec des éléments de décor posés en petites touches, comme je les aime...pourquoi expliquer... l’explication est souvent à contre rythme. Je préfère de loin laisser mon imagination combler les vides.

Tu donnes juste le strict nécessaire, un arrière-plan minimaliste, afin de mieux concentrer le lecteur sur le sujet principal. L’éveil d’un amour qui met entre parenthèses tout le reste.

Tu t’approches des deux personnages principaux, jusqu’à toucher leur peau, dans une société latexisée et prude par nécessité oubliée. En contre-point, les autres figurants ne sont que des touches pastel, placés en périphérie. Ils alimentent l’histoire mais c’est anecdotique.

La structure est cursive, une boucle qui se déroule à travers le temps et les sentiments, une bifurcation du destin et des existences qui se croisent, se frôlent et s’éloignent. Si l’amour que tu peins est saphique, les éléments fondamentaux qui animent les deux caractères sont diamétralement opposés : l’eau plutôt féminin et le feu forcément masculin.

Ton style est fluide, avec un rythme qui s’enflamme parfois (eau et feu encore). L’histoire est belle et triste.

La chamane, que j’imagine d’apparence comme une belle patricienne romaine, vivra avec cet amour enfoui loin en elle...prisonnier de sa maitrise et de ses murailles. Elle n'a pas brulé ses vaisseaux et est repartie de l'autre côté de l'eau. Elle ne connaitra jamais la plénitude de deux âmes qui fusionnent, cette union magique où 2 ne font plus qu'un.

Et en réponse, une moitié d'elle s'en est allée...elle ne sera plus jamais ce qu'elle fut ou aurait pu être!

Je ne sais si le choix de certains noms fut important à tes yeux mais j’ai cru croiser un peintre hollandais, le peintre de la lumière (ah, la dentellière, oh, la jeune fille à la perle !) qui excellait à peindre la durée, ce mouvement d’un temps immobile et intérieur..., avec un malin mélange sur son prénom - celui de son génial faussaire au XIXème siècle - et un guitariste espagnol, marquis de Salobreña sur le tard, qui a élevé la guitare au rang des instruments classiques...

Ta planète est faite pour le soleil, la danse, le flamenco, le rouge et le noir, loin des créatures froides qui vivent sous l'eau!

J’ai vraiment aimé...


M

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-08-31 22:12:38 

 Lol pour le titre de Madame Plus!Détails
...mais je savais que ça ne te plairait pas, cette fin suspendue à rien... Mais y a rien à faire les scénars j'y arrive pas!
Je vois des instantanés, mais quand je commence à réfléchir sur une trame, à anticiper la technique, ce que j'écris ne me plaît plus du tout. J'ai essayé de faire parler le premier homme dans le paragraphe suivant, après elle, puis de faire parler l'homme rencontré, voire son épouse, j'ai voulu faire partir le nouveau couple ensemble dans la nuit, sur un coup de tête, puis j'ai changé et j'ai voulu que l'homme refuse finalement, puis j'ai voulu qu'elle se suicide, ... Mais dès que c'est plus du premier jet, c'est nul, mes personnages ont disparu, ils m'ont ouvert leur âme le temps d'un paragraphe et hop!, ils se sont refermés... Je n'arrive plus à rien en tirer... Ca sonne faux, je n'ai plus d'inspiration, je me perds dans des fausses jolies phrases vides de sens, bref, c'est de la m....!
Snif...

Elemm', abandonnée par ses personnages!

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Clémence  Ecrire à Clémence

2007-09-01 08:09:23 

 ...Détails
Il te manque peut-être un déclic, ou c'est tout simplement ta manière d'écrire et il faut que tu trouve un moyen de préocédé qui s'y adapte.
J'avais lu La Quête d'Ewilan, de Botero (là, j'ai peur de me faire incendier, mais j'aime, un point c'est tou), et à la fin du tome 3, je crois, il décrivait comment il s'entendait avec ses personnages et qu'il était difficile de les plier à volonté...Donc voila, j'ai pensé à toi...
En tout cas, j'espère que les autres te conseilleront et que tu parviendras à t'extirper de ce néant,

Affectueusement, et pouk, un autre bécot virtuel...

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-09-01 09:44:44 

 Chapi et chapo sur un bateau...Détails
Je vois que la fin ne t'a pas convaincue. Alors, je t'en donne une possible :

- Romeo et Juliette appartiennent à deux castes différentes : Roméo vient d'une couche subalterne de la société babylonienne tandis que le père de Juliette est administrateur planétaire. Il est donc hors de question qu'il accepte le mariage de sa fille avec un...prolétaire.

- Grâce à son comportement durant la campagne, Romeo aurait pu ambitionner une place prestigieuse et ainsi épouser sa Juliette. Mais l'épisode malheureux juste avant la fin de la campagne a ruiné ces beaux projets.

- Juliette est enceinte de Roméo. Elle ne lui a rien dit car elle le sait depuis peu. Elle n'ignore rien de la situation et de l'implacable destin qui a piétiné leurs beaux rêves. Pourtant, elle a déjà pris sa décision, elle veut garder l'enfant.

- Roméo est parvenu à rejoindre le rendez-vous secret fixé par Juliette, sous l'arbre dans la savane. En la voyant, il comprend que tous leurs efforts seront vains et refuse de l'entrainer dans sa chute.

- Juliette lui avoue qu'elle attend un bébé de lui. Elle veut le garder coûte que coûte, même au prix de fuir sa famille et accepter de quitter sa vie confortable. Elle l'attendra.

- Roméo lui demande alors pourquoi elle a pris tous ces risques pour le sauver alors qu'elle va devoir durant au moins 20 ans vivre seule avec le bébé. Et ensuite, avoir comme perspective qu'une vie précaire.

-Alors Juliette lui fait son second aveu. Elle a passé un marché avec un major de l'audiovisuel et un scénario a été monté pour tenir en haleine et faire pleurer dans les chaumières.

"Juliette attire Roméo dans un guet-apens (tout est arrangé, il ne sera inquiété que pour maintenir le suspens) où elle sera là. Et, jouant la fille aristocratique déçue et égoïste. tandis qu'un sniper du camp adverse sera pré-positionné non loin.

Ils passeront la dernière nuit romantiquement mais aux premières lueurs de l'aube, à quelques instants de la fin officielle de la campagne, le sniper remplira sa triste besogne. "

-Juliette en pleurant dit enfin à Roméo qu'avec le prix qu'elle recevra en échange de ce deal infernal, elle pourra élever leur enfant à l'abri du besoin.

L'audimat de cet épisode va crever tous les plafonds. Juliette est riche, Roméo est mort.

Fade to grey....

M

PS: le congé létal c'est l'euthanasie des personnes âgées à un certain âge. Grâce à la guerre, certaines dates limite sont repoussées de quelques mois ou années....

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z653z  Ecrire à z653z

2007-09-03 11:55:07 

 superbeDétails
J'ai cru voir une Noiraude dans Manaude au niveau du nom :)

Le texte est un tout petit peu long (le premier paragraphe qu'on relit à la fin de l'histoire et les paragraphes entre la soirée où Ambre danse et le baiser près du lac).
Et ceci qui m'a sauté aux yeux "Tu as l’air fatigué"

Bref, excellent texte !

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-09-03 18:59:30 

 Quelle chance...Détails
... d'être lue avec autant d'attention et commentée avec autant de talent!
Merci...
Narwa Roquen,rosissante...

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-09-03 19:08:32 

 Oui mais bon...Détails
D'un excès à l'autre... Là, c'est franchement compliqué... Le petit détail, à mon humble avis, qui mettrait un peu de panache dans tout ça, serait que Roméo trouve la possibilité de s'échapper, et qu'il y renonce, afin que son sacrifice permette à Juliette d'élever leur enfant... Mais globalement, il faudrait que ce soit très très bien écrit pour faire passer le goût de l'eau de rose... qui ne colle pas du tout avec l'atmosphère très dure...
Narwa Roquen,jamais contente, pénible...

Ce message a été lu 6056 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-09-12 17:37:00 

 Exercice 20 : Maedhros => Commentaire histoire 3Détails
Il est d’une horreur rafraîchissante, l’exposé sur le mode objectif... Serait-ce la Terre vue par des extra-terrestres que tu décris ? Ils auraient alors la même découpe de temps que nous et seraient eux aussi des hominidés ? J’aurais voulu plus de détails ...
Le rôle répugnant des médias, qui transforment la guerre en une sorte de jeu vidéo est bien rendu.
Je développe moi aussi de jour en jour une haine et un mépris des médias, manipulateurs de masse, jouet des politiques, entretenant la bêtise humaine, la haine, les préjugés...
Le gouvernement semble spécialement dictatorial sur cette planète... J’ai bien aimé le passage de jargon qui fait bien sci-fi.
Le détail pittoresque des mines génétiques est lui aussi bienvenu. Le peu d’information permet de s’imaginer le pire.
Le soldat paraît relativement blasé, détaché...
La guerre est devenue un véritable spectacle dans ton histoire. Mais après tout, nous n’en sommes pas loin.
Je serais ton héros, je me demanderais si Juliette ne m’attend pas avec un flingue pour toucher la prime...
Tiens, Lamu, c’est pas une petite extra-terrestre avec un bikini imprimé tigre ? Je confonds ? (^_^)
Curieuse métaphore que celle de Dieu en zappeur fou, mais pourquoi pas.
La fin est sacrément ouverte et c’est un choix audacieux. Mais après tout, que Juliette attende ou son Roméo avec un flingue, il l'aimera toujours, non ?

Est', qui s'y remet avec entrain.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-09-12 18:55:31 

 Lamu toujours LamuDétails
je parfais ma connaissance car jusqu'à maintenant, Lamu était pour moi une ville du Kenya, avec un important héritage swahili. Mais, google est mon ami, je viens de découvrir que Lamu est effectivement l'héroïne d'un manga télévisé! A ma décharge, j'ai fait un Bac A...c'est dire!

Oui, pour répondre à ta 1ère question, j'avais imaginé que cette tranche de vie était un "docu" importé par une civilisation extra-terrestre mais humanoïde.



M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-09-13 13:22:00 

 Exercice 20 : Narwa Roquen => CommentaireDétails
Le récit commence dans le présent et introduit un flashback qui suscite l’intérêt du lecteur. Les explications sur l’épidémie et ses conséquences culturelles sont assez efficaces mais trop rapides à mon goût. L’introduction explicative sur le background avant le début de l’histoire proprement dite est un procédé assez classique en SF. Ce n’est pas forcément très naturel mais ça me paraît difficile à éviter dans ce cas.
Plusieurs points m’ont posé problème dans ton exposé. La suppression des livres aurait du donner lieu, je pense, à de plus amples explications. En effet, si l’état entreprenait de détruire les livres, j’ose espérer que l’opposition serait forte et que des rebelles s’efforceraient d’en sauver le plus grand nombre possible dans la clandestinité. Et les copies numérisées, qui existent déjà à l’heure actuelle en quantité, continueraient de circuler. Les connaissances contenues dans les livres ne disparaîtraient donc pas. En effet, comment contrôler Internet ? Ou alors, il faut que ton gouvernement aie mené à grande échelle une campagne pour convaincre la population de la dangerosité des livres mais, là encore, il y aurait eu résistance.
Il y a apparemment une limitation drastique des libertés individuelles et une montée de la religion dans ton monde. Sur combien de temps cette évolution se produit-elle ? N’y –a-t-il pas des heurs avec la population ?
L’interdiction des substances addictives me pose problème également. En effet, je n’ose imaginer les émeutes de fumeurs en manque si on interdisait le tabac !
La maîtrise de l’information et de la culture semble être la pierre angulaire de la tyrannie. Ainsi qu’une très forte répression. J’ai un doute sur la vie « paisible » dans des circonstances pareilles... Il me semble que ces successives interdictions auraient du donner lieu à de violents conflits, une guerre civile pratiquement, et donc à des épisodes de répression massive et très violente. Une police de l’esprit, basée peut-être sur les psys a sans doute du apparaître pour faire respecter les nouvelles lois.
Le narrateur de ton paragraphe explicatif est donc totalement extérieur à la colonie ?

La description de la naissance du sentiment amoureux et des états d’âme qui en résultent est précise et crédible. Mais l’héroïne ne devrait-elle pas se rendre compte de ce qui lui arrive ? Le choix d’un amour lesbien confère une note d’originalité.
J’ai trouvé la transition entre verbes au passé et verbes au présent un peu abrupte dans la scène de la transe de guérison.
Dans la phrase « où je lis à la fois de la confiance et de l’admiration », n’est-ce pas plutôt « lus » ?
Bien que n’ayant jamais eu de coup de foudre au sens propre, j’ai trouvé la description de ses effets euphorisants réaliste et parfaitement crédible. De même, les réflexions de l’héroïne sur Ambre m’ont semblées très appropriées. Elle se trouve des points communs avec Ambre, une sensibilité commune mais en même temps, leurs personnalités opposées se complètent, l’héroïne étant plutôt sérieuse et Ambre passionnée, d’où le titre de la nouvelle. Tu dessines subtilement le contraste entre les deux femmes, avec Livia en papillon sage attiré par la flamme. Et Livia respectueuse des lois et Ambre rebelle.
C’est rigolo, mais dans cette même veine des contrastes, le synopsis que j’avais en tête pour cet exercice aurait pu s’appeler « L’ombre et la lumière ».

De même, il me paraît parfaitement logique que les sentiments nouveaux de Livia changent sa façon de considérer son mari et qu’elle remarque qu’il n'est plus le même depuis leur mariage. Cependant, je trouve étrange qu’elle ne se sente coupable à aucun moment. Le mari qualifié d’aimant en début de récit est trahi. Soudainement, il est devenu répugnant. Cela m’a un peu gênée. Il est la victime de cette situation autant que Livia. Cela ne devrait-il pas poser un problème de conscience à Livia ? N’était-elle pas amoureuse de son mari, était-elle malheureuse ? On peut supposer au minimum que ce ne devait pas être une relation bien passionnée et qu’elle s’ennuyait. Le coup de foudre est alors vécu comme une révélation, un rayon de lumière soudain dans un paysage morne. Mais Livia n’hésite pas à s’engager à corps perdu dans cette passion. Elle ne songe à aucun moment qu’elle peut briser sa famille, perdre ses enfants ? Ou alors, peut-être, toute à son obsession, ne réalise-t-elle pas ?

« Son sourire aurait arrêté une guerre. » Rhôôô, c’est joli, ça ! J’adore les belles phrases !

« Unifiée. Je n’étais plus séparée. » cette phrase me fait penser au mythe des âmes soeurs.

La description de la danseuse durant son spectacle est très jolie. Chaque mot est bien choisi. On partage parfaitement les sentiments et impression de Livia. La phrase « Je l’ai vue danser, reine parmi les hommes. » exprime habilement le fait que Livia s’est échappée de son quotidien, que ses pensées sont ailleurs.
C’est exactement ce que je n’arrive pas à faire dans mes nouvelles, faire partager les sentiments de mes héros... Et ce n’est pas faute d’essayer. J’ai vibré avec Livia durant ce récit et, sachant comme il est difficile d’émouvoir son lecteur, je ne t’admire que d’avantage d’y parvenir.

Je n’ai pas bien compris pourquoi Livia s’inquiétait pour Ambre, pourquoi elle cherchait à ce point à la protéger. Que risquait-elle ? « et puis, notre secret... » lequel ? J’ai du raté un truc au passage. A moins que Livia ne s'imagine des dangers afin de justifier sa surveillance...
Le passage sur l’enfance malheureuse de Livia jette un nouvel éclairage sur sa personnalité. Elle a cruellement manqué d’amour, de sentiments en général. Son mari n’aura apparemment pas réussi à la combler à ce niveau. Cela explique sa réaction très forte envers Ambre.
A mesure que l’obsession s’empare d’elle, ne se rend-elle pas compte qu’elle est amoureuse ? Ce sentiment est-il à ce point inconnu d’elle ? Remarque, c’est possible dans ce monde où les contacts sont proscrits et où la froideur doit prédominer.
Livia voit l’être aimé partout, la pensée magique prend le contrôle de sa psyché. Elle s’imagine en ange gardien. C’est bien vu.

« Son pas alerte était une danse joyeuse dont il me semblait entendre la musique. » Ca aussi, c’est une jolie phrase !

Il est logique que la révélation de l’amour aie lieu quand elle s’aperçoit que Ambre en aime un autre.
N’empêche, le mari, il est drôlement bien et ça me paraît d’autant plus injuste pour lui ce qui se passe...
La fin est très belle. Pour un peu, ça m’aurait tiré une larme. Je ne suis pas spécialement fan des histoires romantiques d’habitude mais ton style sûr, au vocabulaire riche et aux métaphores bien choisies fait tout passer comme une fleur !

Est', qui va s'attaquer au 21.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-10-04 12:16:11 

 WA n°20 : participationDétails
Il s’avance dans la plaine, contournant les bosquets, escaladant les rochers à nu. Le soleil tape durement sur son armure de cuir bardée de fer et sa gourde de peau est vide depuis bien des lieues. Ses muscles le tiraillent douloureusement mais il continue sa marche. Selon sa carte, un parchemin jauni acheté à un marchand oriental, il doit y avoir une rivière non loin. Peut-être à l’orée de la forêt que l’on aperçoit. Il glisse ses pouces sous les courroies de son havresac et force le pas.
Le voyageur a une silhouette massive et courtaude, des membres musculeux, et dégage une impression de grande force. Il est jeune, malgré sa barbe épaisse, et plein de vigueur. Il porte de lourdes bottes et un plastron gravé de motifs géométriques. La boucle d’acier de sa ceinture s’orne de gemmes qui jettent des feux pourpres et ses avant-bras sont gainés de métal. Ses biceps luisent de sueur. Sa peau est tannée par le soleil mais son regard est vif, résolument dirigé vers l’avant. Sur son dos, il transporte l’équipement d’un aventurier aguerri et à sa ceinture pend une hache, aux formes élégantes mais mortelles.

Elle s’avance dans la forêt, se déplaçant de branche en branche, rapide et silencieuse. Une légère brise agite les feuilles et elle frissonne dans la fraîcheur du sous-bois. Elle a hâte de sentir sur sa peau la caresse du soleil, là-bas, au bord de la rivière. Elle saute d’un tronc et prend appui sur un fin rameau, sans même qu’il ploie. Des oiseaux au plumage mordoré la regardent passer. Nulle crainte dans leurs petits coeurs ; elle est leur amie.
La promeneuse est une mince jeune fille, à la silhouette filiforme, aux gestes emprunts d’une grâce parfaite. Elle est vêtue d’une longue robe de soie, blanche et vaporeuse. Le long de l’ourlet, une broderie figure des feuilles entrelacées. Sa peau est fine et pâle, presque diaphane. Ses pieds nus se posent avec légèreté sur les branches, les effleurant à peine. Elle traverse la forêt telle un souffle de vent. On pourrait croire qu’elle vole. Dans ses longs cheveux, qui flottent derrière elle, une guirlande de fleurs se mêle à des bijoux d’argent. Son visage a la fraîcheur de l’enfance mais son regard les connaissances de nombreux siècles. Prudente, elle scrute les alentours avec une extrême attention.

Le nain s'approche de la rivière, dévalant une pente argileuse. Sa barbe couleur d'ocre et ses vêtements bruns se confondent avec le sol. Plongeant ses mains en coupe dans le courant frais, il se désaltère longuement. Puis, il remplit sa gourde et s'asperge la tête. Un franc sourire adoucit ses traits carrés tandis que des gouttes perlent sur les tresses de sa barbe. Son visage est dominé par un nez imposant, en forme de tubercule, et par des sourcils broussailleux. Il a les cheveux étonnamment longs pour un nain.
Tout son corps exalte la puissance de sa race. Il est bâti pour soulever de lourdes charges et dans ses veines, coule la lave de volcans immémoriaux. Il est fils de la montagne, des cavernes profondes, des pioches qui tintent et des joyaux souterrains. Il est le roc inébranlable et le feu de la forge. De son peuple, il a la fierté tapageuse et le courage sans faille.

L'elfe aperçoit la vive lumière de l'orée du bois. Agile, elle bondit et atterrit sur le tapis de feuilles dans un silence parfait. La rive est inondée de soleil et elle s'étire avec délectation sous les chauds rayons, les yeux clos. Passant les mains dans ses cheveux, elles les ébouriffe. Sa chevelure, dorée comme les feuilles d'automne, encadre un visage ovale. Elle a un petit nez retroussé, d'immenses yeux très obliques, une bouche mutine. Ses vêtements sont froissés par sa course, bien loin de la traditionnelle perfection elfique.
Elle irradie la beauté de sa race. Son corps, souple comme un saule, est fait pour la danse et dans ses veines, coule l'onde pure de la rivière. Elle est fille de la forêt, des vallons ombragés, des chants cristallins et des fleurs multicolores. Elle est l'algue qui ondule dans le courant et la brise parfumée. De son peuple, elle a la bonté profonde et la douceur tranquille.

Le nain se penche à nouveau vers la rivière quand il l’aperçoit. Il est à quelques mètres de lui et pourtant, il ne l’a pas entendu arriver ! Aussitôt, sa main se porte à sa ceinture et il lève sa hache. Inquiet, il songe que l'elfe aurait pu l’abattre d’une flèche et il maudit son manque de vigilance. Dans son esprit, dansent les préjugés issus de la haine ancestrale entre les nains et les elfes. L’anxiété crispe ses doigts sur le manche de son arme. Immobile, il observe son ennemi. Etonné, il constate qu’il lui fait front sans trembler. Pourtant, il croyait que tous les elfes étaient lâches... Ses parents lui ont répété que les elfes sont stupides. Malgré tout, il voit luire l’intelligence dans les yeux de celui-ci. N’est-ce pas une femelle, d’ailleurs ? Difficile d’en être sûr, chez les elfes, on a toujours du mal à différencier les deux sexes... En tous cas, elle ne lui paraît pas si maigre que cela, et ses joues glabres ne sont pas si vilaines...

L’elfe tourne sur elle-même pour mieux s’exposer au soleil quand soudain, elle l’aperçoit. Il est tout proche et pourtant, elle ne l’a pas vu arriver ! Instinctivement, elle soulève sa robe et en tire une dague, à la longue lame courbe. Pourquoi n’a-t-il pas encore attaqué ? La peur fait bondir son coeur dans sa poitrine mais elle s’oblige à faire face dignement. Dans son esprit, dansent les préjugés issus de la haine ancestrale entre les elfes et les nains. Glacée d’effroi, elle détaille son ennemi. Ses parents lui racontaient des contes effrayants sur la violence des nains mais celui-ci a eu l’occasion de la tuer et ne l’a pas fait... Elle a toujours cru que les nains étaient frustes. Aussi découvre-t-elle avec stupéfaction qu’il porte des bijoux de la plus fine facture. Est-ce bien un mâle, d’ailleurs ? Les deux sexes sont si semblables chez les nains... A bien y regarder, il semble très propre. Et il n’est pas si petit que cela...

Le nain observe l’elfe, fasciné. Le regard de la jeune fille, posé sur lui, a la couleur des bourgeons du printemps. Lentement, il baisse son arme. Il regarde la silhouette élégante, la longue chevelure, les oreilles effilées. Il s’imagine caresser la peau fine, enlacer la taille mince. De telles pensées sont totalement incongrues mais ... séduisantes. Il ne parvient pas à se rappeler pourquoi leurs deux peuples se haïssent.
Son coeur s’emballe. Leurs yeux ne se quittent plus. Une certitude étrange et soudaine naît dans son coeur : il n’est pas venu ici par hasard. Ils étaient destinés à se rencontrer. Durant toutes ces nuits dans l’obscurité des grottes, c’est elle qu’il attendait. Elle va lui apporter ce qui lui manque.

L’elfe observe le nain, fascinée. Le regard du jeune homme, posé sur elle, a l’éclat mystérieux du saphir. Doucement, elle range sa dague. Elle regarde le corps puissamment charpenté et le visage aux contours anguleux. Elle se surprend à imaginer la douceur de la barbe, la chaleur de ces bras musculeux où elle pourrait se blottir. De telles idées la choquent mais elle ne peut les chasser. Elle ne parvient pas à se rappeler pourquoi leurs deux peuples se haïssent.
Elle se sent rougir. Leurs yeux ne se quittent plus. Elle ne saurait dire pourquoi mais elle a l’impression qu’ils se connaissent, qu’ils se comprennent, que leurs pensées se répondent. Durant toutes ces nuits dans la solitude des arbres, c’est lui qu’elle attendait. Il va lui apporter ce qui lui manque.

Il hésite. Ils ne parlent pas la même langue. Est-il possible que... ? Sa raison lui ordonne de partir. Il esquisse un mouvement.

Elle hésite. Ils ne vénèrent pas les mêmes dieux. Est-il possible que... ? Elle croit entendre la voix de sa mère la mettre en garde. Elle amorce un pas.

Ils se sourient.

Est', FDEER power !

PS : édit pour orth.
PPS : édit pour corrections

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z653z  Ecrire à z653z

2007-10-04 18:02:29 

 Jolie partie de ...Détails
... ping pong :)

Très bien écrit même si on devine aisément ce qu'il va se passer quand on voit le mot rivière dans chaucun des deux premiers paragraphes :)

a+

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-10-04 18:35:15 

 Miroir...Détails
Une très belle écriture pour une histoire symétrique où chaque paragraphe est l'image inversée d'un autre. J'apprécie les constructions aux belles perspectives.

La présence de la rivière est astucieuse puisqu'elle symbolise l'exacte frontière entre les deux univers. De plus, pour s'affranchir de leurs préjugés et répondre à la Nature, le nain et l'elfe devront franchir leur rubicon, donc la rivière.

Le rythme est intéressant avec un style et un choix de vocabulaire qui épousent l'image qu'on se fait de chaque protagoniste. Excellent.

Par contre, je n'imaginais pas une princesse Elfe se prendre pour Jane en passant d'arbre en arbre, surtout avec une longue robe... mais c'est un léger détail qui ne rompt en rien le charme suave de l'histoire.


M

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2007-10-04 22:10:50 

 Joli!Détails
Et j'avoue que ça ne semble pas un exercice facile de décrire un nain et une elfe typiques de leurs races, sujets tellement communs de la faery, et d ele faire avec originalité. Moi qui n'ai jamais aimé les courts trapus, je l'ai même imaginé séduisant, ce nain.
Un tout petit détail: "des pioches qui teintent": ne serait-ce pas "tintent", du verbe tinter, son de cloche, plutôt que "teintent", du verbe teindre, colorer?
Et un autre: "Est-ce possible que..." , j'aurais préféré "Est-il possible que...", plus joli.
Sinon, l'effet miroir est très chouette. Finalement, y a pas que Maedhros qui excèle en reflets... :)

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-10-05 13:25:03 

 Choups !Détails
Mince, alors, le rubicon ! Je n'avais même pas songé à cela, ce doit être inconscient ! C'est tellement évident, cette référence, maintenant que tu le dis.

C'est effectivement une princesse, bien que je ne l'aie pas dit. Mais elle ne se balance pas de liane en liane, hihihi ! Elle court sur les branches. C'est difficile à décrire. C'est un peu comme font les ninjas dans le dessin animé de Naruto.

Je craignais en l'écrivant que la construction en écho systématique, avec les phrases qui se répondent et les mots symétriques, ne soit un peu lourde. Mais j'ai joué le jeu jusqu'au bout et mon conseillé littéraire habituel (vert) a donné son aval.

Ravie que tu aies aimé. J'avoue que tu es souvent mon inspiration...

Est',

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-10-05 13:29:17 

 Aaagl ! (comme dirait un magot célèbre)Détails
Pour le nain, quand je l'imaginais, je me disais que toute sa séduction passait par son regard...
Mais tu as tout à fait raison pour les remarques orthographiques ! Enfer et damnation, je vais corriger de suite.

Est', en plein travail.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-10-05 13:33:20 

 Merci !Détails
Cf titre.

Est', one apple a day...

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-10-05 17:49:00 

 Flatté!Détails
cf titre


M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2007-10-05 19:44:44 

 Commentaire Estellanara, ex n°20Détails
Il s’agit donc d’une rencontre, entre deux êtres que tout oppose (thème romantique classique).
J’aime bien la manière dont tu dépeins les deux portraits en parallèle, de loin d’abord, puis de plus près, au fur et à mesure que nous les voyons se rapprocher inéluctablement du point de rencontre (et de leur destin). L’instant de la rencontre est joué en finesse. C’est un peu dommage que ça s’arrête là, mais le ton du récit laisse à penser qu’ils vont être heureux, et il n’est rien de plus difficile à décrire que le bonheur...
Peut-être aurais-tu pu donner un titre à ce texte ?
Ensuite, dans le détail :
- « peut-être à l’orée de la forêt » : s’il a une carte, la rivière est forcément marquée dessus : pourquoi « peut-être » ?
- L’idée de jouer sur l’ambiguïté sexuelle du premier abord est excellente. Simplement tu commences par dire « elle est à quelques mètres », « elle aurait pu », avant de revenir à « son ennemi » et « il lui fait front » : ça déstabilise un peu le lecteur.
- Au même endroit dans le texte, quand le nain dégaine sa hache (le terme est limite, car la hache n’est pas dans un fourreau), tu ne précise pas s’il se lève ou non. J’ai l’impression que oui, puisque l’elfe peut dire ensuite « il n’est pas si petit que cela ».
- Dans la suite des parallèles, tu fais dire au nain qu’elle va lui apporter ce qui lui manque. Que la jeune fille elfe le dise, oui, c’est très féminin. Mais je ne vois pas un nain reconnaître le moindre manque. Je le verrai plutôt avoir envie de la conquérir et de la protéger, ça me semble plus masculin (cf WA n° 6)
- Dans le même esprit, « ils ne parlent pas la même langue », me semble plus gênant pour une elfe que pour un nain mâle, qui est plus certainement dans l’action que dans le discours... à moins que ce ne soit un grand romantique, ce qui est toujours possible...

Bon mais ceci dit, il est très bien ce texte, on le voit et on l’entend, c’est très sympa !
Narwa Roquen,toujours aussi pénible...

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-10-08 12:31:49 

 CorrectifsDétails
Effectivement, j'aurais pu le nommer mais "Ombre et lumière", ma première pensée, me semblait bien banal et rien d'autre ne m'est venu.
Concernant la carte, ma pensée était que cette carte avait été tracée à la main par un aventurier et était donc fort peu précise. Cela reste-t-il choquant ainsi ? Je peux corriger.
Flûte, je me suis encore emmélée les pédales entre le narrateur omniscient, qui sait donc que l'elfe est une fille, et le style indirect libre où c'est en quelque sorte le nain qui parle... Diantre ! Je vais corriger.
Je corrige aussi "dégaine".
Le nain est encore debout à ce moment, il a juste commencé à se pencher, amorcé le mouvement. Ce n'est pas clair ?
Dans mon esprit, ce nain est atypique et oui, c'est un romantique. Je comprends bien ta remarque mais je n'apprécie que moyennement les stéréotypes mâle/femelle et évite d'ordinaire de les employer. L'elfe sait se battre et n'a nul besoin d'être protégée. De plus, que les mâles ne puissent parler qu'en terme de conquête de la gent féminine me paraît réducteur. Je garde donc ma phrase.
Ce nain a des côtés féminins, comme par exemple, ses cheveux longs et ses bijoux, comme l'elfe a des côtés masculins, comme le fait qu'elle soit armée. Ces personnages obéissent déjà suffisamment aux stéréotypes de leurs races sans que je souhaite leur imposer ceux des sexes.
Pour la barrière de la langue et de la religion, j'ai donné la langue au nain car cela m'a paru un problème d'ordre pratique et la religion à l'elfe car c'est plus mystique. Certes, le nain est dans l'action mais il faudra bien qu'il parle pour prendre contact avec l'élue de son coeur...

Mais non, mais non, tu n'es pas pénible, juste vigilante. Mes textes resortent toujours améliorés de critiques pertinentes.

Est', cent fois sur le métier...

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-12-26 12:52:49 

 WA 20 : 2e participationDétails
Commencé en septembre, fini en décembre...

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Remords posthume




Je contemple les étoiles à travers la baie vitrée. J’ai éteint les luminaires et ils grésillent imperceptiblement. Mes yeux errent le long du ruban neigeux de la voie lactée, contemplent les astronefs qui virevoltent le long de la station comme des essaims de lucioles. Cette beauté tranquille devrait me réconforter. Mais mon esprit ne connaît pas le repos. "J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans... " Il me semble que ce poème a été écrit pour moi... Je pense à elle. J’ai si souvent admiré le ciel nocturne en sa compagnie, autrefois. Mais elle n’est pas là. La nuit est pleine de son absence. Elle ne me reviendra jamais. Penser à elle est une exquise torture, une jouissance masochiste. Parfois, la douleur est si grande que je voudrais l’oublier, mais ce serait renier notre amour. La souffrance serait-elle moindre de ne l’avoir jamais connue, plutôt que de l’avoir perdue ? Elle était ma vie. Ce bonheur enfui, il ne m’en reste que ces précieux souvenirs. Je les évoque et le chagrin me brûle les paupières.

Mon adorée. Ma ténébreuse. Isis. Pourquoi m’as-tu quitté ? Pourquoi t’ont-ils enlevée à mes bras ? Une larme de sang roule sur ma joue pâle. Les siècles n’ont pas dissous mon chagrin ni éteint les feux de ma haine. Aurais-je pu te sauver ? J’aurais donné mon immortalité pour toi. Existait-il un moyen de t’arracher à leurs griffes ? Chaque nuit, je me pose ces questions. Les regrets ont le goût de la cendre... Je ne puis enterrer le passé. Je ne puis m’y résoudre. Accepter que ces heures ne reviendront jamais. La vengeance apaiserait-elle mon âme ? Serait-elle une catharsis ? La colère m’a aidé à survivre au désespoir. Une fois le sang de mes ennemis répandu, que me resterait-il comme but en ce monde ? Peut-on vivre de ses souvenirs ?

Isis, je te revois sur un pont de pierre à Paris, à un bal de la cour, rayonnante dans tes atours de soie, au carnaval de la Nouvelle-Orléans sous un masque de tigre blanc. Je revois ton sourire, tes bras qui se tendent vers moi, ton regard si dur parfois... Je me revois les années qui suivirent ta disparition, errant de par le monde, veuf et orphelin à la fois. Isis, tout cela est si loin. Je peux encore t’imaginer à mes côtés. Il me suffit de fermer les yeux pour évoquer ton image. Je peux presque sentir ton parfum. Entendre le froissement du velours de ta robe... Mon coeur se serre et mes poumons se vident en un profond soupir. Je sombre dans les eaux noires de la mémoire. Je me rappelle... Je me rappelle cette soirée de 1783. Nous étions heureux alors, dans l’insouciance d’une passion naissante...



Je congédiai le domestique pour la nuit et pénétrai dans la chambre à la suite d'Isis. J'embrassai la pièce du regard en dégrafant ma cape. J'appréciais le confort et la sobriété de l'hôtel particulier de mon amante, à des lieues de la mode tapageuse qui avait cours chez les nobles de notre connaissance. J'y avais emménagé quelques mois auparavant. La pièce était vaste et haute de plafond, entièrement parquetée. De lourds rideaux noirs complétaient les volets : la lumière assassine ne devait sous aucun prétexte pénétrer la chambre. Dans un coin, se trouvaient une coiffeuse couverte de flacons de parfums et un paravent, au centre, sur un tapis gris perle, un canapé et un fauteuil aux pieds sculptés. Le lit était immense et surmonté d'un baldaquin de velours sombre. Les draps étaient de soie écarlate, de la facture la plus fine. Un cadeau que j'avais fait à ma belle. Etant né riche, dans une famille de la vieille noblesse de France, j'avais toujours eu le goût du luxe. Sur un guéridon, s'épanouissait un bouquet de roses noires, aux senteurs capiteuses : ses préférées.

Mes doigts caressèrent un coffret d'ébène sur la console de la cheminée. J'avais pris depuis peu l'habitude d'y déposer un souvenir de chacune de mes victimes; une bague, une boucle de cheveux, un simple ruban parfois... Isis s'amusait fort de ce mysticisme. Ce soir-là, c’est une épingle de nacre qui rejoignit les reliques. Le miroir d'argent poli me renvoya l'image d'un gentilhomme de belle prestance, vêtu d'une culotte vert sombre, de bas blancs et d'une chemise à jabot, les cheveux noirs, retenus en catogan et légèrement poudrés, les prunelles violettes et la bouche sensuelle. Je m'approchai et fis au miroir mon plus beau sourire, celui qui avait fait chavirer tant de coeurs, puis j'éclatai de rire. Aucune ride ne viendrait jamais ternir l'éclat de mon visage. Mon corps demeurerait à jamais souple et musclé, comme aujourd'hui. Ah, que la vie était donc belle une fois passé le cap de la damnation ! Une fois écartée l'ombre de la mort, le monde apparaissait dans toutes ses couleurs.

Mon reflet m'adressait toujours un sourire radieux et légèrement flou. Mon image s'estomperait d'année en année et finirait par disparaître. Isis n'avait pas vu la sienne depuis des éternités. Penser que je serais encore là dans plusieurs siècles était grisant. Je n'avais plus désormais à me soucier du temps. Tout m'était devenu possible. Que le caprice me prît de passer une décennie à courir le monde, à apprendre le clavecin... je le pouvais. Comme j'aurais aimé que ma soeur connût cette sensation... Mais elle n'avait pas survécu à l'attaque du monstre. Ma petite colombe. Je fermai les yeux et la revis, étendue sur le tapis, serrant encore sa poupée de porcelaine, une fleur écarlate s'épanouissant lentement sur la dentelle déchirée de son col. Je revis le monstre, la nuque brisée après mon attaque, tandis que je buvais sa vie pour sauver la mienne. Il écarquillait les yeux. Des yeux pareils à deux améthystes, qui seraient bientôt les miens. Je revis les premières heures de cette seconde vie, dérobée aux veines même de la Mort. Heures de terreur. Souffrances de mon corps transmutant le fluide surnaturel, brûlure du soleil avant que l'instinct ne me poussât à me terrer, affres de la faim avant que je ne compris comment me sustenter... Je ne savais rien de l'engeance de nuit à laquelle désormais j'appartenais.

Mais Isis était venue à moi. Elle m'avait enseigné et protégé des autres, pour qui les jeunes étaient une proie facile. Isis, ma déesse obscure. Mon regard se posa sur le paravent derrière lequel elle se changeait. Ses effets reposaient pêle-mêle tout autour, flots de taffetas noir et de dentelle prune, bustier de satin, jupons innombrables, fleurs de velours sombre qu'elle venait d'ôter de son chignon. Sa présence emplit mon esprit et son nom glissa de mes lèvres dans un souffle chaud. Sa voix, grave avec une touche d'accent exotique, s'éleva dans la chambre :
- Je suis bientôt prête, mon ami. Prenez patience.
- Madame, ce serait un privilège que de passer l'éternité à vous attendre.

Elle rit, de cet exquis rire de gorge qui promettait des voluptés indicibles. Je tournai et retournai son nom dans ma bouche comme un bonbon suave. Isis était un pseudonyme. Je ne connaissais pas sa véritable identité et elle ne devait jamais me la révéler. Son vrai nom était, disait-elle, le vestige de sa mortalité, d'une époque vieille de plus de cinq siècles, une époque funeste qu'elle voulait oublier. Il évoquait pour elle la famine, la solitude dans les ruelles des souks, les oeillades lubriques des clients tandis qu'elle dansait sur les tables dans la fumée des narguilés. Tout cela était révolu, dissous dans le faste des soirées parisiennes, englouti sous le luxe d'une vie de libertine, noyé dans les honneurs et les excès de Versailles. Effacé à jamais.

Elle chantonnait derrière le paravent, reprenant un air de ce charmant castrat italien entendu au bal de Me de Montignac. Je murmurai :
- Quelle exquise soirée...
- Et quelle merveilleuse nuit.
- La marquise a toujours su s'entourer de gens de si bel esprit ! Et sa fille est délicieuse...
- Le jouvenceau que j'ai dégusté sur le parvis ne l'était pas moins. Quelle fraîcheur, quelle grâce, quelle aimable figure...
Je souris. En matière de victime, sa préférence allait immanquablement à de séduisants jeunes hommes. Je devais par la suite prendre moi aussi l’habitude de choisir d’innocents tendrons. Leur beauté était-elle le moyen d’exorciser la laideur du meurtre ?
- Vous êtes, madame, une chasseresse d'une sauvagerie incroyable. Quel contraste avec la délicatesse de vos traits !
- Mon doux prince, vous apprendrez qu'il est dangereux de se fier aux apparences...
- Je désapprouve, toutefois, la frayeur que vous lui fîtes à dessein. A trente pas, j'entendais battre son coeur !
- Me déniez-vous le droit de m'amuser avec mes proies ?
Je sentis dans sa voix l'ombre infime d'une menace. Aimer l'ombrageuse Isis était comme jouer avec une lame tranchante, excitant mais dangereux. Mes mots se firent velours. Je la ménageai mais je n'en tenais pas moins à exprimer mon opinion :
- Non pas, mais je vous saurais grés de ne point trop les faire souffrir. Ne vous souvient-il plus que nous fûmes des leurs ?
- Gardez-vous d'éprouver de la pitié pour eux, Dorian. Ils ne sont pour nous que du bétail.
- Je vous entends mais ne puis vous rejoindre là-dessus. L'espèce humaine mérite à mes yeux quelque respect.

Je me tus un instant. Je n’ai jamais eu de goût pour la chasse mais Isis, dans sa danse de mort, était d’une pureté si animale qu’elle en oblitérait presque la violence. Elle susurra :
- Comme votre coeur est tendre, mon ami ! Je ne vous en aime que d'avantage.
A ces mots, elle parut et mon coeur en oublia de battre. Elle était si belle que j'en étais à chaque fois surpris. La première fois qu'elle m'était apparue, six mois auparavant, émergeant de l'ombre des arbres de Versailles comme une déesse antique du brouillard des limbes, j'avais cru à un rêve. Je vivais ce rêve désormais puisqu'elle était mienne.

Elle avait dénoué ses longues boucles rousses et elles cascadaient dans son dos jusqu'à frôler ses reins. Ses grands yeux verts, aux cils épais, étaient soulignés d'un trait de khol. Sa bouche large, à l'ourlé arrogant, était peinte dans un carmin qui tranchait sur la pâleur de marbre de sa peau. Elle me fixait de ses prunelles incandescentes, curieuse de connaître l'effet qu'elle produisait sur moi. Mon trouble ne dut pas la décevoir. Elle avait revêtu une simarre noire dont la transparence ne voilait rien de ses charmes. Elle la porterait également la nuit terrible où on viendrait l'arracher à moi; où ces hommes en longues robes envahiraient notre maison, armés de torches et de magie. Pour l'heure, elle était là et le feu se déversa dans mes veines tandis que mes regards s'attardaient sur ses hanches larges, sa taille déliée, sa poitrine ronde. Son parfum psychique, de sensualité et de danger, envahit mon esprit.

Elle se pencha lentement et prit une rose noire dans le vase. N'y tenant plus, je m'avançai et la prit dans mes bras. La rose atterrit sur le tapis tandis que nous échangions un baiser ardent. Nous tombâmes sur le lit, enlacés, et Isis, dominatrice, me fit rouler sur le dos. Elle m'embrassa les lèvres, le menton et descendit vers le cou. Ma chemise la gênait : lâchant un feulement sourd, elle la lacéra de ses ongles. La soie se déchira en crissant et Isis éparpilla les lambeaux en souriant. Puis, elle se blottit contre mon torse, le visage dans mes cheveux. Je l'enveloppai de mes bras et la tint étroitement serrée.

Nous restâmes immobiles, soupirant de bien-être, jouissant simplement de la présence de l'autre, de la douceur de la peau nue. Je me sentais parfaitement heureux. A ses côtés, j’étais complet pour la première fois de ma vie. Le monde autour de nous n'existait plus. Je souhaitai que le temps s'arrêta car le futur ne pouvait rien m'apporter de plus parfait que cet instant. Isis était le centre de mon univers : mon amante, mon amie, mon initiatrice. J'étais né pour l'aimer, mes bras n'existaient que pour l'enlacer. Mes mains remontèrent le long de son dos et se glissèrent dans sa chevelure. Je pressai ma joue contre sa chaleur, cette chaleur volée à un beau jeune homme sur le parvis d'une église déserte. Je murmurai dans son cou :
- Je t'aime. Tous mes sens en sont troublés... Je suis éperdu d'amour pour toi. Tu m'es si proche et pourtant si lointaine. Pourrais-je un jour te comprendre ?
- Tu le pourras, Dorian. Ce soir même.

Je ne cherchai pas à saisir le sens de sa déclaration. Ma confiance était totale. Elle m'ordonna de me dévêtir et je fus trop heureux de lui obéir. Elle m'observait. Son maintien était celui d'une reine, ses yeux ceux d'une lionne. Je sentais la gangue de glace dont elle avait protégé son coeur depuis si longtemps sur le point de se rompre. Je laissai tomber bas et culotte sur le sol et revint vers elle. Mutin, j'effleurai sa cheville et remontai vers son genou. Elle m'arrêta d'un regard et soudain de nouveau formelle :
- Accordez-moi toute votre attention, mon ami.
Elle me dévisagea un moment puis reprit d'une voix douce :
- J'ai longtemps cherché un homme tel que vous. Notre destin était de nous rencontrer. Vous êtes, tout comme moi, un être exceptionnel. Nous nous distinguons de la populace comme les pépites d'or de leur gangue de boue.
- Pourtant, j'étais humain encore tout récemment...
- Seul votre corps l'était, mon aimé. Votre âme était de ténèbres. Le Sang n'a fait que la révéler. Je vous aurais reconnu même dans votre cocon d'humanité.
- Vous devez dire vrai...
- M'aimez-vous, Dorian ?
- Plus que ma vie, madame.
- Me désirez-vous ?
- Ah, comment résisterais-je à vos appâts ?
- Me suivrez-vous ?
- Aux confins du monde.
Isis eut le sourire le plus tendre. Tendant la main, elle me caressa les cheveux. Elle murmura :
- Je sais que tout cela est vrai car je puis le lire dans votre esprit.
- Comment ?!
- Aucune de vos pensées n'est secrète pour moi. Je vous l'ai celé jusqu'alors et je vous en demande pardon.

J'étais choqué et un peu effrayé. Mon âme était aussi nue devant elle que mon corps. Tressaillant, je me détournai et tentai de reprendre mon contrôle. Plus je réfléchissais et plus cette révélation me déstabilisait. Elle savait donc ce que j'allais dire avant que les mots ne franchissent mes lèvres. Nul mensonge possible, nulle dissimulation. Elle pouvait s'emparer de mes songeries les plus intimes. Je réalisai que cette perspective ne me gênait nullement. Je ne souhaitais rien lui cacher. J'étais en colère cependant et c'est sur un ton acide que je répliquai :
- Madame, c'est bien volontiers que je vous ouvre mon âme. Mais je m'afflige de votre peu de confiance.
Isis s'approcha de moi et me prit les mains :
- Je comprends que vous ayez de l'humeur mais je vous supplie de ne pas me haïr. Souffrez un instant que je me justifie de cela. Je me devais de vous connaître avant de vous remettre mes secrets et mes pouvoirs. Nous sommes dangereux les uns pour les autres. Vous aimer, c'est risquer ma vie...
Sa voix tremblait. Elle gardait la tête baissée, n'osant croiser mon regard et je vis une larme écarlate rouler sur sa joue. Je ne l'avais jamais connue aussi fragile. Cela eut raison de ma rancoeur et je lui pris le menton pour baiser sa bouche :
- Mon adorée, cette querelle entre nous m'est intolérable. Je ne saurais consentir à vous causer le moindre déplaisir. Je vous pardonne tout si vous daignez me sourire.

A ses mots, elle vint se blottir dans mon giron et je caressai ses boucles couleur de flamme. Elle murmura :
- Puissé-je conserver pour toujours ton coeur. La perte de ce que l'on aime est la plus cruelle...
Elle poussa un profond soupir.
- Il est des périls contre lesquels je puis te prémunir, cependant. Celui que tu as bu était un faible. Il n'a pu te transmettre une grande force. Tu t'ébaudis de tes sens affinés, de ta vigueur accrue ? Ma "mère" pouvait de ses mains nues briser le roc, elle arpentait le désert changée en chacal, elle pouvait en plein vol saisir un carreau d'arbalète. Elle m'a fait don d'une part de cette puissance. Je veux qu'elle soit tienne à présent.

Je l'avais écoutée en silence. Je compris qu'elle avait peur de me perdre et cela m'effraya. Que pouvions-nous donc redouter ? Quel ténébreux pouvoir pouvait s'opposer au notre ? Isis me fixait :
- Acceptes-tu ?
- Oui.
Un souffle d'air et elle fut derrière moi. Je ne l'avais pas vue bouger. Elle plongea ses crocs dans ma gorge et je poussai un cri de surprise et de douleur mêlées. La souffrance était aiguë, déchirante. Ma vie s'enfuyait par ces deux minuscules blessures. Une angoisse primitive étreignit mon âme, faisant fi de la raison. Soudain, je n'étais plus ce gentilhomme faraud mais un lièvre chétif entre les mâchoires d'un loup, un enfant sans défense contre les horreurs de l’obscurité. Aussi vite qu'elle était apparue, la sensation se dissipa. Isis s'était éloignée de moi. Elle s'étendit, toute entière à la volupté de l'instant, les yeux clos. Sa poitrine se soulevait à un rythme rapide :
- Ton sang coule en moi, Dorian. Ah... le plus capiteux des nectars... Ton cou était vierge de toute morsure. Chaste encore sous mon baiser...
Elle s'étira languissamment avant de s'asseoir. Elle me fit signe d'approcher et je rampai sur le lit. La tête me tournait un peu. Elle se dévêtit totalement, rejetant sa simarre et exposant les courbes arrogantes de sa poitrine. Mes regards s'attardèrent sur sa chair tendre et, malgré la faiblesse qui m'habitait, je sentis une partie de moi rendre un vibrant hommage à sa beauté.

D'un geste gracieux, Isis leva une main et, de son ongle, s'entailla le sein gauche. Un filet vermillon glissa sur son buste d'ivoire. Elle me prit délicatement la nuque et approcha ma bouche de son sein. Soudain troublé, j'hésitai, mais Isis me tenait fermement et mes lèvres effleurèrent sa peau. L'odeur du sang me monta à la tête et je perdis brusquement tout contrôle. Je léchai le liquide chaud, m'enivrant de sa saveur de sel et de cuivre. Je remontai vers la coupure et, quand j'y plantai mes crocs, mon amante émit un léger cri. Le fluide jaillit dans ma gorge, riche et épais, brûlant comme de la lave. Il s'engouffra dans mes artères et se répandit dans tout mon corps, mettant mes nerfs à vif, arrachant un cri d'agonie à chacune de mes cellules. Cela n'avait rien à voir avec le sang d'un mortel. Incapable de m'arrêter, je continuai d'aspirer le feu surnaturel, l'eucharistie impie.

J'entendais battre follement le coeur de ma compagne, nous haletions au même rythme sauvage, je sentais son essence me pénétrer. Nous étions plus intimement unis que nous ne l'avions jamais été à travers le sexe. La douleur alternait si bien avec le plaisir que je ne pus bientôt plus les distinguer. Une extase étincelante me remplissait comme un flot d'or en fusion, menaçant de submerger ma conscience. Des fleurs lumineuses éclataient devant mes yeux et mes muscles se contractaient de manière incontrôlable. Je hurlai, une fois, deux fois, mille fois. Le temps était aboli, l'espace distordu.

Puis, lentement, je naquis de nouveau à la réalité. Un à un, mes sens me revinrent. Je flottais dans un bien-être ouaté. Je reposais entre les bras d'Isis et elle se penchait sur moi comme la pietà sur le corps de son fils. Je lui souris. Une bulle de contentement éclata sous mon crâne, puis le tintement d'un rire. Le rire de ma belle. Je clignai plusieurs fois des paupières, trop égaré encore pour comprendre. Elle parla et ses mots s'imprimèrent sur la toile de mon esprit sans avoir franchi ses lèvres :
- Comment te sens-tu, mon aimé ?
Ce n'était pas vraiment une phrase mais une idée, une impression diffuse de douce sollicitude. Un instant, je me vis à travers ses yeux. Puis ce furent des paysages de sable et de roche, un immense édifice au corps de lion, des palmiers chargés de fruits. Isis soufflait toutes ces images sur ma conscience. Je m'y essayai à mon tour et nous échangeâmes des tendresses psychiques. Elle m'incita à pousser plus avant, à pénétrer sa psyché mais je ne savais comment faire. Je ressentis une infime pression mentale et je compris qu'elle me tendait la main pour me guider.

L'image de la chambre acheva de se dissoudre et je me retrouvai sur une étendue de sable noir. Ca et là reposaient des débris de colonnes et des visages de pierre brisés, noirs également. Le ciel était pâle, sans étoiles ni soleil. Surgissant du néant, l'image d'Isis m'apparut. Elle semblait bien plus jeune que celle que je connaissais, pas plus de treize ou quatorze ans, et portait une longue robe de lin blanc, serrée sous sa poitrine naissante. Ses cheveux roux étaient tressés en fines nattes et ses yeux étaient d'un noir d'onyx. Elle me détailla en souriant :
- Ton avatar ne me surprend guère, Dorian...
- Mon avatar ?
- L'image de ton moi interne. Ce que tu vois est la mienne.
Je me penchai et vis que je portais une redingote de velours bleu nuit galonnée d'argent, une culotte assortie et des souliers à boucles.
- Je n'ai pas changé... murmurai-je.
- Quel besoin quand ton esprit est en harmonie avec ton corps ?

Elle étendit un bras gracile et des portes se matérialisèrent autour de nous dans le désert bleuté. Chacune portait gravé dans le bois un symbole différent. Isis me désigna la plus proche :
- Mes souvenirs d'enfance... Et derrière celle-ci une autre vision de mon passé. Tu pourras les voir s’il te sied. Cela t'aidera à me comprendre comme tu en fis le voeu. Certaines images qui doivent demeurer dans l'oubli te seront refusées. Je t'apprendrai à clore ainsi les pans de ta mémoire à ton grès.
- Quelle incongruité que tout cela...
- Désormais, nous seront reliés en permanence, mon bel amour. Et nos pensées nous affranchissent de l'imprécision des mots.
Ses petits pieds chaussés de sandales quittèrent lentement le sol et elle flotta vers moi :
- Le sang de ma mère te permettra bien d'autres prodiges. Mais tu devras demeurer sur tes gardes car le pouvoir ne saurait te préserver de tout danger. Le soleil et le feu te seront toujours fatals. Et nous avons d'autres ennemis, infiniment plus pervers...
- Ceux qui tuèrent lady Rowan ?
La figure d'Isis s'assombrit. Ses yeux étaient deux puits d'ombre. Nous abordions ce sujet pour la première fois.
- Oui. Cela fait plus de quatre siècles à présent que ma mère a péri mais je sais qu'ils sont là, tapis dans l'ombre.
D'un geste, elle évoqua une troupe de fantômes, vêtus de longues robes marquées de croix sanglantes. Ils portaient des flambeaux et derrière eux, avançait un mur de flammes. Je hasardai :
- Ne pourrions-nous les affronter ?
- Je te conjure de n'en rien faire ! Leur magie a sur nous le plus grand empire. Nous sommes sans défense devant la Croix.
- Pourquoi nous poursuivent-ils ?
- Qui sait ? Il se peut qu'ils jalousent notre puissance, notre immortalité, notre liberté. Nous vivons par delà la grâce de leur dieu et ne nous soumettons point à sa loi. Et puis, ce ne sont que des mortels et les mortels haïssent ce qu'ils ne comprennent pas.
Sa voix était amère. Elle reprit en me souriant de nouveau :
- Le jour se lève. Viens.

Sa petite main se glissa dans la mienne. Autour de nous, le désert se fissura, se délita en lambeaux obscurs puis disparut, laissant place au lit tendu de rouge et à l'hôtel particulier. Le parfum suave des roses noires flottait dans la pièce. Nous étions étendus, nus l'un contre l'autre. Sur le sein gauche d'Isis, la marque de ma morsure achevait de cicatriser. Sa main glissa le long de ma cuisse et elle darda sur moi ses prunelles d'émeraude :
- Je te montrerai bientôt d'autres façons de partager le sang.
- En est-il de plus plaisante encore que celle-ci ? demandai-je et mon incrédulité devait être cocasse.
- Certainement.
- Quel dommage que la nuit s'achève.
- Toutes les nuits nous appartiennent, mon amour...



Les astronefs continuent leur ballet dans l'infini glacial et silencieux de l'espace. J'émerge à regret de ma songerie, la bouche encore pleine de son goût, mes mains du velours de ses cheveux. Que ne puis-je passer l'éternité à rêver d'elle ? Isis, il y avait tant de douceur en toi... et tant de rage. Pour continuer à vivre, pour cesser de souffrir, je devrais tenter d’accepter ta mort. Mais je ne puis m’y résoudre. Ma douleur est tout ce qui me reste de toi. Depuis que tu n'es plus, mes yeux ont oublié ce qu’était la beauté, mes lèvres comment sourire. Sans l’écho de ton rire, la musique n’existe plus. Et je suis à jamais prisonnier d’un brouillard de larmes.

Oh Isis, ta puissance n'eut-elle pas du te préserver de cet odieux trépas ? Quand ils sont venus te chercher, je n'ai rien pu faire. Je me le reprocherai jusqu'à mon dernier souffle. La maison brûlait. Il m'a abattu d'un seul geste. Mon sang a éclaboussé l'escalier et coulé le long des moulures. Il a rejeté sa capuche et m'a fixé de ses yeux d'acier. Si froids. J’ai sombré dans le néant. La souffrance m'a réveillé. Je voulus hurler mais ma gorge était pleine de poussière. Bien que je n’eus nul besoin de respirer, je suffoquais. J'étais enseveli sous des tonnes de pierre, les décombres fumants de notre maison. Une douleur insupportable me fouaillait l'âme. Mais ce n'était pas la mienne.

Tu étais entre leurs mains et ils te torturaient. Des visions délirantes débordaient de ton esprit jusque dans le mien. Souterrains obscurs où s'amoncelaient des ossements, cellules où croupissaient des êtres plus morts que vivants, prêtres décharnés brandissant des croix de feu. Et le supplice, encore et encore. De mes ongles, j'ai creusé, cherchant à rejoindre la surface. Et je t'ai envoyé toute ma force, tout mon amour à travers notre lien mental. Tiens bon, mon adorée, te disais-je. Mais tu ne comprenais déjà plus. Ton esprit tourmenté menaçait de se briser. Comme j'aurais voulu échanger nos deux corps ! Mourir à ta place !

Des éternités se sont écoulées tandis que tu endurais l'horreur. Sur ma rétine défilaient flamboiement des fers, giclées de sang vermillon, rictus haineux des tortionnaires... Chaque fibre de mon corps martyrisé appelant la mort. Et je creusais, mes doigts dénudés jusqu'à l'os dans cet effort désespéré. Ma raison vacillait. Je ne savais plus où j'étais. Seul existait notre lien, ta présence ténue, si ténue... Et le flot de la souffrance qui s'enflait et s'enflait encore. La folie dévora mon âme. Je ne sais ce qui se passa.

Quand je repris mes esprits, j'errais dans un bois, couvert de terre, les vêtements en lambeaux. Le lien était rompu. J'étais seul. Avec les années je m'étais habitué à cet échange permanent, rassurant, à cette intimité partagée. Le silence soudain était insupportable, la solitude m'écrasait. Je me laissai choir sur l'humus et hurlai mon chagrin et ma frustration. Sans doute avais-je été incapable de supporter la douleur et avais-je rompu le contact. Je l'avais abandonnée et cette idée m'était intolérable. Des siècles plus tard, je me reproche toujours cette lâcheté abjecte. J'étais impuissant à la sauver mais j'aurais voulu être avec elle jusqu'à la fin. Isis, mon coeur est mort avec toi cette funeste nuit. Pourquoi a-t-il fallu que je te survive, ma belle ténébreuse ? Je voudrais en finir mais je n'ai même pas ce courage. "O Satan, prends pitié de ma longue misère ! "

Ils m'ont traqué moi aussi. Et j'ai fui d'un bout à l'autre de la terre. Tu me hantais; sans cesse, je croyais t'apercevoir. Et le parfum des roses me déchirait l'âme. Ils accumulèrent patiemment des indices contre moi et finirent par obtenir ma condamnation pour meurtres en série. Ils avaient abandonné la magie pour la technologie et troqué leurs robes de bourreaux pour celles de juges. On fit mon procès. Quelle ironie ! Le lion qui perce la carotide de la gazelle commet-il un crime ? La cryogénie perpétuelle fut votée et un long sommeil commença pour moi. Que ne suis-je demeuré dans mon sarcophage !

Elle m'a éveillé. Ses cheveux ont la couleur de la flamme et parfois, elle te ressemble tant que je me mets à rêver à la métempsycose. Je suis si seul. Et cette époque me restera à jamais étrangère. J'erre dans des coursives de métal et de verre, entouré d'êtres étranges. Je ne suis plus l'unique monstre au milieu des humains mais nul n'est semblable à moi. Serais-je le dernier de ma race ?

Aujourd'hui, je planais sans but dans le paysage virtuel du Réseau quand j'ai vu leur symbole. Ils existent encore. Tout à coup, mon chemin est clair. Je vais les trouver et les détruire. Isis, je te vengerai.



Est', FDEER power !

Ce message a été lu 6666 fois
z653z  Ecrire à z653z

2007-12-29 01:19:30 

 pfiou à lireDétails
CF Titre :)
Ce message a été lu 6284 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2007-12-29 23:21:56 

 Pfuuuuhhh...Détails
Ca se lit tout seul, une ptite histoire d'amûr comme ça !

Est', encore en vacances.

Ce message a été lu 6248 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2007-12-30 17:44:36 

 Quand on a l'éternité devant soi...Détails
Eh bien, on a attendu mais cela valait le coup...bon, c’est vrai que j’ai d’abord du me rafraîchir la mémoire en relisant le sujet de l’exercice n°20 (juillet, que le temps passe vite). Mais la longue histoire que tu nous proposes est noire et douce, amère et piquante, comme la sombre beauté de la rose noire de la reine des damnés. Et Lestat plane encore au-dessus du faerium, même si sa blondeur a tourné à la noirceur. C’est donc la rencontre sulfureuse et sensuelle de ces deux êtres d’exception, le moment où destin et éternité se croisent pour le meilleur et le pire.

J’aime bien la façon dont tu décris les deux personnages et surtout le fait que tu te concentres uniquement sur eux, laissant le reste dans l’éphémère, l’anecdotique : des silhouettes qui dansent à contre-jour et des décors évocateurs aussi légers que des mirages. A mon avis, cela renforce ce caractère immobile qui sied si bien à l’éternité.

Ta maîtrise de la narration est tout aussi remarquable. La description du ballet nuptial des deux amants, dans une langue précieuse et aérienne, cette lente progression à fleur de peau vers la petite mort, est superbe. Certains plans d’ailleurs sont très cinématographiques, cadrages serrés ou plans larges, avec une véritable mise en scène des deux protagonistes et une attention toute particulière aux accessoires vestimentaires.

Et puis, après que la croix ait porté son ombre sur ce bonheur en rouge et noir, j’apprécie aussi la touche finale, qui allie la SF au g_o_t_hique flamboyant dans un touch down parfait. Tu donnes peu de clés mais l’histoire est ouverte sur une suite épique...bien vu. Tu commences quand à nous produire les épisodes suivants ? Anne Rice n’a qu’à bien se tenir !

Fichtre, tu es parcimonieuse dans tes interventions mais lorsque tu trouves le temps de jouer par ici, cela se voit diablement !

Reviens donc plus souvent, mes petits-enfants attendront ça avec impatience (joke)

M

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