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 WA - Participation exercice n°22 - H2  Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Samedi 29 septembre 2007 à 18:30:44
Dans les temps...
Et puis, j'ai trouvé un meilleur titre..
_____________

Close to the edge


L’émotion le quitte aussi vite qu’elle l’a submergé. Il a eu de bons professeurs à Quantico. Il n’est qu’une plage, une plage de sable blanc, du sable à perte de vue. Chaque émotion est une vague écumante venant du large. Une vague parmi d’autres, qui roule vers la dune puis reflue, ne laissant aucune trace derrière elle. Le sable est toujours aussi lisse, la plage intacte à perte de vue. Il passe une main pour essuyer ses yeux et secoue la tête pour en chasser les derniers démons.

Il est tard mais Rosemary ne l’attend pas, ne l’attend plus. Il aura droit à son assiette posée comme d’habitude sur un coin de table, les couverts et la serviette en papier disposés élégamment dessus. Le plat attend dans le micro-onde. La surprise du chef, tout droit sortie du congélateur. Il grimace en pensant à la bouteille d’un vin californien qui se prend pour un Bordeaux gouleyant. Elle aura déjà battu en retraite dans la chambre à coucher. Elle dormira ou fera semblant. Elle fera sûrement semblant de dormir.

A cette heure, les rues de la ville sont désertes, vidées par la psychose du tueur qui est à son comble. Il s’engage dans Tremont Street pour rejoindre l’artère centrale, l’autoroute 93 qui remonte vers Medford.

Il aime sa ville. Il s’y sent bien. Les façades victoriennes de Beacon Hill, aux racines européennes, avec ses rues qui portent des noms d'arbres, la skyline ultra-moderne hérissée de gratte-ciel, l’église de la Trinité que domine la plus haute tour de la ville, la Tour Hancock. Magiquement, les premières mesures d’une vieille chanson retentissent dans l’habitacle. Il la reconnaît tout de suite : Sweet Caroline, la vieille chanson de Neil Diamond, l’hymne des Red Sox, son équipe favorite.

Sweet Caroline
Good times never seemed so good.
I've been inclined
To believe they never would.
Oh... no...no.



Il sort de l’autoroute à l’échangeur 60. Il descend Salem Street puis Riverside Avenue. En ralentissant, il baisse la vitre pour mieux respirer l’air nocturne chargé d’un parfum singulier, cette humidité parfumée qui flotte en longues nappes aux abords de la rivière. Il tourne sur Clipper Ship Drive et la voit enfin scintiller juste de l’autre côté de la chaussée. Il est enfin chez lui, là où il a grandi, sur les berges de la Mystic River. Il roule maintenant presque au pas, comme s’il voulait suspendre le vol du temps, s’immobiliser sur cette frontière où les fils du futur ne sont pas encore tissés, où aucune nécessité ne pousse à faire de choix. Malheureusement pour lui, l’implacable logique d’un espace euclidien le rattrape quasi instantanément.

Il stoppe la Chevy devant l’immeuble et coupe le contact. Il lève la tête vers le balcon du cinquième étage. Aucune lumière. Il claque la portière de la voiture et, sous le porche de la résidence, compose le code de sécurité pour pénétrer dans le hall. Il appelle un ascenseur. Il imagine Rosemary se précipiter vers la chambre après l’avoir guetté dans le noir, près de la baie du séjour. Demain matin, il lui parlera. Le moment qu’il redoutait autant qu’il l’espérait est arrivé. Demain, au petit déjeuner, il lui parlera. To cut a long story short. Cela n’a que trop duré. Il ne parvient plus à concilier les tensions professionnelles et domestiques. Il doit absolument faire le point, quitte à y perdre beaucoup. Sinon, c’est lui qui risque de se perdre. Avec un léger soubresaut, l’ascenseur s’immobilise et s’ouvre sur le couloir. Les portes des appartements se font face dans un silence douillet entretenu par l’épaisse moquette au motif vaguement néo-classique. La porte 586. Il est arrivé. Le compte à rebours a commencé. Vision fugitive d’un chronomètre qui se déclenche, immédiatement remplacée par celle d’un révolver qui fait feu. Il tressaille, une vague glacée cascade le long de sa colonne vertébrale.

L’appartement embaume l’encaustique. C’est Rosemary. Elle adore le bois sous toutes ses formes. Elle passe des heures à entretenir les meubles qu’elle a choisis, chacun participant à sa façon à composer un univers particulier où elle rêvait très fort d’abriter leur bonheur. Tout ça est loin derrière aujourd’hui. Elle continue pourtant à frotter les boiseries avec ses pinceaux, ses chiffons et ses brosses. Tout est impeccable, pas l’ombre d’un grain de poussière. Atmosphère stérile. Comme leur amour à présent. Stérile. L’assiette attend sagement comme chaque soir. Le verre à pied est parfaitement centré sur le sous-verre où une pin-up très vintage prend la pose, jambes gainées de noir croisées haut. Une bouteille de vin est débouchée, sans doute chambrée à point...dommage qu’il s’agisse comme d’habitude d’un flacon d’Opus One, ce vin hors de prix de la Napa valley où on massacre le cépage cabernet-sauvignon à grandes pelletées de copeaux de bois...Il a toujours soupçonné Rosemary de choisir ce vin à cause de ce détail...boire du bois... Il note sans y prêter plus d’attention que la bouteille semble différente ce soir. Trop de choses à penser alors il note puis oublie.

Il allume machinalement la télévision tout en se dirigeant vers leur chambre à coucher. La porte est fermée. Aucun bruit. Il pose la main sur la poignée mais c’est trop tôt ou trop tard. Alors, il fait un pas en arrière, le regard toujours fixé sur un point situé derrière cette porte fermée. Rosemary. Il tourne enfin la tête et voit l’objet incongru, l’objet qui ne devrait pas se trouver là, sur la table basse au plateau de verre irréprochable. Il a toujours été très fort au jeu des sept erreurs et les versions plus élaborées de Quantico. Une mini caméra numérique, à peine plus grosse qu’un banal caméscope. Il la prend délicatement. La marque confirme ce qu’il pense, elle vaut une petite fortune. C’est un matériel professionnel. Que fait-elle là, posée bien en évidence ? Il interroge du regard le reste de la pièce. Rien n’attire son attention. Tout est banalement normal, à sa place habituelle. Juste cette caméra qui détone. Il vérifie le compartiment de stockage. Une carte SD s’y trouve. Il essaie de mettre en marche l’appareil. Rien à faire. Il s’aperçoit finalement que la batterie a été retirée.

Mû par un pressentiment qui ne veut pas dire son nom, il repose la caméra et se précipite vers la chambre, ouvrant brutalement la porte et allumant le plafonnier. Le lit lui fait face. Le couvre-lit à volants plissés aux couleurs de petite fille sage ne présente pas le moindre pli inesthétique. La poupée aux grands yeux de porcelaine le fixe presque méchamment sous son chapeau de paille à larges bords, prête à défendre chèrement les oreillers auxquels elle s’adosse. Rosemary n’est pas là. Elle est partie. Elle est parvenue avant lui à la conclusion qu’elle ne pouvait plus continuer à faire semblant. A refuser l’évidence. Elle est partie.

La caméra. Elle lui a laissé un message. Pourquoi cette mise en scène? Se saisisant à nouveau de l'appareil, il en extirpe la petite carte qu'il glisse dans le slot SD du lecteur DVD, sous la télé. Fébrilement, il appuie sur la touche « Play ». Le visage d’Ophrah Winfrey fait place à une pièce sombre, souterraine. Vide. Un plan statique qui dure de longues secondes...

Enfin, une silhouette se découpe, noirceur sur obscurité, une silhouette massive qui s’éloigne vers le fond de la pièce, tournant le dos à l’objectif. Vic la distingue à peine. Il retient son souffle. Une faible luminosité écarte péniblement les rideaux de ténèbres, à peine suffisante pour que Vic puisse un peu mieux détailler ce qu’il observe. La pièce semble assez vaste même si le grand angle de l’objectif rend les proportions trompeuses. Sur la gauche, il y a une sorte de miroir, un grand miroir du genre de ceux qui tapissent plusieurs stations de métro, là-bas dans le centre. Au centre de la pièce,une chaise où vient s’asseoir un homme au visage curieusement flouté, comme dans ces reportages qui passent aux infos. L’homme est vêtu d’une ample chemise de camionneur et d’un jean ordinaire. Il a les mains croisées sur ses cuisses. Il ne dit rien, se contentant de regarder Vic derrière la vitre de la télé.

L’inquiétude de Vic se transforme en angoisse. Il le reconnaît sans l’avoir jamais vu. C’est lui, le tueur aux miroirs. Il peut entendre sa respiration, lourde et lente. Il a la corpulence d’un homme encore jeune, aux lignes avouant néanmoins un embonpoint naissant.

« Salut Vic ! Ce fut un long chemin pour te trouver. J’ai dû souvent regarder derrière mon épaule. Tu étais si proche. Si proche de moi. J’ai enregistré cette bande à ton intention. C’est fou ce qu’on peut faire maintenant avec la technique. C’est une connaissance commune qui m’a donné ce matériel. C’est lui aussi qui m’a donné ton numéro de téléphone. Non, pas celui que tu files à tes indics. Non, pas celui-là. Ton numéro perso. J’ai mis un peu de temps à trouver l’adresse qui allait avec. Mais je t’ai dit que la technique faisait des miracles de nos jours. Pardonne-moi cette mise en scène. Je n’ai pas voulu concurrencer SAW. Il n’y aura aucun piège infernal. Ni machinerie sophistiquée. Non. Rien que toi et moi. Et Rosemary bien sûr.

Tu as remarqué ? J’ai échangé la piquette californienne avec une bouteille de vin digne de toi, un grand vin français, un cru classé. Un bordeaux. Un graves. Un Pessac-Léognan. J’ai eu un mal de chien à le trouver ici. Un millésime 99. Un Pape Clément, superbe et délicat, qui marie idéalement Cabernet et Merlot. Un vin aux notes boisées, au nez de cuir et de fruits noirs, un nez riche et complexe. Un vin puissant bâti sur des tanins bien présents. Rien à voir avec l’artificiel Opus One n’est-ce pas ? Les français savent élever le bon vin. Pour ça, ils restent inégalés ! Goûte-le et déguste-le. Chaque gorgée fera naître sur tes papilles des harmonies célestes. Tu auras l’impression, en fermant les yeux, de te tenir dans un sous-bois ombreux et magique où tout peut arriver, où tout peut se retrouver. Goûte-le, c’est mon cadeau sur ta route vers l’enfer.

Tel que tu me vois, je suis parvenu là où nul ne peut me suivre. Même toi. Je connais ta façon de lire dans les nuages pour percer mes secrets. Je connais ta patience et ton sens exacerbé de l’observation. Tu remarques des traces que tous les autres piétinent lamentablement. Tu t’approches en silence, comme un indien qui se fond dans le bruit ambiant. Remarquable. Tu n’es jamais au premier plan, là où les flashes crépitent et les micros se tendent, dans la lumière glorieuse des projecteurs. Non, tu te tiens en retrait, au troisième rang, noyé d’ombre, attendant que la tension s’évacue pour mieux déchiffrer les indices éparpillés sur la scène de crime. Si je suis celui qu’ils appellent le tueur aux miroirs, ton reflet est dans toutes les images accrochées au mur. La rencontre avec ce journaliste a été providentielle. J’ai remonté le fil. Jusqu’à toi, jusqu’à elle. Qu’est-ce que tu ressens toi, le profileur de Quantico. Will Graham en chair et en os. J’ai toujours préféré Will Graham à Clarice Starling, pas toi. Comme j’ai toujours préféré « Le sixième sens » au « Silence des Agneaux » et son côté clinquant et maniéré. L’image serrée et nerveuse de Michael Mann au gros pinceau hollywoodien de Jonathan Demme. Qu’en pense un véritable expert de Quantico ? Arrives-tu à oublier ton conditionnement? Tout ce matériau que je te donne, ce matériau brut où tu dégageras une autre image de moi. Je parie que la seule question imprimée derrière tes yeux est celle à laquelle je vais répondre.

Rosemary. Elle m’a rappelé une autre femme, une autre mère. Ma mère. Il y a si longtemps. Un autre éclat de miroir qui gît par terre, dans le passé, maculé de sang. Un visage qui a aimé celui qui s’est enfui et que je n’arrive plus à retrouver. ...Rosemary appartient aussi à notre jeu. Je t’ai observé aussi, de l’autre côté de la route, caché près de la rivière. J’ai mis mes pas dans tes pas, j’ai fouillé tes poubelles, j’ai parlé à tes voisins. J’ai même parlé à Rosemary. Et je me suis rendu à l’hôpital où j’ai lu son dossier. J’ai été plus loin que toi. Le courage ne m’a pas manqué. L’hémorragie, l’hôpital et l’avortement. As-tu rêvé du sac de plastique médical où ils l’ont glissé avant de le faire disparaître? C’était un garçon. Tu le sais bien sûr. Un bébé prêt à naître. La Mystic River coule non loin. J’ai ressenti ta peine. Je te connais sans doute mieux que tu ne me connais. C’est troublant n’est-ce pas? Le chasseur devenu gibier. Tu vois ce miroir. Il reste désespérément vide. Celui que je cherche s’y cache, dans les reflets et les ombres. Quand je persiste à scruter ses profondeurs, maintenant c’est ton visage que j’entrevois. Ton visage. Tu emplis mes rêves. Je t’ai suivi plusieurs fois. J’écoute la musique que tu écoutes. Je mange souvent dans ton restaurant favori. Un jour, nous étions dos à dos, mangeant la même pizza aux poivrons. Buvant la même bière.

Nous sommes si proches. Recherchant vainement à remonter un temps qui ne reviendra plus. J’erre dans des ténèbres si profondes qu’il me faut ces miroirs pour éclairer mon chemin, ces miroirs de sang qui me conduisent toujours un peu plus loin devant. Le temps qui nous est accordé touche à sa fin. Je vais disparaître. Comme Rosemary. Nous ne sommes pas si différents que ça, à peine séparés par une rivière de sang. Retrouveras-tu Rosemary ? J’aurais pu l’aimer mieux que toi. Me retrouveras-tu ? Aucune chance si je ne le veux pas. L’enfer est un terrain de jeu familier pour nous deux. J’ai encore envie de jouer. Avec toi. Mon double dans la lumière. Le fou blanc qui poursuit le fou noir. Le fou blanc qui a perdu sa Reine. Rosemary.

Un dernier conseil, si tu veux qu’elle revienne, brise le miroir. Brise ce foutu miroir. Ne fais pas comme moi. Ne reste pas prisonnier de ses mensonges et de ses illusions. Brise le miroir. Jamais il ne dira autre chose que c’est toi le plus beau. Brise-le, sinon, un matin, tu m’y verras et cela sera effrayant. La dernière image de ton film. Après, je recouvrirai tes yeux morts d’éclats de miroir qui renverront une lumière diffractée. Est-ce que Quantico aura le dernier mot ? »

Un fondu au noir marque la fin de l'enregistrement. Vic reste silencieux et immobile, son esprit en déroute. De longues secondes. La sonnerie du téléphone retentit dans l’appartement comme les trompettes de l’apocalypse. Il hésite, regardant fixement le combiné. La sonnerie ne s’interrompt pas.

Alors, il décroche et lève le combiné vers son oreille. Une voix appelle son nom...

« Rosemary ? »

M


  
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Réponses à ce message :
3 Merci Narwa... - z653z (Dim 7 fev 2010 à 16:09)
       4 ^^ - Fladnag (Dim 7 fev 2010 à 20:39)
3 Exercice 22 : Maedhros => Commentaire texte 2 - Estellanara (Jeu 11 oct 2007 à 17:26)
3 Commentaire Maedhros, ex n°22, H2 - Narwa Roquen (Mer 3 oct 2007 à 17:58)
       4 39? - Maedhros (Jeu 4 oct 2007 à 09:25)
              5 Hm... - Elemmirë (Jeu 4 oct 2007 à 09:48)
                   6 presque tout pareil qu'Elemmirë - z653z (Jeu 4 oct 2007 à 16:06)
                       7 SAW.... - Maedhros (Jeu 4 oct 2007 à 18:41)
                          8 Je n'ai vu aucun SAW - z653z (Ven 5 oct 2007 à 13:18)
                             9 cinephile powaa - horus maitre de guerre (Sam 6 oct 2007 à 09:17)
                               10 C'est un bon vieux souvenir... - Maedhros (Sam 6 oct 2007 à 11:03)
                                 11 Un peu en décalé... - Elemmirë (Sam 6 oct 2007 à 13:01)
                                   12 la stachemou - horus maitre de guerre (Dim 7 oct 2007 à 21:13)
                             9 Sawfisme - Maedhros (Ven 5 oct 2007 à 18:17)
                               10 Réjouissant? - Elemmirë (Sam 6 oct 2007 à 07:32)
                               10 ouais ben.... - Clémence (Ven 5 oct 2007 à 18:57)
                                 11 Films pas d'horreur :) - Elemmirë (Sam 6 oct 2007 à 07:33)
                                   12 kuzko.... - z653z (Lun 8 oct 2007 à 12:27)
                                    13 L'étrange noel de Mr Jack !!! - Fladnag (Lun 8 oct 2007 à 15:15)
                                      14 émoticone de jack - cendy (Mar 30 oct 2007 à 12:10)
                                       15 yo - shad (Sam 30 aou 2008 à 22:45)
                                         16 stp stp - c moiiii (Lun 4 jan 2010 à 19:46)
                                          17 Ce serait avec plaisir... - Estellanara (Mer 6 jan 2010 à 16:36)
                                       15 Pas facile... - Estellanara (Mar 30 oct 2007 à 12:24)
                                         16 émotiocne jackkk2 - cendy (Dim 2 dec 2007 à 21:01)
                                          17 Jack Skellington - Estellanara (Jeu 6 dec 2007 à 19:37)
                                         16 ... - Clémence (Mar 30 oct 2007 à 14:08)
                                      14 Euh... - Elemmirë (Lun 8 oct 2007 à 17:00)
                                       15 ouais ben... - Clémence (Lun 8 oct 2007 à 19:44)
                                    13 Lilo & Stitch... - Elemmirë (Lun 8 oct 2007 à 14:01)
                                      14 disnry back - horus maitre de guerre (Lun 8 oct 2007 à 14:46)
                                   12 disney - horus maitre de guerre (Sam 6 oct 2007 à 09:25)
                                    13 ^^ - Clémence (Sam 6 oct 2007 à 09:30)


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