Version Flash ?

Messages FaeriumForum
 Ajouter un message Retour au forum 
 Rechercher un message Statistiques 
 Derniers messages Login :  S'inscrire !Aide du forum 
 Masquer l'arborescence Mot de passe : Administration
Commentaires
    Se souvenir de moi
Admin Forum 
 Derniers commentaires Admin Commentaires 

 WA - Participation exercice n°26 partie 3 Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Samedi 24 novembre 2007 à 19:13:21
La suite...

___________________

17 minutes après...

And if you listen very hard,
The tune will come to you at last,
When all are one and one is all, (3)

La lumière blafarde vacille à nouveau. Un long tremblement, lourd et sourd, remue leurs tripes dans la cage. Uns sorte de râle profond, qui s’évanouit lentement quelque part au fond des entrailles du monstre. La veilleuse résiste vaillamment mais la clarté qu’elle diffuse est de plus en plus faiblarde.

Vincent a écarté légèrement les bras afin de ne pas perdre l’équilibre. Hier soir, il était tranquillement accoudé au comptoir de la Carreta, terminal E du MIA. Il sirotait un cocktail sans alcool, attendant son vol American Airlines à destination de JFK. Derrière la verrière, le ciel s’assombrissait au-dessus des pistes et les fuselages scintillants des avions semblaient embrocher son coeur.

Vincent vit à Miami, sa ville natale. Il a grandi à l’ombre d’un géant qui a très tôt remarqué ses aptitudes particulières. Loyauté et discrétion, honneur et infaillibilité. Vincent ne conduit pas de bolide décapotable importé à grands frais de Maranello. Les flics qu’il croise n’ont pas le visage de Crockett ou la démarche féline de Tubbs. De son balcon, un dernier étage sur Miami Beach, il rêve en contemplant le miroir infiniment bleu qui s’étire jusqu’à l’horizon, au-delà des lumières multicolores qui dansent sur Ocean Drive. Il voudrait être ce goéland qui s’éloigne à tire d’aile vers le large Il dériverait au-delà du bord du monde, laissant derrière lui cette terre de souffrances et de mort où il ne reviendra jamais...

Mais ce n’est qu’un rêve, car lorsque le géant lui parle doucement à l’oreille, Vincent achète un billet d’avion. Il ne se presse jamais. C’est une question de méthode, d’organisation. Après New-York, il s’envolera vers Los Angeles même s’il n’aime pas cette ville, ni la côte ouest d’ailleurs, trop clinquante et tape à l’oeil. Entre le crépuscule et l’aurore, il sera une ombre entre les ombres de la nuit. Aux premières lueurs du jour , il s’envolera droit vers le soleil levant, droit vers Miami, laissant la cité des Anges se réveiller derrière lui et nettoyer ses rues ensanglantées.

Ce matin, assis au fond d’un bar de l’autre côté de la rue, il a attendu John. Il l’a suivi dans les couloirs du métro jusqu’à Cordlandt Street. Il a suivi sans difficulté des mains enfoncées dans les poches, une haute taille et des cheveux coupés en brosse, à la mode G-Man. Le géant n’oublie pas, même s’il donne parfois l’impression d’une eau qui dort. Le passé rattrape toujours ceux qui le fuient et il leur saute au visage comme un chat enragé. Planqué derrière un groupe bruyant de touristes japonais dans la file d’attente de l’ascenseur, Vincent a été surpris par leur départ inopiné. Se retrouvant involontairement juste à côté de John, il n’a pu se défiler quand les portes se sont ouvertes et que le liftier leur a fait signe d’avancer.

Il a donné le change en faisant mine de se plonger dans la lecture d’un livre abandonné sur un fauteuil à JFK. Il ne connaît pas l’auteur. Il n’a même pas pris la peine de vraiment lire. En revanche, il a rapidement évalué les autres passagers. Un cave et un couple d’étudiants bien blancs et bien blonds. Aucune menace. Il a le temps, nullement pressé d’atterrir à Los Angeles. Ici, à Manhattan, il connaît un club sympa où des musiciens inspirés jouent la musique. Le jazz coule dans leurs veines et brille dans leur sueur. Le sang et la sueur, Vincent connaît aussi.

Son ipod ne le quitte jamais. Après avoir soigneusement placé les écouteurs infra-auriculaires, il n’entend plus le bruit de la rue, devenant lui-même une partie de cette musique magique qui l’enveloppe totalement. Au fond d’un taxi jaune, il glisse ainsi entre les stalagmites noires qui grimpent jusqu’au ciel, porté par les notes bleues d’un saxophone. Un oiseau chante pour son âme et personne ne le voit pleurer.

S’il n’est pas du genre expansif, il a remarqué qu’aucune parole n’a encore été échangée bien qu’une vingtaine de minutes se soit écoulée depuis que cette foutue capsule s’est coincée dans sa gaine de béton. On dirait qu’une sorte d’accord tacite les empêche tous de rompre le silence, comme si aucun ne souhaitait vraiment s’approcher des autres, en dépit d’une situation qui devient critique.

M

(3)
Et si tu écoutes très attentivement,
Finalement l'air te parviendra,
Quand tous ne feront qu'un et qu'un sera tous,


  
Ce message a été lu 5926 fois

Smileys dans les messages :


Forum basé sur le Dalai Forum v1.03. Modifié et adapté par Fladnag


Page générée en 535 ms - 328 connectés dont 2 robots
2000-2024 © Cercledefaeries