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De : Estellanara  Ecrire à Estellanara
Page web : http://estellanara.deviantart.com/
Date : Samedi 2 fevrier 2008 à 13:27:52
Encore un speed writing en une heure...

Une journée ordinaire




Quand Hubert se réveilla ce matin-là, il se sentait merveilleusement bien. Reposé et détendu. D’une humeur toute rose et duveteuse, avec des petits coeurs autour. D’une humeur à nettoyer sous les meubles, à embrasser sa concierge, à chanter sous la pluie. Il bondit gaiement hors du lit, s’étira avec volupté et tira les rideaux. Un rayon de soleil lui caressa le visage et il fut ardemment reconnaissant à la chance pour ce temps magnifique. En chantonnant un air à la mode, il se dirigea vers la salle de bain, se dévêtit et passa sous la douche. Il soupira de bien-être en s’enduisant de savon parfumé et de shampoing sous le jet tiède.

Dissimulée dans l’armoire, entre les gants de toilette et les serviettes, une silhouette discrète observait Hubert. Elle mesurait à peine trente centimètres de haut et était trapue, humanoïde quoique bizarrement proportionnée, un rien bossue au niveau de l’épaule gauche. Le petit être fut agité d’un rire silencieux et colla sa figure à une fente de l’armoire pour mieux voir. A ce moment, la chanson joyeuse d’Hubert se mua en un hululement aiguë et il écarta avec violence la douche qui crachait de l’eau glacée. Il tâtonna pour régler le mitigeur, la tête pleine de mousse. Peine perdue. Le chauffe eau avait du s’arrêter durant la nuit et le ballon était vide. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Hubert se rinça à l’eau froide. Après tout, ce n’était pas un peu de fraîcheur qui allait lui gâcher une aussi radieuse journée !

Il se sécha, peigna soigneusement ses courts cheveux blonds et se lança un clin d’oeil dans la glace. Grand et mince, une musculature entretenue dans les salles de gym les plus chics, il se trouva une mine superbe. Puis, il se dirigea vers sa penderie en sifflotant pour choisir ses vêtements. Il jeta son dévolu sur un costume anthracite, une chemise prune et une cravate violette. Puis, il prit une paire de chaussettes. Constatant qu’elles étaient dépareillées, il eut un petit rire nerveux et attrapa une autre paire. Elles aussi étaient dissemblables. Un peu énervé, il entreprit de vider les tiroirs. Tous comptes faits, cette journée ne lui semblait plus aussi parfaite...

Sous le lit, le petit homme étouffa un pouffement entre ses mains. Encore un travail bien fait. Il sortit de sa cachette et traversa la chambre en prenant bien soin de rester dans l’angle mort de la vision d’Hubert. De toutes façons, il se déplaçait si vite qu’un humain n’aurait vu qu’une ombre. L’être était vêtu de rouge, avec de gros godillots de marche, des culottes au genou sur des bas blancs, des bretelles, une veste pourpre et un chapeau à boucle. Une pipe en bois sculpté était glissée à sa ceinture. Il avait de longues oreilles pointues, des cheveux d’un roux éclatant, un nez crochu couvert de verrues et des yeux où pétillait la malice. Il passa dans l’entrée et dissimula le parapluie d’Hubert. Une seconde douche froide ne pouvait pas lui faire de mal ! Puis, vif comme l’éclair, il fit un détour par le garage avant de courir vers la cuisine.

Hubert venait d’y entrer. Il portait des chaussettes différentes sous son complet impeccable et son expression était un tantinet morose. Quand il appuya sur le bouton de la cafetière, le petit morceau de plastique se détacha et tomba sur le sol avec un bruit sec. « Oh merde ! » s’exclama Hubert avec conviction. Il ferma les yeux et inspira à fond. Sa bonne humeur achevait de s’éroder. Il s’assit sur le tabouret haut, puis ouvrit le journal du matin et entreprit de beurrer ses biscottes. Ses mains tremblaient légèrement. Quand il referma le pot de gelée de groseille, il heurta du coude une tartine qui bascula de la table. C’était le moment qu’attendait le lutin. Il jaillit de derrière le lave-vaisselle et vint donner une impulsion à la tartine afin qu’elle s’écrasât bien côté confiture. Puis, il se cacha à nouveau, hilare.

Atterré, Hubert vit l’objet gluant de sucre s’aplatir sur le carrelage immaculé. « Bordel de Dieu ! » jura-t-il. Tout en pestant, il entreprit de nettoyer les dégâts. Cette opération le mit en retard pour le bureau et c’est dans un état d’énervement considérable qu’il monta dans sa voiture. Il jeta sa mallette sur le siège passager et tourna la clé de contact d’un geste rageur. Rien. Il essaya encore mais le moteur garda un parfait silence. « Saloperie de putain de bagnole !! » hurla Hubert, au comble de l’exaspération et il tapa rageusement sur le volant. « Mais quelle journée de merde !! » Il s’empara de sa mallette et se précipita dehors en direction de l’arrêt de bus. Le petit être le regarda partir avec un air attendri. Il jeta un oeil au ciel et vit les nuages noirs s’amonceler. Il ne tarderait pas à pleuvoir des trombes et le parapluie d’Hubert était resté à la maison comme prévu. Le lutin pouvait à présent passer dans la maison voisine où il s’occuperait d’un couple avec trois enfants en bas âge. « Ce que j’aime ce boulot ! » songea Angus « Murphy » O’Donnell.

Est'. Cherchez pas, ça n'a aucun rapport avec le sujet.


  
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Réponses à ce message :
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2008-02-03 14:57:28 

 Spoiler ^^Détails
En effet, à part le clin d'oeil à cette loi, je ne vois pas bien le rapport... ^^
À part ce détail, le texte est sympa. Ce n'est pas du grand Est', mais crébondiou, c'est à l'heure!!! Ca fait drôlement plaisir de te voir jouer avec nous à l'heure de la récré! :) J'aime beaucoup la description "D’une humeur toute rose et duveteuse, avec des petits coeurs autour.". L'enchaînement des crasses est bien vu, et c'est le genre de journée où je resterais sous la couette, si j'étais lui!!!

Allez, je vais *pouker* moi aussi puisque c'est ça ^^
Elemm', c'est bon le week end!!!!!!!

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-02-04 07:10:19 

 Euh, tu peux changer le titre de ton post pour pas spoiler ceux qui ont pas lu ?Détails
Merci d'avoir lu et pour ton commentaire. Ben ouais, en ce moment, j'écris des ptits trucs comme ça, chais pas pourquoi. Mais je travaille en parallèle sur de longs textes.

Est', l'est déjà fini le week end..

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-02-22 17:44:26 

 Commentaire Estellanara, exercice n°31Détails
Effectivement, ça n’a aucun rapport avec le thème. A part ça, c’est joyeux, bien écrit, agréable à lire, et tout le monde peut se reconnaître dans le héros. Ca peut même nous faire sourire lors de notre prochaine journée pourrie !
Permets-moi de pousser un peu plus loin. Tu as de toute évidence la maîtrise parfaite des instruments. De l’imagination, un style fluide, un langage facile et un bon sens de l’humour.
J’aimerais que tu réfléchisses aux deux propositions suivantes :
1. écrire, c’est raconter une histoire ( ça, tu as prouvé ailleurs que tu savais le faire)
2. l’histoire qui touche le lecteur est celle qui le questionne, qui l’interroge – ou qui lui apporte une réponse.
Il y a une question que tous les auteurs devraient se poser quand ils écrivent un texte : « tu veux leur dire quoi, aux gens ? »
Je sais qu’il y a des auteurs reconnus qui pèchent allègrement sur ce point – mais ce ne sont pas les grands.
Narwa Roquen, alias madame plus

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-02-22 20:43:43 

 Lutin Matin...Détails
C’est sûr qu’il faut se lever tôt pour trouver le lien avec le thème. Mais bon, ce n’est pas moi, si coutumier du fait, qui vais t’en blâmer.

Dans cette histoire, tu additionnes les effets de la fameuse loi de Murphy et ceux de ce malicieux mais insupportable lutin, malin mélange de Leprechaun, de Gremlin et de Brownie (ces 2 dernières espèces vivant dans les maisons des hommes du reste). A moins qu’il s’agisse d’une créature du folklore local (un dany boon version « chérie, j’ai rétréci les gosses !? »). Oui, je sais, c’était facile.

Sur la forme, rien à redire, c’est vivant, dynamique, joyeux et sautillant. Les farces matinales subies par Hubert sont certes classiques (la douche, les chaussettes, la tartine beurrée...) mais joliment dépeintes. C’est un comique de situation qui fonctionne admirablement.

Sur le fond, à mon avis, cette histoire « situationnelle » puise dans la même veine que la précédente. Cela pourrait aisément constituer le 1er épisode d'une série pour un livre d’enfant. On imagine sans peine le graphisme coloré, avec des aplats uniformes, des images qui illustreraient le récit. Quelques idées pour d’autres épisodes : au bureau (« une présentation échevelée... »), au supermarché (« les rayons en folie... »), romantique (« un dîner aux chandelles d’enfer... ») etc... En fait, tu tiens là un personnage récurrent.

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-02 16:02:04 

 PrécisionDétails
Je voulais préciser tout de même que cette histoire m'avait été inspirée par le sujet pour la raison suivante. Il s'agissait de mettre en scène une théorie imaginaire. Et bien la mienne est que la loi de Murphy et ses effets mondialement connus sont en fait le résultat de l'action d'un ou plusieurs êtres farceurs. Ce n'est donc pas tout à fait un hors sujet.
J'espère que Narwa ne va pas me taper pour avoir ouvert la brêche du hors sujet... Cela dit, une rubrique participations libres dans la WA pour poster des textes courts nés spontanément ne serait peut-être pas inutile.

Est', revenue de vacances.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-03 13:41:42 

 Chère madame plusDétails
La maîtrise parfaite des instruments je ne pense pas la posséder, non. Mon style reste amateur et je commence tout juste à travailler sur mes défauts (manque de dialogues, rendu froid...).

Ecrire c'est raconter une histoire : tout à fait d'accord, bien sûr. Mais est-ce vraiment possible sur des formats courts tels que ceux de la WA ? Et est-ce bien l'objet de la WA ? N'est-ce pas plutôt de travailler des points précis stylistiques ou narratifs sur des fragments d'histoire ?

L’histoire qui touche le lecteur est celle qui le questionne. En effet, je pense que tu as raison là aussi. Mais je fais la même remarque que précédemment. C'est pour ce critère que j'ai trouvé que La foi était une histoire forte. Elle attrappait la tripe du lecteur, le poussait à s'interroger. C'est sans doute parce que mes textes ne le font pas assez ou pas bien que je leur trouve une certaine froideur. Je tente depuis un an de me corriger sur ce point, de faire passer des messages, de poser des questions. Je pense y être arrivé sur ma participation pour Fraternité. Vous jugerez. J'y travaille aussi sur La poupée dragon et c'est en partie pour cela que cela me prend autant de temps pour l'écrire.

Au delà de ça, ces conseils sont précieux. n'hésite jamais à en donner de nouveaux. Je suis sûre qu'ils vont dans le bon sens, à savoir des écrits meilleurs. Je ferai ce que je peux pour les suivre. Je glane chez chacun d'entre vous les éléments d'une bonne histoire et j'essaye après de les mettre en oeuvre : art de la construction chez toi, mystère chez Maedhros, fraîcheur chez Elemmirë... On devrait peut-être fusionner tous nos cerveaux pour écrire un best seller !

Est', qui prend note.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-03-04 18:33:11 

 Je viens pour la 2° couche...Détails
Arrête de m’obliger à te jeter des fleurs. Tu sais parfaitement écrire. Peut-être ignores-tu que tu le sais ?
Je persiste et signe : écrire une histoire ne demande pas vingt pages, et s’accorde parfaitement au format de la WA. Travailler le style, oui, mais ça vient en écrivant !
Le style pour le style, on l’a fait un peu au début, mais ça tourne vite en rond, et je souhaite que la WA reste attractive pour tout le monde. Dans chaque exercice j’essaie de vous donner l’occasion soit d’inventer un scénario ( à partir d’un lieu, d’un personnage, d’une circonstance), soit d’exprimer des émotions, soit de découvrir une nouvelle façon d’écrire une histoire ( comme dans le n°32, et le 33 sera de la même veine).
Je vais te dire le fond de ma pensée : lâche-toi, lâche prise, cool, cesse de penser « qu’est-ce qu’ils vont dire ? » . J’ai l’impression que tu écris dans la douleur, avec des si et des mais. Tu ne t’abandonnes que quand tu es délibérément hors sujet – hors jugement ?
Ecrire, ça doit être et rester un plaisir, une jouissance, un émerveillement de chaque instant – comme l’amour. Un amour qui fait du mal ce n’est pas de l’amour. Une histoire que tu ne prends pas plaisir à écrire n’est pas une bonne histoire. On caresse ses personnages, on les regarde vivre, ils répondent, ils sont complices, parfois ils exigent. Ils sont à la fois dedans et dehors. Et toujours, en arrière-plan, les garde-fous : « Je veux leur dire quoi, aux gens ? Je veux les faire rire ou pleurer ? Je veux les choquer ou les séduire ? »
L’auteur se dévoile toujours. On a beau avoir de l’imagination, écrire à vingt ans est plus difficile qu’à quarante, à moins d’avoir déjà beaucoup vécu... L’auteur se dévoile mais en même temps il reste caché, car le lecteur ne saura jamais à quel personnage l’auteur s’identifie. Et puis le lecteur, il s’en fiche, de savoir la vérité sur l’auteur. Ce qu’il veut, c’est se reconnaître, lui, dans un ou plusieurs personnages.
Et là, pas de souci... Nous avons tous à peu près les mêmes peurs, les mêmes espoirs et les mêmes rêves...C’est de l’humain, rien de plus. Le style et les jolies phrases, c’est du paquet cadeau, de l’emballage, ça fait joli sur le moment mais ça finira au feu, les gens ne s’en souviendront pas. Le cadeau, lui, ne s’apprend pas. C’est un cadeau que tu te fais à toi-même et que tu partages avec les copains. Comme un immense gâteau au chocolat...
Narwa Roquen, sans chantilly pour moi, merci, mais pour les amateurs il y en a dans le frigo

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-03-05 13:40:18 

 Difficile écritureDétails
Je ne sais pas trop ce que j'ignore (par définition :o) ) mais je ne suis certes pas un Wül, un Tolkien, un Asimov... Et ce n'est pas de la fausse modestie que de l'affirmer.
Nous resterons en désaccord sur la question de la longueur des textes. Peut-être est-ce la concision qui me manque mais je ne saurais écrire un personnage détaillé sur un format court, une histoire complexe sur du court non plus.
C'est vrai, j'écris en pensant « qu’est-ce qu’ils vont dire ? ». Peut-être si j'avais plus de lecteurs prendrais-je confiance en moi. Encore que... Je suis une ancienne timide maladive et des reliquats d'inhibition collent encore à ma peau.
Dans la douleur, pas vraiment mais avec une certaine anxiété, ça c'est sûr. Mais pas tant en écrivant, après surtout. Au moment où je finis le texte, j'hésite toujours à le publier. C'est pour ça que je relâche la vapeur avec des textes humoristiques légers de temps en temps. Sur lesquels je ne risque rien car je ne m'implique pas. Si l'on n'aime pas, tant pis, il n'y avait pas de moi dedans.
Je dois toujours avoir ce problème avec la vision des autres. Ma psyché est un vaste champ de ruines, je le crains.
"Un amour qui fait du mal ce n’est pas de l’amour. " Ho le vaste débat que voilà. Je ne suis pas sûre d'être d'accord mais ce n'est guère le sujet.
"Une histoire que tu ne prends pas plaisir à écrire n’est pas une bonne histoire." Parfaitement d'accord. Il y en a tant que j'ai abandonnées et pas publiées d'ailleurs. Parce que je ne les sentais pas.

Est', esseulée.

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