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 WA, exercice n°36 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 16 avril 2008 à 18:22:46
Maintenant que votre Grand Méchant est bien campé, il vous faut écrire l’histoire qui va avec. Une seule contrainte : il va vous falloir trouver quelqu’un (ou quelque chose) pour le vaincre ! Tous les coups sont permis...
Pour ceux qui n’auraient pas eu le temps de participer à l’exercice précédent, le deux-en-un est permis !
Vous avez deux semaines, jusqu’au jeudi 1° mai. Amusez-vous bien !
Narwa Roquen, la suite, la suite!


  
Ce message a été lu 11172 fois

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Réponses à ce message :
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-04-20 19:37:16 

 WA - Participation exercice n°36Détails
La fin de l'histoire. C'était inéluctable.

_______________


ANALOGON -Part 2


La porte s’ouvre et elle est là. Elle se dévêt rapidement, retirant sa carapace urbaine comme chaque soir. Elle ôte ses hauts talons d’un revers d’une main négligente, tout en examinant le courrier du jour. Puis elle retire les épingles qui maintiennent en place un chignon sobre et complexe, rendant leur liberté à ses longs cheveux qui s’ébrouent en sombres spirales sur ses épaules. Sa jupe droite glisse, vaincue, sur ses hanches et le long de ses cuisses gainées de nylon tandis qu’elle s’écroule sur le lit défait, en soupirant d’aise. Elle reste ainsi immobile, les bras tendus en arrière. Elle paraît si juvénile à cet instant. Adorable. Et ne suis-je pas celui qui adore les images ? Puis soudainement, elle se redresse et le rêve passe. Je comprends alors que ses pensées sont tendues vers l’Autre. Elle se précipite comme une gamine dans la salle de bain où je ne tarde pas à la rejoindre. Je suis là aussi.

Elle m’échappe. Je le sens comme une évidence douloureuse. Elle s’éloigne de moi. Un voile s’est imperceptiblement déposé sur la perfection de son reflet. C’est sa faute. Je le sens au plus profond de moi. Sa faute à Lui. Celui que je n’ai pas encore vu. Celui qui ensorcelle son coeur. Celui qui est de plus en plus présent en elle et autour d’elle. Son empreinte est invisible et pourtant inaltérable sur sa chair. Je suis jaloux. Irrémédiablement jaloux. Elle est à moi. Mais comment lutter contre un ennemi qui se camoufle, qui se dérobe, qui fuit sans cesse? Il tient son coeur entre ses mains et elle est heureuse. Comblée. Comme libérée. De moi ?

Elle a changé. Je ne saurais dire exactement quand mais cela doit coïncider avec le jour où elle l’a rencontré. J’enrage de ne pouvoir mettre un visage sur mon ennemi. Car, détenir son visage, c’est posséder la clé de son âme. Et je n’hésiterai pas à me servir de cette clé pour ouvrir la porte de son sommeil et griffer ses rêves bleus. Elle a changé. Elle choisit maintenant des fleurs vespérales pour composer d’inquiétants bouquets aux formes tourmentées. Elle a décroché les tableaux d’outre-mer, aux couleurs chaudes et vibrantes pour punaiser à la place d’immenses posters en noir et blanc. Des images crépusculaires. Des paysages urbains sinistres et glauques. Des grands arbres à contre-jour pris dans un brumeux matin d'hiver, élançant leurs branches dénudées vers un ciel blanc et absent. Des visages lointains et lugubres, longs et émaciés, aux yeux hautains et froids où jouent l’ennui et la solitude. Elle a remplacé les voilages clairs et aériens qui ornaient la grande baie vitrée par de lourdes tentures de velours cramoisi qui repoussent la lumière du monde extérieur.

Elle aime. Elle l’aime. Comme si c’était la première fois. Comme si c’était la dernière fois. Elle l’aime d’un amour absolu et étranger à ce monde, ce monde dont je suis le maître. Un maître bien impuissant. Jaloux et impuissant. Elle ne me dit pas un seul mot. Elle ne me parle pas de lui, à la différence des autres. A présent, je la vois difficilement à travers le brouillard qui s’est levé dans la salle de bain pendant sa douche. Chacun de ses gestes appartient à l’Autre désormais. Je sais qu’elle pense déjà à lui, à se précipiter dans ses bras, à tendre ses lèvres. Mobilisant tout mon art, je peux invoquer le spectre exsangue d’un futur proche. Oh, juste quelques secondes arrachées au Temps. Quelques précieuses secondes. C’est bien lui, silhouette confuse, qui l’enlace tendrement. Mais avant qu’il ne cueille ce qu’elle lui offre sans retenue, toujours caché dans l'ombre protectrice, il me lance un seul et fugitif regard, par delà l’espace et le temps. Et durant cette seconde, je lis dans ce regard sans visage, une ironie mordante et un sentiment de victoire sans appel. Malgré tous mes efforts, la vision se délite quand il se penche vers elle pour embrasser sa gorge délicate. Tout au plus, j’entends faiblement un rire moqueur qui me hantera longtemps. C’est mon ennemi. Mon plus mortel ennemi.

Mon désespoir est si poignant que mes larmes, en ruisselant, ont fini par me rendre aveugle. Un fantôme sans consistance s’approche de moi quand le jet de la douche s'arrête. Une main fraîche écarte les gouttes d’eau de mon rideau de larmes. Elle est là, devant moi, telle une déesse sortant de l’océan, peignant lentement ses longs cheveux. Elle est là, si proche et déjà inaccessible. Elle me sourit mais je sais bien que ce sourire prometteur lui est destiné. A lui, à l'Autre. Pas à moi.

Le soir tombe à peine de l’autre côté des tentures, mais ici, dans cet univers décomposé, j’ai l’impression d’être au fond d’un tombeau, dans un catafalque infernal, dans un mausolée où gît mon amour immolé. Aucun de mes artifices ne parvient plus à la séduire ou à l’inquiéter. Elle est devenue distante et insensible. Elle se maquille devant moi dans un silence indifférent. Fond de teint pâle et poudre libre blanche. Fard blanc pour les paupières. Mascara et fards noir et bleu nuit pour les yeux. Rouge à lèvres bleu noir. Eye-liner pour le contour des yeux et des lèvres. C’est une beauté nocturne qui se penche vers moi, sans aucune crainte dans son regard. La flamme que je voyais naguère en elle semble vaciller, entourée de ténèbres aux échos insolites. Elle ne m’accorde pas l’ombre d’un sourire quand elle se lève, se contentant de murmurer : « Cette nuit, je serai à lui ! ». Elle s’éloigne déjà pour le rejoindre, entièrement vêtue de noir. Comme chaque soir, pour ne rentrer qu'au petit matin, avant que le soleil ne se lève.

Le temps a passé. Si vite. Ce temps qui ne comptait pas pour moi. Ce temps qui n’était qu’une abstraction. Un jeu ésotérique. Une divine comédie. Un tour de plus dans mon grand sac à malices. Ce complice qui l’enfermait pour moi au coeur de la danse diabolique des reflets ensorcelés. Qui la soumettait à mon pouvoir. Elle était à moi. Qu’à moi. Mais je l’ai perdue au détour de ce chemin noyé d’ombres où elle a croisé, un soir de pleine lune, son prince de minuit. J’ai pourtant attendu. J'ai attendu longtemps. Jusqu'à ce que la poussière finisse par tout recouvrir. Le lit défait, le bouquet fané, les rideaux tirés. J’ai compté les secondes et les minutes. Les heures et les jours. Je n’ai aucune pudeur à dévoiler mon désarroi. J’ai attendu.

Mais tu n’es pas revenue. Tu me laisses en arrière, inutile et stérile. A jamais prisonnier de ce monde figé.

Alors que je ne t’espèrais plus, que je ne n'attends plus rien, la porte d'entrée s'ouvre enfin...

C’est toi. Tu n’allumes aucune lampe mais je sais que c’est toi. Ta présence emplit le vide de l'espace de façon aussi évidente que la dernière pièce complète idéalement le puzzle. Les lourds rideaux s’écartent pour laisser pénétrer la lumière cendrée d’une grosse lune ronde et blafarde, qui enveloppe les toits parisiens d’une clarté irréelle. Il fait nuit. J'avais perdu toute notion du temps. Pourquoi te tiens-tu ainsi hors de ma vue, dans la pénombre? Je ne peux t’apercevoir. Que puis-je te dire? Dis-moi ce que je suis sans toi? Juste une illusion. Une chimère incongrue. A quoi bon continuer sans toi?

Mais tout mon univers se brise en mille morceaux quand, invisible et proche à la fois, d’une voix aussi suave qu’un miel interdit, profonde et chaude, tu me murmures : « Je serai toujours la plus belle. Pour l’éternité! Avec lui!»

Et tu éclates de rire. Vous éclatez de rire. Tous les deux. Comme deux enfants fiers d’avoir joué un tour pendable, comme deux créatures de la nuit qui ont finalement abandonné leur humanité et leur soumission à la loi commune. C’en est trop pour moi. Alors, juste avant que les ténèbres ne m’envahissent à jamais, je fredonne doucement les dernières strophes d’une ancienne ritournelle :

"...J’ai entendu ta voix heureuse
ta voix déchirée et fragile
enfantine et désolée
venant de loin et qui m'appelait
et j'ai mis ma main sur mon coeur
où remuaient ensanglantés
les sept éclats de glace de ton rire étoilé.. " (1)


M

(1) Jacques Prévert. : le miroir brisé.

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Liette  Ecrire à Liette

2008-04-22 23:46:40 

 Magnifique !Détails
Ah oui, vraiment, le coup du vampire c'est bien trouvé !!
Je ne suis peu être pas très maligne, mais je n'ai compris qu'à la fin...
Autant le premier épisode ne m'avait pas transporté, autant celui-là m'a touché !
Le paragraphe sur le miroir qui "pleure" à cause de la buée de la douche est, je crois, mon passage préféré... Bravo, bravo !

Ce message a été lu 6437 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-04-30 18:03:51 

 Wa n°36, participationDétails
NdA : le texte suivant est à lire après le portrait n°1, dont il constitue la suite ; le titre couvre l’ensemble des deux textes.




Les Bouches-Noires

.......
Mes parents m’ont toujours déconseillé de me mêler de politique, parce que c’est dangereux et que ça ne va pas changer le monde. Le procès des frères Chuang est-il un procès politique ?
On ne parle que de ça en ville depuis quelques jours- sous le manteau, bien sûr. Seuls quelques privilégiés ont eu accès à la salle d’audience, et personne n’est censé rester devant le Palais, sur la place de la Liberté, pour en apprendre le déroulement par les confidences des gardes qui se relaient toutes les trois heures.
Mais il fait beau aujourd’hui. Je suis sortie plus tôt – personne ne se plaindra de mon absence – et j’ai pris un livre. Deux femmes âgées m’ont fait de la place sur le banc où elles tricotent. Les mères promènent leurs enfants, les hommes jouent aux cartes ou aux échecs, certains réparent leur vélo, lisent le journal ou dessinent sur un chevalet, un groupe s’exerce au taï-chi, un autre au chi-qong...
La place est noire de monde. Les gardes ont cerné la place, mais ils n’ont pas reçu l’ordre de faire évacuer. L’Etat n’est probablement pas dupe, mais le procès engendre déjà beaucoup de tension, les dirigeants ont dû choisir une bienveillance hypocrite.
Les frères Chuang travaillaient à la mine de Baï Chou. On murmure que sur la dernière année il y a eu plus de trois cents morts, dont la moitié étaient des femmes et des enfants, mais rien n’est officiel. La mort d’une femme enceinte, le mois dernier, a provoqué un mouvement de grève de quarante-huit heures. Les ouvriers se sont enfermés dans la mine en bloquant l’accès, et la production a été arrêtée. Les trois frères ont pris la tête de la révolte parce que la victime était une de leurs cousines. Au bout de deux jours, l’armée a chargé ; il y a eu des morts, dont le plus jeune des trois frères. Les deux autres ont été jetés en prison. Ils sont accusés d’incitation à la violence, de rébellion contre l’Armée Patriote et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Ils encourent la peine de mort. A la mine, rien n’a changé.


Les nouvelles qui nous parviennent, par bribes, sont mauvaises. L’Etat, qui s’est porté partie civile, réclame la peine capitale. L’avocat de la défense, qui doit avoir à peine mon âge, bafouille, bégaie, et s’embrouille dans ses papiers. Il est vrai qu’on a dû lui déconseiller d’être trop brillant...
Le soir commence à tomber. La sentence ne devrait plus tarder, les juges ne vont pas perdre leur temps précieux pour un verdict couru d’avance. Un petit vent froid se met à souffler, en même temps que le ciel se voile. Les gens arrêtent leurs activités ; ceux qui s’étaient assis se lèvent, les femmes serrent leurs enfants contre elles. Tout le monde a les yeux braqués vers le Palais. Mais c’est pourtant de l’autre côté, du côté du fleuve, que jaillissent les premiers cris d’effroi. Nous nous retournons, et la terreur se répand parmi nous à la vitesse de la foudre. Le ciel, vers l’ouest, est obscurci par une nuée de formes noires qui fondent vers nous. La peur me coupe les jambes, me donne le vertige. Je suis peut-être la seule à savoir de quoi il s’agit. Il n’y en a pas une, mais des centaines, des milliers... Vêtues de noir, volant comme des fantômes dans leurs robes amples, la poudre de riz sur le visage, la bouche cernée de noir...
La foule recule, se tasse aux abords du Palais. Les gardes arment leurs mitraillettes. Nous sommes perdus. Les bouches noires s’ouvrent sur un râle de convoitise, tandis que mille clochettes cristallines résonnent dans nos os transis...
« Ecartez-vous ! »
C’est une voix jeune, une voix d’enfant, mais si forte et si imposante que la foule lui fait place, et le silence revient, lourd, menaçant, abyssal.
C’est un jeune garçon, dix ans tout au plus, maigre, le crâne rasé. Il porte l’uniforme gris de la mine. Il marche, à la rencontre des Créatures, dans le couloir désert que lui ouvrent les gens terrifiés.
« Allez vous-en ! », lance-t-il aux monstres. « Vous ne nous faites pas peur ! Vous n’êtes que les créations imaginaires d’esprits troublés ! Mais ici et maintenant, nous sommes des hommes et des femmes courageux, et nous ne craignons pas la mort ! La peur ne nous prendra pas parce que nous ne sommes pas cette peur. Vous n’avez que le pouvoir que nous vous donnons, et ce pouvoir, nous ne vous le donnons pas ! S’il faut mourir, que ce soit pour une cause juste dans la dignité de nos ancêtres, pas dans la terreur des proies impuissantes ! »
Les Créatures s’arrêtent. Elles se taisent. Elles restent là, nuage noir dans le ciel du crépuscule, indécises, déconcertées.
L’enfant leur tourne le dos.
« Gardes ! Voulez-vous mourir dans la peur ou participer à la Justice du Peuple ? »
Le temps semble s’être suspendu. Les hommes armés se consultent du regard, hésitent. Les monstres se sont mis à tournoyer dans le ciel, comme une bande de vautours attendant son heure.
Une mitraillette se baisse. Une autre est posée au sol. Le Peuple hurle sa joie dans un mouvement effréné vers l’avant, les portes du Palais explosent sous la poussée, c’est une marée humaine qui a rompu les digues de la soumission, c’est un ouragan de vie qui balaie tout sur son passage, c’est la Liberté qui condamne la Peur à la peine de mort.
Il y aura d’autres combats, il y aura d’autres morts et d’autres souffrances. La pieuvre étatique ne cèdera pas sur un seul coup de boutoir. Il y aura des excès, des trahisons, des injustices. Mais la Liberté est en marche.



Je ne finirai pas mon stage. Mon diplôme peut attendre, il ne me semble plus essentiel. J’ai rejoint les Résistants. Certains parmi nous disent que l’enfant est une Réincarnation. Pour ma part, je n’en sais rien. J’ai pu l’approcher quelques fois. Il parle comme un sage, avec une intelligence et une tolérance qui ne sont pas de son âge, mais ça ne l’empêche pas de jouer avec son cerf-volant. Il ne cherche pas à commander, il n’aime pas la violence mais il sait se battre sans arme avec vitesse et précision. Quand il parle, même les plus enragés font silence. Je l’ai vu rester immobile pendant des heures, perdu dans ses pensées, un sourire béat sur les lèvres. Je ne sais pas ce qu’il est. Il inspire le respect et l’admiration.



Dans tout le pays, les hommes et les femmes se lèvent, clamant leur juste colère, et souvent les soldats se rallient à leur cause – notre cause. Le pays tout entier est ravagé par des affrontements violents, et cela le laissera peut-être exsangue, mais il se relèvera.
Les Bouches-Noires ne reviendront pas. Nous n’aurons plus jamais peur.
Narwa Roquen,qui n'a pas arrêté le chocolat noir ( aux noisettes)

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-05-02 16:57:18 

 Commentaire Maedhros, exercice n°36Détails
Bien joué ! Bon sang, mais c'est bien sûr! Car qui, sinon l’immortel, peut vaincre le temps et ses ravages ? Et qui peut se prétendre plus fort que le miroir, sinon celui (ou celle) qui n’a plus de reflet ?
Le retournement de situation est délectable...C’est un texte très visuel, merveilleusement poétique, aux mots choisis, aux phrases ciselées, qui se met parfois en musique quand les émotions du personnage principal viennent perturber le rythme du récit. D’une partie à l’autre, on voit l’atmosphère changer sous nos yeux, devenir plus oppressante, et on finit par plaindre le pauvre monstre amoureux... Prévert semble avoir écrit ce poème pour toi – mais peut-être est-ce l’inverse...
La transformation de la femme, dans ses choix de décoration et de maquillage, est décrite très habilement.
J’aime beaucoup les larmes du miroir...
Le passage au « tu », vers la fin, donne une intensité dramatique supplémentaire en nous rapprochant encore de celui qui parle.
Deux petits détails : « d’un revers de main » suffirait ; « Qu’à moi » : « Rien qu’à moi », ou « A moi seul ».
Les deux parties se répondent et se complètent Tu as l’art de balader nos sentiments de l’hostilité à la crainte, du doute à la compassion, de la complicité au rejet, jusqu’à ce qu’à la fin on ne sache plus qui est le monstre de l’histoire...
L’ensemble est tout à fait harmonieux, et le lecteur ne peut que regretter que le temps passe, et qu’il ait déjà fini de te lire !
Narwa Roquen,clap clap clap!

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2008-05-03 18:32:31 

 Lhassa'r volant (oui je sais...)Détails
C’est là un récit épique, une histoire de révolte, l’histoire d’une révolution qui se profile. La narratrice passe naturellement au second plan car ce n’est plus vraiment son histoire dont il s’agit mais de l’Histoire, la grande, celle qui défait les empires et les oppressions totalitaires. C’est la peur et la résignation qui semblent attirer les bouches noires, monstres prêts à moissonner plus encore ces âmes courbées qui acceptent leur destin et se résignent à une condition où l’espoir même du rêve est dénié.

Il faudra qu’un guide spirituel, réincarné dans le corps d’un enfant, se lève dans la foule terrorisée et refuse son état pour qu’enfin, le sentiment de liberté finisse par triompher et annihiler cette peur paralysante qui dévaste tout et avale les aspirations de ce peuple tyrannisé et martyrisé.

L’image du cerf-volant est un parfait contrepoint aux lugubres bouches noires, l’un caracolant au soleil et libre dans le vent, les autres sinistres et amassées comme un orage qui encercle l’horizon. Il y a certes l’espérance qui balaie tout mais tu n’éludes pas le fait que cela ne sera pas sans souffrance ni recours à la juste violence. Mais n’est-ce pas le lot de toutes les révolutions?

Connais-tu cette chanson datant de plus de tente cinq ans ? A mon avis, elle illustre idéalement ton histoire!

Stand up and fight, for you know we are right
We must strike at the lies
That have spread like disease through our minds.
Soon we'll have power, every soldier will rest
And we'll spread out our kindness
To all who our love now deserve.
Some of you are going to die –
Martyrs of course to the freedom that I shall provide.


M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-08-05 16:03:40 

 Exercice 36 : Narwa => CommentaireDétails
Sympa le titre.
L’illumination à la chinoise et la révolte contre l’oppression politique deviendraient-ils tes thèmes fétiches ?
J’ai trouvé incongrue l’apparition du garçon, qui sort de nulle part avec un discours impeccable. La phrase « Vous n’avez que le pouvoir que nous vous donnons, et ce pouvoir, nous ne vous le donnons pas ! » pourrait peut-être être reformulée pour éviter la répétition, en utilisant le verbe céder par exemple. Les gardes se laissent bien vite convaincre... Je trouve ça peu crédible. Ou alors, tu aurais du insister sur le caractère surnaturel de l'éloquence du gamin. En effet, le fait qu'il puisse s'agir d'une Réincarnation n'est évoqué qu'ensuite. Cela dit, ce n'est que mon humble avis. Les bouches noires sont réduites finalement à une simple métaphore de la tyrannie, ce que j’ai trouvé dommage, préférant souvent les récits fantastiques purs et durs. Je préférais la première partie...

Est', qui profite d'une journée calme.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-08-05 16:06:09 

 Exercice 36 : Maedhros => CommentaireDétails
Fascinante histoire. La belle a reçu le Don de la nuit et de ce fait, son lien avec le miroir est brisé. Elle avait besoin de se contempler tant que le temps l’atteignait et qu’elle en vérifiait les effets. Mais à présent qu’elle est immortelle, non seulement la contemplation de son reflet figé pour toujours, éternellement jeune et parfait, est inutile mais il est probable que bientôt, elle ne se reflètera plus du tout. Le miroir a donc perdu son amante de la plus irrémédiable des façons.
C’est rigolo d’ailleurs car la belle abandonne le miroir pour devenir le reflet d’un autre amant. « les sept éclats de glace de ton rire étoilé.. » jolie citation, bien choisie.

Est', qui profite d'une journée calme.

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