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De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Vendredi 18 avril 2008 à 19:53:49
Notes de lecture « Les règles de la fiction », de E. Wharton, 1925. Pour la traduction française, Editions Viviane Hamy.

Il faut d’abord trouver un bon sujet : il doit répondre à ce mystérieux besoin de jugement sur la vie. « Pour quelle raison me raconte-t-on cette histoire ? » « Quel jugement sur la vie a-t-elle à m’apprendre ? »
On dit souvent : un bon sujet pour une nouvelle devrait pouvoir être développé en un roman.

- 1° règle : donner au lecteur un sentiment de sécurité, lui donner confiance. Chaque phrase doit être un poteau indicateur, aucune ne doit laisser perplexe ( à moins qu’il n’y ait intention délibérée d’égarer)
- 2° règle : éviter de distraire ou de fragmenter l’attention du lecteur (pas d’accumulation excessive, pas de dispersion)
Une insistance répétée est bien plus éprouvante que des assauts diversifiés ; ce qu’on redoute est bien plus effrayant que ce qu’on ne prévoit pas.
- 3° règle : unité de temps (pas de hiatus, pas d’écoulement long de temps)
unité de regard (qui raconte ?) : ce choix est important. Le romancier qui a choisi le point de vue d’un personnage doit s’efforcer de ne communiquer rien de plus, rien de moins, et surtout rien d’autre que la façon dont sent, pense et réagit ce personnage.

Le plus important dans un roman ce sont les personnages.
Le plus important dans une nouvelle, c’est la façon dont est exposée la situation.
L’essentiel de la nouvelle c’est l’action.
L’effet produit par la nouvelle dépend presque entièrement de sa forme, ou présentation des faits(...) L’écrivain doit obtenir une impression de vivacité, d’immédiateté de l’affaire racontée (...) Il doit non seulement savoir sous quel angle présenter l’anecdote pour lui donner tout son éclat , mais il doit également être convaincu que cet angle est le seul qui convienne.
Dans le roman il faut s’appliquer sur la fin.
Dans la nouvelle le premier souci de l’écrivain devrait être de savoir comment faire un début. La première page doit contenir tous les germes de l’histoire.
Faire court, oui, mais ne pas enlever le sens et l’émotion. Des rebondissements, oui, mais pas trop ; qu’on ne perde pas le fil de l’histoire.
Pas de parcimonie, pas de gaspillage.


Le roman
L’emploi du dialogue dans la fiction devrait être réservé aux moments culminants.
Un thème de roman se distingue d’un thème de nouvelle, non tant par le nombre de personnages présents, que par l’espace exigé pour indiquer l’écoulement du temps, ou pour permettre l’analyse minutieuse des phases successives du sentiment.

Comment introduire ses personnages ?
- tous ensemble, sans action
- tous ensemble, dans l’action
- les uns après les autres


Quand commencer le récit ?
L’art de trouver le moment juste est sans doute encore plus important que celui de présenter un grand nombre de personnages dès le début. Il n’y a pas de règle générale. Pour H. James, le début se fait au coeur de l’action, puis flash-back. Pour Stendhal, le début est bien avant l’action.

La longueur
Dépend de l’ampleur du sujet traité. Surtout, pas trop long !

La fin
Aucune conclusion ne peut être correcte si elle n’est pas latente dès la première page. La fin doit donner un sentiment d’inéluctable.

Incidents révélateurs
A choisir pour révéler l’âme des personnages. La capacité de saisir les personnages dans leurs gestes caractéristiques est le plus sûr indice de la maîtrise d’un romancier.

Style
Chaque sujet exige sa propre manière, son propre style.

L’écrivain est un artiste
Si aucun art ne peut vraiment être enfermé dans les règles qu’on déduit de lui, aucun art non plus ne peut pleinement se réaliser sans que ceux qui le pratiquent essaient de mesurer ses possibilités et d’analyser ses procédés.
L’univers intérieur d’un artiste existe pour lui aussi fortement que le monde réel, et peut-être davantage, mais d’une façon entièrement différente ; c’est un univers où il pénètre et dont il sort sans aucun effort, mais toujours avec un net sentiment de passage.
Une fois conçus par l’imagination de l’auteur, les personnages sont des êtres vivants qui mènent leur propre existence ; mais leur univers est celui que leur impose leur créateur.

Personnage et situation dans le roman
On distingue le roman de situation, le roman de personnages et le roman de moeurs(ces deux derniers étant souvent très proches, voire intriqués). Cette grossière distinction va servir à marquer la différence entre les façons de présenter un sujet, alors que la plupart des sujets peuvent être traités de différentes façons. Bien entendu, au dessus d’un certain niveau de talent créatif, les diverses méthodes, les points de vue apparemment opposés, se mêlent dans la vision globale de l’artiste, et les situations inhérentes au sujet se détachent vigoureusement des arrière-fonds les plus chargés, sans déranger la composition générale. Mais cela n’est vrai que pour les grands romanciers, chez qui l’ampleur de la vision est unie à une égale capacité de coordination.
Dans le roman de situation la difficulté est de garder en tête de rechercher, non pas ce que la situation est susceptible de faire des personnages, mais ce que les personnages, étant ce qu’ils sont, sont susceptibles de faire de la situation. Dès que le romancier fait parler ses personnages, non pas selon leur personnalité, mais comme semble l’exiger la situation (...), il produit un effet aux dépens de la réalité, et ses créatures tombent en poudre dans ses mains.
Dans les dialogues, les personnages doivent parler comme on le ferait dans la réalité, et pourtant tout ce qui ne concerne pas la situation doit être éliminé.
Le problème de tout romancier est de créer des personnages à la fois individuels et représentatifs, particuliers et universels.
Un roman de caractères ou de moeurs ne peut jamais être dénué de situation, c'est-à-dire d’une sorte de paroxysme issu de l’affrontement des forces engagées. L’opposition, le choc des éléments, est latent dans toute tentative de détacher un fragment d’expérience humaine pour le transposer en termes d’art, ou d’achèvement.
Le grand avantage du romancier qui conçoit d’abord ses personnages, soit dans leur caractère individuel, soit dans leur position sociale, c’est qu’il peut les regarder vaquer à leurs affaires, et laisser son récit prendre la forme de leurs actes et de leurs humeurs, de leurs idées et de leurs manies, au lieu de les conformer à une situation avant d’avoir pris le temps de les connaître, individuellement ou collectivement. A l’inverse, l’étude trop minutieuse d’un personnage risque de submerger la situation nécessaire pour faire vivre ce personnage.
L’art du romancier consiste, entre autres, à savoir donner, dans les bonnes proportions, une place à l’individu, au groupe et au milieu social.



Je précise que :
- je ne suis pas d’accord avec tout
- le livre date de 1925
- la fantasy et la SF ne sont pas mentionnées dans ce livre
Malgré tout, je trouve qu’il contient de précieux conseils, que je vous laisse le loisir de méditer...
Narwa Roquen, avec les encouragements du jury


  
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Réponses à ce message :
2 Nouvelle? - Elemmirë (Mar 22 avr 2008 à 12:44)
       3 Explication de texte - Narwa Roquen (Mar 22 avr 2008 à 18:30)


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