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 WA, exercice n°57 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 18 mars 2009 à 23:59:18
Cet exercice nécessitera peut-être que vous avertissiez le lecteur si vous jugez certains passages trop pénibles. Il s'agit en effet d'écrire une histoire où le personnage principal sera confronté à la douleur physique, situation assez courante dans les aventures, mais qui nécessite la maîtrise du vocabulaire et un style adapté à l'effet recherché. Un exemple à mon avis d'excès patent, sont les 100 pages consacrées à des scènes de torture pratiquement ininterrompues dans "La première leçon du sorcier" de T. Goodkind: pour le lecteur moyen, exempt de perversion, c'est désagréable au début et franchement lassant à la fin.
Mais ça ne vous empêche pas de tisser tout autour une histoire passionnante!
Vous avez deux semaines, jusqu'au jeudi 2 avril.
J'essaierai de faire plus drôle la prochaine fois!
Narwa Roquen,sois sage, ô ma douleur...


  
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Indy's  Ecrire à Indy's

2009-03-28 15:15:24 

 A la boucherie!Détails
Je pense que ce texte peut être lu par tous. Il n'y a pas de boyau, tripe et autre truc particulièrment écoeurant.



« Tu dois m’oublier maintenant. Tout est fini. Je pars et cette nuit, je serais mariée. Tout est fini. »

Il y avait des sanglots dans sa voix, des regrets, de la souffrance, de la peur, mais le plus malheureux était cette détermination nourrit de désespoir qui pesait sur chacun de ses mots et noyait l’or de ses yeux. Comme la chaleur en cette fin d’après-midi d’été étranglant les mouvements de la mer, les nuages orageux encombrant le ciel et les esprits, les larmes alourdissant ses paupières.
Le vent balayait sa chevelure et gonflait son voile nuptial, qui en cette heure apparaissait comme l’aura enveloppant un spectre. Un spectre qui le hanterai toute sa vie...

« Comment pourrai-je t’oublier, s’il m’est déjà impossible de penser à autre que toi ? »

« Tu dois cesser de penser à moi, et si cela t’es inconcevable, blesse toi. »

Elle sortit une dague de son corsage, instrument à la beauté et au raffinement macabre.

« A mes cotés, seule la mort t’attend. Alors, à chaque fois que ton esprit me rappellera à toi, entaille ton bras. Je serai ton malheur, je deviendrai ta douleur, tu me détesteras, me mépriseras... Puis m’oublieras. »

Elle prit sa main et y déposa la dague, puis s’éloignant de la falaise, elle emprunta le sentier du rivage. Elle s’arrêta un instant et sans se retourner, murmura :

« Je t’en prie, tu dois m’oublier. Je ne veux pas que tu meurs. »

Il ne l’a revit plus. Elle était à jamais perdue au delà des mers, sur une terre qu’il ne pourra jamais fouler. Il observa le départ de son navire, et lorsque l’horizon trancha les voiles, il prit la dague et délicatement, lui fit embrasser son bras. Le sang perla immédiatement. L’espace de quelques secondes, la douleur envahissant son esprit lui fit en effet oublier sa belle. La lame était bien plus aiguisée qu’elle n’y paraissait, il n’eut aucun besoin d’appuyer, elle glissa naturellement sur sa chair, suivit d’un cortège écarlate. L’entaille était nette, profonde, brûlante. Ses membres se crispèrent, il serra les dents mais ne fit rien pour atténuer la douleur. Elle était un soulagement, un exutoire nécessaire. Il essuya la dague puis la rangea comme s’il s’agissait d’une précieuse relique, mais n’épongea pas le sang de son bras. La souffrance le possédait, le sang était la chaîne de sa geôlière, la marque de sa toute-puissance sur lui, sa créature.
Chaque matin, dès que le soleil parvenait à se frayer un chemin vers son esprit engourdit, il tendait la main vers le reflet de son amour et s’en lacérait. Parfois, il gémissait, mais jamais il ne se plaignait. Ce rituel se répétait une quinzaine de fois dans la journée. Il pensait à Elle bien plus de quinze fois, mais il ne lui était pas toujours possible d’ « oublier ». Lui, pauvre homme solitaire, à l’allure si singulière, si propre aux héros déchus, aux princes exilés, aux âmes esseulées, aux coeurs brisés. Lui, qui avait tant de mal à se mêler aux autres, impressionnait par la gravité de son visage, l’immensité de son chagrin, que ses yeux gris-bleu peinaient à retenir et par son statut et sa renommée en tant que chevalier. Comment aurait-il pu se blesser devant ceux qu’il devait protéger, guider? Pouvaient-ils comprendre que leur chevalier préférait souffrir à ressentir ? Qu’à dire vrai, ressentir était au delà de toutes souffrances imaginables, au delà de toutes tortures physiques, que la Cruauté elle-même pousserait un cri d’effroi et demanderait pitié pour lui, si elle avait pu comprendre. Mais personne ne le pouvait, car plus personne en ce monde n’aimera avec une telle intensité. Le coeur n’est pas constitué pour contenir une telle puissance, comment, lui, avait pu se consumer si lentement et vivre encore, reste un mystère.

Un combat, voilà ce qu’il espérait. C’était avec plaisir qu’il croisait le fer et laissait son adversaire le malmener. Il était un maître d’armes hors pair, aussi le duel ne durait jamais bien longtemps. Dès que l’ennemi était parvenu, par ses soins, à faire couler son sang, il mettait fin au combat d’un prompte mouvement d’épée.

Il arriva une fois que l’entaille fut trop légère, pas assez profonde pour oublier. Il n’en ressentait que quelques élancements lui provoquant de courts spasmes. Le coup avait pourtant fait voler son heaume. Il ne le remit pas, attendant une attaque plus sérieuse. Elle ne se fit pas attendre, le guerrier en face s’exprimait à la hache. Il leva son arme et l’abattit sur le cou du chevalier. Cependant, il ne le toucha point, une volée de flèches le transperça avant. Comme débarquant du ciel, des elfes à la grâce angélique, affleuraient de tous parts. Le chevalier déposa arme et s’agenouilla devant les Seigneurs Ethérés. Ceux-ci l’encerclèrent, et le plus grand d’entre eux s’avança à lui.

« Nous sommes en quête d’un chevalier répondant du nom d’Adone. Etes-vous celui que nous recherchons ? »

« Je suis celui-là même, mon seigneur, et répondrais à vos attentes aussi promptement que le souffle de vie me le permettra. »

« Fort bien, car ce que nous réclamons de vous est une dette de sang. Notre Reine, au soir de ses noces, s’offrit à la mer.» Sa voix se voila. «J’étais auprès d’elle, lorsqu’elle disparut. Elle semblait si triste, désemparée de quitter les terres mortelles. Je tentai de lui faire comprendre qu’elle ne perdait pas tout, et ce qu’elle laisserait n’était rien face à ce qu’elle aurait trouvé en notre monde. Elle me répondit, et je lus en cet instant les premières notes de folie, qu’ « Il était devenu Tout pour elle ». Elle était comme ensorcelée, torturée et se mit à courir sur le pont avant d’enfouir son âme dans l’écume de la mer enragée. Le nom qu’elle pleura dans sa chute, fut le vôtre. »

Le chevalier s’était mis à trembler de tous ses membres. Il fixait l’elfe, l’air hébété.

« Morte ? »

Les cicatrices, les une après les autres, délicatement, s’ouvrirent, déchirant tendrement la chair de ses bras, de ses jambes, de son torse. Sa tunique s’empourpra, ainsi que ses yeux et sa bouche. La caresse insidieuse du vent sur les plaies ouvertes ou le tissu s’accrochant aux lambeaux de peau lui coupèrent le souffle. De violentes convulsions le jetèrent face contre terre et il cracha une frénésie d’hurlements et lugubre liquide. Son sang était devenu un dragon indomptable fuyant son corps en crachant souffre et flammes sur son passage. Il éprouvait les affres des pires brûlures et l’effroyable angoisse des grands noyés en même temps. Les elfes, petits oiseaux apeurés, s’envolèrent loin de la tragique scène. La douleur ne lui laissa aucun répit avant son trépas, désormais, c’était elle, sa Reine.

Ce message a été lu 6093 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-03-28 23:54:01 

  WA - Participation exercice n°57Détails
Un texte très particulier. Aucune description gore mais un tout assez dérangeant.

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REACTION EN CHIENNE


IN VITRO VERITAS



L’eau qui fouette ton visage te ramène brutalement à la réalité. La créature n’est pas allée de main morte. Elle t‘a renversé sur la tête tout le contenu d’un seau d’eau glacée. Tu suffoques, essayant de récupérer tant bien que mal des repères chancelants dans une réalité étrangère.

Une lumière grise filtre d’une ouverture percée dans la muraille à plusieurs mètres au-dessus de toi. Impossible d’apercevoir le ciel, le mur est bien trop épais. La créature vaguement humanoïde te file un coup de pied vicieux dans l’aine et pose sans ménagement sur le sol inégal une grossière écuelle de bois. Une bonne partie de l’infâme gruau où flottent quelques cubes d’une viande gélatineuse, dégueule sur la terre battue. Tu ramènes tes jambes en un réflexe de défense. Mieux vaut ne pas la provoquer. Il t’en coûtera encore plus cher. Tu te redresses péniblement sur la paillasse crasseuse qui te sert de couchette. Deux jours. Cela fait deux jours que tu es en enfer. Tu grimaces quand ta langue passe sur les trous béants de ta mâchoire. Les gencives sont encore sanguinolentes là où les tenailles ont arraché les dents. Tu as hurlé longtemps jusqu’à ce que cette brûlure s’imprime dans ton esprit de façon indélébile.

La douleur. Tu vis avec elle depuis deux jours. Les créatures semblent fascinées par les ravages qu’elle laisse sur ton corps et dans ton esprit. Leur imagination est sans limite. Tu commences à hurler dès qu’elles ouvrent la porte du cachot. Quand elles te traînent sans ménagement vers la salle de pierre, tout au fond du couloir. Quand tu te débats pendant qu’elles resserrent les liens de cuir autour de tes poignets et de tes chevilles. Quand elles fixent l’étau de métal sur des tempes. Tu ne peux réfréner tes hurlements quand tu te retrouves, nu et impuissant, sur le chevalet de torture qu’elles renversent en arrière. Et tête en bas, tu fixes d’un regard fou la lourde tenture noire qui va le laisser apparaître...

Tu te rappelles parfaitement le moment où le cauchemar a débuté. C’était la nuit. Tu dormais profondément après une rude journée aux champs. Le dortoir des novices est abrité dans une annexe du grand séminaire. Ta cellule est au dernier étage, à l’extrémité de l’aile nord. Tu avais prié après les vêpres, à genoux au bord de ton lit, égrenant lentement le rosaire, grain après grain. Tu avais récité les prières consacrées aux trois Anges de l’Apocalypse, pendant que le mince bâton d’encens se consumait devant le petit autel dressé près du lit. Les silhouettes graciles des trois Anges, statuettes taillées dans une pierre semi-précieuse, se découpaient en ombres chinoises sur le mur blanchi à la chaux. Tu as toujours préféré l’Ange du milieu. L’Ange Rebondi. Il semble toujours sourire et perpétuellement compréhensif.

Au milieu de cette nuit, tu t’es brusquement réveillé, en sueur sous le drap. Il faisait trop sombre. Le silence était trop dense. Fébrilement, tu as battu le briquet pour allumer une petite bougie qui a chassé tant bien que mal les ténèbres oppressantes. Il y avait quelque chose d’anormal. Quelque chose d’imminent. Une tension surnaturelle. Cela agaçait tes sens. Une veine pulsait douloureusement sous ton front. Tu as passé la main sous ton nez et tu as contemplé le sang qui maculait tes doigts. Soudain, une lumière intense et crue, vivante et solide, a transpercé les meneaux du fenestron et t’a épinglé comme un papillon de nuit sur un bouchon de liège. Ta volonté a été annihilée par la douleur de plus en plus vive qui irradiait à partir de la tempe. C’est comme si une lame de fer pénétrait de force à travers l’os de ton crâne, centimètre après centimètre. Une douleur grandissante avec cette impression terrifiante qu’elle ne finirait jamais de croître. Tu n’as pu lutter, tous tes efforts restant vains. Tu étais paralysé, aucun de tes muscles ne réagissant à tes sollicitations. Tu étais cloué contre le mur, prisonnier de ton propre corps. Ta langue pesait une tonne, aucun son n’a pu franchir la barrière de tes dents. La lumière s’est faite plus insistante et solide, s’insinuant par chacun de tes pores. Inondant tes yeux. Colmatant tes oreilles. Remontant tes narines. S’engouffrant comme un mascaret dans ta bouche grande ouverte... Jusqu’à ce qu’il n’y eut plus aucune différence entre matière et lumière.

Tu es devenu lumière, sentant progressivement le reflux te ramener vers le fenestron. Tu as glissé, léger comme un souffle d’air, contemplant la cellule vide s’éloigner... s’éloigner... et tu as flotté dans l’air nocturne, à l’extérieur du bâtiment, au-dessus des grands arbres figés, au coeur d’une lumière dense et chaude. Tu ne sentais plus ton corps. Ton être s’était réduit à cette infime partie de ta conscience qui résistait encore. La stase immobile n’a duré qu’une fraction de seconde et tu a été aspiré vers les étoiles, le long d’une vertigineuse ascension. Tu as sombré dans l’inconscience et pour toi ce fut un apaisement.

Quand tu t’es réveillé, tu as crié pendant qu’elles piquaient et sondaient tes membres et ton corps avec des instruments de métal brillant sans se soucier du mal qu’elles t’infligeaient. Tu as pleuré quand elles ont découpé tes vêtements pour mieux étudier certaines parties de ton anatomie. Elles te fixaient de leurs grands yeux déformés. Silhouettes vaguement humaines, terriblement étrangères. Tu t’es évanoui pendant qu’un ruisseau rouge s’élevait dans un tuyau transparent. Tu savais déjà où tu étais n’est-ce pas ? Tu ne pouvais pas l’ignorer. Te souviens-tu des leçons de ton maître, là-bas sur la montagne sacrée. Tu étais son disciple. Il t’a montré les voies de la sagesse et de la complétude. Il a guidé tes premiers pas sur le chemin de l’Eveil. Que te disait-il le soir, quand les étoiles filantes striaient le ciel d’été comme une averse de lumière ?

Ce matin, elles vont venir te chercher. Comme hier. Es-tu encore un homme, obéissant aux commandements des écritures ? Tes dents, tes deux magnifiques dents qui avaient poussé lors de ton quatorzième anniversaire, ne sont plus. Elles ont fini au fond d’une cuvette de métal brillant, arrachées par une créature aux lignes courbes et cauchemardesques. Des caricatures d’hommes. Car tels sont les démons qui descendent des cieux pour cueillir le fruit de Dieu. Cela aussi est écrit dans les livres sacrés. Les démons sont imprévisibles et seules les prières ferventes sont capables de repousser leur convoitise millénaire.

Tu n’es pas le premier. Ton maître te l’a enseigné. Ils descendent des étoiles pour essayer de ravir l’essence divine de l’homme. Ils essaient depuis longtemps. Leur quête n’a pas de cesse car ce qu’ils recherchent, jamais ils ne le trouveront. Le paradis leur est inaccessible. Seuls les élus fouleront les prairies infiniment vertes des champs élyséens, sous le regard éternel du Vrai Dieu. Les démons ne peuvent pas rivaliser avec lui. Seuls les hommes sont à l’image de Dieu. Les prêtres murmurent les psaumes consacrés au centre des pierres levées, à l’ombre des arbres sacrés là où le miracle se répète saison après saison. Là où la vie pleure doucement en ouvrant les yeux sur le ciel sans nuage, là où le visage de Dieu est amour et infinie bonté. Là où la récolte, l’offrande divine, attend les moissonneurs. Les créatures qui guettent dans les limbes extérieures ne sont pas faites à Son image. Alors, elles cherchent à contrefaire son oeuvre. Leur dessein n’est pas clair pour toi car tu n’es qu’un jeune novice et il existe bien des mystères qui dépassent ton entendement.

Il y a une créature. Elle est toujours présente quand tu hurles en te tordant de douleur. Elle t’observe de près, son faciès à moitié humain penché sur toi. Quand elles te laissent un bref moment de répit, tu essaies de déchiffrer l’expression énigmatique de cette caricature du divin, cette esquisse grossière du Vrai et du Beau. Une peau trop lisse, trop claire. Trop différente. Des lignes douces et écoeurantes. Un crâne dépourvu de toute chevelure. Cela t’inspire dégoût et colère. Quand la créature tend vers toi une main diaphane et légère, tout ton être se révulse. Tu crispes tes poings quand elle suit d’un doigt long et fin une veine bleutée qui saille à la saignée de ton bras jusqu’à la naissance de l’épaule sous l’aisselle.

La porte s’ouvre à nouveau. Tu ne les reconnais que trop et tu te réfugies piteusement dans le coin le plus éloigné. Sans pitié, l’une des créatures pointe vers toi un engin court et oblong. Une machine du diable. Un faisceau de lumière te frappe au creux du sternum. La décharge déclenche des spasmes irrépressibles. Une créature s’approche et te passe une laisse autour du cou. Quand elle tire dessus, tu la suis sans pouvoir résister. Ces démons sont pourtant plus petits que toi. Une bonne tête de moins. Et encore, tu es jeune, ta croissance n’est pas achevée. Il est trop tard pour toi. Que disait ton Maître ?

« Ecoute bien, jeune Siddhartha, la forme n’est rien d’autre que la vacuité, la vacuité n’est rien d’autre que la forme. Comprends moi bien. La vacuité n’est pas la négation de toute chose mais au contraire, elle en est l’essence même. Il y a bien des mystères qui entourent le destin les hommes, les seules créatures élues de Dieu au sein de l’univers infini mais le premier entoure son origine. Regarde, cette poule. Vois-tu le coq qui la surveille ? Tous les animaux autour de nous s’accouplent et procréent. Tel n’est pas notre destinée. Nous naissons d’une étincelle divine et irrésistible. Chacun d’entre nous est un miracle de la création, la parfaite illustration de la volonté de Dieu. Une infinitésimale parcelle de son essence.

Et toute notre vie, nous marchons à l’aveugle sur un chemin sinueux où bien peu, je l’avoue, finiront par entrevoir la lumière au-delà de l’obscurité. Cet instant merveilleux où la connaissance se transforme en compassion et la compassion en énergie. Cette énergie devenant elle-même une nouvelle connaissance.... Ainsi commence le mouvement perpétuel idéal. C’est ainsi que le véhicule d’or prend sa pleine vitesse et que la lumière du Vrai Dieu éclaire notre misérable condition. Ceci est vrai quel que soit le chemin emprunté, quel que soit l’Ange Miséricordieux qui a été choisi pour guide. »

Il a hésité un instant en te regardant droit dans les yeux. Avec une branche tombée d’un arbre, il a tracé dans la poussière un symbole que tu n’as pas compris. Il l’a rapidement effacé en disant tout bas, presque de façon inaudible :

« Sur cette voie qui nous réconcilie avec le divin, il y a une étape désagréable. Une étape indispensable. Un prix à payer. C’est le plus grand des Nobles Mystères. Il garde le premier des quatre Voiles. Dieu nous attend derrière le dernier. Tu es trop jeune mais il faut que tu saches. Avant toute espérance de libération, il te faudra accepter le fait que l’existence est d’abord souffrance. C’est la première vérité. Apprends son nom. Dukkha. Elle revêt bien des formes mais tu n’auras aucun espoir d’écarter le quatrième voile si tu ne l’as pas regardée en face. C’est ce qui est écrit dans tous les livres sacrés. Même sur ceux qui se lisent de droite à gauche. Même sur ceux-là !»

Les démons te guident le long de couloirs vides et sombres, à peine éclairés de loin en loin par des blocs de lumière magique, froide et immobile. C’est le même chemin. Il conduit à la salle de la douleur. La créature t’attend près du chevalet. Elle est vêtue d'une étonnante tunique blanche et son visage démoniaque est caché sous un masque aux traits vaguement humains. Elle se tient parfaitement immobile pendant qu’ils t’attachent sur le croisillon de bois qui mord tes cuisses. Ils vérifient une dernière fois les liens qui t’emprisonnent et font quelques pas en arrière. D’autres démons poussent un lourd chariot de métal dans ta direction. Des instruments brillants sont disposés dessus. Tu en reconnais certains. Ils t’ont déjà piqué ou coupé.

Une autre créature entre dans ton champ de vision. Tu ne l’as encore jamais vue. Elle est pareille aux autres. L’image déformée de Dieu, la marque du Diable hante ses traits. Elle prend une paire de pinces aux spatules dentelées. Elle saisit ta main droite et elle applique la pince sur l’extrémité d’une de tes griffes. Elle regarde le démon en blanc qui hoche la tête. Elle tire violemment et tu hurles quand la griffe se sépare de la phalange. La douleur est inimaginable. Tu hurles comme ces loups que tu chassais sous la lune montante. Le sang jaillit. Impitoyablement, la créature se saisit du doigt suivant et arrache l’ongle de la même façon. Tu n’es plus rien qu’un cri primal et inhumain. Les tendons de tes bras sont des cordes prêtes à se rompre sous l’effort que tu fais pour t’échapper à tes liens. Les démons demeurent inexpressifs. Tes yeux se révulsent et tu pries pour sombrer rapidement dans le néant. Au quatrième doigt, c’est plus que tu ne peux supporter. Mais elles te réveillent pour mieux continuer leur sinistre besogne. Tes mains sont une seule et unique plaie où suinte un sang rouge et épais. Ton esprit est en déroute. Tu es incapable de penser à autre chose qu’à cette douleur qui broie ton coeur. Le démon met un linge humide sur tes phalanges mutilées et la douleur n’est plus. Tu te retrouves seul sur un champ de bataille déserté par un ennemi qui allait te submerger. Un bien-être étrange et inespéré s’empare de toi et tu ne peux que pleurer doucement en contemplant tes bourreaux qui ne bougent pas.

Alors, la créature s’attaque à tes pieds et le supplice recommence, plus intense et plus violent. Les griffes qui faisaient de toi un Homme sont éparpillées au sol. Tu cries encore plus fort. Tu n’es plus rien, rien que spasmes et cris. Rouge et noir. Haine et douleur. Cela ne finira jamais. Au paroxysme de la douleur, tu fixes en bavant la silhouette en blanc à travers les larmes qui embuent ta vue. Ne la reconnais-tu pas ? Ne la reconnais-tu pas enfin ? Elle s’appelle Dukkha. La vie n’est que douleur, c’est la première vérité, le premier voile. Es-tu sur le chemin de Dieu ? Trouveras-tu Dieu en ce lieu improbable où les hommes sont mis en pièces par des créatures monstrueuses ? Le paradis passe-t-il par cet enfer?

Tu es nu. Tes canines rituelles ont été arrachées. Tes griffes claniques ont été arrachées. Tu es nu et tous les attributs qui te conféraient ton statut d’homme t’ont été arrachés. Pourquoi ? Pourquoi ? Tu ignores quel est cet endroit démoniaque sauf qu’il est quelque part dans les ténèbres extérieures, comme le disent toutes les saintes écritures. Tu n’es plus sur Terre. La créature a fini. Elle étend un autre linge sur tes orteils et un froid divin engourdit la souffrance.

Le démon blanc fait un signe et toutes les créatures s’écartent de toi, s’alignant contre le mur. Il s’approche et libère un levier sous le chevalet qui se renverse et tu te retrouves en position allongée. Il dégrafe sa tunique révélant son corps difforme, aux lignes courbes et aux excroissances malsaines. La caricature tourmentée de l’homme. L’effort avorté d’une copie ratée. Que veut-il quand il se plaque contre toi ? Que veut-il quand il caresse ton entrejambes? Que cherche-t-il quand il insiste. Encore et encore. Que se passe-t-il ? Quelle est cette réaction de ton corps que tu ne comprends pas? Il y a une tension qui croît, une exaltation singulière qui inonde tes reins, une envie qui soulève ton bassin. Que se passe-t-il?

Une émotion oubliée remonte le long de ta moelle épinière, une réaction atavique que tu ne connais pas. Que fait ce démon en s’allongeant tout contre toi. Epousant la moindre de tes formes. Tu sens une excitation particulière, une turgescence qui t’affole. Quelle est cette réponse de ton corps aux mouvements lascifs du démon sur toi. Il se redresse et plaque ton visage entre ses excroissances molles et disgracieuses. C’est écoeurant. C’est au-delà de la douleur. Tu étouffes mais un râle monte du fond de ta gorge. Ton corps répond aux caresses obscènes. Le démon s’aide de ses mains et tu es en lui. Un ballet commence. Une sensation qui te désoriente. L’ignorance devient mouvement. Le mouvement énergie. L’excitation s’intensifie comme le démon se balance au-dessus de toi.

Tu as peur. Peur de ce qui va se passer et que tu ignores. Peur de ce désir inéluctable qui trouble tes sens, qui ne cesse de croître et que tu ne peux réprimer. Tu grognes en poussant tes reins vers le haut. C’est cela. Encore. Encore. Cela vient. Le démon gémit également. Il se redresse et s’abat sur toi en cadence. Soudain, il s’immobilise. L’attente devient souffrance. Bien plus que les tenailles, bien plus que les pinces....Pourquoi s’est-il arrêté ?

Le démon se penche sur toi. Ses mains se plaquent sur ta gorge et commencent à serrer. Tu es en équilibre sur la frontière entre la vie et la mort, tu le sais précisément. Il serre de plus en plus tandis que ses hanches ondulent lentement sur les tiennes. Un voile rouge descend devant tes yeux. Est-ce le deuxième voile? Le plaisir devient urgence. Le démon conduit la danse et tu ne peux que suivre, docile et haletant. Tu respires de plus en plus mal. Il accentue la pression sur ton cou, enfonçant ses doigts de pierre dans ta tendre chair. Un voile noir succède au voile rouge. Est-ce le troisième voile? Tu ne trouves plus d’air à respirer. Tu ouvres la bouche comme un poisson hors de l’eau quand cela explose en toi. C’est une libération frémissante, une extase divine qui n’en finit pas, et qui sature des sens. Le démon ne desserre toujours pas son étreinte. Tu es projeté si haut que rien ne peut plus t'atteindre désormais. En secouant la tête frénétiquement, le démon fait choir son masque sur ta poitrine. Ta poitrine qui ne se soulève déjà plus. Est-ce le dernier masque, celui derrière lequel se dissimule Dieu? Alors que l’obscurité s’empare de toi, tu aperçois distinctement le visage radieux tant désiré qui te sourit du haut des cieux. Il est vraiment là. Et avant que le silence ne t’emporte à tout jamais, tu entends une voix angélique te murmurer tout bas :

« Aime-moi ! »


M

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z653z  Ecrire à z653z

2009-03-29 01:04:39 

 auto-mutilationDétails
Je trouve étrange que les elfes mettent autant de temps (j'ai l'impression que ça dure au moins plusieurs mois) à le retrouver.

La fin est un poil gore mais je suppose que les lecteurs de ce forum sont suffisamment âgés pour supporter les quelques détails.

En parlant de détails....

"Je ne veux pas que tu meurs" -- meures
"au delà" -- au-delà
"qu’il ne pourra jamais fouler" -- j'ai un doute, ça sonne moyen
"suivit d’un" -- suivie
", guider?" & "mer.» Sa voix se voila." -- la règle c'est : signe double, espace double.
"tentai de lui faire comprendre" -- tentais
"La caresse insidieuse du vent sur les plaies ouvertes ou le tissu s’accrochant aux lambeaux de peau lui coupèrent le souffle" -- c'est correct mais je pense que tu voulais écrire "où"
"et lugubre liquide" -- il manque quelque chose

Sinon, on a envie de savoir comment, et quand, son calvaire va se terminer alors que tu n'écris pas à la première personne.

Ce message a été lu 6455 fois
z653z  Ecrire à z653z

2009-03-29 01:37:21 

 dérangeant ?Détails
Car cela manque cruellement d'explications.
En même temps, il fait nuit et mon esprit tourne au ralenti... et je vais dormir une heure de moins...
L'arrachage des ongles/griffes est limite...

"Tes canines rituelles ont été arrachées. Tes griffes claniques ont été arrachées." -- c'est surtout ce passage qui m'interpelle....

J'ai tout lu d'un coup mais je n'ai vu que trop peu d'indices. J'espèrais une fin qui m'éclaire un peu.

On dirait que tu avais écrit ce texte à la 3e personne :
"Tu a passé la main sous ton nez et tu a contemplé le sang qui maculait tes doigts
Tu a glissé
tu a flotté dans l’air nocturne
Tu a sombré dans l’inconscience"

D'autres détails :
"cauchemardesques Des caricatures d’hommes" -- il manque le point
"Que disait ton Maître?" -- il manque un espace
"finiront pas entrevoir la lumière au-delà de l’obscurité" -- par

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-03-29 10:09:38 

 Même pas mal... attention, spoiler...Détails
Pour les fautes, deux explications : d'une part, j'avais commencé à conjuguer les verbes de ce paragraphe au présent. Puis le passé m'a paru plus pertinent. J'ai donc conjugué tous les verbes. Sauf que, d'autre part, il était tard et que mes yeux ne voyaient plus très clair...

SPOILER :

 Pour le contexte : cette histoire raconte un temps et un monde où après une guerre apocalyptique, l'humanité s'est scindée : les hommes sont restés sur Terre et ont vécu les âges obscurs et les femmes ont fui dans les étoiles. Mettons ça sur le compte de la religion où le Dieu unique est souvent voire toujours un Homme. Donc les hommes ont oublié les femmes se concentrant sur l'étude de la spiritualité et écartant toute notion de sexualité. Les femmes ont conquis les étoiles et la technologie qui va avec. Mais alors, comment les hommes assurent leur pérennité? Grâce à ces cérémonies sacrificielles dans lesquelles après avoir été enlevé (le mythe très US des ET ravisseurs), un homme féconde une femme (plutôt une sorte de reine des abeilles ) dont les bébés de sexe masculin sont déposés dans les clairières du réveil sur Terre.

Les dents et les griffes : l'évolution des hommes s'est faite un peu anarchiquement...héritage des âges obscurs... finalement, leur aspect nous paraitrait très "barbare" voire simiesque... mais pour eux, telle est l'image de Dieu... et la femme, à leurs yeux, ne peut être que le démon.... 


M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-04-01 23:09:13 

 WA - exercice n°57, participationsDétails
Tiens, pour une fois je vais faire une intro, comme Maedhros. Le premier texte est celui que j'ai écrit dans la quinzaine pour la WA. Le deuxième, je l'ai retrouvé en cherchant autre chose sur l'ordi, il date de l'année 2000 mais il est bien dans le sujet.
Pour les deux, âmes sensibles s'abstenir.


Ave Maria



En rentrant de l’école, j’ai fait mes devoirs et j’ai mis le couvert, la carafe d’eau, la bouteille de vin, les serviettes en papier que j’ai pliées en accordéon dans les verres, le sel, le poivre. Tout bien. Puis je me suis mis en pyjama et j’ai attendu. J’aurais pu jouer mais je n’étais pas sûr d’avoir le temps de ranger ma chambre avant que maman rentre. Alors je me suis assis sur le canapé, devant la télé éteinte, pour ne pas faire de bruit.



« Qu’est-ce que tu fous là ? Pourquoi tu n’es pas couché ? »
Je la regarde mais aucun mot ne vient, je dors encore en dedans. Son maquillage a un peu coulé, elle a lâché ses longs cheveux noirs, et elle a les yeux avec le feu qui sort. La sorcière l’a encore prise.
Elle m’attrape par les cheveux, me jette à terre, commence à me donner des coups de pied en criant.
« Tu m’espionnes, hein, morveux ! Tu voudrais quoi, que j’arrête de travailler ? Mais il faut bien que je te nourrisse ! »
Ne pas bouger, ne rien dire. C’est trop tôt. Parfois cela suffit, elle se détourne et c’est fini. Mais ce soir la sorcière est en colère. Je repasse dans ma tête ce que j’ai pu faire de mal. C’est peut-être parce que j’ai parlé avec Léa. On n’en parle pas souvent. Mais c’est mon amie, et quand je lui parle elle me caresse la joue et elle me dit que quand je vais grandir ça ira mieux, et je la crois. Il y aura un jour où j’arriverai à chasser la sorcière. Mais pour l’instant j’ai presque neuf ans et je suis le plus petit de la classe.
« Tu as mangé, bien sûr ?
- Oui maman. »
J’ai grignoté quelques biscuits en l’attendant. La dernière fois j’avais dit non et ça avait tout déclenché.
« Et alors tu aurais dû être dans ton lit et me foutre la paix. Debout, relève-toi, je vais te faire passer l’envie de m’espionner ! »
Elle défait la boucle de sa grosse ceinture, qu’elle porte large sur sa robe courte. Elle est si belle, toujours si bien habillée. C’est la plus belle des mamans de l’école. Je les vois bien, toutes, le soir, quand elles viennent chercher les autres. Pas une n’est aussi jolie que ma maman.
Je suis debout, face à elle, j’attends. La sorcière réclame son dû. La ceinture se lève, siffle dans l’air. Brûlure. Pas trop forte. Brûlure, encore, encore. Mon coeur commence à battre plus vite, le dernier coup m’a un peu coupé la respiration. Les yeux de la sorcière lancent des flammes à travers les yeux de maman, mais je dois tenir. Un coup plus fort que les autres me permet d’oublier les picotements laissés par les précédents, mais me fait tomber. Je pose mes mains au sol pour me relever. Comme elle écraserait une araignée, elle marche sur ma main, me clouant à terre. J’ai mal, très mal, je respire vite, très vite, je me rapproche de ma main comme si ça pouvait la protéger, elle a mis les chaussures noires à talon haut, le talon, comme l’énorme dard d’une gigantesque abeille, il est à quelques centimètres devant moi, je le surveille, il ne faut pas qu’il me pique... La ceinture pleut sur mon dos exposé, je ferme les yeux, ce ne sont que des brûlures, ça me fait oublier ma main, je ne la sens plus. Peut-être elle va rester collée sur le plancher. Ca va être embêtant de n’avoir qu’une main, surtout pour faire du vélo. Je ne sens presque plus les coups. Il y a une immense douleur sur tout mon dos, une espèce de feu qui brûle et me fait frissonner. Et une fatigue, aussi, lourde, qui me fait tourner la tête, comme si je portais un éléphant. Mais je ne dois pas lâcher. Je sais qu’elle a besoin de moi. Elle s’est arrêtée, s’est reculée, libérant ma main. Je relève la tête, je la regarde. Au fond des yeux de la sorcière, je vois le regard malheureux et désespéré de ma petite maman chérie. Je sais qu’elle n’y est pour rien. Elle s’accroupit près de moi, me prend dans ses bras. Ses mains dans mon dos me brûlent aussi mais ce n’est pas sa faute. Je lui murmure « tout va bien, maman, tout va bien », et elle pleure, elle sanglote sur mon épaule. Un immense soleil se lève au fond de moi, c’est une chaleur délicieuse qui part de mon ventre et me réchauffe tout le corps. Ma peau picote de partout mais c’est seulement un gros coup de soleil. Tout va bien. La sorcière est partie.


Le réveil sonne. Il faut que je me lève sans bruit pour ne pas déranger maman si elle dort encore. Je ne sais jamais si elle est au travail ou pas. J’ai dormi sur le côté, sans bouger. M’asseoir, d’abord. Toutes les brûlures d’hier se réveillent et ça me cogne un peu partout dedans, comme si j’avais cinquante coeurs. Je me mets debout mais j’ai le vertige. Il y a du sang sur les draps. Vite, je refais le lit. Il faudra que je les change si je rentre avant elle, surtout qu’elle ne s’en aperçoive pas.
Le sac à main est sur la table de la cuisine. Elle est là. Il va falloir que je me douche. Je redoute le contact de l’eau sur ma peau. J’avale vite un bol de lait froid. J’ai fini les gâteaux hier soir et il n’y a plus de pain.
Nu dans la salle de bains, je regarde la douche couler en comptant. Trois minutes. Un crocodile, deux crocodiles. Mais la porte s’ouvre à la volée.
« Eh bien, qu’est-ce que tu fais ? Dépêche-toi de te doucher, je suis pressée, moi, je travaille ! »
Elle reste là, elle se démaquille devant le miroir. J’entre dans la douche, je referme la porte translucide et je reçois l’eau tiède d’un seul coup sur mes épaules. Je suis sûr qu’elle est tiède. Mais j’ai l’impression qu’elle est bouillante, qu’elle m’arrache la peau, et qu’elle contient des centaines de lames de rasoir. Ca me coupe le souffle. Je ne dois pas crier. Quelques larmes s’échappent de mes yeux mais sous la douche ça ne se verra pas. Elle est toujours dans la salle de bains, je suis obligé de rester sous l’eau et je grelotte, j’ai les dents qui claquent, je ne sais pas pourquoi ça brûle et ça me fait trembler de froid.
Je ferme l’eau, j’enfile mon peignoir. Le contact du tissu sur ma peau. Ne pas crier. Alors que j’ai la main sur la poignée de la porte, maman me frotte le dos pour me sécher.
« Allez, mon garçon, ne sois pas en retard à l’école. »
J’ai seulement fermé les yeux. C’était en train d’exploser dans ma tête. La pauvre, elle ne peut pas savoir, et je ne peux pas lui dire, la sorcière se vengerait. Je file aux toilettes, je vomis mon bol de lait, je crois que tout mon ventre va me sortir par la bouche, je vais me retourner comme un doigt de gant, peut-être je vais mourir, ça doit être comme quand on dort, on ne sent plus rien, c’est bien mais ça ferait de la peine à maman et puis il faut que je sois là pour la protéger. J’ouvre les yeux. Les coeurs cognent toujours. J’ai du mal à respirer. Je ne dois pas être en retard à l’école.


Heureusement c’est l’hiver, je peux mettre des gants, un pantalon long et un sweat noir à manches longues. Même quand ça resaigne un peu, ça ne se voit pas. J’ai du mal à plier les doigts de la main gauche, elle est bleue et enflée. Pas grave, je suis droitier.
La maîtresse veut qu’on joue au basket pendant la grande récré de midi. J’ai du mal à courir, et je redoute de recevoir le ballon sur la main. Je fais exprès de trébucher et de tomber. Comme chaque fois, elle s’agace.
« Mon pauvre Martin, toujours aussi maladroit ! Va te mettre sur le banc, tu gênes tout le monde ! »
Ma ruse a réussi. Léa me regarde, elle a compris, elle me sourit. Je l’aime beaucoup. Quand je serai grand je l’épouserai et on vivra avec maman et comme on travaillera tous les deux maman pourra se reposer. Je serai grand, et j’aurai chassé la sorcière.


C’est mon anniversaire, c’est dimanche et dans deux jours c’est Noël. Maman m’a acheté un éclair au chocolat et elle m’a offert un livre sur les volcans. Tout à l’heure elle va m’emmener au cinéma, quand elle aura fini la vaisselle. Je suis fier d’avoir neuf ans.
Le téléphone sonne. Je décroche.
« Allô, Marie ? »
Maman m’arrache le combiné des mains en me foudroyant du regard, mais tout va bien, je n’ai pas parlé. Je ne dois pas parler au téléphone.
« Oui... Maintenant ? ... Mais... D’accord, j’arrive. »
Elle me jette un regard froid et tandis que je feuillette mon livre je l’entends se changer et se maquiller en maugréant. Son parfum l’entoure comme un nuage de beauté. Je la regarde, je lui souris, je voudrais lui dire...
« File dans ta chambre, fais tes devoirs, je ne rentre pas dîner, au lit à huit heures. Tu m’entends ? »
Je ne sais pas par où est entrée la sorcière. Peut-être par les fils du téléphone. Je cligne des yeux, j’ai peur, j’ai encore des bleus partout et je...
La main couverte de bagues me frappe comme une porte qui claque, avec une telle force que je tombe presque de ma chaise.
« Et ne ricane pas quand je te parle ! »
Je baisse les yeux. Je ne dois pas défier la sorcière. Maman est trop malheureuse, après.
« Je t’ai dit de faire tes devoirs ! »
Elle me prend par une oreille, m’entraîne dans ma chambre. Je me fais tout petit tout mou, j’ai du sang dans la bouche, ma lèvre a dû exploser, mais mon oreille me fait plus mal encore. Elle me fait asseoir à mon bureau, attrape la ceinture de ma robe de chambre et attache ma jambe au pied de la chaise. Elle serre fort, ça me résonne dans le ventre d’une drôle de manière, presque ça me fait du bien, c’est comme si c’était trop plein dedans, un peu comme quand on a envie de faire pipi. Je rentre la tête dans les épaules, je ne la regarde pas, je voudrais lui dire que je serai sage, que je ferai tout bien, mais ça énerve toujours la sorcière quand je parle. Alors je pense très fort en fermant les yeux « je t’aime, maman », et j’entends sa voix dans ma tête qui m’appelle son petit garçon chéri et la sorcière se venge en me cognant la tête sur le bureau, une fois, deux fois, trois fois, et puis elle me donne un coup de pied dans la jambe attachée et elle plante ses griffes dans mon bras nu et elle laboure... Haletant, j’attends le coup suivant avec des frissons de trouille et des sanglots que je retiens de toutes mes forces. Mais les pas s’éloignent, la porte se referme, la clé tourne dans la serrure. Je m’écroule sur le bureau. Tiens bon, maman chérie, on va y arriver, je te promets, on va s’en sortir...



J’ai eu du mal à défaire le noeud, ma main gauche ne m’aide pas beaucoup. La nuit tombait quand j’ai réussi. J’ai essuyé le sang sur le bureau, je me suis lavé la figure. Heureusement c’est les vacances, pas de mensonge à inventer pour l’école. Je me souris dans la glace. Aïe, ça tire sur la lèvre ! Mais j’ai de la chance, quand même.
Dans le frigo il reste un demi pot de sauce tomate et deux pommes. Avec un bout de pain, ça ira. Je me glisse dans les draps, je soupire de bonheur. Il n’y a pas école demain...


Je me réveille dans la nuit, en nage. J’ai du mal à respirer. Une quinte de toux me force à m’asseoir. Elle me vide de tout mon air, je vais m’étouffer si je n’arrive pas à... Je hoquette, je salive, je m’étrangle à moitié. Je reprends enfin une bouffée d’air, mais ça m’arrache la gorge et ça fait un bruit bizarre, comme si des mains invisibles me serraient le cou... J’allume la lampe de chevet. Il n’y a personne. Je vais à la cuisine boire un peu d’eau, j’ai du mal à avaler, par toutes petites gorgées je peux mais c’est comme de boire des aiguilles et j’ai chaud et j’ai la tête qui tourne...
« Maman ? »
J’ai voulu l’appeler mais je n’ai plus de voix. De toute façon son sac n’est pas là. Il ne faut pas que je meure, je vais marcher un peu dans le salon, quand elle rentrera elle saura ce qu’il faut faire... Je tombe de fatigue. Je me niche dans un coin du canapé, avec ma couette, je grelotte et j’ai peur de m’étouffer et si la sorcière rentre avec maman... Mais non, ça va aller, d’ailleurs je n’ai plus froid, je suis dans un grand bain brûlant, la sorcière m’a jeté dans son chaudron qui bouillonne, c’est de la lave de volcan, les montagnes se soulèvent tout autour de moi, il va y avoir une éruption et un tremblement de terre, il faut que je prévienne maman pour qu’elle se mette à l’abri, mes clés sont dans mon anorak, il faut les clés pour ouvrir la porte de la grotte, c’est tout noir dehors mais je dois trouver mon chemin. Le sol se dérobe sous mes pieds, je bascule vers l’avant, je tombe, on dirait un escalier, ça fait du bruit, je ne dois pas faire de bruit...


Il y a eu l’hôpital et des gens qui parlaient à voix basse à côté de moi et qui me souriaient d’un air bizarre. Une dame sans blouse blanche m’a demandé où était ma maman et j’ai dit qu’elle devait être au travail.
« Je sais ce qui s’est passé. Nous en parlerons plus tard, si tu veux. Tu vas te reposer et puis tu iras chez une gentille dame qui va bien s’occuper de toi. C’est fini, maintenant, tu n’as plus rien à craindre. »
Je n’ai rien compris. Les grandes personnes parfois il vaut mieux les laisser dire.


Cette dame est revenue et m’a emmené dans une grande maison à la campagne. Il y a un couple, leurs deux enfants plus grands que moi, et le chien, Titou.
« Qu’est-ce que je fais là ?
- Tu vas vivre ici, maintenant. »
Mon coeur se casse en deux.
« Où est ma maman ?
- Ecoute... Elle est malade, très malade. Tu seras bien ici.
- Mais je veux voir maman ! »
La dame détourne les yeux comme si j’avais dit un gros mot, elle soupire.
« Nous en parlerons plus tard. Tu sais bien... Ici personne ne te fera de mal. »
Qu’est-ce qu’elle s’imagine ? Que maman me battait ? Ma pauvre petite maman chérie, elle n’aurait jamais pu ! Mais je ne peux pas lui parler de la sorcière, les grandes personnes n’y croient pas.

Maman me manque. Léa me manque. Ils sont tous très gentils, ici, mais ce n’est pas ça que je veux. Et puis ils me font trop manger, je ne peux pas, une fois sur deux ça déborde et je vais vomir aux toilettes et c’est pas marrant. Ils m’ont emmené à l’église, dimanche dernier, il faisait froid, j’ai pas l’habitude, je me demande à quoi ça sert ; dans un coin il y avait une statue de la Sainte Vierge, avec son bébé dans les bras. Elle m’a souri, ça m’a fait drôle, c’était le même sourire que maman.
Demain je vais retourner à l’école, leur école, dans le village. J’ai pas envie. Léa ne sera pas là, je connaîtrai personne, j’ai pas envie d’être tout seul. C’est la dernière nuit avant la rentrée et je n’arrive pas à dormir. J’ai du trop plein dans le bas du ventre, ça me pèse, ça me gêne, il me manque quelque chose. Je ne sais pas pourquoi je me lève, je trouve à tâtons la grosse armoire, je glisse mes doigts dans la porte et j’appuie. Ca ne fait pas assez mal, je ne suis pas assez fort. Alors je passe la main dans la charnière et j’appuie de tout mon poids pour fermer la porte. La douleur est fulgurante, intense, lumineuse, extraordinaire. J’ai le souffle coupé, j’entends enfin la voix de maman qui résonne dans ma tête.
« Mon petit garçon chéri, mon amour, mon tout petit... »
Une immense chaleur m’envahit, je suis bien, je suis au paradis.
Ave Maria.






Dolorès



Enfin, le silence. Plus que la douleur, c’est le bruit qui est insupportable. Je peux enfin m’entendre soupirer. Tout mon corps n’est que douleur, brûlure, écrasement, masse informe tellement confusément souffrance que je ne peux plus me souvenir. Une larme roule sur ma joue, c’est une délivrance. Le sol est dur, humide. De toute façon, je n’ai pas la force de bouger. Par chance, j’ai le nez cassé, les odeurs doivent être épouvantables. Je râle un peu par la bouche en avalant mon sang, mais qu’est-ce que je suis bien ici, seule ! J’ai des vagues de lumière qui passent devant mes yeux, des déferlantes de chaleur qui m’inondent le corps, je suis heureuse ! J’ai tenu.
Ils ne savent pas où tu es, Gerry, mon amour, ils ne te trouveront pas ! Moi la gamine, quinze ans à peine, fragilotte, pas cinquante kilos, la blondinette qui les faisait ricaner ... je n’ai rien dit. Bien sûr ils m’ont violée, frappée, torturée, brûlée. Comme si j’étais un homme fait. Peut-être pire. Mais je n’ai rien dit. Eh, je la connais sa planque, à Gerry, je la connais ! Il a rendez-vous avec des potes, ce soir, ils vont recevoir des armes, la révolution est en marche !
Je suis un insecte écrasé mais mon coeur est un papillon libre. Quelque chose loin à gauche me fait plus mal que tout le reste. Ma jambe, je crois. Je me suis évanouie quand ils ont descendu la presse. Je suppose qu’elle est cassée. Ca n’est pas très important puisque je vais mourir. C’est drôle, je n’ai pas peur.
Je vais m’envoler doucement vers le paradis. Déjà quand la douleur m’oublie j’ai l’impression de planer légèrement, je ne sens plus le froid de cette dalle en béton. J’ai soif. Je me souviens quand on allait se baigner au ruisseau avec mes soeurs. Lola faisait les yeux doux à Gerry ; ils ont le même âge, moi j’étais la petite, celle qu’on envoie cueillir des fleurs. Mais Gerry venait cueillir des fleurs avec moi, et Lola était furieuse ! Allez, Lola, tu pourras l’épouser, notre Gerry, je ne serai pas jalouse, pourvu que tu l’aimes autant que j’aurais pu l’aimer !
Ca ne m’a pas gênée qu’ils me violent. Je veux dire, ça ne fait pas plus mal que les cigarettes écrasées sur les seins ou les ongles arrachés. Peut-être cela aurait pu être difficile de vivre après ça. Mais je n’aurai pas à le faire. J’aurais voulu être heureuse avec Gerry. Ses baisers sont les plus doux du monde, s’ils avaient envoyé Gerry pour me torturer, j’aurais sûrement tout avoué ...
J’ai la tête qui tourne, je n’ai pourtant rien bu. Je m’envole, je suis légère ... Il y a quelque chose qui cogne dans ma tête, mais en volant je suis sûre que ça va passer.
Je me souviens : j’ai eu très mal. Je ne savais pas que je pouvais avoir aussi mal. Le pire, c’est que ça durait, et ça recommençait ; dès qu’une douleur se calmait, il y en avait une autre. C’est la répétition qui est épuisante, parce qu’on commence à avoir mal avant d’avoir mal. Et quand on a mal, finalement, c’est pas pire. Maintenant j’en frissonne. Frissonner de douleur, je ne savais pas. Tout à l’heure j’étais un peu débordée. La seule solution c’était de partir. Sinon je serais morte avant, et Gerry avait besoin de temps. Partir, je sais faire. Quand maman m’enfermait dans le placard, je partais. Gerry ne le sait pas, mais c’est peut-être grâce à ma salope de mère qu’il va survivre. Je ne lui en veux pas, la pauvre, elle était folle à lier ...
Je ne voulais pas parler. Je me suis dit : "Maintenant, tu ne sais plus parler. Aucun son ne peut plus sortir de ta bouche. Tu n’as plus de langage, c’est comme quand tu étais bébé, tu n’es plus qu’un corps sans parole." Et je n’ai rien dit.
Et puis c’est comme si mon corps m’avait été étranger. Une douleur constante, diffuse, avec parfois des soubresauts plus forts, mais loin, très loin de moi. Le bruit, gênant. Des hommes qui hurlent, m’insultent, rient ... Je ne les écoute pas. Je ne sais même plus s’ils parlent ma langue. De toute façon je ne saurais pas leur répondre.
J’ai tenu. Je me souviens du sirop d’orgeat que faisait ma grand-mère. C’était sucré, ça consolait de tout. Ces pauvres hommes ont perdu leur temps. Je ne leur en veux même pas. Ils vont mourir, eux aussi, tôt ou tard. J’aime le monde entier, je suis en paix avec le monde. Gerry va venir. Il me trouvera morte mais il saura que je n’ai pas parlé. Ne sois pas triste, mon amour. Donne-moi un dernier baiser sur le front avant de me mettre en terre. Pardon, je serai froide, mais si tu savais comme je brûle à l’intérieur de moi ! Je suis bien ! Je suis une boule de feu, un brasier ardent, je peux réchauffer le monde entier !
J’entends du bruit, très loin, dehors. Des coups de feu. Prends garde, Gerry, ils sont au moins dix, peut-être douze, à la fin je ne comptais plus bien ...
Je me dilue lentement dans l’espace. Des oiseaux blancs s’envolent de moi et remplissent le ciel .Je m’en vais mais tu es vivant, je suis heureuse.
"Niña, Niña, où es-tu ?"
C’est drôle que tu ne m’aies jamais appelée par mon prénom.
La porte s’ouvre, je reconnais tes bottes près de mon visage. Ta main dans mes cheveux. Je ne sais pas si ma bouche peut encore te sourire, mais j’essaie très fort. Tu es venu, tu es vivant. Je ne peux plus rester, mais je ne te quitterai jamais. Je t’ai donné ma vie pour que tu saches que je
Narwa Roquen,moi c'est Arnica 7 CH, et vous?

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-04-01 23:50:36 

 Commentaire Indy's, exercice n°57Détails
Tu as bien respecté la consigne. L'idée de remplacer une douleur morale par une douleur physique est classique mais bien développée. L'histoire se tient, elle est courte mais bien construite, et c'est romantique à souhait.
Il y a beaucoup de fautes d'orthographe, dont quelques unes ont été relevées par z653z; il y a aussi quelques maladresses:
- Comme la chaleur en cette fin d'après-midi etc..: qu'est-ce qui est comme la chaleur? La détermination? Le malheur? Ce n'est pas clair.
- à chaque fois: chaque fois
- Lui, qui avait tant de mal à se mêler aux autres...: la phrase est un peu trop longue, et après la subordonnée relative à "chagrin", on s'attend à un point et tu repars sur un "et" , c'est désagréable.
-le plus grand... s'avança à lui: vers lui, ou jusqu'à lui
- un chevalier répondant du nom: au nom
-... qu'elle ne perdait pas tout, et ce qu'elle laisserait: et que ce qu'elle laisserait
- la caresse insidieuse... ou le tissu...: moi j'aurais dit "et"...
-une frénésie d'hurlements et lugubre liquide: de hurlements; et après, effectivement, il manque quelque chose

Mais ce n'est que de la technique, et la technique ce n'est qu'une question de travail, donc tout va bien. L'histoire est jolie, et c'est tout ce qui compte. Ah, au fait, il lui faut un joli titre! Persévère, ça en vaut la peine!
Narwa Roquen,mère fouettarde, mais c'est pour ton bien (elles disent toutes ça!)

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2009-04-02 22:36:19 

 Eh beh....Détails
Le premier est très très bien, mais dur! Mais bien. Joli la sorcière qui ne peut pas être sa maman, et le refus d'être séparé d'elle, et le besoin de douleur à la fin.

Le deuxième j'ai moins accroché, j'ai moins bien saisi le contexte, et je trouve bizarre la fin (c'est normal que la phrase s'arrête comme ça?), même si la douleur est bien décrite.

Dans les deux cas, c'est pas gai gai, mais c'était le but, hein...

Elemm', vite, vite, ma dose de Bisounours!!

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2009-04-02 22:47:10 

 Romantisme sanglantDétails
c'est marrant j'ai pas l'habitude de voir autant de goritude dans les histoires d'amour :p
J'aime le style et le scénario, c'est intéressant, captivant, on lit d'une traite. Bon, on s'arrête parfois pour dire "suivi "ie" pas "it" ", "avec un s", "avec un t", c'est vrai que c'est dommage, mais ce sont des détails et tu as du talent! Encore, des textes, encore!! ;)

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-04-03 00:01:04 

 Ben oui...Détails
... c'est normal... Il n' y a plus personnne pour parler...
Narwa Roquen,toujours vivante!

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2009-04-03 10:39:42 

 ...Détails
Trois points de suspension alors...? Ou peut-être pas, tu as raison. J'en sais rien ^^

Elemm', ptêt' ben qu'oui, ptêt', ben qu'non!

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-04-03 18:18:54 

 Nouvelle édition...Détails
J'ai apporté quelques modifications formelles au texte initial.

M

jamais content

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-04-03 22:36:58 

 Commentaire Maedhros, exercice n°57Détails
On nous a changé notre Maedhros ! Quoi, pas le moindre petit miroir où le supplicié aurait pu se regarder pleurer, saigner et souffrir ? Par le moindre miroir pour égarer le lecteur quant au tutoiement ?
Excellente idée, ce tutoiement, à mon avis sous employé par les auteurs. Ca donne tout de suite une dimension décalée et ça permet au lecteur plus de distanciation qu’avec le « je ». De plus, on peut le rapprocher d’un exercice classique du yoga où on demande au méditant de placer sa conscience à l’extérieur de lui et de se regarder méditer. Puis le professeur posera la question : dans cette situation, qui regarde ?
C’est un texte excellent, un peu trop court à mon gré, et où sans ton spoiler j’avoue que je serais restée en rade. Les extraterrestres j’y étais, mais l’espèce divisée en deux, je n’avais pas capté. Je pense que ça mériterait quelques pistes supplémentaires ; celles que tu laisses permettent de comprendre que la procréation est liée aux enlèvements, mais rien n’indique que les démons soient lointainement d’origine humaine. Et par ailleurs, quel est le signe que le Maître trace dans la poussière ?
Le mélange de tradition chrétienne et orientale est intéressant ; le dogme de la vacuité juxtaposé à l’image de Dieu (ce qui est totalement paradoxal) donne un peu le vertige... Les humanoïdes sont décrits de belle manière, à travers les yeux innocents de ton pauvre héros.
La scène de l’enlèvement est somptueuse. J’adore cette phrase « jusqu’à ce qu’il n’y eut plus aucune différence entre matière et lumière.
La mise en place de nouveaux espaces dans la 2° version est une bonne idée, ainsi que les mots rajoutés.
La scène finale est également très forte, et je t’y ai trouvé plus à l’aise que dans la description du ressenti de la douleur, où tu es peu prolixe, mais il est vrai que c’est difficile, surtout si on n’en a pas l’expérience personnelle. La conjonction de la douleur et du plaisir est un classique, mais le fait que ton héros soit un novice innocent, dans un monde sans sexualité, te permet d’y ajouter la notion d’inconnu envahissant, de soumission détestée mais finalement consentie, parce qu’il est pratiquement impossible de résister à l’instinct si on n’a pas une volonté éclairée par le savoir pour l’étouffer. Et ceci ajoute un raffinement SM très efficace. Dérangeant ? Non, pas plus que le divin Marquis.

Quelques bricoles :
- pour commencer, le titre : je trouve dommage de faire un jeu de mots limite trivial sur un texte aussi raffiné.
- L’étau de métal sur des tempes : les (faute de frappe)
- Il semble toujours sourire et perpétuellement compréhensif : mettre sur le même plan un verbe et un adjectif, ça choque l’oreille
- C’est comme si une lame de fer : c’était
- Tu n’as pas pu lutter, tous tes efforts restant vains : s’il a fait des efforts, c’est qu’il a lutté ; soit « tu n’as pas pu lutter longtemps », soit « rapidement tu n’as plus lutté »
- Quand une phrase est sous forme interrogative (te souviens-tu, que veut-il etc...), ce serait bien de mettre un point d’interrogation
- Tel n’est pas notre destinée : telle
- T’échapper à tes liens : échapper à, ou t’échapper de
- Entrejambes : sans s
- Et qui sature des sens : les


Au total si tu glissais encore quelques petites pistes explicatives pour le lecteur moyen, dont je suis, il t’en serait reconnaissant... et ça ferait un texte accessible à tous, original et délicieusement troublant...
Narwa Roquen,qui adore être troublée...

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z653z  Ecrire à z653z

2009-04-03 23:13:03 

 commentaires...Détails
"Heureusement c’est l’hiver"
A partir de là, je me suis dit : il va y avoir un changement de rythme, une rupture dans l'histoire... mais non... En fait, toute l'histoire est sur le même ton. Même la fin confirme le reste de l'histoire, c'est "trop" cohérent.

"Oui... Maintenant ? ... Mais... D’accord, j’arrive"
Je ne vois pas pourquoi elle hésite ou alors cela fait assez peu de temps qu'elle fait ce métier ou qu'elle est violente.

9 ans c'est un peu trop vieux... d'après les pensées, je dirais 6-7 ans maximum.


Le deuxième texte me plait plus, il va à l'essentiel.
La lente agonie est bien décrite.
A la fin, il manque juste un saut de ligne avant ta signature.

z653z qui ne croit pas à l'homéopathie.

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z653z  Ecrire à z653z

2009-04-03 23:45:46 

 Après lecture du spoiler...Détails
... on voit comprend mieux certains passages qui étaient en fait de toutes petites pistes.... mais sans spoiler...

Par contre, je ne comprends pas trop l'utilité de faire souffrir au moment d'arracher les ongles et les dents. Peut-être pour sélectionner les plus endurants ? Mais alors le linge apaisant posé sur les mains et les pieds me parait superflu.


"Il y a bien des mystères qui entourent le destin les hommes" -- des hommes ?

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-04-04 07:41:57 

 Très bonne remarque!Détails
Rien n'échappe à ton oeil de lynx! Ce sont effectivement les pensées d'un enfant plus jeune. Mais le pauvre garçon est bloqué dans son développement affectif, et pour cause... Quant au ton trop plat, monocorde, c'est justrement pour traduire l'enfermement, l'impossibilité de changer, à moins d'un évènement extérieur.
Merci de tes commentaires toujours avisés!
Narwa Roquen,

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Indy's  Ecrire à Indy's

2009-04-05 22:44:36 

 Ah que l'amour est cruel!Détails
Merci d'avoir pris le temps de commenter mon texte, cela m'aide beaucoup. Pour les fautes, effectivement, c'est un sérieux problème. J'y travaille, je me replonge, dans mes bouquins d'orthographe, conjugaison... Malheureusement je trouve peu de temps et il risque d'en passer pas mal avant que vos dents ne cessent de grincer sur un de mes textes, donc par avance, je m'en escuse.
Comment ses souffrances se terminent? De la façon la plus naturelle possible, à sa mort. Et quand, hum vu la quantité de sang qu'il perd, à la fin du texte, ce n'est plus qu'une question de minutes, voire de secondes.
En ce qui concerne les elfes, en relisant mon texte, il est vrai que plusieurs mois semblent s'être passé. Mais en vérité, un mois au grand maximum. Le supplicié n'aurait jamais pu tenir aussi longtemps, quinze coupures profondes par jours, sans compter celles de la nuit... Après effectivement les elfes ne sont pas venus le chercher tout de suite. Dans le principe, ce sont des êtres réfléchis, justes et sages. Une telle décision n'a pu être prise à la hâte. Ils étaient en route pour leur terre, là-bas l'annonce de la mort de la reine a été faite. Puis un conseil a été réuni afin de décider si, dans ce cas assez délicat, une dette de sang était juste ou non. Ensuite, le temps de la traversée...
Voilà, si vous avez d'autres questions ou remarques, n'hésitez pas.

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Eltanïn  Ecrire à Eltanïn

2009-04-09 17:48:50 

 CommentaireDétails
A défaut d'écrire, et puisque je lis... je me lance dans les commentaires.

D'abord, de façon générale, je trouve les deux textes très beaux. Durs, certes, mais touchants.

Ave Maria
Bien vu, la dissociation mère/sorcière. Très fort aussi le "tout va bien, maman..." où c'est le petit qui réconforte la mère, les rôles se retrouvent totalement inversés.
Une petite dissonance de ton, j'ai trouvé, au début du paragraphe : "Je me réveille dans la nuit...". Cela sonne étrangement adulte, et trop serein au milieu du ton enfantin et perdu du texte.

Dolorès
Le mélange souffrance et poésie est vraiment réussi. Avec des phrases très belles ("Je suis un insecte écrasé mais mon coeur est un papillon libre" et les évocations de torture, juste ce qu'il faut, disséminées tout au long du texte.
,bien réveillée cette fois

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-04-11 18:38:51 

 Commentaire Narwa Roquen - exercice n°57 texte 1 Détails
Deux textes sombres et qui vrillent vers une sorte de néant, existentiel ou définitif, au premier sens du terme. Tu nous dévoiles une facette singulière et inhabituelle, en tous cas, pour moi en tant que lecteur. Ce n’est pas le seul point commun aux deux textes. L’emploi de la première personne témoigne d’un close-up oppressant, qu’aucune ligne ne peut dissiper, même si les deux personnages voient un lambeau de ciel bleu dans les ténèbres qui les entourent. Une façon identique de travestir la réalité pour qu’elle puisse correspondre à leur besoin d’amour.

TEXTE 1

Le premier texte, cette histoire terrible de maltraitance observée au plus près, presque de façon clinique, nous plonge dans l’enfer quotidien d’un petit garçon martyrisé.

J’aime bien la, dissociation que fait inconsciemment l’enfant entre l’image de la mère, telle qu’il l’idéalise et l’image de cette harpie qu’il grime en sorcière.

Cependant, tu fais attention à souligner toute la perversion de cette violence dans laquelle l’enfant maltraité s'approprie le discours de la mère au détriment du sien, entraînant la banalisation de ce qu’il vit quotidiennement.

Finalement, il semble s'être persuadé que ce qui lui arrive est presque normal, presque mérité par lui. En effet, les études ont démontré que la culpabilité est projetée de l’adulte vers l’enfant qui l’intériorise : « Tu ne l’a pas volée ! » devient progressivement « Je l’ai bien méritée !». Dans ton récit, il exonère sa "mère idéale" en lui substituant cette sorcière.

Il y a aussi des relents sadomasochistes très intenses comme si l’enfant, qui ne peut entrer en communication normale avec sa génitrice, semble « érotiser » sa souffrance. Il semble éprouver un véritable plaisir, devenu addictif, qu’il recherchera malheureusement lorsque sa tortionnaire aura été éloignée de lui.

Même si cette histoire semble avoir une fin plutôt optimiste, les dernières lignes jettent un plus grand trouble sans doute car ce genre de maltraitance résonne lugubrement dans le développement de la personnalité. Cela favorise souvent l'apparition d'une pathologie borderline.

Le vocabulaire colle à la peau, les impressions de l’enfant sont bien rendues dans leur confusion. Il y a un mystère qui entoure la naissance de l’enfant à la fois aimé et rejeté. Un père absent. Une mère qui semble exercer le plus vieux métier du monde. Cela pourrait expliquer cette situation...

In fine, un texte très poignant qui fait froid dans le dos.

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-04-13 20:36:00 

 Commentaire Narwa Roquen - exercice n°57 texte 2 Détails
Le second texte possède la force de ces films tex-mex, « Desperado », ou plus récemment « No country for old man ». Oui, une tonalité très hispanique.

Bien sûr, c’est l’impression générale, l’ambiance qui s’en dégage "à mon avis". L’histoire est vue d’une femme (private joke), en caméra distanciée, loin de l’intrigue, loin de l’action qu’on devine trouble et violente. J’aime bien cette façon de décrire non pas le premier plan mais un détail de la périphérie, le mettre en valeur et l'habiller d'une histoire qui tangente avec ce qui n'est pas dit. Cela laisse au lecteur le pouvoir d'imaginer ce qui est à la surface.

Même si tu parles de révolution, cela m’a évoqué un règlement de comptes entre dealers à la frontière mexicaine, ou entre gangs de Hell Angels, ou bien une histoire compliquée comme dans certains romans de James Ellroy. Peut-être le prénom masculin...

Bien évidemment, la douleur est bien retranscrite ainsi que l’"intériorisation" qui élève le martyr de cette femme prise dans un enfer qui la dépasse mais qu’elle endure parce qu’il représente tout pour elle.

La fin est également chirurgicale avec cette phrase qui ne s’achève pas, même pour un signe de ponctuation. Elle l’a attendu avant de baisser la garde et elle ne voit de lui que ses bottes... tout est dit !

M

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Eltanïn  Ecrire à Eltanïn

2009-04-14 20:52:58 

 perplexeDétails
A la première lecture, j'ai été franchement déroutée par le manque d'informations, ce qui diminue d'autant l'impact du texte.

Après lecture du spoiler et relecture du texte, je ne comprend toujours pas le but de la torture.

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-04-15 20:04:25 

 Pourquoi?Détails
Je pense que tout dépend de quel point on se place.

En aucune façon, je n'ai utilisé le terme de "torture". Tout au plus ai-je décrit, plus ou moins bien du reste, les émotions éprouvées par cet homme, de son point de vue.

Evidemment, selon notre perception actuelle, ces mutilations peuvent être assimilées à de la torture. Mais que dire alors du taureau qui avant d'être foudroyé se voit infliger des blessures par les banderilles? Sauf à considérer que c'est une tradition séculaire qui ne peut être contestée ou que le taureau, in fine, est un animal et qu'en tant que tel, il ne souffre pas!

Quant à moi, je pencherais plutôt pour un sacrifice rituel réalisé par ces femmes qui sans doute ont idéalisé les rapports hommes/femmes notamment en vue de la procréation. Aucune clé n'a été donnée pour expliciter les causes originelles qui ont conduit à ritualiser ce sacrifice.

Alfred Loisy a défini ainsi le sacrifice comme rite : « Une action rituelle - la destruction d'un objet sensible, doué de vie ou qui est censé contenir de la vie - moyennant laquelle on a pensé influencer les forces invisibles, soit pour se dérober à leur atteinte , soit afin de leur procurer satisfaction et hommage, d'entrer en communication et même en communion avec elles. »

Qui sait ce que demain apportera. Quand j'étais jeune, la notion de religion était une notion ringarde et passéiste. Aujourd'hui, je crois que Malraux avait raison!

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2009-04-15 22:44:44 

 Saignée amoureuse.Détails
Une idée originale, un brin sadique quand même que cette proposition faite par la reine fugitive à son amant pour qu’il puisse dominer sa fatale attraction.

"Remplace la douleur de mon absence par la douleur physique que tu t'infliges" : tel est le marché que passe la reine à son chevalier. Elle est assez sauvage cette reine Elfe qui condamne son amant à une perpétuelle recherche de la souffrance. Mais j’aime bien ces amours bizarres et ces situations improbables !

La consigne est observée. Il y a des images qui m’ont plu : « ...noyait l’or de ses yeux », « les Seigneurs Ethérés », « Les cicatrices, les une après les autres, délicatement, s’ouvrirent, déchirant tendrement... ».

Au rang des autres remarques, une mise en phrase sans doute perfectible (« comment, lui, avait pu se consumer si lentement et vivre encore, reste un mystère », « s’exprimait à la hache » « petits oiseaux apeurés »), mais comme le dit Narwa, cela vient en persévérant ! Presque tout a été dit sur l’orthographe.

Il reste que le plus important est de participer et de faire vivre tous ces personnages qui ne demandent qu’à fouler les décors les plus tarabiscotés que nous pouvons leur imaginer ! Alors, viens jouer avec nous, il y a toujours une place disponible !

M

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Eltanïn  Ecrire à Eltanïn

2009-04-17 14:23:43 

 Question de Point de vueDétails
Merci pour l'explication. Il suffisait d'y penser. Après tout, ce ne serait pas la première tradition séculaire incompréhensible et inacceptable pour qui ne la connaîtrait pas.
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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-08 14:02:41 

 Exercice 57.1 : Narwa => CommentaireDétails
Mon Dieu...............
J’ai failli ne pas le finir. J’aurais mieux fait de ne pas le finir. Quand je pensais que ça ne pouvait pas être pire, ça pouvait.
Bon, par quoi commencer ? Certes, c’est bien écrit, le ton de l’enfant est souvent juste et il y a des trouvailles certaines pour parler de la douleur. Mais, ciel, quelle horreur ! Cette accumulation de scènes de torture... Même moi qui ne suis pas sensible et qui aime le glauque, j’ai trouvé ça pénible à lire. Très pénible. D’ailleurs, je ne le relirai pas pour le commenter comme je le fais d’habitude. Impossible.
Et je ne vois vraiment pas où est la distanciation que tu me demandes d’ajouter à mes récits durs. Je reste perplexe sur ce sujet.
Pour conclure, je me permettrais insolemment de te citer. Tu écrivais cela dans le message 11623 et cela exprime parfaitement ce que je pense de « Ave Maria ».
« en tant que lecteur lambda, je trouve le texte pénible, de par son extrême violence à laquelle je ne trouve pas de justification. (...) On prend un coup de poing dans le ventre, c’est efficace, ça fait mal, d’accord, mais ma question est : à quoi ça sert ? »

Est’, aïe aïe aïe...

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-08 14:03:56 

 Exercice 57.2 : Narwa => CommentaireDétails
Evidemment, c’est avec quelque appréhension que je démarre le deuxième texte...
Ah, bien vu, le titre ! « Je suis un insecte écrasé mais mon coeur est un papillon libre. » : c’est joli. Bien joué la fin avec la phrase interrompue. Manqueraient des points de suspension pour que le lecteur ne se dise pas que le texte est tronqué. Je préfère celui-là de texte, et de loin. Déjà, ce n’est pas un petit enfant que l’on torture, et de plus, elle souffre pour une bonne raison. Le contexte historique, d’ailleurs habilement suggéré, sert de justification.

Est', euh, synthol pour moi.

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-08 14:23:58 

 Exercice 57 : Maedhros => CommentaireDétails
Double jeu de mot de mauvais goût, compliment ! Tu as toujours été doué pour les titres. Après lecture, cependant, je ne vois pas bien le rapport avec le texte.
La formulation avec des « toi, tu... » est curieuse. Qui parle ??
J’ai appris le mot mascaret. Pas facile à recaser dans la conversation mais ça fait toujours plaisir d’étendre son vocabulaire.
Ah ouais, il a été abducté ton moine ?? Voilà qui est inattendu. J’ai pas compris le coup des deux dents. Punaise, j’ai rien capté à ce que dit le maître. Ah tiens, une griffe, le héros n’est donc pas humain ? Ou au moins pas totalement.
C’est un texte drôlement intriguant, dis donc, avec un background sci fi à peine suggéré.
« Il dégrafe sa tunique révélant son corps difforme, aux lignes courbes et aux excroissances malsaines. La caricature tourmentée de l’homme. » Il me semble commencer à comprendre que le bourreau est une femme et que le héros n’en a jamais vu. Donc, on peut en déduire que les hommes et les femmes de cette époque vivent séparément, qu’ils ont trouvé une façon inédite de se reproduire chacun de leur côté. Et les femmes doivent profondément haïr les hommes pour les attraper de cette façon pour les torturer. J’imagine que les deux sexes sont entrés en guerre à un moment donné. Et les hommes auraient même pu monter cette religion bizarre pour contrôler leurs pulsions sexuelles refoulées... Espérons que les explications me permettront de vérifier mes hypothèses.

Je m’attaque aux spoilers dans la foulée. Mais la corrida EST une torture ! Pour une pauvre bête qui n’a rien demandé ! Et ce truc n’a pour but que de défouler les instincts sanguinaires les plus ignobles de l’exécutant et de son public. C’est bien un des meilleurs exemples de la méchanceté naturelle de l’Homme.
Un rituel ? Pourquoi pas ? Après tout, elles portent des toges, des masques... Dans ce cas, peut-être faudrait-il d’avantage insister sur les aspects rituels.
Oh punaise, chapeau le coup de l’enlèvement systématique et de déposer les bébés mâles sur Terre. Mais elles doivent enlever des tas de mâles ! Sinon, l’espèce disparaîtrait. Tu aurais peutêtre pu mentionner le mystère de cette naissance.
Et du coup, j’en déduis que les femelles choisies pour se reproduire doivent être furieuses de devoir se frotter aux mâles honnis. Pas étonnant qu’elles les torturent comme préliminaires, hihi ! Sympa, comme histoire !

Est', en pleine lecture.

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2009-09-08 16:07:26 

 Ave MariaDétails
En 2005 une chanteuse fort décriée a sorti une chanson pourtant lumineuse dont les paroles disaient:
"une lettre offerte
à ceux qui n'écrivent pas
pour que les mots résonnent enfin
comme un Ave Maria"

Voilà ce que j'ai voulu faire: offrir mes mots à ceux qui n'ont pas pu ou qui ne peuvent pas se plaindre; ce que je décris là fait partie des choses qui malheureusemenr existent; mais le plus incroyable c'est que même pour cet enfant, victime innocente d'une mère malade, l'amour existe, et c'est cet amour immense, désintéressé, d'essence divine, qui le porte et qui m'a portée pour écrire ce texte. J'ai voulu parler en son nom. Pour moi, c'est une justification suffisante.
Narwa Roquen, pas spécialement mystique pour autant

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z653z  Ecrire à z653z

2009-09-08 23:55:21 

 Niveau violence...Détails
... je crois qu'on est régulièrement servi ici.
Mais cela sert toujours un message ; ce n'est jamais une accumulation de violence (dans le texte de Narwa, il n'y a que deux scènes de violence extrême) sans rien d'autre.

De plus, j'ai l'impression que quand on parle de choses qui nous touchent, on n'a justement pas cette innocence/candeur qui nous permettrait de se dire : "là c'est trop violent".

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2009-09-09 15:32:27 

 Tout pareilDétails
C'est également ce que j'avais fait avec "Dans les bras du néant". Un texte dur pour attirer l'attention sur une réalité dure. Je m'étonnais à l'époque qu'il soit si mal perçu.
Au risque de passer pour chiante, je m'interroge. Nous écrivons deux textes assez parallèles, pour dénoncer deux réalités assez parallèles, par des méthodes similaires. Pourtant, cela t'a posé un problème quand c'était moi. Où est la différence ? Je t'avais posé la question à l'époque par mail privé. Quel dommage qu'il soit resté sans réponse...

Est', obstinée pour ce qui est de comprendre.

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