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 WA, exercice n°91 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 17 mars 2011 à 17:09:14
Allez, un peu de technique ! Nous allons nous essayer au discours indirect, sous l’une ou l’autre de ses formes (formel ou libre), voire les deux. Vos cours de français se noient dans la brume des temps ? Wikipedia est là pour vous en rappeler l’essentiel, ici et.
Cette formulation n’est jamais objective, servez-vous en. Vautrez-vous avec délices dans la mauvaise foi et le délire interprétatif de vos personnages. Il me semble qu’avec ce procédé, le thème de la vengeance est tout à fait adapté...
Attention cependant : l’intérêt du dialogue, c’est de donner du rythme, de rendre le récit vivant. A vous de faire en sorte que malgré le discours indirect votre texte ne sombre pas dans la monotonie...
Vous avez trois semaines, jusqu’au jeudi 7 avril. C’est le genre de texte qui se peaufine et se cisèle... Bon courage !
Narwa Roquen, elle a prétendu que ce serait intéressant
Narwa Roquen, elle a prétendu que ce serait intéressant


  
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Réponses à ce message :
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2011-04-08 12:14:14 

  WA - Participation exercice n°91 (edit)Détails
Il y a quelques éléments de discours indirect mais pas facile au long cours!




It's a long way home



Une bande-son...

IIl avait trahi les siens. Le seul fait d’y penser le rendait malade. Une envie de vomir qui lui soulevait le coeur. Il avait trahi les siens au plus profond de la forêt, là où une armée entière pouvait disparaître sans laisser de trace. Les cris avaient décru pendant qu’il courait vers l’orée du bois. Il avait émergé seul du sombre manteau forestier. Dans son dos, la bataille était terminée. Qu’ils soient tous maudits, jusqu’au dernier. Quand il était ressorti à la lisière, il avait étendu ses bras vers la lumière retrouvée malgré la douleur sous l’omoplate. Ce n’était pas en signe de victoire. C’était une renaissance après beaucoup de souffrance. C’était une façon d’exorciser le passé. La chaleur du soleil lui avait réchauffé le visage. Il avait trahi les siens. Il l’avait fait. Les cris des agonisants avaient diminué d’intensité au fur et à mesure qu’il s’éloignait du carnage. Mais dans ses oreilles résonnaient toujours le froissement du métal contre du métal, le bruit écoeurant des corps déchirés, le fracas des lourdes haches qui fauchaient encore et encore et les sifflements aigus des flèches décochées à la volée. Ses oreilles étaient pleines de fureur, de rage et de peur.

Elle comprendrait. Elle le comprendrait, il en était persuadé. Elle l’avait toujours soutenu envers et contre tous. Il laissa ses mains effleurer les hautes herbes. Un mince filet de sang s’écoulait de sa manche gauche, gouttant au bout de ses doigts. Un ultime cadeau. Ils avaient mérité le châtiment qu’il avait fait s’abattre sur leurs têtes. Ils avaient péri dans la clairière près de la rivière. Tous. Les grands seigneurs dédaigneux qui toisaient quiconque du haut de leurs pâles destriers et les hommes d’armes marchant en cadence derrière les gonfalons festonnés d’or et d’argent. Ils avaient tous mérité de mourir. Il avait été l’instigateur du destin impitoyable déchaîné sur leurs têtes. Il irait lui expliquer. La marche serait longue et pénible et il ne lui restait que peu de forces mais il la rejoindrait avant. Il se mettrait à genoux pour lui décrire chaque détail de sa vengeance. Elle l’écouterait avec attention, comme elle l’avait toujours fait.

La forêt bruissait d’une rumeur sourde et inquiète. Il se retourna. Une longue plainte où se devinait un nom. Son nom. C’était un vent tragique qui semblait l’appeler depuis les rameaux ruisselants des vieux saules penchés. Ces pleureurs rapporteront longtemps ce qui s’est passé là-bas, au plus profond de la Grande Forêt, près de l’eau courante. Ils plongeront avec délice leurs longs doigts blêmes et verts dans l’onde frémissante pour écouter les morts allongés dans le lit de la rivière, prisonniers des remous et des longues herbes sous-marines. Ils se nourriront de leur colère et de leur désespoir, de leur chair et de leur sang pour accroître leur noir pouvoir et piéger les voyageurs imprudents. Il avait trahi ses propres frères, ceux de son sang. Il hoqueta de douleur quand la crampe mordit à nouveau son estomac. Il chancela. Ils étaient tous morts à présent. Nobles nés et roturiers. C’est ce qu’il désirait depuis si longtemps. Ils avaient payé leur dette envers lui. Principal et intérêts. Ils avaient réparé de leur vie le tort qu’ils lui avaient causé. Qu’ils pourrissent tous loin de la lumière et loin de leurs Dieux. Elle lui pardonnerait puisqu’elle l’aimait. Elle comprendrait. Il trouverait les mots et saurait la convaincre. Du reste, ne lui avait-il pas confié son projet? Elle n’avait pas protesté, se contentant de couler vers lui son regard minéral. Alors en toute bonne foi il avait continué, certain que sa cause était juste.

Il gravit une éminence herbeuse qui dominait la forêt. De cet observatoire naturel, il pouvait distinguer les tours d’un fier château dans le lointain. La citadelle du Roi. Il était bien trop loin pour en distinguer tous les détails bien sûr. Elle était certainement au sommet de la plus haute tour, guettant l’horizon. Elle, la Reine. Il souhaitait vraiment qu’elle soit là. Elle devait être tellement impatiente de voir son souverain et époux s’avancer en majesté sur la large voie gazonnée menant au pont-levis. Elle sera déçue. Sa vie entière passerait à attendre et chaque soir quand elle s’assiéra devant son miroir, elle verrait s’éteindre par degré son espoir. Elle surprendra son image se ternir, ses trait se creuser et elle peignera en gris ses cheveux d’or. Son Roi ne viendra pas. Son Roi ne viendra plus. Il est tombé au milieu du gué, frappé dans le dos par plusieurs traits empennés de noir. Il est tombé sans un cri dans une gerbe d’éclaboussures. Et quand il a touché l’eau, des haches acérées se sont abattues sur lui jusqu’à ce que l’onde devienne rouge d’une rive à l’autre. Son écuyer a été désarçonné par des pattes griffues et frénétiques. Son jeune âge n’a pas ému ses bourreaux qui ont traîné son corps au bout d’une pique. Ils se croyaient invulnérables et ils ont suivi aveuglément leurs éclaireurs. Pauvres fols.

Dans son souvenir, ils étaient tous présents dans la grande salle capitulaire, alignements d’atours magnifiques et de cuirasses polies comme des miroirs. Il avait ployé le genou à dix pas du trône. Ils avaient ricané quand il en avait appelé à la Justice du Roi. Ils avaient osé ricaner confortés par la grimace de offusquée de la Reine. C’est elle qui avait détourné l’attention de son époux lorsqu’il avait voulu prendre la parole. Alors le Roi, parangon de sagesse et d’équité, avait lâchement détourné le regard, laissant à l’Intendant la charge de rendre son verdict. Ce verdict qui ruinait son existence. Le refus et l’exil. Les hauts seigneurs ricanèrent encore quand il était reparti tête basse, entre la haie de vertugadins rutilant de pierreries. Il avait tressailli quand les gardes avaient croisé bruyamment leurs hallebardes après qu’il eût franchi le seuil. C’est la Reine qui a perdu son Roi. Elle seule. Il faut donc qu’elle vive pour souffrir le reste de son existence. Il faut qu’elle vive pour qu’il soit enfin satisfait.

Il sentait dans son dos les blessures à peine refermées infligées par ses tourmenteurs. Il avait souffert, écartelé entre deux poteaux dressés près des fosses communes. Il avait enduré humiliations et sévices durant de longs jours, gardant au plus profond de son coeur son doux visage comme une raison de vivre, une raison de résister. De tenir jusqu’au moment où ils vinrent le détacher. Les shamans l’écoutèrent, pétrifiés au sein de leur transe sacrée et enveloppés dans de délétères nuées sous la tente des Magies. Ils virent au-delà des mots qu’il prononça d’une voix étranglée, avec une lance pointée droit sur son coeur, prête à s’enfoncer dans sa poitrine au moindre signe des sorciers aux têtes de sangliers. Ils l’écoutèrent gravement et quand il se tut, ils firent signe aux gardes de le rattacher au pilori. Il entendit plus tard les tambours rouler comme gronde un tonnerre distant, appelant les chefs de guerre à se rassembler pour le conseil. Il sut qu’il venait de vendre une armée aux ennemis acharnés de son peuple. Il venait de vendre son Roi. Qu’il meurt donc puisqu’il est resté sourd à sa supplique, préférant suivre l’avis aveugle et mesquin de son épouse. Il ne l’avait pas voulu pour fils? Alors qu’il paie le prix de sa douleur.

Les barbares l’avaient forcé à les suivre sur les lieux de l’embuscade. Ils l’avaient bâillonné, craignant qu’au dernier moment il ne donne l’alarme, mesurant la folie de son geste. Ils l’avaient ligoté à un tronc d’arbre d’où il avait assisté, invisible, à l’assaut impitoyable. Il vit les premiers rangs brillant d’argent de l’armée royale culbutés et emportés par la vague déferlante et rugissante. Il vit les chevaliers nue tête éperonner en vain leurs montures pour les précipiter sur les cordes tendues entre les arbres. Il entendit les hennissements de douleur des destriers, leurs antérieurs tailladés par de longues faux. Il vit leurs cavaliers chuter lourdement dans la glaise molle du sentier, comme de gros insectes pathétiques roulant parmi les hautes fougères. Il entendit un cor entonner la retraite avant que le fil d’un glaive ne coupe brutalement son appel inutile. Quand ils le décidèrent, ils le détachèrent et le laissèrent partir non sans lui avoir versé le prix de sa trahison. Le prix qui s’écoulait à présent goutte à goutte de sa manche gauche. Il s’éloigna du champ macabre pendant qu’ils accomplissaient leurs coutumes abjectes, armés de longs coutelas.

Il chassa ces images où le sang coulait plus fort que la rivière. Il ne regrettait rien. Il ne prit pas la large route pavée de dalles blanches menant au Château. Il s’engagea sur la petite voie qui, au pied des collines, s’enfuyait vers le sud. Il rentrait chez lui. Il n’avait pas le droit de fouler les parages du royaume. Il y était persona non grata. Exilé, avait articulé d’une voix forte l’intendant royal. Les gens d’armes et les sergents avaient reçu l’ordre de s’emparer de lui s’il tentait de franchir la frontière. Mais cela lui était indifférent. Il y avait une dernière chose qu’il devait faire au Château. Mais l’heure n’était pas venue. Il avait une obligation plus pressante, plus puissante à remplir.

Ses pensées accélérèrent le temps, galopant sur le chemin poussiéreux bien plus vite que lui, avalant une lieue là où il faisait un pas. Il fusa en pensée le long de carrières escarpées, traversant des bourgs où des fantômes flous se mouvaient au ralenti. Les couleurs bavaient autour des contours des objets et des silhouettes. Il fila mentalement droit vers sa destination. L’amour pouvait faire de tels miracles. Et son amour était tout ce qui lui restait. Il avait tiré un trait définitif sur son passé et son avenir. Il vivait au présent désormais. Seuls les morts vivent au présent, les vivants en sont prisonniers. Il devint une hirondelle volant vers l’objet de son désir. Il s’éleva dans les airs, libéré de tout poids. Pur esprit, il sentit la fraîcheur du soir caresser son front, caresse fluide et douce. La campagne ordonnée des hommes alignait ses rectangles multicolores et ses futaies jusqu’à l’horizon circulaire. Il découvrit des étangs inconnus et des lacs aux eaux dormantes. C’étaient autant d’yeux limpides où se réfléchissait le ciel chamarré, des yeux limpides qui le suivaient dans son vol. Des yeux amicaux et compréhensifs. Son corps physique se faisait moins présent tandis que ses pensées accentuaient encore leur emprise sur sa perception du temps et des choses.

Il touchait presque au but. Il y avait une petite ferme au toit de chaume et aux murs d’adobe, assoupie près d’un torrent qui dévalait des montagnes toutes proches. Il y avait aussi un grand arbre qui se dressait dans le contre-jour, un grand arbre sous lequel ils s’étaient aimés, au sein de la nuit complice. Il toucha le sol aussi légèrement qu’un oiseau sur la branche. Elle attendait son retour. Il était resté absent bien trop longtemps. Le coeur battant, il s’avança vers la porte, environné des parfums vespéraux de cette fin d’été. La lumière déclinait à présent, allongeant les ombres et les rendant plus consistantes. Le soleil s’enfonçait derrière les sommets, embrasant leurs crêtes d’une ligne de feu scintillant. Il éprouvait chaque sensation bien plus précisément que s’il avait été physiquement présent. Il oublia peu à peu qu’il continuait de marcher, ne prêtant aucune importance aux messages que lui adressait son corps épuisé. Et vint le moment où il ne put faire de différence entre le rêve et la réalité. Alors sans regret, il abandonna cette dernière, trop grise et trop lente. Il était là où il voulait être et rien dans ce qu’il apercevait ou ressentait ne présentait la moindre anomalie. Il était de retour à la maison. Ce qui l’entourait était aussi réel que son amour pour elle. Il franchit les derniers pas qui le séparaient de la porte.

La pénombre l’accueillit quand il pénétra dans l’unique pièce de la fermette. Les volets étaient tirés. Elle n’était pas là. Il l’appela mais seul le silence répondit à son appel, un silence étrange et déroutant. Il l’appela à nouveau. Il avait tant à lui dire, pelotonné tout contre elle. Il voulait libérer son coeur et son âme. Mais elle ne dit rien. Il s’approcha de l’âtre. Il était froid et nu. Il s’approcha du lit. Elle n’y reposait pas endormie. Les draps avaient glissé par terre. Cela ne lui ressemblait pas. Il ressortit. Il laissa la porte ouverte. Il ne toucha pas non plus au poignard profondément fiché dans le bois de la table.

Il se dirigea vers l’arbre. Elle l’y attendait. Il aurait dû y penser plus tôt. Quel autre endroit aurait-il mieux convenu à leurs retrouvailles ? Il pressa le pas. Il avait hâte de lui dire combien elle lui avait manqué, combien il l’aimait. Il était impatient de terminer tout cela. Elle était là, aussi radieuse que dans son souvenir, adossée au tronc puissant qui portait une ramure non moins imposante. Il l’enlaça tendrement et elle fondit entre ses bras. Il attacha ses yeux aux siens.

« Mon amour, ne m’en veux-tu pas trop d’avoir autant tardé? » Son coeur battait à tout rompre. Il avait du mal à trouver sa respiration et ses jambes flageolaient sous lui, comme s’il avait couru au-delà de ses forces. Il oubliait quelque chose mais ne parvenait pas à s’en souvenir.

Elle lui sourit, un sourire fragile et merveilleux. Elle fit de la tête un signe de dénégation. Elle avait noué le foulard en soie qu’il lui avait offert et qui rehaussait superbement la ligne souple de son cou de biche. Elle s’écarta de l’arbre et doucement se dégagea de son étreinte. Elle lui prit la main et l’entraîna de l’autre côté de l’arbre cyclopéen.

« Où m’amènes-tu ? »

A nouveau, elle ne lui répondit pas. Elle mit un doigt sur ses lèvres pour lui intimer de ne pas poser de question. Il ne pouvait pas lui résister. Il voulut embrasser ce doigt mutin qui lui échappa aussi rapide et léger qu’une libellule.

Il y avait un banc de pierre tout simple faisant face au levant. Un banc d’un seul tenant, sans dossier et à la large assise. Il sentit naître en lui un inexplicable malaise. Il n’avait aucun souvenir de ce banc. Elle le poussa pour qu’il s’asseye et un froid minéral s’insinua en lui peu à peu. Elle s’assit à ses côtés et l’enlaça à son tour. Elle pesa dans ses bras et ils se retrouvèrent presque allongés sur la pierre glaciale. Elle lui souriait constamment, l’embrassa de mille baisers qu’elle piquait sur son visage, ses yeux, ses joues, ses lèvres ou ses oreilles. Ses grands yeux ne quittaient pas les siens et il plongeait dans leur or lumineux où l’amour pétillait jusqu’à l’ivresse. Un sentiment de détachement hypnotique s’empara de lui. Il était si bien contre elle, caché dans l’ombre épaisse du crépuscule qui s’avançait. L’arbre millénaire déployait sur leurs têtes ses branches qui formaient une cathédrale bruissante et vivante. Elle se redressa au-dessus de lui et détacha lentement le foulard soyeux qui entourait sa gorge. Horrifié, il découvrit la large déchirure qui mutilait son cou de part en part. Les souvenirs affluèrent dans sa mémoire. La fuite du palais. La poursuite. La liberté. Ils avaient cru en cette liberté. Ils s’étaient aimés tout au bout du monde, pensant naïvement que la Reine ne les retrouverait pas. Et le sinistre jour où revenant de la chasse, il l’avait découverte sans vie. Cyniquement, l’Assassin du Roi avait signé son forfait, son odieux poignard planté bien en évidence au centre de la table, la pointe dentelée transperçant son épaisseur. Il semblait que le bois pleurait des larmes de sang.

Elle se pencha sur lui et posa un long baiser sur ses lèvres. Elle maintint cette douce pression qu’il ne voulait briser pour tous les trésors de la terre tandis que leurs formes, perdant consistance, s’enfonçaient lentement dans la pierre, réunies à jamais au plus profond des ténèbres.

Bien loin de là, un corps s’affaissa sans vie et roula dans le bas-côté boueux. Quand il s’immobilisa, face contre terre, un reflet de cendres joua sur sa chemise trempée de sang où baillait une fine déchirure juste sous l’omoplate.


M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-04-09 16:19:03 

 WA, exercice n°91, participationDétails
JE n’est plus



Il a dit qu’il devait partir à cinq heures demain matin. Pas question que je l’aide à embarquer, il se débrouillera. De toute façon Aramis n’est pas prêt pour une 120, je le lui ai répété dix fois, mais monsieur veut aller faire le beau, eh bien qu’il y aille. Je vais quand même repasser sa veste de concours, qu’il a dû comme d’habitude laisser traîner deux heures au fond du camion avant de la remettre sur le cintre en rentrant, en espérant qu’elle se défroisse toute seule... Et le pire, c’est qu’en la trouvant impeccable demain, il pensera que c’est ce qui s’est passé...
Ah cette manie de laisser des papiers dans ses poches ! Une photo. Une photo de lui, avec Elodie, et une femme que je ne connais pas. Bêtement, je la retourne.
« Dix ans de bonheur. » C’est signé « Marinette ».
Ils sourient tous les trois. Elodie est au milieu. Son bras entoure les épaules de la femme, et devant elle, les deux mains des adultes sont entrelacées. C’est daté du 14 juillet 2010. Juillet 2000... le 18 juillet... Soudain un voile sombre brouille ma vue tandis qu’une douleur intolérable foudroie ma poitrine et mon bras gauche. Je me sens tomber, dans un fracas de table à repasser qui s’écroule sur le carrelage. J’ai mal, je n’ai jamais eu aussi mal. J’étouffe dans ma masse minable étalée sur le carreau comme une crêpe ratée. Des images défilent dans ma tête, je les suis, oublier mon corps pour ne pas souffrir... Elodie avait cinq ans. J’étais à quatre mois de grossesse, ça se passait mal, j’avais trop de contractions. Je me bourrais de pilules qui me faisaient exploser le coeur, le docteur avait dit de me reposer mais on venait juste d’embaucher Stéphane, je n’avais pas confiance, Louis était parti à Cannes pour le jumping. Le matin du 18, j’étais mal. Le ventre dur, le coeur en chamade, la tête en vertige, le souffle court, l’estomac retourné... J’ai appelé Louis sur le portable. Il m’a répondu d’un ton agacé que je m’inquiétais pour rien, qu’il rentrerait dans deux jours, que c’était trop dommage d’avoir fait la route pour ne pas concourir. Juste après midi, j’ai commencé à saigner. J’ai confié Elodie à Stéphane et je suis partie à l’hôpital. J’ai cru que j’allais mourir dans cette voiture. On n’avait pas la clim’, à l’époque, il faisait 38° à l’ombre et je grelottais et je claquais des dents et j’avais l’impression de respirer dans les flammes de l’enfer et j’avais mal au ventre et je saignais à gros bouillons sordides.
J’ai perdu le bébé. Un garçon. J’ai pleuré. J’ai appelé Louis ; après un silence, il a pris ce ton anodin pour déclarer que même s’il rentrait ça ne changerait rien, il était content que j’aille bien, je n’avais qu’à me reposer un peu et ça irait mieux.
J’ai pleuré. Vingt-quatre heures.
Puis j’ai signé ma pancarte et je suis sortie contre avis médical. J’ai repris la voiture après avoir rempli ce chèque odieux, le prix de la mort de mon fils. J’ai serré les dents et je suis allée aider Stéphane à finir les boxes. J’ai ouvert une boîte de cassoulet à midi, une boîte de 840 grammes, j’ai tout mangé et j’ai tout rendu une demi-heure après. Rageusement, j’en ai ouvert une autre, j’en ai avalé la moitié, sans même la faire chauffer. Je l’ai gardée.
Je n’ai plus accepté que Louis me touche. J’ai pris vingt kilos en un an. J’ai repris en main l’exploitation, décidant seule quand il fallait remplacer la moissonneuse, négociant seule avec la coopérative ou la banque – et j’ai aussi changé de banque. En janvier 2001, il m’a présenté des papiers à signer, il voulait acheter une Porsche, il avait besoin de ma signature pour le crédit. J’ai refusé. Je lui ai dit que c’était fini, les dépenses stupides, que j’étais chez moi, que c’était mon argent, et qu’à partir de maintenant j’étais la seule à avoir la signature sur les comptes. Il a baissé les yeux.
Et je ne savais rien ! Je le prenais pour un égoïste, je n’aurais jamais imaginé que c’était un salaud ! Je le vois, maintenant, je vois tout, je sais tout ! Peut-être que je vais mourir, et que c’est pour ça que tout est si clair... Il était avec elle, il venait de la rencontrer, il nageait en plein bonheur pendant que mon enfant mourait... Ah que j’ai bien fait de ne pas pardonner ! Je m’en suis voulue parfois de m’accrocher ainsi à ma rancune. Je guettais le moindre regard, le moindre geste, la moindre occasion de me jeter enfin dans ses bras et de tout recommencer. Il n’a jamais rien tenté. C’était ma faute, pensais-je, j’étais devenue obèse, j’étais autoritaire, revêche et acariâtre... Tu parles ! Le pauvre chéri filait le parfait amour, et je ne voyais rien ! Je me sentais coupable de mon malheur et du sien, et je serrais les dents, alors que lui... Lâche, lâche ! Dix ans ! Il aurait pu me quitter, mettre un terme honnête à ce mariage qui n’était plus qu’une mascarade... La Marinette doit être moins riche que moi. Ici monsieur a son confort, ses chevaux, et sa conne de femme pour les entraîner... Il est sur les routes au moins un week-end sur deux, avec sa dulcinée bien sûr... Je le vois, je le vois... Il la présente comme sa femme, et ceux qui me connaissent ne disent rien, la grande solidarité masculine, et puis c’est bien fait pour cette grosse vache d’Angèle, elle est teigneuse, elle est moche, le pauvre homme, il faut bien qu’il prenne un peu de plaisir...
Elodie. Elodie le sait. Elodie sourit sur la photo, elle tient Marinette par les épaules. Comme si elle l’aimait. Ma fille ! Je lui ai mené la vie dure, mais tout ce qu’elle sait, c’est moi qui le lui ai appris. Chaque fois qu’elle est tombée, c’est moi qui l’ai remise en selle, alors que son père l’encourageait à s’arrêter. C’est une bonne cavalière, aujourd’hui, et c’est grâce à moi, seulement grâce à moi... Il a osé la dresser contre moi, la rendre complice de son... de sa... Ah je n’ai plus de mots, j’étouffe, la haine me coupe le souffle, j’en crève et c’est aussi bien, si je devais vivre je le tuerais de mes mains !
Une lumière vive m’aveugle. J’ai le vertige. J’ai l’impression que je m’envole, que je suis aspirée vers le haut. C’est... étrange, déroutant. Je vois mon corps allongé sur le sol, ma main crispée sur ma poitrine. Une voix dans ma tête me susurre des mots doux.
« Viens... Une vie meilleure t’attend, de l’autre côté il n’y a que de l’amour. Oublie-les, oublie-toi, viens dans la Lumière... »
Cette voix est chaleureuse, accueillante. Je me sens bien, tout à coup, légère, joyeuse, c’est tellement facile, je n’ai qu’à me laisser glisser...
Non ! Je ne vais pas quitter la place comme ça ! Il me trompe, il me tue, il m’enlève ma fille, et je leur laisse ma ferme, mon lit, mes draps, à lui et à sa pute ? L’emmerdeuse s’en va et ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leur vie ? Ah ça non !
Je retombe douloureusement dans mon corps en souffrance. J’ai mal, mais je suis consciente. Je serre les dents. Mon père m’a appris à ne jamais renoncer, à recommencer encore et encore. Je survivrai. Je me force à réfléchir. Où est le téléphone le plus proche ? Le portable est sur la table de la cuisine. Le fixe est dans le salon. Le salon est plus loin, mais la table est plus basse. Je rampe comme une vermine sur le carrelage froid. Le 15. Je dois appeler le 15. Après je pourrai fermer les yeux. Je ne vais pas laisser ce salaud s’en tirer à si bon compte. C’est moi qui ai préparé Vestrian pour le seul CIO qu’il ait jamais gagné. Vestrian, je l’ai vu naître. C’était un petit anglo trapu, compact, insupportable. Un de ceux qui justifient l’expression « ces saletés d’anglos ». Teigneux, caractériel, cabochard, rebelle. Mais surdoué, généreux quand il l’avait décidé. Il fallait gagner son respect, et surtout sa confiance. Mon père disait « c’est un cheval qui sait lire et écrire, il faut le vouvoyer ». Il devait jeter son feu pendant deux heures avant de pouvoir commencer à travailler. Un de ces chevaux qu’on envoie à l’abattoir – ou qui vous emmène au ciel.
J’avais quatre ans quand mon père a acheté un shetland – une saleté de shetland. Il m’a dit qu’il le garderait si je le brossais, le soignais, le nourrissais, et le montais au moins une heure par jour.
Je n’étais jamais montée sur un poney.
Il l’a gardé.
Quand j’avais des questions, il y répondait.
Le jour où il m’a fait monter un cheval il m’a dit : « Tu sais monter avec tes fesses. Maintenant, il faut que tu montes avec ton coeur. »
Je n’ai aucun diplôme, mais je jure que je peux amener n’importe quel cheval à me donner le meilleur de lui-même. Bien sûr, maintenant, avec mes quatre-vingts kilos...
Je maigrirai. Je chasserai Louis. Elodie fera ce qu’elle voudra. Ah non, c’est trop doux, c’est trop facile ! Il aura gâché ma vie et il continuera à nager dans son bonheur obscène ? Je le tuerai. Je dresserai un cheval tout exprès pour qu’il le désarçonne, pour qu’il le piétine... Je l’empoisonnerai. Je saboterai sa voiture. Je...
« Tu mérites mieux que la haine. C’est le temps de l’amour... Nous t’attendons tous... Tu ne seras plus jamais seule... Fais taire ton esprit encombré de pensées envahissantes... Dans le silence, le Monde est à toi... »
Non ! Je ne veux pas mourir, je ne veux pas le laisser gagner ! J’ai atteint le téléphone. Je tire sur le fil, je le fais tomber.
Ma voix n’est qu’un murmure. Mais j’y arriverai.
« Les Ormeaux... A Saint-Vincent... Vite... »
Je roule sur le dos. Je ferme les yeux. Je suis sauvée. Ils vont venir, ils feront ce qu’il faut, je vais me reposer en les attendant. Dans trois jours je sortirai de l’hôpital, même et surtout si Louis me dit que je ferais aussi bien de rester encore un peu, d’être raisonnable... L’ordure, ça l’arrange ! Il ne verserait même pas une larme sur mon cadavre ! Il irait raconter partout que j’étais une femme merveilleuse, que sans moi les Ormeaux ne pourraient pas survivre, il vendrait tout avec la bénédiction d’Elodie et il s’installerait quelque part avec sa pute pour vivre de ses rentes. Ses rentes ! Mon travail, ma vie ! Il me tuerait une seconde fois...
La lumière revient, plus douce encore, plus séduisante.
« Te venger ne t’apportera pas le bonheur. Ils n’ont rien compris, ils sont à plaindre. Seuls les chevaux savent combien d’amour tu portes dans ton coeur. Regarde, ils sont tous là, Picoulet, ton shetland, Annabelle, ta première jument, et Vergalant, et Joséphine, et Ross, et Vestrian, et Kiki... Ils ont toujours su que penser ne servait à rien. Que l’important c’était d’être, d’être dans la paix et l’harmonie du Monde... Et toi aussi tu le sais depuis toujours, depuis ton premier galop dans la rosée du matin, depuis ton premier appuyer dans la douceur du crépuscule, depuis la première fois qu’un cheval a rendu l’âme en posant sa tête sur tes genoux... Nous sommes toujours là, dans la Lumière... Et notre amour est infini... Le bonheur des uns fait le bonheur des autres. Nous sommes Ici et Maintenant, il n’y a pas de passé, il n’y a pas de futur, la Joie et la Paix sont dans l’Instant, et l’Instant est immédiat, éternel et magnifique. »
Je suis éblouie. Je n’ai plus mal. Je survole mon corps endormi sur le sol. Le soleil dehors est radieux, mais la clarté où je baigne est plus merveilleuse encore. Louis n’aura plus à mentir. Il sera heureux tous les jours, et c’est ce que je voulais depuis toujours, le rendre heureux. Ce ne sera pas moi, ce sera une autre femme, mais ça n’a aucune importance. Peut-être il aura des remords, peut-être il aura des soucis quand Elodie commencera à fréquenter, et je voudrais lui dire que c’est tellement dérisoire...
Non ! Jamais ! Jamais ! Ce n’est pas juste ! J’ai tout fait pour lui, je lui ai tout donné, et il m’a trahie, piétinée, bafouée...
Il n’y a pas de pensées dans la Lumière. Juste un état infini de bonheur, comme une ivresse légère, où tout est simple, où on se sent empli, accompli, comblé... Pauvre Louis. Pauvre Elodie. Pauvre Marinette. Qu’est-ce qu’on va manger ce soir et il faut payer l’électricité. Le merle sur la branche ne se pose pas de questions. Le cheval dans le pré ne se préoccupe pas du lendemain. Vais m’en aller sur la pointe des pieds, jamais sentie aussi légère, débarrassée de cette masse ignoble, leurre naïf pour masquer cette sensation de manque permanent... et la solitude...
Je le tuerai d’abord !
Ne plus jamais être triste, ne plus jamais ployer sous le fardeau... Ne plus jamais serrer les dents parce qu’il faut que je, parce qu’il est urgent que, parce qu’il est indispensable ...
Le bonheur de Louis est bonheur. Le bonheur d’Elodie est bonheur. Le bonheur de Marinette est bonheur. Mes pères, mes mères, mes maîtres, libre viens à vous, libre rejoins les vertes prairies du nous absolu. Découverte merveilleuse, inespérée, si évidente... Le silence est Lumière. Et la joie...
Vivez, vivez... JE n’est plus. Pensées douces vers vous. Unité.
Narwa Roquen,qui attaque les commentaires

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-04-14 23:33:40 

 Commentaire Maedhros, exercice n°91Détails
Effectivement, pour l’avoir éprouvé moi-même, le discours indirect est difficile à tenir sur la distance... Mais tu as eu la gentillesse de t’y essayer, et comme je n’ai pas pu faire mieux...
L’amour et la mort s’entremêlent une fois de plus sur fond d’heroic fantasy. Ce pourrait être une légende d’antan, une légende tellement ancienne qu’on aurait oublié le nom de tous les personnages. Dans ce contexte le titre me choque un peu.
Mais le récit est bien mené, le rêve et la réalité se confondent dans la brume du crépuscule, encore que le mot rêve ne convienne pas au voyage de l’esprit. Si on voulait à tout prix mettre une étiquette, il faudrait créer la catégorie fantastic heroic fantasy...
Qu’importe. L’intrigue est séduisante, la forêt maléfique nous fait frissonner, la barbarie des humains (des deux camps) nous horrifie, et le héros réussit à gagner notre sympathie. La fin est délicieusement romantique... et la bande son m'a beaucoup plu. Carpe diem...
Mais j’ai plein de questions !
- pourquoi le héros pourrait-il être reconnu fils du roi ? Est-ce un bâtard ou la femme qu’il a enlevée était-elle une princesse ?
- pourquoi a-t-elle été tuée ?
- n’était-ce pas imprudent de la part du héros de retourner au château après y avoir enlevé sa compagne ?
- que doit-il encore aller faire au château et qui peut attendre ?


Bricoles :
-faute de frappe au début : IIl
- Le frottement du métal contre du métal : contre le
- Qu’il avait fait s’abattre sur leurs têtes / déchaîné sur leurs têtes : expressions trop semblables
- Herbes sous-marines : dans une rivière ?
- ils avaient réparé de leur vie le tort : tu n’as pas voulu répéter « payé » mais est-ce vraiment une réparation ?
- le paragraphe « il gravit une éminence herbeuse » m’a donné la migraine. Passé simple, imparfait, conditionnel, futur, passé composé... Ou bien tu trouves une astuce pour passer au présent, et tu peux laisser le futur et le passé composé. Sinon il ne faut laisser que du conditionnel, et remplacer le passé composé par le plus-que-parfait. Par ailleurs « ils se croyaient invulnérables » concerne les hommes du roi, mais le substantif le plus proche est « ses bourreaux » qui représente les ennemis. Pitié pour le cerveau du lecteur moyen !
- ricané, ricaner : OK, tu insistes. Mais « les hauts seigneurs ricanaient encore », ça, c’est une répétition
- la grimace de offusquée : faute de frappe
- qu’il meurt donc : meure
- il voulait libéré son coeur : libérer
- qu’il ne voulait pas briser pour tous les trésors : qu’il n’aurait pas voulu

C’est une histoire cruelle et triste, où seule la mort apporte le bonheur. Quand je pense à ma propre participation, je me dis que ça devait flotter dans l’inconscient collectif...
Narwa Roquen,comptable, plombière, jardinière, cuisinière, cavalière, dresseuse de chiens, commentatrice... et éleveuse de ratons laveurs!

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2011-04-16 17:38:43 

 Photo pour l'arrivée.Détails
Effectivement, nos récits résonnent bien lugubrement.


Ici, tu dépeins une héroïne qui sur le fil va retrouver une harmonie perdue. La progression est juste même si je pense que le choc à rebours de la découverte de la double vie du mari est peut-être un peu excessif.

Visiblement, Angèle a tiré un trait sur son couple depuis une décade. Elle a exclu (répudié ?) Louis de sa vie à cause de son absence et de son détachement lorsqu’elle a perdu son enfant. Elle avait compris à l’époque que c’était un sinistre sire, plus attiré par l’argent que par elle. Maintenant qu’elle s’aperçoit qu’il goûte en parallèle le foin d’un autre paddock, cela devrait renforcer son aversion voire sa haine envers lui plutôt que la toucher en plein coeur non ?

Les évocations du passé défilent logiquement et tu narres mille petits détails qui font vrai. Les souvenirs altérés par la découverte de la tromperie se mêlent avec de plus vieux souvenirs. Il paraît qu’à l’article de la mort, on voit sa vie défiler sous ses yeux. Et comme le souligne le titre, tu amènes le passage du « je » égoïste au « nous » unitaire. J’aime bien la résistance d’Angèle qui lutte pour conserver son identité et poursuivre sa vengeance mais qui sera à la fin vaincue par une autre force séductrice.

S’agissant de la consigne, la narration est à la 1ère personne ce qui me permet d’en déduire que tu as utilisé la technique du discours indirect formel.

Cependant, ces techniques me paraissent assez cérébrales (pour ne pas utiliser de terme plus imagé) et artificielles. Je pense que les très doctes érudits qui ont inventé ces notions s’acharnent volontiers à décortiquer les textes pour trouver des choses savantes à dire comme d’autres légistes les cadavres : toujours post-mortem! Mais bon je m’égare !

A propos une 120 c’est bien la hauteur d’un obstacle sur un parcours ?

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2011-04-17 12:53:47 

 Explications.Détails
-Pourquoi le héros pourrait-il être reconnu fils du roi ? Est-ce un bâtard ou la femme qu’il a enlevée était-elle une princesse ?

Le héros voulait que le roi lui accorde la main de sa filleule qu’il avait sous sa garde. C’était la fille de son propre frère, tué lors d’une précédente campagne contre les barbares. Mais son blason n’avait pas suffisamment de quartiers pour ne serait-ce que tenter de se mesurer aux autres prétendants.

-Pourquoi a-t-elle été tuée ?

La Reine entendait ainsi protéger sa propre progéniture dont les prétentions au Trône auraient pu être compromises si la filleule du Roi avait mis au monde d’un enfant mâle, compte tenu des règles dynastiques assez compliquées en vigueur dans le royaume. Alors, quand le héros s’enfuit avec la princesse, il ne lui reste qu’une chose à faire.

-N’était-ce pas imprudent de la part du héros de retourner au château après y avoir enlevé sa compagne ?

Bien sûr, les ordres du Roi étaient formels. Mais son esprit était en proie à une grande confusion, assez proche de la folie. Les épreuves qu’il a traversées ont fortement ébranlé la santé mentale et la réalité a peu à peu perdu ses droits. Ainsi, son esprit a oblitéré la mort de celle qu’il aimait.

-Que doit-il encore aller faire au château et qui peut attendre ?

Il imaginait dans son délire, aller narguer la Reine dans son palais quand celle-ci aurait compris que son Roi ne reviendrait plus et qu’elle ne pourrait plus avoir d’enfant susceptible de revendiquer le trône. En le reconnaissant, elle aurait tout compris et surtout son rôle dans le carnage de la rivière.


S’agissant des herbes aquatiques, cela ne m’a pas heurté. J’imaginais des longues herbes sous-marines :

Un peu comme celles-ci
Ou comme celles-là.

M

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-04-17 16:28:22 

 Histoires de familleDétails
Merci pour tes explications; j'ai cassé ma boule de cristal, alors forcément mes dons divinatoires s'en ressentent...
Narwa Roquen,quelqu'un a de la colle?

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-04-17 16:42:51 

 Tortuosités féminines...Détails
Tu as juste pour la 120.
En revanche, Angèle n'a jamais cessé d'aimer son mari. Si elle ne l'avait plus aimé, elle l'aurait mis dehors. Son comportement s'apparente un peu à une bouderie sans fin, où la boudeuse n'attend qu'une chose c'est que l'autre vienne la chercher. C'est très maladroit de sa part de lui pourrir la vie, mais elle ne sait pas quoi faire d'autre. Sa réaction violente est dûe à la frustration qu'elle subit depuis si longtemps, et surtout à la découverte d'avoir été trahie au moment où, jeune, belle et amoureuse, elle avait besoin d'aide et de soutien. Si la rencontre avec Marinette avait eu lieu à une autre date, le choc aurait été moindre.
Alors oui, elle aurait pu, elle aurait dû avoir une explication franche avec lui, mais c'est une fille peu cultivée qui est plus branchée sur le non verbal, le langage du corps, et ça marche bien avec les chevaux. C'est pour ça aussi que c'est son corps qui réagit le plus fort, en grossissant pour prendre plus de place, et en mourant pour ne plus souffrir.
Compliqué, les bonnes femmes...
Narwa Roquen,et les mecs, tu crois que c'est simple?

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Netra  Ecrire à Netra

2011-04-18 19:46:23 

 La super-gluDétails
ça te va ???

*tend un tout petit tube doseur de super glu extra forte*

(je sais ce post ne servait à rien.)
Netra, qui retourne enregistrer. Non c'est une blague, on continue demain XD

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2011-04-19 14:13:51 

 Merci!Détails
Je suis sûre que ça va m'aider!
Narwa Roquen, oui, Netra, je sais que j'ai plein de textes à toi à commenter...

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z653z  Ecrire à z653z

2011-04-29 13:42:06 

 petite réponseDétails
Avec les explications, on comprend mieux le fond de l'histoire car moi aussi j'étais un peu perdu. Quoique la folle course (physique et surtout mentale) vers la maison peut dissuader de creuser les détails et le titre me plait.

Une petite faute : "ses trait se"

Par contre, la position de cette phrase (à la fin d'un paragraphe) : "Il ne toucha pas non plus au poignard profondément fiché dans le bois de la table." suivie de celle-là "Il oubliait quelque chose mais ne parvenait pas à s’en souvenir." (aussi à la fin d'un paragraphe) m'ont fait deviner un peu trop vite qu'elle était déjà morte.

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z653z  Ecrire à z653z

2011-05-20 13:18:06 

 80 kilos...Détails
... ce n'est pas si gros.
Pour une femme de taille moyenne (1,63m), elle est tout juste au seuil de l'obésité.
Dix kilos de plus, quatre-vingt-dix (et en plus, c'est plus long à articuler que cent) est bon nombre (mais Dubosc lui préfère Sandy).

Sinon, le voyage mystique est assez inattendu (mais très plausible) compte tenu du début (quoique le titre aide à deviner la fin).

Le fait que sa fille soit complice doit effectivement augmenter sa douleur.

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