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De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Dimanche 2 septembre 2012 à 15:40:40
Préambule :

Les rouleaux dits de « Magesh » ont été mis à jour par une équipe de vulcanologues près du Mont Ida, qui s’élève sur une île excentrée de l’archipel des Clades, dans l’Océan Oural. Les scientifiques y effectuaient des forages dans la caldeira. Dans une gangue de lave ancienne, ils découvrirent une petite amphore hermétiquement scellée, faite dans une matière si dure que le diamant lui-même connut de grandes difficultés à se frayer un chemin.

Elle contenait quinze rouleaux, confectionnés dans une peau d’origine animale particulièrement souple, dans un état de conservation miraculeux. La surface totale de chaque rouleau déplié est légèrement supérieure à celle d’une page standard, au verso finement recouvert d’une trentaine de lignes serrées de logogrammes et de phonogrammes, rappelant les systèmes d’écriture cunéiformes.

Mais cet alphabet était irréductiblement étranger à tous ceux déjà connus et déchiffrés. Sans système de référence utilisable, les techniques de comparatisme linguistique ne furent d’aucune aide. Il fallut près de deux siècles pour en trouver les clés.

De nombreux mécènes, et même des Etats, ont promis des récompenses faramineuses au premier qui parviendrait à déchiffrer le texte des rouleaux. Mais seuls les progrès technologiques et scientifiques permirent une avancée décisive. De puissants algorithmes et une quantité prodigieuse de temps-machine de plusieurs complexes semi-intelligents percèrent enfin le mystère de cette langue perdue.

Sous les yeux stupéfaits des techniciens de garde, qui assistèrent en direct à la transcription en langage commun des textes de Magesh, une épopée éblouissante vint au monde. Ce fut réellement le sublime accouchement d’une toute nouvelle vie. Vous allez lire bientôt le fragment d’un récit plus vaste, un tout petit pan d’une immense épopée vieille de plusieurs millénaires décrivant un monde qui n’existe plus.

La traduction que vous allez découvrir n’est pas l’originale, qui tenait plus du verbiage surréaliste en raison des arbitrages lexicaux des IA qui privilégièrent la rigueur et l’aridité scientifiques. Aussi, un groupe de linguistes s’attela à la tâche à son tour, s’entourant d’experts réputés en littérature comparée, d’historiens chevronnés et de poètes renommés. Il leur fallut douze ans de labeur acharné, passés à ébarber, tailler et polir les mots de la traduction initiale pour rendre justice à cette oeuvre unique.

Bien sûr, nous ne prétendons pas avoir restauré fidèlement la splendeur et l’harmonie de cette épopée. Or une étrange harmonie se dégage des signes utilisés, des symétries troublantes qui se répètent tout au long du récit, malheureusement intraduisibles pour nous qui ne savons même pas comment se prononcent ces mots, hormis les pitoyables tentatives des IA qui ressemblent plutôt à un concert de corbeaux aphasiques. Selon les linguistes, il s’agit bien d’une oeuvre poétique mais nous ignorons encore tout des règles qui la caractérisent. Seules les strophes, des neuvains pour les puristes, ont pu être formellement identifiées.

Cette épopée raconte un évènement qui s’apparente aux chroniques d’Homère ou de Bochco, deux historiens ayant raconté deux facettes d’une même guerre. Le premier a utilisé de nombreuses métaphores, recourant aux puissances surnaturelles, magnifiant les sentiments et le côté héroïque des combats. Le second, au contraire, a rapporté les évènements au plus près de leur source, de façon plus prosaïque, sans intervention divine, éclairant crûment la vie de quelques fantassins ordinaires. Mais il s’agit bien là des mêmes évènements, racontés selon deux points de vue différents !

Ce que vous allez découvrir est simplement le fruit du plus bel effort jamais fourni pour ressusciter une langue perdue, écho brumeux d’un monde enfui. Je dis bien « perdue » et non « oubliée ». Rien de semblable, à la surface de notre monde, aucun disque, bande, papyrus, bloc de pierre, tablette de terre cuite, de grès ou de toute autre matière ou support que l’homme a utilisé pour coucher les preuves de son passage éphémère, n’a été découvert à ce jour.

En guise de conclusion, je vous laisse le soin d’en tirer toutes les conséquences.

La bande-son


LA CHUTE DU FAUCON


Oyez, je vous parle cette nuit d’un temps passé.
D’un temps oublié. D’un temps désespéré.
Pourtant au coeur des ténèbres qui recouvraient alors le monde,
Une lumière brillait encore
Fragile, vacillante et tout près de s’éteindre.
La Roue du Temps a tourné,
Enfouissant cette époque légendaire dans l’obscurité et le silence.
A présent, il n’en reste presque rien,
Juste quelques vestiges méconnaissables et incompris.

Or donc par ma voix et mon verbe,
Les fantômes du passé vont se lever autour de vous
Pour une dernière et magistrale représentation.
Alors écoutez tous, écoutez bien,
Délicieuses Dames, nobles Seigneurs et Princes de ces terres.
Je vous parle d’un temps où votre incommensurable puissance
N’était pas même inscrite dans la course des étoiles.
En ce temps-là, le soleil était orphelin dans le ciel azuré
Et une Lune ronde brillait, immobile, au coeur de chaque nuit.

A l’est de vos palais s’étend le Père des Déserts,
Aride et mortel, infranchissable et sacré.
Où la vie s’accroche à quelques pousses de mauvais lichen.
Là, au beau milieu de nulle part, s’élève un muret
Qu’un enfant pourrait presque franchir d’un seul bond.
Nul ne se sait plus pourquoi il se dresse là.
Rempart dérisoire devant la marée inexorable des dunes,
Il n’a aucune utilité, aucune raison d’être,
Edifié en un lieu où nulle caravane ne passera jamais.

Une brèche causée par quelque dieu courroucé est encore visible.
Les lèvres de cette crevasse sont finement polies,
Comme les flancs des galets roulant sur la grève.
C’est l’oeuvre patiente et têtue du temps qui passe
Et soigne ainsi les pierres et les âmes.
Mais en cet âge ancien dont je vous parle,
Le mur s’élevait fièrement à une très grande hauteur,
Solidement ancré aux montagnes escarpées aujourd’hui disparues
Qui s’élevaient à chacune de ses extrémités.

En cet endroit se déroula une bataille impitoyable,
Que chantèrent longtemps les aèdes.
Une bataille épique et tragique, comme dans toutes les légendes
Où le Bien affronte le Mal en combat singulier,
Sous le regard indifférent des Dieux.
Durant trois jours, les champions des deux camps rivalisèrent d’exploits,
Fauchant les vies comme les moissonneurs les blés mûrs,
Jusqu’à ce que les ombres noires du crépuscule
Finissent par les engloutir tous.

Le Monde était bien différent alors.
Là où s’étend aujourd’hui le Grand Désert infranchissable,
De vastes mers aux reflets changeants
Bordaient de luxuriantes régions aux terres cultivées.
De formidables forteresses sur des buttes rocheuses
Défendaient les palais étincelants de puissants royaumes
Dirigés par des souverains altiers, couronnés d’or et d’argent.
Pourtant comme un ver dans un fruit trop mûr,
Une Ombre grouillante minait les fondations de ce monde opulent..

Ô Muse céleste, aide-moi à dépeindre, sans omettre le moindre détail
Les forces qui vont s’affronter sous nos yeux émerveillés !

D’un côté, protégeant le Mur
Qu’un coup terrifiant a éventré de haut en bas,
Se tiennent, intrépides, les Hommes du Duc Ailé,
Le Seigneur du Faucon.
Sur la voie de l’Honneur, ils se préparent pour le dernier assaut
Le Duc doit tenir la passe quatre jours durant.
C’est le délai réclamé par son suzerain pour fortifier sa propre position.
Cette mission est sans espoir, il le sait pertinemment.
Mais n’ayant qu’une parole, il se tient dos au Mur et ses hommes avec lui.

Face à eux s’alignent les légions innombrables
D’un Roi Noir aux pouvoirs prodigieux.
Sous sa funeste bannière sont accourus d’avides mercenaires.
Attirés par le sang, le viol et le pillage, des plus lointaines contrées.
Ceux-là sont pourtant mille fois moins cruels
Que les âmes damnées du Seigneur ténébreux.
Les Chevaliers Noirs aux casques cornus, surgeons d’arbres maudits,
Patientent en silence, prêts à balayer de la surface de la terre,
L’insignifiante résistance des braves Fauconniers.

Au milieu de ces hommes, un Demi-Dieu se tient la tête entre les mains.
C’est un géant aveugle de presque neuf pieds de haut,
Qui parcourt le monde à la recherche éperdue
De celle que le Roi Noir lui ravit en usant de vils sortilèges.
Et qu’il retient captive dans son antre fortifiée.
Le Phante, ivre de rage et de douleur, le poursuit sans relâche.
Il croyait enfin tenir sa proie et libérer son amour,
Mais le Fourbe s’est joué de lui une fois de plus,
Ses maléfices l’ont soustrait à la vengeance du Héros malheureux.

Je vais convoquer sous ce dôme rutilant les brumes propices.
Estompant peu à peu les frontières du réel,
Elles vont enfanter du néant le théâtre des ombres.
Les protagonistes entrent sur la scène, vagues silhouettes indistinctes.
Mais ces ectoplasmes éthérés se nourriront bien vite de vos désirs.
Apercevez-vous les armures et les boucliers brillant d’un éclat mat,
Les chevaux piaffant d’impatience et les falaises soutenant le ciel?
Devinez-vous, derrière la forêt touffue au ramage métallique,
Les visages inquiets des hommes qui bientôt vont mourir?

Au signal du héraut posté au sommet d’une éminence,
Les mugissements rauques d’une conque marine emplissent tout l’espace
Figeant le temps qui s’arrête de couler dans le sablier des Dieux.
Alors les essaims bruissants des voltigeurs voués aux ténèbres
S’élancent vers les rangs encore immobiles des Fauconniers,
Leurs chants vengeurs couvrent le martèlement des tambours de guerre.
Vêtus de tenues bigarrées, comme des torrents impétueux
Ils chargent droit devant eux, rebelles et déments,
Faisant tournoyer leurs frondes vrombissantes au-dessus de leurs têtes.

Bien avant qu’ils n’atteignent les premières lignes adverses,
Une pluie de flèches les fauche comme des lapins sur la lande dénudée.
Mais rien ne peut ralentir la course aveugle
Des fantassins hurleurs qui se précipitent vers leur destin.
Ils heurtent avec fracas la muraille de boucliers,
Essayant de rompre la ligne pour s’engouffrer dans les brèches.
Mais tous leurs efforts sont vains, leurs corps s’amoncèlent bien vite
Aux pieds des défenseurs qui, sans relâche, les taillent en pièces.
Une trompette véhémente met fin à cette horrible boucherie.

Les voltigeurs survivants s’égaient comme des moineaux devant l’épervier,
Et le silence se reforme, le temps lui-même retenant son souffle.
Le Duc converse avec le Phante qui l’a rejoint sur son poste d’observation.
La haute stature du Demi-Dieu détone parmi les hommes ordinaires
Qu’il domine sans peine, les plus grands d’entre eux paraissant enfantins.
Entre ses bras puissants repose une grande épée
Au fil si tranchant qu’elle peut séparer d’un seul coup les âmes des corps.
Le calme est rompu par les trompettes du Chaos.
Au fond de la plaine, les légions du Sorcier Noir s’ébranlent à leur tour.

Je vois à vos visages attentifs que mon verbe
A tissé autour de cette salle, où le feu se meurt, abandonné dans l’âtre,
Le voile singulier des rêves qui fascine et emporte !
Vos yeux étonnés contemplent la légende millénaire rappelée du néant.
Vos oreilles sont emplies de cris et de fureur qui échauffent vos sens.
Le fracas des armes est si proche que, sourd à la raison,
Vous portez la main au fourreau pour défendre votre existence!
Soufflez un peu ! Versez dans les cratères, l’ambroisie parfumée,
Embrassez votre belle et restez avec moi, l’histoire est loin d’être achevée!

Au-dessus du champ de bataille, tournent dans le ciel des créatures ailées,
Aux corps féminins conçus par un peintre halluciné !
Elles poussent des clameurs perçantes, tenant sur leurs mamelles flétries
Des outres remplies d’un acide visqueux qui corrompt les chairs.
Quand les archers ont détourné leurs traits, ces funestes harpies
Ont précipité du haut du ciel leurs baudruches empoisonnées.
Alors, hurlant de douleur, maints soldats aux cimiers écarlates,
Quittent soudain les rangs, tentant d’échapper aux tourments infernaux
Infligés par la mort gluante qui s’infiltre sous leur peau.

En cet instant critique, la ligne de défense est prête à rompre !
Peu s’en faut que les Fauconniers ne s’affolent et ne se débandent !
Au contraire, les hordes du Chaos exultent et se préparent
A porter le coup de grâce dans le dos des fuyards.
Mais soudain alors que tout semble perdu, du ciel vient le salut !
Crevant les nuages comme une grêle d’automne, faucons et éperviers, aigles et autours,
Et tout ce que la Nature compte de rapaces, fondent sur les harpies !
Accablées par les becs et les serres qui les frappent et les griffent de toutes parts,
Les créatures malfaisantes s’éparpillent pour ne jamais revenir !

Pendant ce temps, les bataillons de lansquenets avancent comme à la parade.
Bouffis d’orgueil, tels des princes dans leurs brocarts rutilants.
Leurs cuirasses resplendissent de bijoux dont se parent les putains.
Ils marchent en cadence, au son du fifre et du pipeau
Gonflant leur torse pour paraître plus beaux.
L’apparence est trompeuse, ce sont des guerriers redoutables.
Ils ne bronchent pas sous les flèches qui cinglent leurs rangs,
Acceptant avec joie le tribut prélevé par la Mort leur maîtresse.
Le corps à corps est terrible quand ils percutent la ligne des Fauconniers!

Sur leurs talons se pressent leurs frères d’armes, les célèbres Doppelsôldner,
Leurs hallebardes ferraillent durement avec les piques des Fauconniers.
Les archers, désormais impuissants, se résignent à troquer l’arc pour l’épée.
Les combats sont intenses, le sang et la sueur maquillent sans distinction
Les vaincus qui agonisent et les vainqueurs qui reprennent leur souffle.
Le Phante arpente sans relâche le front des troupes du Faucon,
Ranimant l’ardeur des défenseurs à la flamme de sa colère.
Leurs camarades éventrés ou décapités, ses ennemis s’enfuient, épouvantés,
Des milliers d’hommes s’affrontent, la bataille a vraiment commencé !

Peu à peu l’étau se desserre, les Fauconniers regagnent pas à pas le terrain perdu.
Leur discipline et leur courage domptent la fougue des mercenaires.
Les boucliers portant l’Aile du faucon les repoussent en arrière.
Des chants anciens sont entonnés par les vétérans que tous reprennent.
Ils chantent la fierté d’être un homme marchant librement parmi les siens.
Le miracle est là, à portée de main ! Tout devient possible même l’impensable
Les armes sont moins lourdes et la soif moins mordante.
Les coeurs sont plus légers et les muscles ne font plus grimacer.
Les serviteurs du Mal luttent à présent pour ne pas subir un revers humiliant!

Qu’importe les mourants qui jonchent le sol comme les chaumes après la moisson.
Qu’importe les souffrances qu’ils ont endurées, elles ne l’ont pas été en vain.
Ils tiennent le Roi Noir en échec, exploit à nul autre pareil!
Hourra ! Hourra ! Hourra !
Un sentiment grisant s’empare des Fauconniers et décuple leurs forces !
Leurs sergents, oubliant les consignes, se jettent à la poursuite
Des ennemis qui refluent en désordre, revenant vers leur camp
Où attendent patiemment les régiments aux bannières serpentines.
Mais que la course est belle quand la Fortune aveugle ceux qu’elle veut perdre !

Les avertissements des capitaines chevronnés ne sont pas entendus.
La ligne se distend dangereusement, les Fauconniers, oubliant tout prudence,
Franchissent une frontière invisible et la Mort s’abat sur eux !
Une pluie de rochers fracasse les premiers rangs,
Faisant valser les corps comme les quilles d’un jeu de croquet.
Les trébuchets chantent en choeur et leurs voix telluriques
Assourdissent les téméraires qui comprennent alors le funeste stratagème
Ourdi par le Roi Sorcier qui tire en coulisse les ficelles de pantins impudents.
Il est trop tard, les mâchoires du piège déjà se referment.

De lourds nuages s’amassent sur la plaine et la lumière décroît rapidement.
Une voix lugubre résonne dans le lointain, une voix noire et profonde
Qui jette dans les âmes une horreur glacée, le sceau d’un horrible destin.
Des éclairs déchirent le ciel, inondant la plaine d’une lumière violente,
Tandis que le tonnerre gronde entre les falaises, recouvrant tout,
Sauf la voix funeste qui enfle et qui menace, qui enfle et qui effraie.
Le Roi Sorcier a libéré des forces sans nom qui dormaient sous la terre
Des démons élémentaires obéissant à sa seule volonté.
Devant ces bêtes immondes, la Nature elle-même, révulsée, cache son visage.

Les Fauconniers, à découvert, hésitent, n’ayant nul endroit où s’abriter.
Ils se regroupent tant bien que mal autour d’officiers plus courageux,
Formant des carrés, boucliers contre boucliers, scrutant les ténèbres alentour.
Dans ce jour sans lumière, des silhouettes fantomatiques les frôlent sans cesse.
Des visages spectraux, des yeux sans vie reflétant une noirceur absolue,
Une horrible faim distend des bouches baveuses aux crocs immenses.
Ces apparitions démoniaques sèment la panique chez les plus endurcis.
Les Fauconniers, en désordre, lâchent leurs armes et détalent en pleurant,
Aucun d’entre eux ne réchappe aux bataillons du Chaos !

Alors les noirs escadrons du Roi Sorcier s’ébranlent pour donner l’estocade.
Ces lourds cavaliers aux casques cornus, comme des vagues monstrueuses,
Submergent la plaine sans défense où ils emportent tout.
La bataille est perdue, le Duc rallie ses dernières forces,
Autour de la bannière où flotte le Faucon, en cercles concentriques.
Ces braves donneront sans regret leur vie pour l’Honneur du Faucon.
Epaule contre épaule, ils sont le rocher sur lequel déferle la tempête.
A côté du Duc se tient le Demi-Dieu au visage fermé.
Il soulève sa grande épée, prêt à lutter jusqu’à la dernière extrémité.

Mais à l'instant fatidique, le Duc aperçoit dans le ciel
Un Faucon qui déploie ses ailes puis s’éloigne vers l’ouest.
Le Duc entend le message délivré par son oiseau totémique.
Ce n’est pas une fuite, ce n’est pas un renoncement, ce n’est pas une fin.
Juste la promesse d’un renouveau qu’il faut saisir à temps.
Un rai de lumière transperce les ténèbres et illumine d’un orbe scintillant
Le visage du Duc qui s’adresse au géant aveugle.
Tous ceux qui vécurent assez pour en porter témoignage,
Jurèrent avoir vu leur seigneur grandir à égaler le Demi-Dieu.

« Noble Ami, ici la fin est proche mais là ne s’arrête pas l’histoire.
Prends avec toi quelques hommes décidés et regagne ton pays !
Le Faucon m’a dit que je devais te laisser partir vers le soleil couchant.
Il faut que je te laisse partir pour trouver le chemin du retour.
Ne rejoins pas le Polémarque, tu ne peux rien pour lui désormais.
Le cours du Destin appartient aux Dieux et non aux hommes.
Tu es aveugle mon ami mais je n'ai jamais vu une lumière aussi brillante
Que celle qui brille derrière tes yeux !
Rentre chez toi !Tu y trouveras les moyens de vaincre le Roi Sorcier! »

Dix hommes s’avancent pour suivre le Phante dans son périlleux voyage.
Dix parmi les plus forts, les plus résolus et les plus rusés.
Un archer se porte volontaire et, contre toute attente, il est accepté.
Le Géant Aveugle a deviné en lui une destinée hors du commun.
Les douze guerriers se faufilent hors de la vue de leurs ennemis.
Avant de disparaître, s’adressant au Duc, le Phante prononce ces paroles
Qui perpétuèrent longtemps l’espoir des Hommes de l’Ouest :
« Je ne trahirai jamais ta confiance, je ne renierai jamais ta foi
Et je n'oublierai jamais ton visage. »


M


  
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