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 WA, exercice n°127 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Mercredi 8 janvier 2014 à 14:25:34
J'espère que contrairement à moi vous n'avez pas perdu le compte des jours... Allez, un petit exercice facile pour bien commencer une belle et joyeuse année. Juste un poème, avec des rimes mais avec des vers inégaux. Je vous donne en exemple cette strophe du bon vieux Victor:
"Sara, belle d'indolence
Se balance
Dans un hamac, au-dessus
Du bassin d'une fontaine
Toute pleine
D'eau puisée à l'Ilyssus"
Le thème du poème sera la promenade. Eh oui, une ballade sur une balade, voilà de quoi laisser vagabonder votre imagination, endiguée cependant par la double contrainte de la rime et de la métrique...
Vous avez quatre semaines, jusqu'au jeudi 6 février. Et n'oubliez pas les crêpes le 2!
Narwa Roquen, qui s'est perdu les chèvres dans le calendrier...


  
Ce message a été lu 8639 fois

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Réponses à ce message :
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2014-02-04 08:03:07 

 Participation viteuf ^^Détails
Juste parce que c'est pô possib' un exercice sans participation, le pauvre!!



Sortir de la ville. Lâcher les chiens, joyeux,
Qui partent loin,
Et que j'oublie un peu.
Fouler les écorces, les brindilles en chemin,
Penser à toi
A défaut de mieux...
Et croiser des joggeurs, des vélos, et les doigts
Pour que tu ne
M'oublies pas... Si je peux
M'arrêter sur le banc sous la haie de sapins,
Fermer les yeux,
Revoir tes jolies mains
Peindre en vert la cuisine et coiffer tes cheveux,
J'attendrai là
Que les chiens reviennent.
Toi, tu ne reviens pas... Sale semaine...



(Oui je sais, mes pieds sont instables, je risque la chute pendant la promenade... Mais euh... Voilà quoi...)

Ce message a été lu 5856 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2014-02-04 23:13:25 

 WA, exercice n°127, participationDétails
Colline



Sur la colline de Marvaux
Quand je suivais mon père
Avec son fusil sur le dos
Avec sa gibecière

Je courais comme un jeune chiot
Ca le faisait sourire
La journée passait sans un mot
Ses yeux savaient tout dire

Lorsque j’eus du poil au menton
Sur ma chère colline
J’emmenais Clara ou Ninon
Parfois une voisine

Je connaissais chaque buisson
Et pour mes amoureuses
J’inventais des lits sauvageons
Sur ma cape moelleuse

La guerre a éclaté ; alors
J’ai résisté tout comme
Mes amis. On narguait la mort
Avec des rires d’homme.

Discrets, de la colline au bois
Du bois à la colline
On passait mitraillette ou foie
Pâté, message ou fine.

On faisait exploser les rails
On passait la frontière
Avec des fuyards – un travail
Dans l’ombre et le mystère.

J’ai marié Suzie. Souvent
J’ai guidé ma jeunesse
-Lucile, Aurélie, Laurent,
Mes diamants, ma richesse-

Sur ma colline en fleurs. Là-haut,
Je leur montrais les traces
Des lièvres, des chevreuils. Tayaut !
Ils traquaient comme en chasse

Mais je ne tirais pas. La mort
Avait suffi. Leurs rires
Etaient lumineux, sains et forts.
Je souriais sans rien dire.

Suzie et Laurent sont partis.
Mes filles sont malades,
Clouées à jamais dans leurs lits.
Moi, je pars en balade,

Chaque jour au soleil levant.
La vie se fait geôlière
Pour me garder toujours vivant.
La vie ! Qu’ai-je à en faire ?

Je n’ai plus mes jambes d’avant
Mais je n’ai pas de canne.
Mon chien soupire en m’attendant
Et patient me condamne

A le rejoindre. Et je me dis
En foulant cette terre
Que j’aimerais mourir ici
Entre blés et bruyère.

Le soleil me tiendra la main
Les oiseaux en aubade
Me guideront de leur refrain
Vers l’ultime balade.

Entre terre et ciel à jamais
Si Dieu jette une graine
Joyeux je m’enracinerai
En orme, en hêtre, en chêne ?

J’abriterai les tourtereaux
Les vagabonds rebelles
Sur la colline de Marvaux
Ma belle amie fidèle.
Narwa Roquen, qui court après le bus...

Ce message a été lu 5839 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2014-02-05 07:45:55 

 Bon d'accord...Détails
... évidemment ça a plus de gueule que le mien ^^
On fait c'qu'on peut avec son inspiration, ma bonne dame! Les bonnes résolutions 2014 demandent un minimum d'échauffement, hein!!

Ce n'est donc pas qu'une balade, mais tout un concentré d'histoire, et c'est pas à Roquen qu'on apprendra à faire des rimes qui se tiennent (pas bancales comme les miennes, hein... ^^).

Chouette histoire, donc!

Elemm', qui poursuit l'échauffement, et retourne faire un tour de terrain!

Ce message a été lu 5778 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2014-02-05 14:05:10 

 Commentaire Elemmirë, exercice n°127Détails
Pendant que le commun des mortels s'échine à trouver la rime à "fièvre" ( mièvre, lièvre, Nièvre...), y a des p'tits malins qui entre deux tartines vous balancent en douce des pt'its poèmes , photo prise à l'arrache sur le portable, instantané d'un moment plein de grâce, de parfum, d'émotion retenue... Une espèce de bijou improbable, balancée comme un regard de chat, clignant des yeux lascifs depuis le moelleux d'un édredon - "c'est bien ça qu'il fallait faire?"
Tout simplement écoeurant! Si les gens qui ont du talent pensaient juste à l'exploiter un peu, la face du monde en serait changée!
Narwa Roquen, les temps sont durs, les sols sont mous...

Ce message a été lu 5901 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-02-05 20:58:43 

  WA - Participation exercice n°127 (edit)Détails
LE PÂLE HORIZON



La distance est un temps que j’épuise en vivant,
Amoureux ou amant.
J’ai pris des raccourcis, j’ai aimé, j’ai souffert
J’ai rêvé mon bonheur, la guitare à la main
Pour chanter mon refrain.
Tombé du Paradis, j’ai grandi en Enfer.

J’ai perdu mon chemin, affolé ma boussole
En aimant une idole,
Tous mes sens enivrés par sa bouche suave.
Prisonnier du désir qu’elle insuffla en moi,
Sa flamme fut ma foi
Aux orties mon statut, je restai son esclave.

Mais elle me chassa quand ses jeux et caprices
De mille cicatrices
Couturèrent mon corps et aigrirent mon coeur.
Les chansons avaient fui ma guitare stérile
Et ma main malhabile.
J’étais nu et transi, nourrissant ma rancoeur.

Le hasard m’amena sur le talus d’un fleuve
Une nouvelle épreuve ?
Un bûcher empilait ses fagots sur la rive
La foule patientait, regardant le bourreau
Ligoter au poteau
Un très jeune garçon à la mine chétive.

Je me suis approché, intrigué par la scène,
Envahi par la peine.
Alors je m'aperçus que sur chaque visage,
Spectateurs rassemblés, bourreau et condamné,
Tournés de mon côté,
Mes traits se répétaient, impossible mirage !

Je les perdis de vue quand éclata l’orage,
Je repris mon voyage.
Au bord de l’océan, je cherchai une voile
Pour franchir le détroit et creuser mon sillon.
Le hamac sous le pont
D’un rafiot essoufflé fut un lit cinq étoiles!

Je ne sais si je suis voyage ou voyageur,
Sur ce chemin menteur
Où mon or s’est changé peu à peu en argent.
Dans mon dos l’aube est loin, devant moi le soleil
Etale son vermeil
Sur le pâle horizon qui m’appelle à présent.


M

Ce message a été lu 6441 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2014-02-07 07:34:27 

 Comm'Détails
Ca dépote, mon pote!!!

Je laisse le commentaire plus littéraire à Roquen. Moi, j'ai juste envie de le relire, à haute voix, et si je savais gratter la guitare je le chanterais bien :)

Elemm', vous avez demandé un commentaire, ne quittez pas, nous recherchons votre correspondant ^^

Ce message a été lu 5887 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-02-09 18:34:12 

 Force de gravité.Détails
Je confirme, les vers sont définitivement irréguliers et un ou deux restent orphelins mais cela ne peut altérer la beauté mélancolique de la balade que que tu nous proposes là. C’est une balade solitaire avec un absent qui marche à côté et ce vide est un point d’attraction irrésistible pour les pensées de la promeneuse esseulée.

L’émotion y est forte et comme traduite sur le vif comme Narwa l’a noté. C’est un instantané imparable, très cinématographique, très graphique aussi. Il y a un mélange de sensations très différentes de sons (les chiens, les brindilles...) et d'images (les joggeurs, les vélos...). Elles l’étourdissent mais elles ne peuvent la distraire de l’objet de ses pensées. Qui n'a jamais connu cet état d'esprit où, dès lors qu'un seul être vous manque, tout paraît dépeuplé?

J’aime bien : « Et croiser des joggeurs, des vélos, et les doigts... »

Faut que tu reviennes aussi jouer avec nous plus souvent...

M

Ce message a été lu 5462 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2014-02-11 22:46:36 

 Commentaire Maedhros, exercice n°127Détails
C’est un poème de facture classique, presque hugolien, construit en strophes de 6 vers ( aabccb), soit 2 rimes plates et 4 rimes embrassées, en 12 6 12 12 6 12. Hugo, lui, sur la même alternance de rimes, préfère 12 12 6 12 12 6. Ta construction est plus originale, plus irrégulière, plus déstabilisante.
C’est plus qu’une balade, c’est presque une Odyssée, le voyage d’une vie, dont le vocabulaire soutenu s’émaille de formulations remarquables :
« La distance est un temps que j’épuise en vivant »
« Je ne sais si je suis voyage ou voyageur »


Bricoles :
- J’ai rêvé mon bonheur, une guitare à la main : le e de une n’est officiellement pas muet... et si tu mettais « la guitare » ?
- tu as bien fait de changer " la foule attendait" en "la foule patientait": du coup, tu es retombé sur tes pieds!
- La première et la dernière strophe sont entièrement masculines. Bon, d’accord, c’est l’histoire d’un mec...

Ah, l’alexandrin...On ne s’en lasse pas, ça va bien à notre oreille...
J’ai bien aimé le mirage de l’homme égaré, un petit frisson onirique dans une longue errance. L’ensemble est très poétique... Non non, ce n’est ni un pléonasme ni une redondance...
Narwa Roquen, un jour le printemps viendra...

Ce message a été lu 5624 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2014-02-16 16:58:51 

 L'or de la colline...Détails
C’est un long poème dont les strophes mêlent harmonieusement vers à 8 et 6 pieds en rimes alternées. Si les alexandrins sont classiques, les hexasyllabes et les octosyllabes permettent naturellement une plus grande fluidité, source d’une belle musicalité. Je n’ai pas trouvé la moindre anicloche (-pied). Comme je n’ai pas la prétention de me faire passer pour un expert en la matière, je n’irai pas plus loin dans l’analyse de la technique proprement dit.

Marvaux. J’ai demandé à mon ami Google de m’en dire plus à son propos mais il m'a renvoyé vers une commune des Ardennes, pas très loin d’Argonne, légende des poilus. Je m’étais dit que ce nom pouvait ne pas avoir été inventé pour l’occasion mais qu’il était de nature à ancrer l’histoire dans le réel, même de façon allusive !

Cette balade épouse le parcours de toute une existence. Cette colline est comme un rite de passage, une de ces terres païennes que hantent toujours les esprits enracinés, et pas forcément malfaisants. La colline se dresse, immuable, au-dessus des joies et des drames humaines, comme un phare en pleine terre qui guide le marcheur tout au long de sa vie. Elle l’attire auprès d’elle, le forçant à revenir encore et encore. Il l’a connait sous toutes ses coutures et elle lui est bien plus proche que sa propre famille.

J’ai bien aimé la succession d’émotions qui anime ces vers : l’insouciance de la jeunesse, la passion de l’adolescence, l’amour, la fraternité, la mélancolie, l’espoir et la sérénité. J’ai bien aimé aussi le décor historique que tu as brossé en arrière-plan. En quelques tournures bien choisies, tu fais revivre les heures exaltantes de la résistance, à cet âge où même le plus grand péril n’est qu’un jeu pour des adolescents qui courent à flanc de colline.

J’ai particulièrement apprécié les quatrième, quinzième et seizième strophes. Well done!

M

Ce message a été lu 5985 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-05-25 10:00:01 

 WA 127 : participation partie 1/3Détails
Et crac! me revoilà parmi vous avec, une fois n'est pas coutume, des vers !
Mon respect de la consigne est, comme d'habitude, un peu approximatif...
Je me suis inspirée de La charogne de Baudelaire pour la rythmique. C'est de loin mon poète favori. Je lui emprunte également mon titre.
Mère planète, que c'est compliqué les histoires de rimes féminines et tout ça ! Pourquoi ai-je voulu essayer de respecter ça ?! Et folle que je suis d'avoir fait aussi long !

Je remercie comme toujours le dictionnaire des synonymes en ligne de l'université de Caen mais aussi la liste des figures de style de Wikipedia et le dico des rimes (qui est bien utile pour faire penser à des mots qui n'y figurent pas) !
Il y a pas mal de défauts. J'ai pas réussi à faire mieux. Si vous avez des suggestions, je prends !


Amours décomposés





Il ne se hâte pas, nul entrain ne l'anime,
Ses sabots fourchus sont pesants.
Sur la route lugubre il traverse l’abîme,
Il foule des mots hésitants :

"Hélas, j'ai cru bien faire...", ou "je ne pensais pas..."
Sans cesse, gravés sur les dalles.
L'habitude est son guide, il se traîne, il est las,
Un profond soupir il exhale.

Cette route traverse une plaine de cendres,
Où le ciel est de marbre noir.
Très loin, à l'horizon, parfois on peut entendre
L'écho bruyant du désespoir.

Traînant derrière lui, sa queue réticulée,
dans les scories trace un sillon;
Les flammes de ses yeux depuis longtemps soufflées,
Il n'en reste que des charbons.

Ses larges ailes pourpres, autrefois droites et fières
Battent indolemment ses flancs,
Mats brisés d'un vaisseau rejeté dans les terres
Par la furie de l'océan.

Maudissant le destin qui le fait tant souffrir
Il s'arrête et, amer déplore :
"Je languis, j'agonise, et je ne puis mourir..."
Puis repart, se traînant encore.

Le voici parvenu au bout de son chemin :
De hautes grilles de ténèbres,
C'est là que chaque jour, sans faillir, il s'en vient
Accomplir son rite funèbre.

Cette enceinte sacrée, aussi impénétrable
Que les voies du vieil ennemi,
Est garnie d'une ronce au venin effroyable :
Qui y touche aussitôt périt.

Elle dure aussi loin que mène le regard,
Seulement percée de la Porte
Qu'encadrent deux cerbères, énormes, au teint blafard,
Yeux de vif-argent mais chair morte.

Ils ont de larges ailes et de longs bras griffus,
Des coeurs de pierre et de colère
L'un a sonné du cor et le monde s'est tu,
Guettant quelque funeste affaire.

Il s'était arrêté; immobile, il patiente,
La Porte tremble sur ses gonds.
Elle lâche en grinçant un long cri d'épouvante.
Fébrile, il réprime un frisson.

Un premier feu follet, craintif, franchit les grilles,
Lévitant, dans l'air surchauffé.
Les deux gardiens lui jettent un regard où scintille
Un sombre éclat halluciné.

Ils se sont détournés et l'âme a poursuivi
Sa course au-dessus de la plaine
Jusqu'à la fin des temps sa place est bien ici,
Dans le royaume de Géhenne.

D'autres flammèches arrivent à la Porte à présent,
En frémissant elles se pressent,
Éclats bleutés, sifflants, au vol virevoltant,
Nouveaux résidents de l'Hadès.

Plus d'un million de fois, ici, il est venu,
Empli d'une folle espérance,
Plus d'un million de fois, il s'y est morfondu,
Puis, il a repris son errance.

Il ne croit plus vraiment qu'elle va apparaître,
Il sait qu'elle ne viendra pas.
Les âmes ont afflué devant leurs nouveaux maîtres
Transies de leur récent trépas.

Les heures ont défilé, les gardes ont clos la grille.
Est-ce la nuit ? Est-ce le soir
Dans ce sombre pays où nul soleil ne brille ?
Il s'en va, plein de désespoir.

Sur sa joue une larme, aigre vient d’apparaître
Et s'évapore en grésillant :
"Ne suis-je pas le plus infortuné des êtres ?
Écrasé par mille tourments ?"

A suivre...
Est', tout simplement exténuée.

Ce message a été lu 5417 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-05-25 10:54:08 

 WA 127 Elemmirë : commentaireDétails
Gracieux, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit sur ton poème. Je me fiche éperdument des pieds quand c'est joli et frais, comme ça. J'adore "et les doigts".
Ça pourrait être une chanson, accompagnée à la guitare.
J'aime bien, vraiment.

Est', à l'état larvaire.

Ce message a été lu 5141 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-05-25 14:53:07 

 WA 127 Narwa : commentaireDétails
Il se dégage une atmosphère très rétro et mélancolique de cette histoire.
Je me représente bien ton héros en culottes courtes, suivant son père, un peu comme dans un film de Pagnol.
Les points virgule ou points dans les vers me gênent un peu mais c'est une impression personnelle.
Les filles malades m'intriguent. Qu'ont-elles ?
En fin de compte, c'est la colline l'héroïne de cette histoire, et le grand cycle de la vie. (qui a dit hakuna matata ?)
C'est joli et nostalgique.

Est', toujours aussi décalquée.

Ce message a été lu 5313 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-05-25 17:23:34 

 WA 127 Maedhros : commentaireDétails
C'est saisissant mais nous avons tous, à notre façon écrit sur l'amour perdu.
L'homme de la colline dont la femme s'en va, le promeneur de chiens, ton guitariste et même mon héros non encore publié.
Ton poème a, de plus, quelques images en commun avec le mien, même si elles ne sont pas utilisées du tout de la même façon. Étrange...

Le premier ver est très joli et énigmatique.
La rythmique est élégante et fort plaisante à l'oreille.
L'aube loin est-elle une métaphore du temps qui passe ?
Pour l'or qui se change en argent, est-ce ses cheveux qui ont blanchi ?
L'ensemble est vraiment beau et agréable.

Est', encore une demi-heure...

Ce message a été lu 5561 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2016-05-29 10:37:08 

 Merci pour ta lectureDétails
Effectivement, l'aube est une naissance (celle du jour) et l'or qui se transforme en argent renvoie à la même notion du temps qui passe et qui blanchit toute chose.

J'attends que tu aies complété ton poème pour le chroniquer.

M

Ce message a été lu 5347 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-08-22 12:48:32 

 WA 127 : participation partie 2/3Détails
Deuxième partie !!

--------------------------------------------------------------------

Ses pas sans but le mènent en des tunnels obscurs,
Parmi les forêts pétrifiées.
Des putrides abîmes et des flammes il n'a cure :
Elle est dans toutes ses pensées.

Son esprit en est plein, en déborde, en éclate.
Fleur fragile au parfum soyeux,
Sa gorge était si pâle et sa lèvre écarlate.
Il la voit en fermant les yeux :

Si satinée sa peau, si douces ses prunelles,
Un lys au nectar capiteux.
Sans nulle retenue, il s'est enivré d'elle;
Dans ses bras il était heureux.

La tiédeur de son sein, ses hanches de velours,
Ses mains en sont encore emplies.
Candide, elle lui a donné tout son amour;
Il y tenait plus qu'à la vie.

Rêveur, il se souvient, quand elle se cambrait,
Qu'elle soufflait dans un murmure,
Son véritable nom, qu'il lui avait confié;
Chers souvenirs d'une joie pure.

Elle était une source de fraîche innocence
A laquelle il s'est abreuvé,
Dont douloureusement il déplore l'absence;
Dans cette source il s'est noyé.

Lui, le vil séducteur, est devenu séduit,
Il a aimé cette mortelle;
Dès lors, avec ardeur, il guettait chaque nuit
Pour venir visiter sa belle.

En quatre millénaires, il n'avait jamais eu
En aucun humain la confiance
De révéler les cornes et les sabots fourchus
De sa véritable apparence.

Il rugit et son cri résonne entre les voûtes :
"Bien aimée, tu n'as pas frémi
A cette vue funeste et impie entre toutes !
Ô bien aimée, tu m'as souri.

Bien aimée, autour de ma vermeille poitrine
Tes bras si blancs se sont noués
Bien aimée, embrasé d'une fièvre divine
Je t'ai promis l'éternité !"

Affligé il reprend sa monotone errance
Parmi les décors infernaux :
Geôles et tourmenteurs, hurlements de souffrance
Et l'Achéron aux bistres eaux.

Solitude glacée des fournaises soufrées,
Où s'alignent mille chaudrons,
Là mijotent sans fin, pauvres âmes damnées,
Les coupables de trahison.

Un souvenir survient et les images arrivent :
Les poings brandis, le peuple hurlant,
Le brasier rougeoyant que le bourreau avive
Dans la pénombre du couchant.

Un cri qui s'effiloche, et qui s'évanouit,
Comme le vent du soir l’entraîne,
Dernier lambeau ténu d'une vie qui s'enfuit,
Trop tôt détruite par la haine.

Couronnée de fumée, auréolée de feu
La tête de la suppliciée
Retombe mollement, en lâchant vers les cieux
Des escarbilles calcinées.

L'ignoble puanteur de la chair consumée,
Insoutenable, le saisit;
Il fixe cette chair si tendrement aimée
Et en reste un instant transi.

Les villageois cruels, tout à leur joie féroce,
Acclament haut et fort le bûcher,
Faciès transfigurés par le spectacle atroce,
L'horreur qu'il n'a pu empêcher.

Se peut-il qu'un manant ait vu les amoureux ?
Cela semble bien improbable.
Mais en réalité cela importe peu :
Etant née femme elle est coupable.

Est', qui va y arriver un jour à finir ce texte.

Ce message a été lu 5058 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-12-01 17:44:11 

 WA 127 : participation partie 3/3Détails
Dernière partie, enfin !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

---------------------------------------------------------------------

Ses ailes cramoisies ont claqué sous la lune,
Ses crocs acérés ont brillé,
Il les a massacrés sans indulgence aucune;
L'aube l'a découvert prostré.

Le sang des villageois aux sanglots s'est mêlé
Sur la figure monstrueuse
De l'amant pitoyable et pourtant sans pitié
Après sa vengeance furieuse.

Le souvenir s'éteint; il reprend son chemin.
En serrant les poings il appelle :
"Ô nuées grimaçantes ! Entendez mon chagrin !
Daignez me répondre : où est-elle ?!"

Pourquoi n'est-elle pas là ? Elle reste invisible.
Pourquoi son âme n'a-t-elle pas
Franchi le porche noir du royaume indicible ?
Cela, il ne le comprend pas.

Le péché perpétré en donnant son amour,
Ce sacrilège abominable,
Aurait dû en enfer la mener sans détour;
Néanmoins elle est introuvable.

Sans s'en apercevoir, hébété, il avance.
Sa nature lui interdit
Du miséricordieux sommeil la délivrance,
La fuite de la griserie.

Dans son crâne enfiévré tournoient comme un essaim
De sombres pensées qui bourdonnent,
L'assiègent et le piquent de leurs dards assassins;
Sans relâche, elles tourbillonnent.

Par les forces d'En haut a-t-elle été ravie ?
Et se languit-elle de lui,
Contrainte d'écouter de niaises mélodies,
Au pays ouaté de l'ennui ?

Mais non c'est insensé, l'Autre est impitoyable;
Lors si elle n'a pas rejoint
Des domaines chtoniens les contrées effroyables
C'est donc qu'elle ne l'aimait point.

A cette seule idée la rage l'envahit,
Le fiel s'y mêle en un flot sombre,
Bouillonne dans ses veines et, brûlant, les emplit.
Il frappe le mur qui s'effondre :

"Ô toi, femme cruelle ! Ô perfide mortelle !
Et moi, pauvre fou abusé !"
Nenni, il est sûr que l'idylle était réelle.
Son coeur le sent. Son coeur le sait.

Abattu, à genoux, il verse encore des larmes
Qui s'évaporent en un instant.
Puis, résigné, se lève. Il a rendu les armes;
Son dessein est clair maintenant.

Le fleuve des enfers dans un parfait silence
Roule ses flots couleur de nuit.
Il longe le Léthé puis résolu s'avance
Pour puiser les eaux de l'oubli.




Est', se faciliter la vie ? Pourquoi faire ?

PS : 196 vers ?! Créfieu !
PPS : je commençais à en avoir marre sur la fin; je pense que ça se sent.

Ce message a été lu 5126 fois
Asterion  Ecrire à Asterion

2016-12-01 22:51:54 

 WA 127 Estellanara - CommentaireDétails
Waahh !!!

Je suis estomaqué, je pourrais là me taire,
Les vers sont maîtrisés, il y a peu à parfaire.
Le thème est respecté, avec grand art et charme,
mais le récit fort triste a fait couler mes larmes.

Bricoles:
Je ne sais pas bien compter, mais quelques vers me semblent trop longs. Mes suggestions ci-dessous sont plus qu'approximatives...

"Ses larges ailes pourpres, autrefois droites et fières"
= Ses larges ailes pourpres, jadis droites et fières (mais encore un pied de trop, peut-être ?)

"Seulement percée de la Porte / Qu'encadrent deux cerbères, énormes, au teint blafard,"
= Seulement percée d'une Porte, / Deux cerbères en garde, au teint blême et blafard

"D'autres flammèches arrivent à la Porte à présent,"
= Arrivent d'autres flammes aux Portes à présent

"Les heures ont défilé, les gardes ont clos la grille."
= Les heures ont filé, les gardes clos la grille.

Ast', pas mal impressionné.

Ce message a été lu 5015 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-12-07 12:30:22 

 Merci pour ta lecture !Détails
Héhéhé, merci !
Un commentaire sur des vers en vers, c'est la classe.
Ben c'est pas moi qui peut te dire combien de pieds font tes suggestions car, si je me suis trompée, c'est que je n'ai pas su correctement compter mes vers. J'ai toujours eu du mal avec le comptage des pieds et même avec le sexe des rimes, d'ailleurs.

Est', qui versifie comme une patate mais avec obstination.

Ce message a été lu 5076 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2016-12-18 19:48:15 

 La salsa du démon.Détails
D’abord, félicitations pour avoir été jusqu’au bout de ce marathon métrique qui ne compte pas moins de 49 strophes et 196 vers. Le grand Victor Hugo n’a qu’à bien se tenir sur son rocher ! C’est donc à une sorte de monument, toutes choses étant égales par ailleurs, que je vais m’efforcer de rendre justice.

Ce long poème en strophes alternées de 12 et 8 pieds raconte une bien triste histoire. Celle d’un amour impossible entre un démon et une mortelle. Mais il y a une sorte de twist dans cette histoire. Est-ce que l’Amour mène en Enfer ou au Paradis ? Bizarrement, cela m’a fait repensé à mon professeur de mathématiques qui s’est évertué, en vain, à me faire comprendre la subtilité des lois qui régissent les nombres positifs ou négatifs : vous savez, 2-2 = 0 et -2-2=-4, mais -2 x -2 = 4...

Cette jolie sorcière qui aimait son démon d’amant a obtenu sa rédemption quand le bûcher a séparé la chair, faible et corruptible, de son âme, pure et éternelle sauvée par l’amour. Finalement, le démon amoureux a glané nombre d’âmes fraîches pour son maître, mais celle qui lui importait le plus a filé entre ses doigts. J’aime bien aussi la référence à l’un des 5 fleuves des Enfers, le Léthé, dont les eaux ont des propriétés miraculeuses.

Au niveau technique, tu as su garder le rythme et sur cette distance, c’est assez impressionnant. Sur les 196 vers, j’en ai relevé quelques uns où mon décompte des pieds n’a pas coïncidé :

Ses larges ailes pourpres, autrefois droites et fières
Qu'encadrent deux cerbères, énormes, au teint blafard
D'autres flammèches arrivent à la Porte à présent
Les heures ont défilé, les gardes ont clos la grille.
Ses pas sans but le mènent en des tunnels obscurs,
Des putrides abîmes et des flammes il n'a cure :
Rêveur, il se souvient, quand elle se cambrait,
En quatre millénaires, il n'avait jamais eu
De révéler les cornes et les sabots fourchus
Un souvenir survient et les images arrivent :
Acclament haut et fort le bûcher
« Ô nuées grimaçantes ! Entendez mon chagrin !
L'assiègent et le piquent de leurs dards assassins;
Bouillonne dans ses veines et, brûlant, les emplit.
Qui s'évaporent en un instant.

Pour l’essentiel, le ou les pieds surnuméraire(s) découlent du pluriel utilisé, ce qui efface la liaison entre deux mots finissant et commençant par une voyelle. Mais je ne suis pas un expert près la Cour de Cassation dans ce genre d’exercice. Donc, je peux me tromper !

En revanche, le titre me gêne un petit peu plus, sauf si tu l’as fait à dessein. Car, au pluriel, les amours sont féminines, comme les délices et les orgues ! Sinon, il est parfait dans son double sens.

La consigne est bien respectée. C’est la balade d’un démon à qui Dieu joue un tour pendable. Il y a des images qui m’ont fait penser à des tableaux de Jérôme BOSCH, le peintre des enfers.
Bien joué

M

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2016-12-19 15:52:29 

 Merci pour ta lecture !Détails
Merci ! Cela n'a pas été facile et m'a pris beaucoup de temps ! Houla, laissons Hugo là où il est, hihi !
Arg, merdouille pour les pieds ! Je crois que tu as raison et que je me suis pris les pieds dans les pluriel ! On verra si j'aurai le courage de corriger.
Mon titre est emprunté à Baudelaire. Ce sont les derniers mots du poème la Charogne. C'est écrit comme ça dans mes deux éditions...
Ah oui, j'aime bien Bosch. Il fait partie de mes influences concernant la représentation des enfers, avec Dante et la mythologie grecque.

Est', le temps de rien..............................

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2017-02-12 23:15:21 

 Comentaire Estellanara, exercice n°127Détails
Oh la la la, mais c'est magnifique... Sombre, mythique, sophistiqué... mais juste. J'ai tout de suite pensé à ce qui est pour moi le meilleur roman de Robin Hobb, "Le Dieu dans l'ombre", où il y a des descriptions de paysages glacés tellement belles que je n'en ai pas sauté une ligne, en plus d'une sensualité... ma foi, fort agréable, et non habituelle chez cet auteur.
Je ne sais pas le pourquoi ni le comment, mais ton poème est tout simplement splendide.
L'alternance 8 / 12 donne du rythme, mais en plus elle est douce à l'oreille. Tu as bien respecté les masculines / féminines, sauf à deux endroits:
- se pressent / Hadès
- obscurs/ cure

Pour le titre, Maedhros a raison, les amours au pluriel sont féminines.
Au niveau métrique je conteste juste "Acclament haut et fort le bûcher", parce que le h de haut est aspiré ( on ne dit pas les (z)hauts mais les hauts) et du coup ça fait 9. Discutable mais moins pire " Pourquoi n'est-elle pas là? Elle reste invisible"

Très jolis:
- "l'écho bruyant du désespoir"
- "de l'amant pitoyable et pourtant sans pitié"

Ah, et puis! "Il s'arrête et, amer déplore"
"Il s'arrête et, amer, déplore"
ou bien "Il s'arrête et amer, déplore" (je préfère)


Prochaine étape: la pièce en vers en 5 actes?
Non, sérieusement, tu as fait preuve d'une grande maîtrise sans rien sacrifier au sens ni à l'émotion. C'est vraiment excellent!
Narwa Roquen,qui essaie de se secouer

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Estellanara  Ecrire à Estellanara

2017-02-14 11:51:45 

 Merci pour ta lecture !Détails
Rhoooo merci tout plein ! Je suis bien contente que ça te plaise, au vu des efforts déployés.
Je garde tes remarques sous le coude pour corriger.
Pour le titre, c'est marrant car c'est comme ça que c'est écrit dans mes deux recueils de Baudelaire.
Arf arf ! Oh non surtout pas de pièce en cinq actes ! Ça me prendrait au moins dix ans !

Estellanara, ravie.

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