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De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Dimanche 7 decembre 2014 à 20:10:58
Ouf, voici le 1er chapitre de l'histoire
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LE BERGER DES ETOILES


1 - OU IL EST QUESTION D’ASSURANCE


« Euric, ne reste pas dans mes pattes ! »

Poul, le manutentionnaire des Colonnes d’Hercule, pilotait attentivement le module de déchargement qui flottait à quelques centimètres du sol de la soute cathédrale de la Paresseuse, le cargo fatigué qui arpentait depuis des décennies toutes les routes commerciales de seconde zone de ce côté-ci du Cadran Humain. Plusieurs dizaines de tonnes de marchandises achetées sur Saline IV-B s’amoncelaient sur la palette et la moindre fausse manoeuvre risquait d’entraîner une véritable catastrophe. La gigantesque carrure de l’humanoïde était minuscule à côté de la montagne de containers en mouvement. Poul était nerveux, le déchargement avait pris du retard. D’autres clients attendaient au-dessus des nuages et chaque minute perdue rognait la marge déjà faible, escomptée par le Commandant Feelgood qui se débattait en ce moment avec les douanes de l’astroport pour une histoire de nouvelle taxe qu’il n’avait pas prise en compte.

Poul s’adressait à un grand échalas qui le suivait comme son ombre. Euric, qui venait de fêter ses dix-huit printemps, faisait pâle figure à côté de son géant d’ami.

« Euric, pousse-toi de là ! Je vais finir par faire une connerie ! La camelote devrait déjà être sur le tarmac. Si j’ai pas fini quand le client se pointera, on peut dire adieu au bonus ! T’as entendu le commandant comme moi, non ? »

Euric s’écarta prudemment de la trajectoire de la palette. Son statut d’aspirant astromatelot l’exonérait des principales responsabilités mais il devait obéir à n’importe quel autre membre de l’équipage, même à Vatel, le cuistot, qui prenait un malin plaisir à lui faire récurer le fond graisseux des casseroles jusqu’à ce que son visage y apparaisse.

Vatel se vantait d’avoir servi jadis dans la brigade d’un grand restaurant gastronomique, sur Apicius, la planète des gourmets, sous les ordres d’un véritable chef étoilé. Selon la version officielle, une curieuse histoire de sauce renversée sur la tête d’un oligarque local l’aurait à jamais banni des mondes raffinés où l’on savait apprécier la vraie Cuisine ! L’oligarque était évidemment un goujat mais son épouse était une très belle et jeune femme qu’il ne méritait pas, soupirait Vatel. En disant cela, il lissait virilement le bout de sa moustache et son oeil se mettait à pétiller.

Car le monde, selon Vatel, se résumait à la perfection d’un chateaubriand cuit à point, à la robe rubis d’un vin sec et corsé, au nez épicé et aux tanins rustiques et bien sûr, aux bras langoureux d’une femme aux courbes gracieuses. Quand Euric avait grandi, Vatel lui avait confié la version non censurée de l’histoire. Il lui compta par le menu les faveurs indécentes accordées par l’épouse délaissée et le nombre ahurissant de fois où il était remonté à l’assaut d’une citadelle qui avait abaissé tous ses ponts-levis ! A l’en croire, c’étaient les sbires lancés à ses trousses par le cocu magnifique qui l’avaient obligé à prendre la route de l’exil et fuir les mondes centraux.

« Poul, tu crois qu’on pourra retourner dans les Mondes de la Fontaine ? Tu crois que le Commandant acceptera d’y retourner ? Dis, Poul ? Les Chutes de Neptune, quel bazar, hein ? Jamais rien vu de pareil ! J’ai rempli plusieurs 3cubes mais ça rend pas pareil !Je voudrais encore écouter l’eau ruisseler sur la coque, en plein espace, hein ? Hein ? Poul, je te cause ! »

Poul soupira sans répondre. L’opération arrivait au moment le plus critique. La pile de containers franchissait le seuil de la large baie. Le calculateur devait gérer une distance différente entre les deux extrémités du module, désormais à cheval entre le niveau de la soute, à quelques centimètres sous lui, et celui du tarmac, plusieurs mètres plus bas. En théorie, si les préconisations du constructeur étaient respectées, l’opération s’avérait assez banale. Mais, pour pallier le retard accumulé, Poul n’avait pas hésité à déposer sur le plateau un nombre de containers largement supérieur à la limite recommandée. Certes, il avait adroitement renforcé le module, boosté les répulseurs et optimisé les paramètres du calculateur. Poul avait un vrai talent et les concepteurs du matériel auraient été très impressionnés par le résultat ! Cependant, ainsi poussé dans ses derniers retranchements, le module ne possédait plus qu’une étroite marge de tolérance. C’était la raison pour laquelle Poul était soucieux et ne quittait pas des yeux le chariot transbordeur.

Un écran s’éclaira non loin, dévoilant le visage carré du Commandant Feelgood.

Le commandant était l’archétype du baroudeur revenu de tout. Seule la vraie humanité qui se lisait dans ses yeux, vifs et mordorés, adoucissait ses traits taillés à la serpe. Indéniablement, il avait servi dans la flotte Impériale où il avait eu accès aux traitements achroniques militaires qui rendaient son âge indéfinissable. Il semblait assez jeune mais quelquefois, selon l’éclairage ou le contexte, il donnait l’impression de ployer sous le poids d’innombrables années. Il était également trahi par une irritante économie gestuelle et verbale et par une façon bien particulière de donner ses ordres quand les circonstances l’exigeaient. Il avait surtout une extraordinaire capacité à effectuer des manoeuvres insensées, hors de portée des pilotes issus des cursus civils. Il ne parlait jamais de lui ou de son passé et il évitait les routes qui le rapprochaient trop près des mondes centraux. Enfin, il avait une confiance modérée envers la Voix, l’IA de la Paresseuse, qui gérait l’essentiel de ce qui se passait à bord du Cargo. Dès qu’il le pouvait, il ignorait superbement ses conseils. Alors la Voix prenait un ton monocorde et un débit machinal pour annoncer lugubrement qu’elle regrettait devoir consigner l’infraction sur le registre de bord, afin de dégager sa responsabilité. Euric n’aurait pas juré que la Voix ne manifestait pas ainsi un sacré sens de l’humour. Feelgood se contentait de hausser les épaules, un fin sourire sur les lèvres. Euric subodorait que le Commandant et la Voix partageaient un secret mais il n’avait jamais pu trouver le moindre indice accréditant sa thèse.

Sur l’écran, tout en mâchouillant son éternel cigare jamais allumé, le commandant arborait son air des lundis pluvieux, selon l’expression trouvée par Alizéa, l’officier en second, qui s’occupait tout à la fois de la navigation, des transmissions et de la propulsion.

« Dis-moi que c’est fini, Poul, ou je fais un malheur ! J’ai les douanes aux basques et le client s’amène. Je n’ai toujours pas envie de raquer des pénalités de retard et de faire passer le bonus en pertes et profits ! Allo, Poul, tu m’entends ? »

Poul surveillait la dernière manoeuvre. Le module descendait lentement vers le sol. On entendait geindre les répulseurs gyroscopiques qui luttaient péniblement contre la gravité.

« Encore cinq minutes, Commandant, donnez-moi encore cinq minutes. J’y suis presque ! Encore ce chargement et c’est bon !
- Je te donne trois minutes. Tu connais les clauses du contrat. Si la commande n’est pas prête quand le client se présente, je vais casquer 5% ! Je ne peux me le permettre en ce moment, sinon j’en suis de ma poche ! Alors grouille ! »
- Patron, je fais le maximum ! »

L’écran s’éteignit. Euric se pencha au-dessus du vide, en se cramponnant à la poignée. Il vit la palette s’immobiliser alors qu’il lui restait un tiers de la hauteur à franchir. Poul composa une courte séquence sur le clavier de contrôle, sans résultat. Il grommela dans son langage natal, guttural et incompréhensible. Il pressa une autre touche. Euric, horrifié, vit la palette prendre de la gîte. Les moteurs gémirent pour contrebalancer le glissement mais son chargement éléphantesque amplifia progressivement la bande. Poul essaya de rétablir l’équilibre, en vain. Le chargement bascula, comme au ralenti. Puis, rattrapés par les lois de la gravité, tous les containers dégringolèrent jusqu’au sol dans un tonnerre de craquements et de froissements métalliques. L’un d’eux, rebondissant sur l’amas de tôles, fut projeté contre une citerne semi-enterrée d’où partait un faisceau de flexibles qui réapprovisionnaient en énergie les différents réservoirs de la Paresseuse. Quand il l’éventra, une boule de feu aveuglante enveloppa les containers et les flammes léchèrent le vieux cargo. Les sirènes hurlaient de tous côtés. Les systèmes automatiques de sécurité réagirent enfin, libérant des flots de mousse complexe sous pression qui submergèrent l’incendie.

Tout cela n’avait duré que quelques poignées de secondes. Euric, éberlué et trempé, ne put que constater les dégâts. La marchandise semblait bel et bien perdue et le bas flanc de la Paresseuse était noirci et rongé par endroits sous l’effet de la chaleur. A côté du jeune homme, Poul se grattait la tête, tout en se dandinant d’un pied sur l’autre.

A cet instant, un véhicule de service stoppa à quelques dizaines de mètres du désastre. Un vieil homme en sortit, aidé par un assistant guindé en livrée complètement noire. Le vieil homme, appuyé sur une canne, l’air pensif, attendit Feelgood qui accourait vers lui. Euric était trop loin pour entendre ce qu’ils se disaient. Visiblement, le commandant hésita mais il suivit finalement le vieil homme à l’intérieur du véhicule. La portière se referma sur eux.

Sur le tarmac, le ballet des grues automotrices qui ressemblaient à des mantes religieuses géantes, détourna l’attention d’Euric. D’une démarche saccadée, elles s’approchaient lentement des containers défoncés, dépliant leurs longues pattes ventrales pour les saisir et les emporter au loin. Un androïde de la sécurité surveillait les opérations. L’addition allait être salée, pensait Euric quand il sentit une main légère se poser sur son épaule.

Alizéa se tenait juste derrière lui, ses regards vissés sur le véhicule toujours à l’arrêt. Euric respira les effluves de son parfum sophistiqué. C’était à la fois doux et entêtant, mélange de tons floraux et de fragrances toniques. Longiligne, Alizéa était originaire des Nuages, un monde inhospitalier où des vagues ininterrompues de chaînes montagneuses culminaient à des hauteurs vertigineuses. Leurs parois de cristal étaient parfaitement lisses tandis que les étroites gorges qui les séparaient étaient emplies de vapeurs toxiques et de créatures cauchemardesques. Les premiers colons ne voulurent pas terraformer leur nouvelle planète. Ils choisirent de vivre là où l’air était tout juste respirable, à plusieurs dizaines de kilomètres au-dessus de la surface. Ils bâtirent des palais zéro-pesanteur posés en équilibre sur les plus hautes cimes, leurs arches graciles enjambant des gouffres sans fond. Leurs tourelles élancées et leurs dômes scintillants étaient baignés, le jour, par les rayons dorés d’un soleil asservi à une naine blanche ; la nuit, par l’étrange ronde de trois lunes qui mêlaient leurs clartés aux teintes changeantes. Les palais étaient reliés entre eux par un réseau complexe d’interminables passerelles, dotées d’ailes ciselées leur permettant de résister à la violente course des vents d’altitude.

La Charte des Nuages stipule que celui qui emprunte la Passerelle de la Foi, une nuit de Grande Conjonction et parvient à l’autre extrémité par ses propres moyens et sans augmentique, acquiert, pour une année complète, tous les droits et privilèges attachés à l’Arcus, l’un des ordres nobiliaires les plus réputés de la planète. Cependant, malgré la récompense, il y avait peu de candidats et encore moins d’élus. Il fallait posséder les bons gènes pour affronter victorieusement cette épreuve. Aussi, grâce à leurs incroyables aptitudes, les enfants des Nuages, intrépides et aériens, devinrent des astronavigateurs émérites, embauchés à prix d’or par les plus grandes compagnies interstellaires.

Alizéa aurait pu servir à bord de n’importe laquelle des prestigieuses nefs cathédrales qui croisaient entre les galaxies, en se faufilant dans les trous de ver artificiels. Elle lisait les courants du non-espace mieux que quiconque et elle choisissait toujours la route la plus sûre et la plus rapide. Mais Alizéa aimait un homme. A l’instar de toutes les femmes des Nuages, un seul homme compterait dans toute sa vie. Et cet homme était assis, en cet instant précis, sur la banquette d’une voiture de l’astroport.

La portière se rouvrit enfin, libérant Feelgood qui, lentement, s’étira. Derrière lui, la voiture démarra et, après avoir fait le tour du cargo, repartit en direction des bâtiments de l’astroport. Feelgood leva la tête vers la soute où une bonne partie de son équipage avait attendu patiemment qu’il réapparaisse. Bien sûr, la masse herculéenne de Poul le distinguait aisément des autres mais il y avait aussi Alizéa et Euric, les deux personnes les plus chères à ses yeux. Il prit le temps d’inspirer profondément et essaya de faire bonne figure.

« Réunion dans le carré des officiers dans quinze minutes ! » leur cria-t-il en rejoignant la coupée.

Les dés avaient été jetés par une Déesse vindicative. La même Déesse qui l’avait poursuivi de son ire des années auparavant, quand il avait déjà dû faire un choix. Il ne pouvait ne s’en prendre qu’à lui. Les choix appartiennent aux hommes, pas aux Dieux. Il s’était trompé, longtemps dans le passé, réveillant la colère de la Déesse. Désespéré, il avait brûlé le petit autel portatif qui l’avait suivi sur tous les champs de bataille; devant lequel il avait prié les Lares de sa Maison pour qu’ils veillent sur les siens. Depuis toutes ses années, il croyait avoir expié sa faute mais la Déesse en avait décidé autrement. Combien d’Enfers devrait-il encore traverser pour qu’elle daigne enfin solder son compte ? Feelgood soupira.

« Bon ! commença-t-il quand ils furent tous réunis dans le grand local technique pompeusement baptisé « carré des officiers. Il y a du bon et du moins bon dans ce qui nous arrive ! »
- Commence par le bon ! proposa Alizéa, cela nous permettra de digérer le moins bon ensuite !
- C’est l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, la reprit Vatel, mais je suis galant, tu as donc ma voix !
- Bien, poursuivit Feelgood, le client accepte de ne pas saisir notre cargo et tout ce qu’il contient après ce qui est arrivé ! Il accepte de ne pas demander d’indemnité pour non réalisation du contrat. Il s’arrangera aussi avec l’autorité astroportuaire pour les frais qu’elle a exposés et les amendes qu’elle pourrait nous infliger pour toutes les infractions commises !
- Il... accepte... tout ça ? Cela veut dire quoi ? Au nom de quoi ? Il y en a pour plusieurs dizaines de milliers de plaques ! Qui s’assiérait dessus, juste pour tes beaux yeux ? demanda Vatel, interloqué !
- L’assurance devrait en couvrir la majeure partie, non ? ajouta Alizéa.
- L’assurance paiera pour la perte de la marchandise, pas au-delà ! rétorqua Feelgood ! Vous savez à combien se monte la prime que je paie rien que pour ça? Et encore, on va sûrement nous appliquer une décote, compte tenu des circonstances. J’ai pris le contrat standard. A vue de nez, si elle couvre la moitié de la valeur garantie, on devra s’estimer heureux !
- Cela signifie quoi, exactement, Commandant ? questionna Poul.
- Cela veut dire qu’il nous reste à payer, à la louche, quelque chose comme une douzaine de milliers de plaques, pour la marchandise et une autre petite dizaine pour les amendes et l’indemnité client ! Sans compter les réparations du vaisseau ! Disons trente mille plaques, au total ! »

Un silence consterné s’abattit dans le carré. Trente mille plaques de crédits impériaux représentaient une somme faramineuse, qui dépassait l’entendement du commun des mortels. La valeur vénale de la Paresseuse et tout ce qu’elle contenait, n’atteignait pas ce montant, et de loin !

« On est dans la merde ! souffla Vatel en frappant la table du plat de sa main.
- La banque ne t’aidera pas ? demanda Alizéa
- Pas cette fois, je le crains ! reconnut Feelgood.
- Pourquoi ? s’étonna la femme des Nuages. Nous n’avons jamais été longtemps dans le rouge ! Elle pourrait faire un effort, vu le taux d’intérêt qu’elle prélève au passage !
- Oui, mais cette fois-ci, le délégué de la région spatiale de notre banque n’est autre que ce client ! Et il m’a fait comprendre qu’il opposerait son véto !
- Bordel, c’est qui ce client ? s’insurgea Poul, qui bouillait dans son coin en essayant de ne pas trop bouger sa grande carcasse.
- C’est le genre qui n’a plus rien à perdre. Il m’assure qu’il regrette tout ce qui arrive et qu’il n’a rien voulu de tout ça. Mais, après, il profite sans vergogne des circonstances.
- Je récapitule, si tu le permets ! intervint Alizéa. Nous sommes donc coincés sur cette foutue planète. Nous avons sur le dos une ardoise astronomique, sans compter le procès qui nous pend au nez. Le cargo est tellement abimé qu’il aura besoin d’une solide révision, juste pour vérifier qu’il peut redécoller. Nos autres contrats sont donc compromis, ce qui veut dire encore des dédommagements voire des procès. Et toi, tu nous dis que tout va dans le meilleur des mondes puisque notre client, qui ne veut pas nous aider avec la banque, consent à tout payer et à tout arranger ! C’est un conte de fées que tu veux nous vendre ?
- Je ne vous ai jamais menti, protesta Feelgood. Notre client n’est pas n’importe qui. En fait, sur cette planète, seule la zone de l’astroport ne lui appartient pas. Nous sommes sur une planète privée...
- Cela veut dire quoi, une planète privée ? s’enquit Euric, qui n’avait pas encore osé prendre la parole.
- Quelque chose qui ne devrait pas exister ! s’emporta Vatel.
- Une planète privée est une expression impropre, expliqua Alizéa. D’ailleurs, aucun monde n’est répertorié en tant que tel sur les cartes et les documents officiels. Il est très courant que l’Empire concède l’exploitation d’un astéroïde ou de plusieurs planétoïdes à des groupes privés pour une très longue durée. Les investisseurs réalisent leurs profits, les ressources irriguent l’économie et l’Empire encaisse taxes et redevances. Tout le monde y gagne. Mais, dans certaines circonstances rarissimes, l’Empire concède une planète de type T, comme celle-ci. Les raisons ne sont jamais rendues publiques et les concessionnaires se gardent de toute publicité. Mais je n’avais jamais entendu parler d’un monde confié à une seule personne !
- Alors, il est fabuleusement riche ! rêva Vatel en caressant sa moustache brillante.
- Au-delà de tout ce que notre imagination pourrait concevoir ! affirma Feelgood.
- C’est quoi, le marché ? Alizéa posa la question qui brûlait les lèvres de tous. »

La Voix s’éleva soudain dans le carré :

- Un visiteur souhaite monter à bord ! Je n’arrive pas à vérifier son ID. Aucune signature neuronale ou génétique. C’est illégal. Je déconseille d’accéder à cette demande, Commandant.
- Désolé, la Voix. Il faudra bien qu’il vienne jusqu’à nous. S’il est assez puissant pour accaparer un monde, il l’est assez pour graisser les bons poignets afin de s’affranchir du marquage impérial. Laisse-le monter et montre-lui le chemin.
- Bien, Commandant. Je suis au regret de devoir consigner cette infraction sur le registre de bord, déplora sentencieusement la Voix, égale à elle-même.
- C’est bien naturel, reconnut Feelgood. Eh bien, je crois qu’il est l’heure.
- L’heure de quoi ? demanda Euric, surpris.
- L’heure où toute l’histoire va nous être dévoilée de la bouche même de notre énigmatique client ! rétorqua Feelgood en croisant les mains sur sa tête.

Les dés étaient jetés...


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