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 WA, exercice n°139 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 19 fevrier 2015 à 23:31:25
Pascal a écrit, à propos d'une longue lettre qu'il avait écrite: " Je n'ai fait cette lettre-ci plus longue que parce que je n'ai pas eu le loisir de la faire plus courte".
Paradoxe? Pas du tout. La concision... prend du temps. Mais c'est une vertu qu'il faut savoir cultiver. Alors, juste avant le printemps, cultivons...
C'est une WA purement technique que je vous demande. Travailler la technique, c'est toujours pénible, mais aucun artiste ne peut s'en passer.
Donc...
Pour ceux qui ont déjà publié dans les WA ( ou les concours) je vous demande de reprendre un texte et de le réduire de moitié ( ou plus!). Exercice difficile et frustrant, mais... exercice! Je vous déconseille de reprendre un texte sur lequel vous avez travaillé jusqu'à la nausée. Mais plutôt un de ceux que vous avez pondu à l'arrache et envers qui vous auriez, qui sait, un petit remords qui traîne...
Si aucun de vos textes ne convient, ou si vous n'avez jamais participé, double peine! Il vous faudra écrire une histoire en version longue... et la même, en version courte...
Allez, la prochaine fois, je vous laisserai vous épanouir comme des fleurs au soleil. Mais quel pianiste ne fait pas ses gammes chaque jour?
Vous avez quatre semaines, jusqu'au jeudi 19 mars, la veille du printemps!
Tous mes voeux vous accompagnent, et si cela peut vous consoler, je n'ai strictement aucune idée du texte que je vais devoir torturer!
Narwa Roquen, fan de Tacite


  
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Réponses à ce message :
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2015-03-10 19:48:49 

 WA - Participation exercice n°139Détails
ACTE DE PIRATERIE.MKV


compression de la WA n°62


STATION DE PARIS APPELLE STOP SOMMES PEU NOMBREUX STOP AVONS BESOIN AIDE STOP APPEL TOUTES STATIONS STOP EMEUTES PILLAGES MONSTRES STOP PLUS DE WEB PLUS DE COMMUNICATION STOP ESSAI CODE MORSE STOP MEILLEURES CHANCES DE PASSER TRAVERS BROUILLAGE STOP ATTENDONS REPONSE TOUTES FREQUENCES STOP STATION DE PARIS A TOUTES STATIONS FIN

PARIS CALLING STOP ARE VERY FEW STOP NEED SOME HELP STOP CALLING ALL STATIONS STOP RIOTS PLUNDERINGS MONSTERS STOP NO MORE WEB NO MORE COMMUNICATIONS STOP USING MORSE CODE STOP BETTER CHANCE TO PASS THROUGH JAMMING STOP AWAITING ANSWER ALL FREQUENCIES STOP PARIS CALLING ALL STATIONS END

M
(le compte y est!)

Ce message a été lu 5897 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2015-03-14 12:26:41 

 WA - Participation exercice n°139 (la vraie!)Détails
UN MOMENT D’EGAREMENT


Le paysage sonore...


La pluie se met à tomber alors que la route traverse une interminable forêt. Les cimes de grands arbres forment une voûte serrée qui cache le ciel étoilé. André est un peu tendu car demain sera un jour important. Il défendra, devant des élus locaux réunis à la sous-préfecture, un projet d’investissement destiné à relancer l’activité sur un territoire durement touché par la crise

L’autoradio diffuse un morceau qui ne lui est pas inconnu. Une musique agréablement rythmée, une mélodie calme et ensoleillée, des voix de miel et des guitares californiennes qui tissent des nappes harmoniques de toute beauté... Bien sûr qu’il reconnaît cette ballade.

Un bip le tire de sa rêverie. Un voyant rouge s’allume sur le tableau de bord, précédant d’inquiétants hoquets venant du moteur. Le volant se met à vibrer entre les mains d’André tandis que le vacarme devient assourdissant. André immobilise la voiture sur le bas-côté. Il grimace. Il lui reste une bonne dizaine de kilomètres pour sortir de la forêt. Dehors, la pluie redouble d’intensité. Son smartphone ne capte aucun réseau. L’autoradio marche encore. Toujours la même chanson. Puis tout s’éteint. Il se retrouve perdu au coeur d’une profonde forêt, dans les ténèbres.

André remarque alors, tout près, une allée forestière qui se perd entre les arbres. Au loin, il distingue un point lumineux. Il attrape son imperméable et sort du véhicule pour se diriger vers la lueur fantomatique qui danse entre les arbres. Ses mocassins font un bruit de succion dans la boue. Quand il lève la tête, l’astre nocturne est invisible.

Au bout de l’allée, il découvre une grande bâtisse dans la pâle clarté délivrée par un maigre luminaire accroché à l’angle de la façade. De lourds volets de bois sont refermés sur les nombreuses fenêtres. André vérifie son smartphone. Toujours pas de réseau.

Il grimpe les quelques marches accédant au perron et cogne du poing une imposante porte d’entrée, renforcée de motifs en fer forgé. Sans bruit, le lourd battant s’efface, libérant une chaude lumière qui enveloppe André.

Il pénètre dans un vaste hall d’accueil. De l’autre côté, derrière un immense comptoir en bois lustré, trône un réceptionniste vêtu d’un uniforme gris sombre. Refermant brutalement un épais registre, il regarde André s’avancer vers lui. La surprise se lit dans ses yeux

« Bonsoir, commence André. Ma voiture est en panne. Est-ce que je pourrais téléphoner ? »

Les yeux du réceptionniste s’arrondissent encore plus encore. Il tapote la couverture de cuir du grand registre avant de répondre :

« Bonsoir monsieur. Cela aurait été avec plaisir mais, malheureusement, nous n’avons pas le téléphone. »
- Pas de téléphone ? Et ça, c’est quoi ? s’étonne André en désignant un antique combiné, tout en cuivre rutilant et vieil ivoire, posé à l’extrémité du comptoir.
- Heu... heu.. ! bredouille le réceptionniste. Oui, celui-là.... En fait, il n’est pas raccordé au réseau téléphonique... il est inutilisable pour appeler l’extérieur! »
- Comment ça pas raccordé? Vous voulez me faire croire qu’il n’y a pas un seul vrai téléphone dans tout l’hôtel ? » sursaute André.
- C’est que, monsieur, ceci n’est pas non plus un hôtel... enfin... pas au sens traditionnel. C’est plutôt un club privé dont l’accès est strictement réservé. Et pour répondre à votre question, non... ceux qui viennent ici n’en ont pas réellement besoin!»
- Mais... mais... j’ai un rendez-vous important demain à la sous-préfecture !» s’alarme André.
- Allons, monsieur ! le rassure le réceptionniste, si vous retournez sur la route, à environ six kilomètres vers la sous-préfecture, vous tomberez sur le «Rendez-vous des chasseurs », un vrai hôtel-restaurant. Vous y trouverez certainement de l’aide ! »

André réfléchit. Six kilomètres, une grosse heure en marchant vite. Il consulte sa montre. Il pourrait y être avant minuit. C’est alors qu’une autre voix, plus grave et plus ferme, l’interrompt dans ses réflexions.

« Il n’en est pas question ! Vous serez notre invité pour cette nuit. Demain matin très tôt, nous trouverons une solution pour que vous soyez à l’heure à votre rendez-vous ! »

En se retournant, André se retrouve nez-à-nez avec un autre personnage, aux tempes grisonnantes et aux yeux lumineux, vêtu d’un uniforme gris souris. Il tient une sorte de canne de cérémonie, au pommeau ciselé et au bout ferré.

«Je vous souhaite le bonsoir, monsieur. Je suis le concierge de cet établissement !
- Mais Monsieur n’est pas... il n’est pas un de nos membres, intervient le réceptionniste. Sa voiture est en panne! Je lui ai conseillé de gagner le Rendez-vous des Chasseurs ...».
- Vous êtes le réceptionniste, le coupe assez sèchement le concierge. Il n’entre dans vos attributions de renseigner les clients ! Je vous rappelle que nous sommes mercredi, jour de fermeture du Rendez-vous des Chasseurs ! »

C’est la douche écossaise pour André. Il interroge encore son smartphone. En vain.
« Est-il possible qu’on puisse m’emmener jusqu’à la sous-préfecture maintenant? » demande-t-il sur un ton où pointe l’impatience.
- Hélas, non ! Mais demain matin, à la première heure, j’attends une livraison. Vous pourrez repartir avec le livreur. Vous serez avant 9 heures à la sous-préfecture. D’ici là, vous vous reposerez gracieusement dans l’une de nos chambres. Qu’en dites-vous ? »

André hausse les épaules en forme d’acquiescement.

« J’ai une valise dans le coffre avec mes effets personnels... » s’inquiète-t-il.
- Je m’en occupe... si vous me donnez les clés de votre voiture. !»

«Très bien, remercie le concierge quand André les lui. Je vous confie notre invité, dit-il au réceptionniste avant de s’éclipser par une porte latérale.

Le réceptionniste, l’air accablé, décroche la dernière clé délicatement ouvragée du grand panneau de bois, en poussant un long soupir :

« Bien, c’est dit. Il reste la 8. Elle est parfaite. Un chasseur viendra vous conduire bientôt! »

Il appuie sur un bouton invisible sous le comptoir. André sent la tension refluer sous son crâne. La perspective d’une bonne nuit de repos est apaisante, finalement, s’il fait fi de l’incongruité de la situation. Plus serein, il se surprend à apprécier le marbre blanc veiné de gris des colonnes qui forment une sorte de péristyle. Il admire les lignes épurées des frises géométriques qui courent sur les murs.

Le hall de réception lui paraît grand, bien plus grand en fait que... mais il chasse cette remarque dérangeante. Le mobilier, canapés et méridiennes, est d’une facture raffinée. Quelques plantes grimpantes encadrent une petite fontaine qui chante au-dessus d’un bassin recouvert d’une mosaïque multicolore aux teintes marines et chatoyantes. André tombe sous le charme suranné qui se dégage des lieux, bercé par la quiétude de l’atmosphère émolliente. Il s’y sent bien. S’il n’était pas attendu demain...

«Monsieur... ! » Le réceptionniste tousse discrètement pour attirer son attention. Ecoutez bien ce que je vais vous dire. Cette nuit, quoi qu’il se passe, quoi que vous entendiez...n’ouvrez pas la porte. Restez dans la chambre. Là, vous ne risquez rien ! »

André s’apprête à répliquer quand un parfum lourd et opiacé flatte ses narines Une femme élancée, à la beauté aérienne, s’approche du comptoir. Les pièces de brocard vaporeux, qui composent son vêtement, volent autour d’elle en épousant la fluidité de son corps et l’élégance de son maintien. Elle est habillée si habilement qu’elle pourrait être nue.

André est fasciné. Il n’a jamais croisé une telle femme. Son visage est un masque impassible et distant qui effleure les objets et les êtres, détails insignifiants et vulgaires. Sur sa gorge satinée, un collier de minuscules feuilles d’or rappelle à André les bijoux sumériens qu’il a contemplés au Grand Palais. L’apparition parvient à sa hauteur. Elle ne lui accorde qu’un seul et impénétrable regard. Avant qu’il ait pu réagir, les paupières soulignées de khôl se sont déjà détournées.

Il est pris d’un irrésistible désir de se jeter à ses pieds. Il pourrait lui offrir son corps et sa vie... devenir son esclave éternel.... Une ombre voile son coeur et la belle inconnue saisit la clé tendue par le réceptionniste. Sans un mot, elle emprunte l’escalier monumental tendu d’une épaisse moquette de velours cramoisi. Elle paraît flotter, tant son pas est aérien et gracieux. Avant de disparaître, elle marque un bref temps d’arrêt et adresse à André un regard dans lequel brûlent sans rémission les mondes et les âmes perdues tandis qu’un sourire énigmatique hante ses lèvres. Puis la magie s’estompe, aussi rapidement qu’un rêve au réveil. Elle n’est plus.

« Monsieur, veuillez suivre le chasseur ! »

Le réceptionniste lui désigne un véritable colosse qui se dirige déjà vers l’escalier. Il emporte une valise qui, dans sa main, paraît ridicule. André n’a aucune peine à le rattraper, tant son pas est lent et pesant.

Ils parviennent au premier palier. Ils s’engagent dans un long couloir. Une lumière spectrale ne parvient pas à dissiper l’obscurité qui s’amasse à son extrémité. Les portes se font face en une interminable enfilade. André essaie vainement de les dénombrer, victime d’une confusion visuelle persistante.

Le chasseur s’arrête devant une porte, identique à toutes les autres. Muet comme une tombe, il tourne la clé dans la serrure et d’un coup d’épaule, pousse l’ouvrant qui gémit sur ses gonds. Il dépose la valise sur le coffre en face du lit, la clé sur la table de chevet et repart sans attendre. André se retrouve seul dans une pièce au décor chaleureux : un grand lit aux draps blancs avec un épais édredon plié au pied, une armoire campagnarde et une table de travail. Quelques toiles égaient les murs tapissés d’un papier peint aux motifs mythologiques. De lourds rideaux protègent une fenêtre aux volets clos. Aucune télévision. Pas de téléphone.

André a connu pire. Finalement, même s’il est un peu dépassé par les évènements, il se décide à profiter de ce qui lui est offert. Et puis, tout à l’heure, cette inconnue à la divine beauté l’a profondément troublé. Un sentiment singulier a laissé une empreinte brûlante dans son esprit. Il s’approche de l’âge où sa vie se prépare à amorcer le commencement d’une descente insensible vers le crépuscule, là où les ombres grandissent sans jamais refluer, là où les choses se retranchent au lieu de s’ajouter.

André ne cesse de repenser à cette madone et à ce qui brillait dans ses yeux quand elle se tenait en haut des escaliers. A cette promesse insensée. Il prend une longue douche bien chaude où il regarde tous ses soucis tourbillonner dans l’eau savonneuse avant de disparaître, avalés par la bonde. En enfilant son peignoir, il se dit que demain est très loin. Il se dit qu’une une vie toute entière peut être vécue avant le matin.

Venant de l’extérieur, résonne le bruit de nombreux pas. Mû par la curiosité, il ouvre doucement la porte et jette un coup d’oeil furtif dans le couloir. Devant lui, un flot humain s’éloigne vers le fond du corridor. Il entend des portes claquer, des dizaines de portes, des centaines de portes, une symphonie incessante de portes se refermant une à une. Comment cet hôtel peut-il posséder autant de chambres ? C’est impossible.

André ouvre alors la porte en grand et assiste, stupéfait, à ce défilé ininterrompu devant le seuil. Certains visages se tournent vers lui. Des visages jeunes et des visages ridés. Des visages d’hommes et des visages de femmes. Il y a aussi des enfants. Tous sont tous enveloppés dans de longues capes sombres qu’ils serrent étroitement. De nombreux chasseurs escortent cette étrange procession. André voit un jeune garçon essayer de rebrousser chemin. Il paraît crier mais aucun son ne sort de sa bouche. Il remonte difficilement la file quand un chasseur lui bloque le passage et le repousse sans ménagement avec une canne semblable à celle du concierge. Un arc électrique fuse au bout ferré de la canne et le jeune garçon se tord de douleur. Le chasseur attend, immobile. Résigné, le jeune garçon rejoint le flux humain. Quand il passe devant André, il lui décoche un regard où se lisent à la fois la terreur et la douleur.

André est bouleversé. Il va pour apostropher le chasseur quand un sinueux mouvement de la canne l’en dissuade. Le chasseur s’approche de lui, lentement, pesamment. André lui claque la porte au nez. Ici, il ne risque rien, se rappelle-t-il.

Son coeur s’arrête dans sa poitrine quand il découvre la forme humaine cachée sous le drap.


Son esprit est en déroute, ébranlé par ce qu’il a vu dans le couloir. A-t-il franchi la mystérieuse frontière qui sépare les mondes ? Est-il mort dans l’accident de sa voiture ? Tout ceci n’est-il que le fruit de liaisons chimiques en décomposition ? C’est ça, c’est sûrement ça... il a été victime d’un accident de voiture. Il est mort ou dans le coma. C’est la seule explication rationnelle qu’il trouve pour expliquer ce qu’il est en train de vivre. Pour expliquer ce rêve, ou plutôt ce cauchemar. Il n’y aura aucune aube qui se lèvera demain matin. Tout lui paraît futile et vain.

C’est à ce moment que les draps se soulèvent et qu’elle apparaît.

Elle est encore plus belle que dans son souvenir. Toutes ses idées funestes se dissipent instantanément. Un soleil radieux illumine sa chambre, repoussant le vulgaire et l’obscur. Elle se redresse et ses cheveux sont une sombre vibration qui ondule sur ses épaules dénudées. Elle attache ses regards aux siens et il lui appartient. Elle représente en cet instant la somme improbable de ses rêves les plus fous. Le drap malicieux est tombé sur ses hanches, découvrant sa poitrine qui se soulève doucement, appelant la caresse et l’oubli.

André est captivé par le magnétisme qui se dégage de cette femme à la beauté surhumaine, miraculeuse, interdite. Sa peau est une invitation au voyage sensuel. Il sent une boule de feu croître au creux de ses reins, empourprant ses joues. Intimement, il la reconnaît. Quelque chose gronde au plus profond de ses os, le long de sa moelle épinière. Quelque chose se tord pour se libérer, qui naît de sa part d’ombre, qui ne demande qu’à inonder ses veines et qui rend douloureusement sensible la moindre fibre de son âme.

Dans les yeux de l’inconnue brûle un brasier dans lequel une partie de ce qu’il est aspire à plonger. La sublime apparition lui tend ses bras où dansent des bracelets d’or et d’argent, ballet hypnotique et païen. Elle lui sourit et ses dents sont d’une blancheur presque insoutenable dans leur écrin pourpre et frémissant. Pour André, c’est la femme éternelle, la source de toute vie, c’est évident.

Il fait un pas en avant. La pression s’accentue, plus organique, plus viscérale. Il est irrémédiablement drainé cette mystérieuse déesse envahit l’espace et le réel. Plus rien n’existe à part elle. La chambre a disparu autour de lui. Elle est terriblement présente, s’engouffre dans chacun de ses pores, devenant essentielle, littéralement. Il ne désire que se blottir entre ses bras d’albâtre et caresser ces seins aux proportions gigantesques. Il est hypnotisé par les fulgurances vertes et fauves qui s'allument au fond de ses prunelles; qui lui promettent...oh qui lui promettent une luxure infinie et éternelle... L’univers se réduit à ses yeux et à son corps. Alors il fait un autre pas...

Une infime partie de sa conscience résiste encore, s’arc-boutant sur la chanson qui l’a poursuivi jusque là. Mais il n’écoute pas cette toute petite voix qui lui conseille de fuir, pendant qu’il en est encore temps, cet endroit maléfique où l’enfer ouvre ses portes. Trop tard, il abdique. Il fait le dernier pas. Les bras du monstre se referment sur lui et son baiser sur ses lèvres scelle son destin.

Confondant, non?

M

(WA initiale : WA 55)

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2015-03-25 12:17:12 

 Participation WA 139Détails
Compression d'un très vieux "Concours" :




1+2 = 3.




Elemm', qui blague :-)

Ce message a été lu 6328 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2015-03-25 18:56:40 

 Participation WA 139 (la vraie!)Détails
Il y a Rebecca, qui n'est rien sans Fabien.
Elle en demande trop, tombe d'un coup de poing.
La mère Charlotte... a fait ce qu'elle a pu.

Pleure Madeleine, qui a abandonné
Un Hugues dévasté, pauvre hère brisé.
Et il y a Casper, "motus et bouche cousue".

Et tombe un domino, qui pousse un domino...
L'humain fait ce qu'il peut, il n'est ni laid ni beau.

Mais il y a l'amour, il y a le pardon,
Qui croient qu'en chacun d'eux, il reste un peu de bon...



Elemm', court c'est court, il reste un peu d'amour...
L'original ici

Ce message a été lu 6074 fois
z653z  Ecrire à z653z

2015-04-09 13:39:13 

 Pour une fois que je lis une participation à un concours...Détails
... je suis enchanté.
La description de chaque personnage a juste la bonne dimension pour donner envie de passer au suivant et l'ange Madeleine apporte la féerie qui manquait tout au long du récit.

Merci (en retard de 6 ans) pour ce texte Elemmirë.

Ce message a été lu 6425 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2015-04-12 20:27:27 

 Merci beaucoup pour ta lecture!Détails
Je sais, ma WA ne sert à rien mais au moins le texte du Concours est plus fouillé.
Ravie que ça t'ait plu! :-)

Ce message a été lu 6308 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2015-04-19 23:45:53 

 WA, exercice n°139, participationDétails
Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre...



De longs chemins






« Alors ? Qu’est-ce que tu en dis ?
- C’est splendide ! Un vrai palais de conte de fées ! Mais tu es sûr que je... J’aurais très bien pu dormir à l’astroport...
- Ah non ! Ici, je suis un Seigneur, mon vieux. Mes appartements sont ma propriété, et j’y invite qui je veux.
- Mais tout de même...
- Je suis un bâtard, c’est ce que tu veux dire ? C’est vrai. Mais ici, ce n’est pas comme chez nous. Le vieux seigneur Alton n’avait pas d’autre fils, et comme je possède le don de la famille, le don des rapports forcés, j’ai été reconnu comme héritier de plein droit.
- Les rapports...
- Télépathiques !
- Tu es...
- Mais on m’a enseigné ici à maîtriser mon don, et je ne suis plus un danger ni pour moi ni pour les autres.
- C’est vrai que tu as toujours su convaincre...
- Je me servais de ce don, d’une manière instinctive et sauvage. Ici j’ai appris à le contrôler.
- Ne me dis pas que tu t’en es servi pour persuader le Conseil Interstellaire de tenir son assemblée sur Cottman IV !
- Oh... presque pas... »
Danilo éclata de rire.
« Il paraît que je suis très doué. C’est ce qu’ils m’ont dit, à Arilinn, une de leurs Tours, là où se concentrent leurs télépathes les plus expérimentés. Rodolphe, mon vieux, ça va être dur de tout t’expliquer... Ténébreuse est un monde tellement différent... »
Un domestique en livrée frappa à la porte et entra avec un plateau chargé de victuailles.
« Puis-je servir, vai dom ?
- Très bien, très bien, merci. Assieds-toi, Rodolphe. »
Les deux amis se régalèrent d’un ragoût de lapin cornu avec des pommes de terre, suivi de coupelles de fromage frais parsemé de fruits secs. Un grand feu brûlait dans la cheminée, le silence était total, les fauteuils confortables et le vin parfumé et léger.
« Et quand tu reviens sur Cottman VI, ce n’est pas trop difficile ?
- Je suis bien, ici », répondit Danilo d’un air grave. « Et pas seulement à cause de tout ce luxe, dont je ne cesse de m’émerveiller comme un enfant, mais qui me semble dérisoire. Je sais d’où je viens. Mon père était maçon. J’ai été apprenti à 14 ans, comme lui, pendant plus de dix ans j’ai travaillé comme une bête pour un salaire de misère, dormant peu, mangeant mal... Je n’ai rien oublié. Je me bats chaque jour pour que les hommes du peuple, mes frères, soient respectés et correctement rétribués. Le Seigneur Alton, c’est génial. Mais mon vrai père... »
On frappa de nouveau à la porte.
« Je n’ai pas voulu vous déranger pendant le dîner, dom Danilo», déclara le coridom. « Deux messages sont arrivés il y a une heure de la zone Terrienne, un pour vous et un pour votre invité
- Merci, Damon », lui sourit Danilo en prenant les enveloppes sur le petit plateau d’argent. « Ta délicatesse est un don du ciel. »
Il déplia la lettre imprimée et s’exclama :
« Oh non ! »
En face de lui Rodolphe avait pâli.
« Mon père est mort », prononça Danilo, la gorge serrée.
- Ma mère aussi.
- Quand ?
- Le 24.
- Mon père aussi, le même jour. Elle avait quel âge ?
- 82.
- Comme mon père. Elle était née quand ?
- Le 30 janvier. »
Danilo se troubla.
« C’est... étrange... nés le même jour, morts le même jour, et nous... Elle est morte chez elle ?
- Non, depuis quelque temps elle était à Sainte Rita.
- Evidemment... Mon père est mort le jour où il y a été admis, j’avais usé de mon influence pour lui trouver une place... Tu sais, ici on pense que rien n’arrive par hasard. Parle-moi d’elle, bredu.
- C’est aussi ce que disait ma mère... Elle... Excuse-moi... »
Il s’essuya les yeux dans un coin de serviette brodée.
« Je suis désolé. »
- Il n’y a pas de honte à pleurer, mon ami. Ici, aux enterrements, les participants viennent, chacun à leur tour, raconter un de leurs souvenirs concernant le défunt. Puis ils disent « Que ce souvenir allège notre affliction ». Nous n’étions pas là pour leurs enterrements. Mais ce soir, rendons-leur hommage.
- Je... Ma mère s’appelait Marion. Elle était à la fois architecte et ingénieur. Je crois... qu’elle était très intelligente, et elle travaillait beaucoup. J’ai... J’avais une soeur, Délia, qui est morte il y a quelques années, dans un accident. Ma mère... jouait du piano. Elle était fille unique... Tu sais qu’à l’époque il fallait une dérogation pour ça, sur Cottman VI, la loi imposait quatre enfants par couple. Mais ma grand-mère avait des relations. Maman a suivi une scolarité brillante (dont elle ne s’est jamais vantée, j’ai appris ça par ma grand-mère), mais je crois qu’elle a toujours souffert de la solitude. J’ai vécu avec elle pendant vingt-trois ans, et je ne lui ai jamais connu aucun ami. A part... Elle me disait que ses amies, c’étaient les deux lunes, Alysa la bleue et Kaniel la verte... Que quand j’aurais trouvé la femme de ma vie, je pourrais aller avec elle parler aux deux lunes, que les lunes seraient contentes... Je suis sûr qu’elle ne l’a jamais fait avec mon père. C’était un homme courtois, discret, pacifique, mais il était homosexuel. Il respectait ma mère, il s’occupait bien de nous... mais... j’imagine que pour une femme ce devait être frustrant...
- Mais pourquoi l’a-t-elle épousé ?
- D’après ce que j’ai pu comprendre, elle n’a pas eu le choix. Elle avait 25 ans, et en ce temps-là il y avait une taxe exorbitante sur le célibat. Et puis les deux familles s’étaient mises d’accord... Pardonne-moi... Je... Raconte un peu, toi, je reprendrai ensuite. »
Danilo fronça les sourcils et commença son récit.
« Mon père, Romain Le Korr, était l’aîné de quatre enfants. Je sais par ma grand-mère qu’il était un enfant très doux, qui s’occupait beaucoup de ses frères et soeur. Plutôt silencieux et rêveur, toujours révolté par l’injustice, pas très doué à l’école... Mais pour les gens du quartier Un, que là-bas on nomme le Pied du Mur, ce n’était pas un défaut. L’école ne servait à rien et ne rapportait rien. A 14 ans il a commencé son apprentissage. C’était un ouvrier sérieux, toujours préoccupé du sort des autres, et les hommes lui faisaient confiance. Il est devenu chef de groupe, puis chef de chantier. Il s’est toujours battu pacifiquement pour que les ouvriers soient respectés et mieux payés.
Au moment de l’adolescence, après une sorte de grippe, j’ai commencé à pouvoir lire dans les pensées, et j’ai pu connaître ainsi bon nombre de ses souvenirs. Mais bien avant ça... Il était déjà le centre de ma vie d’enfant. Ma mère, Augustine, était commerçante, elle ne s’occupait pas beaucoup de nous, et j’étais le dernier des six. Tu m’as bien dit que ta soeur aînée s’appelait Délia ? Mes deux aînés se prénomment Délia... et Rodolphe !
- C’est troublant... Et Marion et Romain... Des anagrammes... Nés le même jour, morts le même jour, comme s’ils étaient jumeaux... Est-ce cette planète étrange qui rend tout différent ?
- Non ! Mais quand tu commences à remettre en question tes certitudes, alors tu ouvres les yeux et tu vois ce que hier tu aurais ignoré...
Le soir des 40 ans de mon père, j’avais cinq ans et j’avais passé une mauvaise journée : les enfants de l’école m’avaient une fois de plus traité de bâtard parce que j’étais le seul roux de ma famille, et ils avaient ajouté en ricanant que mon père allait me chasser. J’ai retrouvé ce souvenir dans la mémoire de mon père, aussi intense que dans la mienne : son discours simple me disant qu’il n’était peut-être pas mon père biologique mais que j’étais son fils et qu’il m’aimait ; pardonnant à ma mère parce que lui-même était souvent absent sur des chantiers lointains ; me promettant de m’offrir un jour le voyage sur Cottman IV, où il y avait beaucoup de rouquins. Et enfin... et sur mon lit de mort je m’en souviendrai encore, me disant « les enfants de l’amour sont toujours plus forts que les autres ». Ensuite, pendant la soirée, il est sorti respirer un peu et parler à ses lunes chéries (il les adorait depuis l’enfance), et il s’est retrouvé dans le quartier des riches. Il s’est arrêté, attiré par le son d’un piano. Il est resté longtemps à l’écouter, envahi par une grande émotion. Et je peux te dire que ce piano, il s’en est souvenu à chacun des évènements importants de sa vie, comme un message d’espoir et de réconfort.
- Un piano, tu dis ? Ma mère jouait souvent du piano. Il y avait un air... Comment était-ce ?
- Attends », l’interrompit Danilo. « Laisse-moi essayer quelque chose. »
D’un grand coffre en bois sculpté il sortit un rryl, en accorda rapidement les cordes, et se concentrant sur un souvenir, il joua une mélodie très simple, sereine et mélancolique à la fois.
« C’est ça ! C’est ça ! Lalala... la.... Je ne connais rien à la musique, mais je m’en souviens très bien... Comment peux-tu connaître cet air ?
- Je l’ai entendu dans la mémoire de mon père. Eh bien, Dolphie, tu es tout pâle ! Reversons-nous un verre de vin. Il vient de mes vignes d’Armida, et là-bas on dit qu’il a le pouvoir de revigorer le coeur de l’homme.
- Danilo, j’ai l’impression d’être pris dans un rêve envoûtant et mystérieux... Je... Je ne sais pas ce qui s’est passé le soir des 40 ans de ma mère. Elle a commencé à fêter ses anniversaires l’année suivante. Elle avait dû rentrer tard, comme d’habitude, et la gouvernante nous avait envoyés au lit. Si je me souviens bien... c’était l’année où ont débuté les travaux de l’astroport Nord de Protopolis. Je sais qu’elle s’est battue comme un beau diable pour qu’il soit entièrement ouvert, y compris la zone commerciale, sans distinction de classe sociale.
- Ca ne fait que cinq ans qu’ils ont décloisonné l’astroport Sud : c’était une sacrée avancée pour l’époque !
- Alors il est possible que, rentrée tard, seule dans l’appartement silencieux, elle se soit mise au piano... et que ton père, dans la rue, l’ait entendue... Elle adorait jouer la fenêtre ouverte, pour mieux voir les lunes...
Mais en revanche je me souviens de ses 60 ans. C’était le soir de ton investiture. Elle s’en était réjouie, elle nous avait montré les images sur le grand écran, ce qui avait fait hurler ma soeur. Quand je lui ai appris que j’étais ton ami et que je militais avec toi depuis sept ans, elle m’a dit «Je suis fière de toi, mon garçon. Vous allez tous les deux enfin changer les choses. Je n’aurais pas pu rêver d’un plus beau cadeau ! »
- Que de coïncidences ! J’ai comme l’impression que ta mère a été seule toute sa vie. Et mon père aussi. Il a épousé ma mère parce qu’à 25 ans il aurait dû payer la taxe, et que ses parents le lui avaient conseillé. Il travaillait beaucoup, il n’avait pas le temps de chercher ailleurs. Je crois qu’il avait pour ma mère de l’affection et du respect, mais il ne l’a jamais emmenée parler aux lunes. De toute façon, elle aurait ricané.
Les 60 ans de mon père, il les a passés tout seul. Il a juste été invité chez son voisin, Alberto, pour voir mon investiture sur l’écran. Il travaillait encore, il avait de l’argent, mais ma mère l’avait chassé de la maison quand il avait pris mon parti – la vie est... paradoxale, parfois. Ma mère trouvait mes activités trop subversives. Elle craignait que le moindre changement ne vienne lui ôter le peu qu’elle avait. Le sort des autres, elle s’en fichait ! Et puis, avec son argent, mon père aidait ses enfants, ses petits-enfants, les cousins, et aussi plusieurs veuves de gars qui étaient morts sur ses chantiers... J’ai mis des années à comprendre ça et après j’ai fait en sorte qu’il ne manque de rien. Mais il a vécu plus de quinze ans dans la misère, toujours souriant, ne se plaignant de rien, et il me disait « Continue, Dani, continue, c’est bien, tu vas changer le monde », alors que c’était lui, au quotidien, qui changeait la vie de tous ceux qu’il aimait...
Cette année, il est devenu de plus en plus faible. J’ai pu le faire admettre à Sainte Rita, en espérant qu’ils pourraient le prolonger un peu, mais il est mort le jour de son arrivée...
- Ma mère y était depuis quinze jours. Elle perdait la mémoire, elle avait du mal à marcher... Et moi, toujours outre-planète... Je m’en veux, tu sais, de ne pas avoir été là...
- Je suis sûr qu’elle ne t’a rien reproché. Elle était fière de toi, et elle était généreuse. Est-ce qu’ils t’ont dit où elle était enterrée ?
- Dans le cimetière de l’hôpital, concession 23. »
Dani éclata de rire.
« Mon père est à la concession 24 ! Ils se sont rejoints, finalement !
- Mais tu imagines », répondit Rodolphe gravement, « si ces deux-là s’étaient rencontrés... Tu imagines combien ils auraient pu s’aimer, et quelle force ils auraient retiré de leur union, et combien de choses ils auraient pu faire ensemble...
- Ils ont travaillé pour nous,bredu. Ils se sont battus pour défricher devant nos pas, pour que notre route soit plus large. Et s’ils nous voient aujourd’hui, ne doute pas qu’ils se sentent récompensés de leurs efforts. Nous sommes frères jurés, et nous suivons leur trace...
- Et nous porterons le flambeau, et nous le transmettrons à nos enfants... Quand nous en aurons... Quelle est cette formule, déjà, des enterrements sur Ténébreuse ?
- Que ces souvenirs allègent notre affliction... Mais la vie continue, mon frère ! J’espère que tu ne t’es pas inscrit au banquet du Congrès, après-demain soir ?
- Oh moi, tu sais, les mondanités...
- Alors nous sommes invités chez Callista Aillard, une Comynara tout ce qu’il y a de plus ténébran, télépathe et tout... En fait, on m’a adoubé ici avec la condition implicite que je me reproduirais, pour transmettre mon don... Mais Callista est une jeune femme intelligente, ouverte, cultivée... et presque aussi belle que sa soeur Elaine, qui est aussi célibataire...
- C’est quoi, ce plan ? »
Rodolphe fronça les sourcils.
« Tu n’as aucune obligation,bredu. Mais si elle te plaît, si tu lui plais... Tu sais, quoi... C’est la vie... Et je serais ravi d’avoir un beau-frère avec qui je ne me disputerais jamais... »
Narwa Roquen, qui chemine

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2015-05-04 23:17:32 

 Commentaire Maedhros, exercice n°139Détails
Bel effort de concision! De 9 pages et demie, on passe à 5... Tu as drastiquement coupé dans les détails, et c'est appréciable, surtout pour le début qui était inutilement prolixe. Tu as gardé presque intégralement les dialogues, qui ne méritaient pas moins. Le texte se retrouve allégé et raffermi, et c'était le but de l'exercice, que tu as donc parfaitement réussi. L'effort de concision est parfois douloureux et toujours chronophage, mais il est toujours payant.

Bricoles:
- une allée forestière qui se perd entre les arbres. Deux lignes plus loin : "entre les arbres"
- "Très bien", remercie le concierge quand André les lui. Tend, je suppose
- (déjà dans la 1° version): sa vie se prépare à amorcer le commencement d'une descente: ça donne l'impression de tourner autour du pot...
- là où les choses se retranchent au lieu de s'ajouter: c'est toujours aussi joli...


Quelques changements, cependant, m'interpellent:
- les 3 km pour aller jusqu'à l'hôtel le plus proche sont devenus 6
- l'atmosphère apaisante est devenue "émolliente", terme de dermatologie qui m'a laissée perplexe
- irrémédiablement attiré est devenu "drainé": je ne suis pas sûre de préférer
- la chanson a disparu, même si elle est dans la bande-son; c'est un peu dommage. Les allusions au début ne sont déchiffrables que pour ceux qui la connaissent par coeur...

Allez, je pinaille! Tu as bien travaillé, et tu as les félicitations du jury!
Narwa Roquen, can never leave...

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2015-05-06 20:09:40 

 SublimationDétails
Ces dix lignes sont regroupées en une sorte de sonnet où le poète aurait volontairement ôté un vers à chaque strophe. Une sorte de sonnet astrophié ! Certes, j'en connais une qui soulignerait, peut-être, qu'il ne s'agit que de rimes masculines mais, moi, je ne m'arrêterais pas à ce détail. Ces strophes atteignent la même beauté formelle que ces petits poèmes japonais.

Bien sûr, elles génèrent une histoire énigmatique qui ne prendra toute sa dimension, toute sa saveur, qu'après la lecture de celle qui en est la genèse, comme l'essence du parfum exprime les senteurs des pétales dont elle est extraite.

Toutes ces allusions brossent une scène pleine d'émotion(s) sur laquelle les personnages sont croqués sur le vif, en quelques mots qui les assignent à leur rôle aussi sûrement que de longs discours ! Il n'en manque pas, même pas le petit fantôme, la peluche, dépositaire d'un passé enfoui et gardien de trop lourds secrets. Ah si, la joueuse de dominos, peut-être!

Mais je pense que son esprit souffle sur les 2 derniers vers, dûment estampillés Elemmirë!

J'ai bien aimé :
- Et tombe un domino, qui pousse un domino...

La consigne est ma foi respectée. Ce n'est pas une concision, c'est bien au-delà de la synthèse, c'est la sublimation du texte original.

Bravo!

M

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Maedhros  Ecrire à Maedhros

2015-05-07 19:36:08 

 Lux ex tenebrisDétails
A la première lecture, je suis resté perplexe. J'ai relu à nouveau la consigne. Evidemment, elle autorisait un texte inédit, à condition de l'écrire d'abord en version longue, puis en version courte ! Est-ce que ton texte était la version étendue, comme disaient les anglais à l'époque, ou la short cut ?

Je n'ai trouvé aucun indice qui m'aurait permis de conjecturer de la sorte. En tous cas, il ne s'agit pas d'une version "Director's cut" d'un texte ancien, c'est sûr.

De prime abord, il s'agit de la suite de la WA 138. On y retrouve le destin des fils de Romain et de Marion, qui sont devenus plus que des frères (les bredus sont des frères jurés dont les liens sont plus forts que les liens du sang).

Tu as d'ailleurs intriqué habilement la trame de l'histoire dans le paysage plus vaste, et plus présent cette fois-ci, brossé par Marion (évidemment) Zimmer Bradley, dans le cycle de Ténébreuse. Je n'avais pas percuté lors de la WA 138 (Cottman VI, damned, mais c'est bien sûr, une allusion directe à Cottman IV)!

Mais autant dans la WA 138, l'allusion était ténue, autant dans la WA suivante, tu t'ébroues librement dans les lieux et personnages du Cycle, avec une vraie réussite et de nombreuses références (les tours, le Laran, les Comyn... et ne cherchez pas plus loin pourquoi il y a autant de rouquins sur COTTMAN IV. Une ascendance écossaise sans doute).

Pour les plus curieux, voici un site bien fait sur le cycle :
ICI

Et puis, en relisant le texte, comme tu en préviens du reste le lecteur, ce n'est pas tout à fait la même histoire, ni tout à fait une autre. En fait, dans cette joute verbale entre les 2 protagonistes, il y a bien la WA 138 en réduction, puisque les bredus vont se livrer à une sorte de rétrospective où ils reprennent, en les décryptant, les principaux temps forts de l'existence de Romain et Marion, rendant justice post mortem aux deux amants dont les trajectoires ont été parallèles aux deux lunes de COTTAM VI : ils se sont rapprochés quelques fois mais se sont séparés toujours.

Donc, j'en conclus que, de façon originale, la consigne est finalement respectée, car elle est enchâssée dans une autre histoire qui en est, en quelque sorte, le prolongement ou plutôt l'aboutissement : ce qui avait été séparé se retrouve uni.

Bien joué.

M

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Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2015-05-14 13:43:45 

 Comm' RoquenDétails
Ben moi, ce que j'aime, c'est que le 138 était tellement triste, avec ces deux amants qui se sont manqués (aux deux sens du terme) toute leur vie... Alors que là, les enfants font réparation et ça fait du bien!!

Merci de ne jamais rester sur le dark side. Keep on the sunny side!

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Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2015-06-21 22:03:25 

 Commentaire Elemmirë, exercice n°139Détails
Un joli résumé en vers, avec une alternance de rimes intéressante... pour rappeler à ceux qui ne l'avaient pas lu un texte que j'avais commenté à l'époque avec beaucoup d'éloges. Contrairement à nous, il n'a pas pris une ride et il est toujours aussi fort...
Narwa Roquen, qui rame

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