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 Le Récit des Jours (suite) Voir la page du message Afficher le message parent
De : Telglin  
Page web : http://www.chez.com/neuneus
Date : Mercredi 7 mars 2001 à 09:00:28
Cymbeline s’avança vers le trône, tout en pierre grise, massif, placé sur une estrade semi-circulaire desservie par une dizaine de basses et minces marches. Elle contourna l’estrade et ouvrit une porte qui se trouvait sur la gauche. Un petit escalier en colimaçon, aux marches usées en leur centre par une longue utilisation, montait sur plusieurs étages.
Au quatrième, la fille du roi ouvrit une autre porte, en bois rehaussé de barres de fer forgé, et pénétra dans un long couloir. Le sol était recouvert d’un vieux tapis qui avait perdu de sa superbe mais qui était encore en parfait état. Cymbeline tourna à droite, empruntant un autre couloir, plus petit, qui finissait sur un escalier descendant. Elle se retrouva dans une petite salle où se tenaient une demi-douzaine de soldats de la garde personnelle du roi. Le chef de cette petite garnison s’avança vers elle avec un sourire.
« - Enfin vous voilà, Princesse ! Le roi s’inquiétait.
- Je sais ; le garde à l’entrée du château me l’a déjà dit.
- Où étiez-vous donc passée ces derniers jours ?
- Le seigneur Darlin me faisait visiter le duché de Ghent. Une bien belle région, très agricole, où les gens sont accueillants et connaissent les plaisirs de la vie.
- Je suis bien aise que le séjour vous ait plu. Mais à l’avenir, tâcher de prévenir quelqu’un de vos déplacements. Votre absence a causé du trouble : le roi a fait une remarque au connétable, qui a demandé des comptes au capitaine de la garde, qui est allé houspiller votre gouvernante, qui a à son tour reproché au roi en personne de ne pas assez s’occuper de vous. Il faut dire que votre gouvernante est une femme de caractère, et qu’elle vous défend systématiquement. Le ton a monté, et je crois que tous deux en seraient venus aux mains si le soudain éclat de rire de la conseillère Vildya n’avait pas révéler d’un coup l’absurdité de tout ceci.
- Vildya est ici ?
- Oui Princesse. Elle est arrivée ce matin. Ou disons plus tôt que je l’ai vu arriver ce matin. Il se pourrait bien qu’elle ne soit en fait jamais partie, comment savoir ?
- Ma gouvernante et mon père se sont vraiment querellés ?
- Oui Princesse. Les échanges d’amabilités habituelles.
- Et est-ce que ma gouvernante a tourné brusquement les talons avec un air de dédain, sortant d’un pas cadencé avec la tête haute ?
- Oui Princesse. Et votre père a poussé un long soupir avec une dénégation de la tête, comme d’habitude.
- Ah ! J’ai encore raté quelque chose. Ils sont amusants tous les deux. Il n’y a que ma gouvernante pour s’opposer ainsi au roi. Et il n’y a que mon père pour refuser d’obéir aux injonctions de ma gouvernante. Ils feraient un couple tout à fait charmant.
- Pardon, Princesse, mais votre gouvernante est bien trop jeune ! Et puis le roi n’a jamais voulu épouser d’autres femmes depuis la mort de votre mère.
- Insinuez-vous que le roi est vieux ? Il a à peine cinquante ans. Mais ne faites pas cette tête déconfite ! Je vous taquinais. Quant à ma gouvernante, elle paraît jeune et bien faite de sa personne, mais vous seriez étonné d’entendre son âge…allons, trêve de bavardages ; ouvrons donc cette porte. »
Le soldat avança vers le mur opposé où se trouvait une petite et massive porte tout en métal clouté qui possédait deux serrures. Il saisit le trousseau de clé qui pendait à sa ceinture, en choisit une grosse en fer noir et l’inséra dans la serrure du haut. Il la tourna et un déclic se fit entendre. Cymbeline sortit d’une petite poche de ceinture une minuscule clé dorée et finement ciselée d’aspect fragile. Elle l’utilisa sur la seconde serrure, mais aucun bruit de mécanisme ne résonna dans la pièce.


  
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Telglin  

2001-03-08 14:52:36 

 Le Récit des Jours (suite)Détails
Tous deux s’écartèrent et la porte s’ouvrit vers l’extérieur. Un homme la poussait de l’autre côté, bandant tous ses muscles dans un effort important pour la faire bouger. Sa tâche accomplie, il salua la Princesse d’un geste sans prononcer un seul mot et libéra le passage. Cymbeline dépassa l’homme et se retrouva dans un couloir plus large, décoré de tentures aux couleurs chaudes. Les gardes de la salle refermèrent la porte.
Un parfum discret et agréable flottait dans l’air et, du côté gauche, des fenêtres donnaient sur une petite cour intérieure accueillant un jardin. Des portes se dessinaient à intervalles réguliers dans le mur de droite, tandis que le couloir se finissait en cul de sac. A mi chemin se trouvait un embranchement d’où partait un second couloir, beaucoup moins long, se finissant également en impasse. La fille du roi l’emprunta et toqua vigoureusement à la première porte de gauche. Elle entra sans même attendre la réponse.

Cymbeline se retrouva dans une pièce de dimensions moyennes au sol fait de larges dalles de pierres sombres et aux murs recouverts de boiseries rustiques. La lumière venait d’une unique fenêtre en ogive et se déversait pour l’essentiel sur une lourde table rectangulaire en pierre aux épais pieds légèrement courbés sur leur extrémité. Sur le trône gris et austère qui occupait le bout opposé de la table était assis un homme aux courts cheveux blancs impeccablement peignés et à la barbe naissante. Le roi Blador, qui n’avait que cinquante ans, en paraissait au moins soixante. Le jour où son épouse était morte en mettant Cymbeline au monde, quelque chose s’était brisé net au fond de lui même. Il avait pris dix ans en quelques jours. Et, si depuis il continuait à gouverner seul avec la même sagesse, il avait depuis longtemps perdu la passion et la ferveur qui l’animaient auparavant. Vieux et vêtu d’une ample robe aux couleurs pâles, il n’en gardait pas moins une apparence digne qui témoignait d’une grande force, tant intérieure que physique.

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Telglin  

2001-03-09 15:59:32 

 Le Récit des Jours (suite)Détails
Quatre personnes se répartissaient de part et d’autre de la table. A la gauche du roi se tenait le connétable Kaorn. C’était un homme grand et sec, presque décharné, aux traits tirés et à la mine austère. Il portait l’uniforme beige et vert habituel de la garde, avec pour seul signe distinctif une petite barrette d’or au niveau de la poitrine. Il était chauve et ses orbites s’enfonçaient profondément. De manière générale, il n’avait pas de charme et ne faisait pas grand chose pour y remédier. Même l’uniforme de la garde, qui transformait n’importe quel soldat en bourreau des cœurs, ne parvenait à le rendre séduisant.
Face à Kaorn, le conseiller du roi faisait bien meilleure figure. Plus petit, plus robuste, la mine plus avenante, Cilling présentait une bonhomie sympathique. Déjà conseiller du couple royal, il avait pris de plus en plus d’importance depuis la mort de la reine. Secondant le roi et le déchargeant des travaux les plus éreintants, il était devenu le gérant du royaume. Mais il se gardait de faire quoi que ce soit sans l’assentiment royal.
A côté de Cilling se tenait Odion, le fils aîné du plus grand commerçant d’Ambrelune. Malin, avisé, cultivé, il s’appuyait sur l’immense réseau de clients et de fournisseurs liés à sa famille pour obtenir de nombreux renseignements sur les pays voisins. Il s’occupait donc tout autant de l’économie que des renseignements et de la politique extérieure. Derrière son apparence charmante et tranquille, c’était un véritable bourreau de travail qui faisait preuve d’un réalisme confinant au cynisme. Il était légèrement plus grand que Cilling, portait des vêtements à la coupe impeccable et avait le teint légèrement hâlé.
Enfin, à gauche de Kaorn se trouvait Vildya, un petit bout de femme rondelette aux vêtements chatoyants. Elle dégageait une aura de rigueur et de mystère. Elle avait des yeux étranges de la même couleur que ses cheveux noirs de jais.

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Telglin  

2001-03-12 10:59:05 

 Le Récit des Jours (suite)Détails
Tous se tournèrent vers Cymbeline lorsqu’elle entra. Le roi prit la parole en premier, avec un ton agacé :
« - Eh bien, Cymbeline, ce n’est pas parce que vous êtes la future reine que vous pouvez tout vous permettre. Non seulement vous disparaissez une semaine entière sans dire où vous êtes, mais en plus vous entrez ici comme dans une vulgaire auberge sans attendre qu’on vous y invite.
- Bonjour père. Il me semblait bien pourtant que vous m’aviez mandée en votre conseil. Mais si ce n’est pas le cas, je peux repartir.
- Ne soyez pas effrontée. Vous savez très bien qu’il ne suffit pas de toquer pour entrer dans cette pièce. Vous auriez dû attendre que je vous réponde.
- Oh pardon ! Je m’en vais de suite prévenir les tribus de l’est qu’elles doivent respecter les règles de politesse avant d’investir le château.
- Ne plaisantez pas avec cela, Princesse, intervint Kaorn. La situation est grave : je viens de recevoir un rapport qui m’informe que les tribus de l’est se sont regroupées et ont commencé à se mettre en marche. De toute évidence, elles se dirigent droit sur Fortcarré.
- Eh bien, il n’y a qu’à envoyer notre armée à leur rencontre pour leur donner une leçon, proposa Cymbeline. Comme d’habitude.
- C’est malheureusement impossible, répondit Kaorn. Jusqu’à présent, nous avons toujours eu affaire à une ou deux tribus isolées. La situation est très différente aujourd’hui. Nos soldats sont mieux entraînés et mieux équipés, mais nettement moins nombreux. Le terrain, essentiellement plat hormis quelques collines vallonnées, ne nous est pas favorable ; nous nous ferions submerger. La seule possibilité est de soutenir un siège. Les tribus de l’est ne s’y connaissent pas en poliorcétique : elles ont l’habitude des raids rapides. Elles ne possèdent aucune des machines nécessaires à la prise d’une ville et n’ont pas prévu le ravitaillement nécessaire pour un affrontement prolongé.
- Le ravitaillement ne devrait pas leur poser problème, rétorqua Cymbeline. Fortcarré est entouré de champs et de cultures à perte de vue, et c’est le temps des moissons ; il n’y a qu’à se servir.
- L’essentiel des cultures est plus au sud, dans le comté de Ghent, explique Kaorn. J’ai ordonné de faire moissonner en priorité les champs qui s’étendent entre Fortcarré et la frontière orientale d’Ambrelune. Toutes les réserves ont été rassemblées ici, et nous pouvons tenir plusieurs mois sans recourir au rationnement. Les assaillants ne disposeront que des champs à proximité immédiate de Fortcarré, et je ne pense pas qu’ils prendront garde de ne pas les saccager lors de leur premier assaut.
- Ils peuvent toujours envoyer des petites troupes plus au sud pour s’approvisionner, objecta Cymbeline.
- Cela leur sera difficile : pour rejoindre le duché de Ghent, il faut traverser le duché de Flint. Vous avez certainement entendu parler des Collines-Murailles, demanda Kaorn ?
- Je les ai même vues récemment. Je n’y avais pas pensé, reconnut Cymbeline. Il faudrait toute l’armée des tribus réunies pour avoir une chance de forcer ces fortifications.
- Armée qui sera en grande partie bloquée ici. D’un point de vue strictement militaire, conclut Kaorn, nous n’avons rien à craindre.
- Alors pourquoi toute cette inquiétude, interrogea Cymbeline ?
- Ce qui nous rend soucieux, reprit le roi, ce n’est pas le rassemblement des tribus en lui-même ; comme vous le voyez, nous sommes tout-à-fait capables d’y faire face. Mais nous aimerions bien savoir qui a permis un tel rassemblement ; il faut un homme rusé, à même d’impressionner chacun des chefs de tribus et de les faire se rallier malgré leurs haines ancestrales sous une bannière commune. Qui sait de quel stratagème un tel homme est capable ? Il ne faut pas être dupe : il est certain que cet individu a su analyser la situation comme nous venons de le faire. Il a obligatoirement prévu quelque chose d’autre que nous n’avons pas remarqué. Nous sommes plus en danger qu’il n’y paraît.

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Telglin  

2001-03-13 11:25:35 

 Le Récit des Jours (suite)Détails
- Il nous reste encore quelques jours pour trouver de quoi il s’agit, intervint Odion. D’après ce que je sais, les tribus de l’est ne se sont pas procurées d’équipement spécial ces derniers temps. Juste quelques armes de plus, mais rien qui ne mérite que nous y prêtions attention. Les espions que j’ai envoyés disent tous la même chose : les tribus doivent toutes se rejoindre aujourd’hui pour marcher sur Fortcarré et le faire tomber. Aucun autre plan ne semble prévu, rien ne semble avoir été préparé. Tout se passe comme s’il s’agissait d’une simple excursion. Les espions n’ont vu aucune charrette ou chariot permettant de penser qu’un ravitaillement avait été organisé. C’est à n’y rien comprendre.
- Je n’aime pas ça, déclara Cilling. Il y a forcément quelque chose qui nous échappe. Les ducs s’agitent, ils sont nerveux. Le mécontentement du duc d’Afar est compréhensible : ces terres vont être pillées sans que nous ne fassions rien. L’affolement du duc de Ghent n’est pas étonnant : c’est un homme qui n’aime pas la guerre, et il sait qu’il n’est rien sans les Collines-Murailles qui le protègent. L’inquiétude des duchesses de Jabor et d’Urphrael est normale : leurs duchés ne sont pas menacés pour l’instant, mais de tels mouvements de troupes sont toujours préoccupants. En revanche, je m’étonne de la jubilation du duc de Flint.
- C’est un guerrier dans l’âme, rappela le roi. N’oublions pas que c’est dans son duché qu’est organisé le plus grand nombre de tournois divers. C’est également lui qui possède la plus grosse réserve de soldats au sein de la population. Il a toujours aimé se battre, et il serait content de voir tomber Fortcarré si cela lui permettait d’écraser les tribus de l’est aux Collines-Murailles.
- Justement, précisa Cilling, il semblerait bien que l’occasion se présente.
- Qu’insinuez-vous, Cilling ? Que Flint ferait alliance avec les tribus pour renverser Fortcarré et les écraser ensuite ? Allons, tempéra le roi, Flint est un batailleur ombrageux, mais il n’est pas fou.

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Telglin  

2001-03-14 11:03:49 

 Le Récit des Jours (suite)Détails
- Et si Flint était justement le mystérieux personnage qui a réussi à rallier les tribus, avança Odion ?
- C’est insensé, s’exclama le roi ! Dans quel but ? La ruine du royaume ?
- Attendez un instant. Laissez-moi faire quelques hypothèses, proposa Cymbeline. Il faut bien que j’apprenne…Supposons que Flint ait trouvé un moyen de rassembler les tribus de l’est. Il n’aura pas de mal à se rendre maître du duché de Ghent avec son armée, tenant ainsi le grenier du royaume et pouvant approvisionner largement les tribus menant le siège. Une fois Fortcarré tombé, il se retranche derrière les Collines-Murailles. Privées de chef charismatique, les tribus retombent dans leurs querelles habituelles, et Flint n’a plus qu’à les battre tranquillement une à une. Il perd peu d’hommes dans l’opération, devient roi d’Ambrelune et se débarrasse définitivement de la menace orientale. Qu’est-ce que vous en dites ?
- Vous faites de nets progrès, Princesse, reconnut Kaorn. Mais ce plan est plus facile en théorie que dans la pratique. Le suzerain d’Ambrelune, homme ou femme, appartient à la même famille depuis la fondation du royaume. Il y a eu des dérives à certaines époques, mais depuis une centaine d’années Ambrelune est bien régi. La population est très attachée à la famille royale, surtout qu’elle n’a rien de particulier à lui reprocher : les impôts restent très supportables, le prix des denrées de base n’est pas excessif, les mères n’ont plus perdu d’enfants à la guerre depuis bien longtemps, les routes sont sûres. Pour obtenir l’aval du peuple lors d’un renversement de dynastie, il faut s’appuyer sur un mécontentement fondé. Hors Flint ne peut rien promettre de plus que ce que le peuple a déjà. Dès lors, pourquoi se faire tuer pour un changement qui n’apporte rien de nouveau ?
- Le raisonnement est juste, admit Odion, sauf sur un point : Flint peut apporter en plus l’anéantissement définitif des tribus de l’est. Il y a encore des mères qui ont perdu des enfants à la garde de la frontière orientale. Certes, beaucoup moins qu’au temps des guerres de jadis où Ambrelune était un royaume jeune et convoité, mais suffisamment pour que chaque région possède son lot de martyrs. Flint est un militaire hors-pair, mais c’est aussi un homme malin qui sait galvaniser une foule. Il ne changera pas de politique, puisqu’elle fonctionne. Il se contentera de promettre que plus un soldat ne sera tué en service, et cela suffira à laisser la foule dans la neutralité.

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Telglin  

2001-03-15 11:41:48 

 Le Récit des Jours (suite)Détails
- Odion a raison, poursuivit Cilling. Je ne pense pas que le peuple se lèvera en masse pour suivre Flint. Mais il ne le fera pas non plus pour se mettre en travers de sa route. Après le pillage de leurs terres, les habitants d’Afar lui seront de toute façon favorables. Les paysans du duché de Ghent écouteront leur bons sens et continueront de travailler leurs champs sans se mêler de politique. Il est plus difficile de savoir comment réagiront les habitants de Jabor et Urphrael. Mais je ne pense pas qu’ils prendront les armes avant d’avoir vu ce que ferait Flint. Et n’oublions pas un détail important : Flint maîtrise toutes les voies de communication entre Fortcarré et les trois derniers duchés. Il peut facilement transformer les informations qui circulent. Et dire par exemple que le roi et sa fille sont morts au cours du siège, puis se poser en héros qui a sauvé la situation in extremis.
- Il ne lui resterait plus alors qu’à se faire couronner, conclut Vildya. Et en toute légalité : après Cymbeline, il est le plus proche parent du roi actuel. Les deux disparus, le trône est à lui.
- Le duc de Flint fait partie de la famille royale, s’étonna Cilling ?
- En effet, confirma Vildya, mais seules deux personnes le savaient jusqu’à présent dans le royaume : le roi et moi. Au vu des événements, il est à craindre que Flint l’ait également appris. Sinon pourquoi ferait-il tout cela ?
- Attendez, je ne suis pas sûr de suivre : Flint n’est pas le fils de la duchesse et du duc de Flint, comme tout bon Flint qui se respecte, ironisa Kaorn ?
- C’est à moi de répondre, dit le roi. C’est une histoire qui remonte à ma prime jeunesse. J’étais alors au service de l’ancien duc de Flint, et je ne connaissais ma future femme que de nom. Le vieux Flint ne pouvait pas avoir d’enfant. Le duché était encore agité, et l’absence d’héritier faisait peser sur son avenir une menace de troubles. Pour maintenir le siège ducal dans la famille et éviter tous désordres, le vieux Flint a fait appel à son plus fidèle serviteur pour mettre sa femme enceinte. J’étais jeune à l’époque, et pas vraiment mécontent de rendre un tel service, d’autant que la duchesse était une femme très belle. Je connaissais déjà Vildya à l’époque, et elle a utilisé des artifices pour tromper l’épouse du duc. Tout a très bien marché, et nous n’étions que trois a être au courant de cette histoire. La maladie a emporté le vieux Flint un an plus tard à peine, sans qu’il ait divulgué son secret. Pour ma part, je n’en ai parlé par la suite qu’à ma femme, la défunte reine, au cours d’une nuit où nous nous sommes tout révélé de nos passés respectifs. Et connaissant Vildya, je doute qu’elle en ait parlé à quiconque.
- Comment le jeune Flint serait-il alors au courant, demanda Odion ?

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Telglin  

2001-03-16 15:44:48 

 Le Récit des Jours (suite)Détails
- C’est un mystère, soupira Cilling. Et un mystère qui risque de nous poser un sérieux problème. Mais nous n’avons fait que conjecturer ; peut-être qu’après tout Flint n’a rien prévu du tout, et qu’il est seulement pressé d’en découdre avec les tribus de l’est.
- J’en doute fort, se rembrunit le roi. Il y a trop de concours de circonstances. Kaorn ! Trouvez moi Lucain rapidement. Odion ! Vous partez dès aujourd’hui pour le Sordor, et tâchez de convaincre le Prince des Sables de nous prêter des troupes. Cilling ! Arrangez-vous pour que les préparatifs de défense soient achevés dès demain soir. Vildya ! Vous vous rendez de suite dans les Hautes Terres, histoire de rappeler aux Gnauplim le pacte qui les unit à Ambrelune. Quant à toi, Cymbeline, tu restes avec Darlin à l’intérieur du château. Vous aurez tous deux à montrer de quoi vous êtes capables une hallebarde à la main d’ici quelques jours. Le conseil restreint est terminé. »

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Telglin  

2001-03-19 09:51:32 

 La Chute de FortcarréDétails
Darlin se dirigea vers le quartier des gardes du palais et rejoignit la salle à manger. Pratiquement tous les soldats avaient regagné leur poste où avaient été appelés en renfort pour régler la circulation. Le maître d’armes avança vers la cave à vins et saisit une bouteille de rouge sans étiquette. Il remplit à moitié une cruche en terre cuite et compléta avec de l’eau. Puis il alla s’asseoir sur un banc posé contre le mur du fond, se servit un verre et but cul sec avant de poser le verre et la cruche sur la table grossière en bois qui se trouvait devant lui. Il se demandait bien tout ce qui avait pu se passer pour pousser le connétable à prendre toutes ces mesures aussi vite. Les tribus de l’est ne pouvaient pas s’être déjà lancées à l’assaut d’Ambrelune. Le garde à l’entrée ne savait pas grand chose, et il était peu probable que quelqu’un d’autre hors du palais soit mieux informé que lui. Il ne restait plus qu’à attendre tranquillement que la Princesse revienne pour en apprendre plus. Darlin soupira, s’adossa contre le mur et s’endormit.
Dans son sommeil, il sentit une présence qui s’approchait. Il se réveilla instinctivement. Cymbeline venait d'entrer dans la salle. Elle vint s’asseoir en face de lui, se servit un verre plein et le but d’une traite. Puis ses yeux se posèrent sur le maître d’armes et c’est seulement alors qu’elle sembla quitter le fil de ses pensées pour se rendre compte de sa présence.
« - Eh bien, le conseil a été rapide !
- Pas plus que d’habitude ; mon père a pris les avis, puis il a ordonné. C’est vous qui avez dormi longtemps. Avec cette chaleur, votre âge et le vin, ce n’est pas étonnant.
- Dites tout de suite que je suis vieux ! Je suis encore capable de vous battre à chaque leçon.
- D’ici peu vous pourrez constater si votre enseignement a porté ses fruits. Les tribus de l’est sont en route, et le duc de Flint pourrait bien ne pas être étranger à leur entente inattendue.
- Le duc de Flint ? Qu’a-t-il à voir avec tout cela ?
- Vous êtes sans doute le plus brillant des maîtres d’armes de ce royaume, Darlin, mais vous ne connaissez pas grand chose à la politique. Pour résumer, Flint veut le trône, et les tribus de l’est vont le lui offrir sur un plateau. L’affrontement va être rude.
- Soit, je ne serai pas le dernier à brandir ma hallebarde !
- Excusez-moi Princesse, intervint un garde qui venait d’entrer dans la pièce. Il y a aux portes du château un homme qui désire vous voir. Il dit que vous le connaissez.

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