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 WA - Participation exercice n°4 - B Voir la page du message Afficher le message parent
De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Mercredi 25 octobre 2006 à 21:51:36
Bonsoir,

Après la version A, voici la version B. Je ne sais pas trop si j'ai répondu à la commande mais j'ai toujours eu un faible pour les miroirs .


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Tu m’avais dit que tu reviendrais.

Le temps et l’espace se courbent devant ta puissance mais tu es venu finalement. Je suis l’ombre qui s’éteint dans l’ombre de Virge IV, l’ombre d’un soldat qui a perdu sa foi. Et tu es là, de l’autre côté du judas... Même si tu ne dis rien, je sais que tu es à un pas de moi. Tu pourrais aussi bien être de l’autre côté du bras stellaire, à l’autre bout de l’univers, la composition parfaite d’un hologramme militaire tactique. Mais il y a cette sensation de présence qui ne trompe pas !

Je me souviens de tous ceux que j’ai laissés derrière moi. J’entends encore ta promesse murmurée au creux de mon oreille pendant le transit. Entre les anges du ciel et les démons de l’enfer, je ne peux choisir. Je n’ai jamais pu choisir, affronter une situation conflictuelle. J’aurais pu agir différemment. Je n’avais qu’un seul geste à faire et tous tes plans auraient volé en éclats. J’aurais pu intercéder auprès d’Emilie, tu te rappelles que j’avais fait quelques petites modifications dans ses neurotransmetteurs ? J’avais implémenté de nouvelles routines dont tu ignores même l’existence.

En fait, je n’ai jamais eu cette rage en moi qui aurait pu me pousser à m’enfuir de cette geôle temporelle. Aujourd’hui tu es là, auréolé de ta gloire de héros universel. J’ai toujours admiré la façon avec laquelle tu retournais la situation à ton avantage. Tu les as bien roulés dans la farine, tous, aussi galonnés soient ils. Tu as dû savourer chaque instant quand tu étais debout devant le Cénacle Impérial, jouissant des honneurs, face à la parade militaire célébrant Ta victoire ! As-tu seulement eu une seule pensée pour moi, l’unique témoin de ton mensonge. Même quand j’ai enduré les interrogatoires musclés au fond des blocs spéciaux de ce satellite ? Tu les as mis dans ta poche, hein, tu es passé maître dans l’art de la manipulation. Même ce commandant, qui a pudiquement éteint tous les réseaux vidéo de la station carcérale. Tu connais le prix de chaque homme. J’ai même reconnu les marques des gorilles qui m’interrogeaient. Tu m’as toujours affirmé que je n’étais pas à ma place dans les commandos Orion, les meilleurs d’entre les meilleurs ! Non à cause de mes aptitudes physiques mais à cause de mes scrupules qui sentaient trop la naïveté républicaine. Tu disais souvent que la République était le rêve le plus absurde de l’humanité.


J’ai compté les jours, les semaines et les années ! Oui, comme le mythique Dantès au fond de la cellule. J’ai contemplé les étoiles et elles étaient si loin. Je suis devenu fou...plusieurs fois dans cette cellule capitonnée. Pourquoi nous as-tu abandonnés ? J’imagine que tu n’as ressenti absolument aucune émotion quand tu as donné l’ordre du nettoyage. Je te connais que trop bien. J’étais là, juste en dessous, avec les gars de l’unité. Jusqu’au dernier moment, nous n’avons pas compris. C’était une simple opération de routine. Il fallait exfiltrer quelques terroristes cachés au sein d’une petite communauté rurale perdue dans la banlieue des amas stellaires.

Même maintenant je ne comprends pas. Les terroristes devaient avoir trouver une super planque car nous n’avons pu trouver la moindre de leur trace sur des milliers de kilomètres à la ronde. Les honnêtes et laborieux paysans qui cultivaient leurs megtares alloués par le gouvernement local n’ont pas été d’un grand secours. Quand j’ai transmis l’ordre d’évacuation et les coordonnées d’atterrissage pour le module de récupération, puisque la mission se soldait par un échec, j’ai bien senti que tu tordais le nez, comme on dit chez moi. Je me souviens que Keem à côté de moi, secouait la tête d’un air dépité

Tu as du te dépasser pour falsifier les données et les rapports, Mais je t’en sais capable, hein ? L’état-major a été sans doute subjugué par tes explications. Les commissions d’enquête aussi, c’est sûr ! Et à mes frais n’est-ce pas ? Oh, le joli succès du colonel Embarius... appelé pour une opération de seconde zone et qui lutte, au mépris de sa vie, pour maîtriser la folie d’un subordonné, moi en l’occurrence ! Que sont huit cents morts à côté de plusieurs dizaines de milliers de civils épargnés ? Les terroristes sont devenus un détail de l’histoire ! En plus, le héros est brûlé au troisième degré sur 60% du corps. Je n’ai même pas osé me rebeller et faire appel à Emilie ! Elle m’a susurré à l’oreille que tout allait être carbonisé dans les quinze secondes ! J’ai eu juste le temps de subvocaliser la combinaison de téléportation d’urgence.

J’ai vu les gars ahuris essayer vainement de se planquer au plus profond du collecteur enterré. Peine perdue, ils le savaient. Mais la vision d’horreur, celle qui hante mes jours et mes nuits, c’est le regard des enfants qui jouaient dans la cour de l’école. En une fraction de seconde, ils avaient compris que tout espoir était vain quand les roses de douleur, rouges et noires, ont déployé leurs pétales au fond de leurs yeux innocents. Leurs bouches se sont ouvertes mais aucun cri ne s’est fait entendre dans le grondement de la fournaise que tu as déclenchée. Je mérite mon sort, rien que pour cela, je mérite mon sort. Tu écoutes. Tu es toujours là ? Mais tu ne dis rien....

Tu as bricolé mon berceau de téléportation à bord d’Emilie. Je n’arrive pas à vraiment t’en vouloir, à réellement exprimer la colère qui devrait m’étreindre. Tu m’as drogué et tu m’as débarqué ici, sur Virge IV. J’ai été jugé et condamné, mais pas à la peine capitale ! Tu ne le voulais pas ! Quelle magnanimité ! Longtemps, je me suis demandé pourquoi tu m’avais épargné. Mais je sais maintenant. Oui, je le sais, ton vieux sadisme grégorien. Quelle saveur aurait tous tes artifices si tu es le seul à savoir que ce sont des artifices. Moi, je suis là, symbole vivant de ton pouvoir, aussi docile et dérisoire qu’une marionnette.

Tu m’avais promis que tu reviendrais. J’avais imaginé toutes sortes de façons pour te cracher au visage toute ma colère. Mais je n’éprouve aucune colère. Ce ne sont pas tes sbires qui m’ont brisé, même s’ils m’ont plongé plusieurs fois dans les cercueils de thérapie génique. Non...mais en moi, il n’y a que le vide, il ne restait plus rien à éradiquer. Depuis la mort des enfants. Je suis mort avec eux, alors que la lumière explosait en miroirs de sang et que les flux d’énergie m’aspiraient vers Emilie. En fait, ta sentence est à la hauteur de ma faute : je n’ai pas pu t’empêcher de commettre ces atrocités. Non, je n’ai pu su me résoudre à t’empêcher de commettre ces atrocités.

Mais je suis là à tes pieds, derrière cette dalle de métal. Tu restes silencieux. La mort vient pour moi ce soir, tu le sais, tu as été averti par le commandant, n’est-ce pas ? Finalement, elle me libère de mes chaînes et malgré les drogues et les prêtres, j’espère brûler en enfer. Je t’y attendrai, comme toujours !

M


  
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Réponses à ce message :
3 Commentaire Maedhros - Narwa Roquen (Jeu 2 nov 2006 à 20:02)
       4 Moi râler ? Jamais ! - Estellanara (Ven 3 nov 2006 à 09:55)


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