Version HTML ?

Messages FaeriumForum
 Ajouter un message Retour au forum 
 Rechercher un message Statistiques 
 Derniers messages Login :  S'inscrire !Aide du forum 
 Afficher l'arborescence Mot de passe : Administration
Commentaires
    Se souvenir de moi
Admin Forum 
 Derniers commentaires Admin Commentaires 

 WA - Exercice n°5 Voir la page du message 
De : Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen
Date : Jeudi 2 novembre 2006 à 19:45:36
Cet exercice est la suite du précédent. Vous allez faire parler le personnage B, celui tant détesté par le A de l'exercice n°4. B peut être également dans la haine, mais aussi dans la compassion voire l'indifférence. Le tout c'est que, à propos des mêmes faits, ce soit cohérent et plausible.
Pour ceux qui n'ont pas participé au n°4, il n'est pas trop tard! Ne faites qu'un texte sur deux si vous manquez de temps, et vous pourrez ainsi faire le n°5.
Vous avez jusqu'au 16 novembre. Ecrivez bien!
Narwa Roquen, toujours à la tâche!


  
Ce message a été lu 10350 fois

Smileys dans les messages :
 
Réponses à ce message :
Netra  Ecrire à Netra

2006-11-03 13:58:08 

 WA-participation-exercices n°4 et 5Détails
A l'exemple d'Elemm', toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existés serait purement fortuite. (et c'est heureux vu la fin de l'histoire) De même, je m'excuse d'avance des registres employés, mais ils convenaient mieux aux âges présumés des protagonistes.
N'ayant pas eu le temps de faire l'exercice 4 pour cause de vacances-juste-après-la-période-des-examens, j'ai couplé les deux exercices en un seul : la lettre et sa réponse... Plus un texte bonus, que vous pourrez découvrir à la fin, histoire de comprendre un peu mieux... l'histoire.

Texte A :
Maman,
Je te déteste, je te hais, et c'est encore un euphémisme. Il faut toujours que tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. Quel droit avais-tu de le juger ? Pourquoi pars-tu toujours du principe que personne "ne me mérite" ? Je ne suis pas à placer sur un piédestale, non plus ! Il n'est pas assez bien pour toi ? Il l'est assez pour moi. Et si tu ne le trouves ni assez tuné, alors qu'il habite Passy, ni assez intelligent, alors qu'il fait prépa S, je ne sais pas ce qu'il te faut. Et tu sais quoi ? Je l'aime, le reste j'en ai rien à battre. Alors bordel, fous-moi la paix et laisse-moi respirer. Au cas où tu ne l'aurais pas encore remarqué, je n'ai plus 10 ans.
Combien en veux-tu, des secrets que je ne t'ai jamais avoués ? Il y en a tellement qu'il faudra bien que tu t'y fasses !
Oui, j'ai un copain, oui, il est beau, oui, je me suis déjà battue, oui, je me suis déjà torchée la gueule à en avoir la gerbe, oui, je suis déjà sortie en boîte, oui, je suis sortie avec mon ex pour son portefeuille, oui, j'ai fumé et pas que du tabac, oui j'ai erré de nuit dans les quartiers les plus mal famés de la ville, fallait pas m'interdire de sortir, tant pis, non, je ne suis pas une petite fille modèle, je ne l'ai jamais été, non, je ne suis pas ce que tu crois.
J'appartiens déjà plus à ton monde. Depuis cinq ans, pour être exacte. Dans le tien, on ne tue pas les gens. Dans le mien, si. Ils lui ont foutu un contrat sur la tête et c'est mon meilleur ami. Tu ne sais pas ce que c'est, toi, un contrat. Moi je sais. Ce soir, que tu le veuilles ou non, j'irai danser avec lui. Toute la nuit. Quand on sortira de la boîte, ils attendront sans doute. Peut-être parviendront-ils à leur fin.
Je te déteste de n'avoir rien vu, d'avoir voulu garder une emprise que tu n'avais pas, de n'avoir pas su comprendre, de t'être collée des oeillères, d'avoir nié ce que j'étais pour ne garder que ce que tu voulais que je sois.
Je te déteste. Point, barre.

Lill.

Texte B :
Ma Lill,
Je me demande bien pourquoi j'écris cette lettre. Cela fait aujourd'hui une semaine que tu n'es plus de ce monde. J'aurais voulu te demander pardon. Il est trop tard.
Lorsque j'ai entendu la voiture démarrer, j'ai couru dans ta chambre. Bien sûr tu n'y étais pas. Il n'y avais que ces trois envellopes, une à mon nom, une à celui de ton petit ami et la dernière, vierge. J'étais si en colère que je n'ai pas voulu l'ouvrir. Je sais maintenant que j'aurais dû. Pardonne-moi.
Tu as raison, je n'ai rien vu, rien voulu voir.
C'était trop incompréhensible. Tu avais pourtant un visage d'ange, qui aurait soupçonné tout ce qu'il cachait ? Ni ton père ni moi en tout cas n'en étions capables.
Voici une semaine que tu dors. Comme tu le souhaitais tes cendres ont été jetées à la Mer.
Nous avons payé la tombe de ton meilleur ami, puisqu'il n'avait plus de famille.
C'est un pardon un peu stupide, et bien tardif.
Et je doute qu'il serve à grand chose.
Je t'aime, Lill. Je ne savais simplement pas te le dire.

Texte C :
Mon ange,
Pardonne-moi cette nuit. Tu es trop loin. A cette heure te connaissant, tu dois être au casino. A jouer. Tu sais que je vais aller danser avec lui, et tu n'es pas jaloux puisque tu sais que ce n'est que de la danse. J'espère que tu vas tout gagner. Tout. Ne leur laisse rien.
Je ne sais pas si nous nous reverrons. Tu devais venir me chercher à la gare, si je n'y suis pas, n'attends pas.
Ils lui ont mis un contrat sur la tête. Et moi je serais avec lui. Ils ne font pas dans la dentelle. Je ne peux pas te promettre de ne pas mourrir. Je ne peux pas ne pas y aller non plus, sinon ils viendront ici, le chercher.
Merci de m'avoir fait tenir à la vie.
Merci de m'avoir aimée.
J'aurais voulu te donner ne serai-ce que le quart de ce que tu m'as offert.
Je t'aime.
Pardon.
Merci.
Adieu.

Lill.
Netra, qui retourne bosser après avoir inventé une histoire glauque...

Ce message a été lu 6528 fois
Perpischore  Ecrire à Perpischore

2006-11-03 15:59:50 

 WA Exercice 4 et 5Détails
Oui oui je m'essaie.
Texte A:

Je te hais. Je ne peux plus te voir même en peinture. Mais quel lâche en plus! Tu n'as même pas eu le courage de me le dire en face. Un coup de téléphone et tu as refermé la parenthèse moi... Et tu as osé m'appeler mon amour pendant cette courte conversation où tu m'as dit que tu aimais une autre! Voilà la vérité, je te déteste.
Tu prends l'avion avec la nouvelle venue? Que vous creviez au dessus de l'atlantique... C'est tout ce que vous méritez. Je suis sûre qu'en plus ce doit être une blondasse trop maquillée que tu as ramassé dans un coin.
J'espère qu'elle te trompera comme tu m'as trompé. Que tu souffriras comme j'ai souffert. Tu vois, là, je ne fais que te haïr... Je le savais, moi, que ça faisait des mois que tu me trompais... J'espère que ta blondasse te tuera à petit feu comme tu l'as fait avec moi.
Tu n'es qu'un lâche et tu le sais. Tes affaires? Tu les récupéreras au fond de la poubelle où je les ai jetées. Tant pis pour toi...
J'imagine très bien ta fin tragique... A force de passer d'une femme à l'autre, tu finiras seul, vieux et personne pour t'aimer.Ce sera bien fait pour toi. Moi je vais renaitre et m'occuper du seul cadeau que tu m'as laissé et que tu ne connaitras jamais. Oui je suis enceinte et elle est là ma vengeance, tu ne connaitras jamais ce fils que tu as tant voulu....

Texte B:

Mon amour... Oui je t'ai aimée et je ne garde plus que de la tendresse pour toi. Je suis tellement désolé de t'avoir fait subir tant de mal, de t'avoir tant fait souffrir. Je n'ai pas d'excuses... Peut-être celle d'avoir un coeur qui tombe amoureux à chaque occasion.
Je n'aurais pas du te tromper. J'aurais du te quitter avant de te faire tout ce mal. Mais il est trop tard maintenant. Je suis désolé mon coeur, mais tout s'est passé tellement vite. Tu dois me haïr à l'heure qu'il est.
Quel misérable je suis!
Je voyage demain avec elle.... Je suis sûr qu'en d'autres circonstances, tu l'aurais aimée. Elle est belle, intelligente, fine et a beaucoup d'esprit. Un peu comme toi avant que je ne te détruise.
Si je pouvais remonter le temps, j'aurais évité tout cela.
Oui je continuerai à t'aimer, même dans les bras d'une autre. Tu as marqué ma vie, même si mon coeur à présent appartient à cette femme.
Mon seul regret est de ne pas avoir eu avec toi ce fils que j'ai tant désiré...




perpischore qui fait court en espérant ne pas avoir trop mal écrit.
(sujet un peu classique je l'avoue)

Ce message a été lu 6165 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-11-03 17:28:59 

 WA - Participation exercice n°5- ADétails
Bonjour,

Voici l'épisode 3 de " jeux de miroirs". C'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai lu les réactions plus que flatteuses sur les 4A et 4B. Merci encore!

---------------------------------------------------------------
Je savais que tu reviendrais.

Si tu es là, c’est que les barrières que j’ai patiemment dressées autour de toi n’ont pas été suffisantes. Je me souviens de ton regard alors qu’ils t’emmenaient vers la salle de préparation, là-bas, sur Virge IV. Tu ne pouvais parler mais tes yeux étaient éloquents. Tu es là, aujourd’hui, tu as donc réussi à déjouer tous mes systèmes de sécurité. Tu as trouvé la faille, hein ? Tu as toujours été un survivant.

Ce soir, tu me forces à me souvenir. A rassembler les images d’un passé enterré. Mais au fond de la tombe, tu me regardais hein mon frère ? C’est curieux comme le sentiment de rédemption est puissant entre les dents de la mort. Les prêtres autour de moi ont dessiné dans l’air des symboles cabalistiques pour chasser les démons. Ou les anges, qui le sait ? Toi sans doute. Mais pas moi, non pas moi. Je connais les chemins où nul ne s’engage sans laisser derrière lui une partie de son humanité. Des chemins où je me suis égaré, les mains avides tendues pour cueillir le fruit défendu.

Je ne regrette rien. Ces mots te brûlent, je le sais. Tu n’escomptais tout de même pas que j’éprouverais le moindre commencement de culpabilité ? J’ai parcouru de nombreux chemins, souvent plutôt dans l’ombre que dans la lumière mais je n’ai jamais arpenté mon chemin de Damas. Ne me parles pas de l’enfer, je le connais que trop bien. C’est une souffrance qui est devenue mon amie. Tu vas sans doute me cracher ta haine et ton dégoût. Tu n’as jamais été bon à autre chose de toute façon. Vois d’où tu viens et regardes où je suis. J’ai goûté à la gloire et aux honneurs, assis devant les Premiers pour mon triomphe ! Et toi, au fin fond de l’univers, là où la lumière n’est plus qu’un rêve audiovisuel, tu as goûté aux traitements de choix de mes gardes-chiourmes. J’ai payé beaucoup d’hommes et de femmes, en monnaie trébuchante ou en services abjects. J’ai corrompu suffisamment pour savoir que l’âme humaine a un prix très relatif. Tu me crois si je te dis que certains m’ont obéi par ...amour ?

Mon brave petit républicain ! Tes aspirations idéalistes m’ont toujours fasciné. Les commandos Orion, les meilleurs des meilleurs, n’ont jamais fait autre chose que nettoyer la merde laissée par d’autres. C’était écrit dans le contrat, en petits caractères. Certes les mots étaient choisis mais c’est ce qu’ils disaient. Et toi, tu débarques dans mon unité...mon unité. J’ai toujours soupçonné que tu étais une taupe de l’Etat-major. Tes états de service trop nickel, tes mines de vierge effarouchée quand mes méthodes devenaient plus...radicales. Le saurais-je jamais ? Il fallait donc que je me débarrasse de toi au plus vite. J’ai d’abord essayé les voies ordinaires sans succès. Alors je me suis rabattu sur le plan B. Mes fameux plans B, ceux que tu préférais !

J’avais préparé cette opération minutieusement, réglant les moindres détails, éliminant tout ce qui aurait pu t’alerter. Le choix d’une planète reculée, des informations trafiquées distillées sur les bons réseaux, aux bons endroits. Je l’avais baptisée Opération « Fugazi », un très vieux terme utilisé dans une guerre oubliée. En gros, cela veut dire que tout va de travers (dans l’archéolangage : Fucked Up, Got Ambushed, Zipped In). Cela m’a paru résumer parfaitement la situation. Quand tu as mis le pied sur cette planète, tu étais perdu. J’avais gagné. KO technique pour ainsi dire. Le reste est anecdotique. Les vétérans sacrifiés, tous des libérables et l’armée de l’Impérium fait peu de cas de ces futurs civils trop difficiles à recaser. Les péquenots du coin, ils ont été les agneaux sacrifiés sur l’autel de mon ascension. Et c’est à cause de toi que j’ai dû déployer mes ailes ! Je ne t’en remercierai jamais assez ! Même Emilie, oui, croyais-tu vraiment que tu pouvais me berner à ce point. J’ai patiemment reprogrammé tes routines une à une. Tu n’aurais rien pu éviter. Oh, dernier détail qui te plaira sûrement, la fonction « transfert d’urgence » a rempli parfaitement son rôle.

Qu’as-tu ressenti, hein, quand la croûte terrestre a commencé à bouillir autour de vous ? Je t’imagine bien, ton esprit si rationnel en déroute. Je tenais absolument à cette mise en scène. Le phénix qui renaît de ses cendres, c’est moi, lavé de tous les péchés de la création. Aussi blanc dans mes bains régénérateurs que la colombe qui vient de naître ! J’ai adoré ce rôle. Ils ont adoré ce rôle. Ils m’ont adoré, tous ces aristocrates empesés aux perruques poudrées ! Courbettes et génuflexions, un nouveau saint au panthéon. Mais ils ont fait entrer le loup dans la bergerie! S’ils avaient gratté un peu, ils auraient vu la noirceur qui se cachait en dessous. Mais qui le voulait réellement ?

Toi seul, tu m’as percé à jour. Toi seul parmi tous mais là où je t’ai envoyé, nul n’a pu entendre ta voix. Un juge de mes amis a prononcé la sentence et Virge IV est une de mes oeuvres. Je te voulais plus bas que l’enfer tandis que moi j’étais plus haut que le paradis, polluant tout ce que je touchais! Jusqu’à Lilas, tu te rappelles de Lilas...cette femme admirable, ta femme. Je me suis endormi sur ses seins et c’était bon ! Tu te cramponnes au mur ou tu tombes à genoux ? Mon petit républicain....il n’y a que le pouvoir et la force dans ce monde, le pouvoir et la corruption. Et j’ai ça dans le sang.

Je savais que tu reviendrais. Cela faisait partie du plan. Comme un ange malfaisant, j’ai introduit au coeur même de mes défenses une infime faille. Il t’a fallu longtemps pour la repérer et mettre au point ton évasion. Près de cinquante ans. Tu y es parvenu, mon petit survivant. Bravo, félicitations. Tu as juste mis un peu plus de temps que prévu. Je t’ai surestimé sur ce coup.

Enfin tu es là, devant moi. Sous cette dalle de marbre, je te nargue encore. La mort a été plus rapide que ta vengeance. La corruption est un poison, le savais-tu ? Et ce poison a flétri mon coeur. J’ai souffert malgré les drogues et les prêtres mais là où je suis à présent, tu ne peux plus m’atteindre. Il te faudra patienter encore un peu mon petit républicain. C’est toi qui tiens le sablier ! Voilà, j’en ai terminé, cet hologramme va se dissoudre dans les 15 secondes...cela ne te rappelles rien ? Où est Emilie......


M

(qui a encore les pieds dans la bassine, les chevilles sont encore gonflées!!"

Ce message a été lu 6513 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-03 19:27:50 

 Demi commentaire Netra ( Ex n°4)Détails
Je n'ai lu que le premier texte, puisque l'exercice n° 5 est en cours juqu'au 16 novembre.
.... et dans un sens, ouf, je m'en félicite, parce que ces débordements de violence ont fatigué mon pauvre vieux coeur de sorcière pacifique... Même si souvent, dans les circonstances que tu décris, toute cette haine n'est qu'un autre nom pour l'amour... En tout cas, au niveau littéraire, c'est diablement efficace! Je dirais même plus: comme au cinéma, on a beau savoir que c'est une fiction, quand même, ça vous remue...
Mais je résisterai pour ne pas lire la suite avant d'avoir fini mon propre texte! Si, si, je résisterai!
Narwa Roquen,la suite au prochain numéro...

Ce message a été lu 6606 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-03 19:40:35 

 Demi commentaire Perpischore ( Ex n°4)Détails
Comme pour Netra, je ne commente que le 1° texte ( je lirai l'autre un peu plus tard).
Que d'émotions! C'est drôle comme l'amour et la haine se mélangent... Ton texte est classique, c'est sûr, mais, je dirais, indémodable, hélas! Ca me fait penser à un animal pris au piège, qui se débat dans tous les sens. Dénigrer, insulter, maudire, voilà bien tous les ingrédients de la haine. Penser le mal à défaut de pouvoir le faire, pour ne pas tomber dans le vide...
La fin me tord les tripes. Il est vrai que l'enfant n'est pas encore là, et que le temps a bien des vertus curatives... Ah j'aime pas quand ça finit mal, et pire, quand ce sont les innocents qui paient! Mais si on considère que c'est une fiction... Voilà bien une vengeance de femme!
Narwa Roquen,l'amour, toujours l'amour...

Ce message a été lu 6127 fois
Netra  Ecrire à Netra

2006-11-04 13:49:04 

 Solution en cas d'impatience Détails
... Après le deuxième texte, qui correspond à l'exercice 5, j'ai rajouté un troisième texte, qui n'entre pas "vraiment" dans l'exercice, mais qui te permettra de conjecturer le second...
Netra, la prochaine fois je re-écris un truc joyeux !!!

Ce message a été lu 6617 fois
Maedhros  Ecrire à Maedhros

2006-11-04 20:49:48 

 WA - Participation exercice n°5- BDétails
L'épisode 4 de "Jeux de Miroirs". More and more darker... see you later....

----------------------

Tu savais que je reviendrais.

Le voyage fut long. C’est toujours long quand on marche sur les traces de son passé. Virge IV me fait chaque fois le même effet. Cette froide sphère en orbite géostationnaire au-dessus de la géante glacée, à l’extrême bord du vacuum extérieur me donne un vertige incoercible. C’est comme se tenir debout sur la pointe des pieds au bord d’un précipice insondable. L’appel du fond est irrésistible mais rien n’est aussi profond que le vide dans mon âme.

Dans le sas d’accueil, le commandant m’attendait, un sourire inquiet au-dessus d’une jugulaire trop neuve pour être portée souvent, s’écartant prudemment lorsque mes deux spadassins sont entrés. L’un s’appelle Keem comme ton ami.

Je te vois allongé dans ce bain de stase médicale. Je connais aussi. Le mal qui me ronge progresse inéluctablement malgré les prêtres et les drogues. Tu ne peux rien dire mais tu entends chaque mot prononcé, les implants fonctionnent en mode veille malgré le coma artificiel. D’après leur diagnostic, seul l’effort des machines a permis de te maintenir jusqu’à présent. Je vais te confier mon secret, notre secret, hein, mot petit républicain !

Son nom était Opération « Fugazi », C’était ma façon de désigner le bourbier dans lequel je me débattais à cause de toi. Tu avais débarqué sans crier gare, un ordre de mutation à la main t’affectant dans mon unité. Je me savais dans la mire de l’Etat-major. Mes dernières missions ayant été jugées par certains peu conformes à l’éthique militaire. Foutaises, ces deux mots sont inconciliables. Mes objectifs ont toujours été remplis. Les commandos Orion n’ont jamais été des enfants de choeur. Ils ont toujours fait ce qu’ils ont appris à faire. Disons qu’avant ton arrivée, j’avais amassé une belle fortune en mettant sur pied, à titre personnel, des petites opérations très lucratives. Peu de choses résistent à une cellule Orion bien décidée. Le solde de mes comptes off-shore a grimpé à une rapidité toute....luminique !

Et toi, tu es là, sanglé dans ton bel uniforme d’officier en second. J’ai flairé l’arnaque. Un coup tordu des huiles étoilées. Je peux te l’avouer, maintenant je n’ai jamais eu la moindre preuve que tu m’étais déloyal. Tous mes petits gadgets sont restés bredouilles. Aucun bit n’a été émis par tes rescom qui n’ait été vérifié et revérifié. Nada. Et je ne t’ai fait aucun cadeau : missions Ave Maria, opérations de nettoyage en milieu hostile, tentative de subornation...rien n’y fit. Tu étais aussi angélique que ta belle gueule aux boucles d’or. Mais j’ai toujours été prudent.

Tu me parlais aussi de ta vision des choses. Des espoirs que tu mettais dans la République, cette organisation humaine anachronique et impuissante. Une belle utopie ! Tu m’as sorti beaucoup de théories fumeuses sur la droiture, l’honneur, la morale et sur les vertus de la...comment disais-tu déjà, de la démocratie. Foutaises. Toute chose a un prix et je le connais. La corruption a toujours fait marcher l’univers. J’ai acheté des multitudes. En fait, tous ceux ou celles que je voulais pour servir mes intérêts. Aucun n’a refusé mes offres. Tu entends ? Aucun. Sauf toi bien sûr. Comme dans un mauvais svod, tu sais, celui de l’ange et du démon tentateur.

J’avais tout planifié et tout prévu. J’avais même caressé Emilie pour contrôler les routines que tu avais implémentées. J’ai choisi les hommes du commando en fonction de leur date de réforme. Grâce à eux, j’ai aussi touché une belle petite prime, officieuse, qui récompense celui qui simplifie la vie des contrôleurs de gestion impériaux ! Eh oui, mon petit républicain, tu n’imagines même pas jusqu’où peut aller la bassesse de notre régime ! J’ai sélectionné une petite planète rurale, à l’écart des grands réseaux, une communauté sans histoire et j’ai semé mes petites graines de fantaisie là où elles ont germé en superbes fleurs vénéneuses et cette mission nous a été confiée. Le reste, tu y étais !

Mon scénario était parfait. Le phénix renaissant de ses cendres, la parade et le triomphe, mon ascension vers le sommet de la pyramide impériale...tout était prêt. J’avais les hommes, l’argent, la volonté, l’ambition et une absence totale de sens moral. D’ailleurs tout a fonctionné à la perfection : je suis aujourd’hui un Premier illustre et la Chambre des Mondes respecte ma Maison ! A ce stade, tu était sensé disparaître aussi.

Oui, j’avais tout prévu sauf le fait qu’au dernier moment...quand tu as subvocalisé le transfert d’urgence à Emilie, ma main a tremblé et je n’ai pas bypassé ta demande. Emilie t’a donc ramené à bord sain et sauf, mon petit républicain mais sous mon contrôle. J’ai réarrangé l’histoire en modifiant légèrement certains ingrédients. J’y ai fait une place d’honneur digne de toi, mon ange ! Au début, j’ai préféré ne pas comprendre et te cantonner à une place rassurante : tu étais le parangon de vertu, tout ce que j’exécrais, tout mon contraire. Je voulais t’abaisser plus bas que l’enfer. Je voulais que tu saches chaque détail de mon complot sans pouvoir rien y faire ! Te faire passer pour un criminel de guerre, toi, l’idéaliste qui a toujours refusé d’utiliser mes méthodes !

Oui, c’était crédible comme alibi à mes yeux ! Enchaîné au plus profond de la prison au bord de notre univers, ton nom étant traîné dans la boue...dans ma boue ! Comme l’anti-matière a besoin de la matière pour exister ! Et j’ai enfoncé le clou. J’ai séduit Lilas...te rappelles-tu la profondeur de son regard quand le plaisir se faisait trop insistant pour lutter ? J’ai plongé mes regards dans ce regard mais je ne pensais pas à elle...non pas à elle entre ses bras, mais à toi....

Ton image n’a plus alors quitté mon esprit. Ton rire quand tu revenais d’une corvée dispensable. Ton sourire quand au beau milieu d’un violent assaut, tu voulais m’exprimer que tu savais...tu m’avais déchiffré...Tes gestes, la façon dont tu ceignais les brelans de combat...j’en ai été malade des nuits entières et le matin me surprenait souvent dans un lit défait avec des traînées sanglantes sur les draps...

Alors, je suis venu plusieurs fois ici, te voir, et j’ai dû payer le prix fort à chaque fois. Le commandant, les médecins et tous les autres. Plus tous ceux qui ont disparu, témoins accidentels d’un secret d’état mais pas suffisamment importants pour rester en vie. Les spadassins sont de remarquables tueurs.

Tu ne te rappelles pas. Tu ne peux t’en rappeler puisque, après chacune de mes visites, tu étais plongé dans un cercueil de thérapie génique. Mais tu as été à moi, plus qu’aucun autre, qu’aucune autre...D’après toi, de quoi meures-tu cette nuit ? Les traitements qui t’ont été prodigués sont sans doute moins efficaces que les miens. La corruption est un poison violent et nous en mourrons tous les deux mon ange !

Tu savais que je reviendrais. Tu es là, juste derrière cette dalle de plexiglas. La mort vient pour toi ce soir pour te libérer de mes chaînes. Au bout du compte, malgré les drogues et les prêtres, nous brûlerons tous les deux en enfer. Je sais que tu m’y attendras. Comme toujours !

M

Ce message a été lu 6437 fois
Elemmirë  Ecrire à Elemmirë

2006-11-06 22:43:51 

 WA - Participation exercice n°5, dans les temps, yeeeeesssssssssss!!!! :opDétails
Et voilà, ça recommence... Tout n'allait pas plus mal que d'habitude, 8h10, j'entre dans la pièce, et tous se figent un millième de seconde.
Ils sont là, tous complices, plaisanteries et copinages, se croyant unis par leur jeunesse et leur statut, alors que pas une amitié durable ne ressortira de tout ça. Mais ça fait semblant, ça piaille, ça remue, ça parle fort, ça fait l'attentionnée et ça fait l'ému, ça fait le taquin et ça fait la gênée.
Moi, je m'acquitte de la corvée des politesses matinales, leurs mains fraîches secouant vigoureusement la mienne, mais je me fiche bien de savoir comment ils se portent. Quand je repasse la porte, ça laisse entendre un silence à mes oreilles, et puis ça rit fort. Bien-sûr, ça rit de moi. Mais qu'est-ce ça peut me faire?
Je me retranche dans la relative tranquillité de mon bureau, cette pièce pâle avec cette porte vitrée que je déteste, qui impose à ma vue leurs agitations incessantes, et qui ne m'isole pas de leurs babillages inutiles. Je m'assieds là, et je passe le temps.
Chaque journée s'étire à n'en plus finir, les aiguilles de ma satanée montre prennent tout leur temps, lentement, longuement... La montre des gosses et de Martine, à l'époque où je leur inspirais encore suffisamment de pitié pour qu'ils pensent à mon anniversaire. Aujourd'hui, cette montre compte les heures où je m'emmerde, à attendre mon chèque, et Martine, Thomas et Julie se foutent bien de savoir à quoi j'occupe mes journées.
Des gosses comme eux, il y en a plein, ici. Des gosses qu'on me paye pour surveiller, éduquer, voir grandir, mais qui ne m'accordent pas plus d'importance ni de sentiments que les deux que j'ai fait. Ni plus de reconnaissance, d'ailleurs. Alors m'en occuper, pour quoi faire?... Si je ne suis pas capable d'élever les miens, c'est pas ceux-là qui m'aimeront...
Quand je sens la douleur me reprendre dans le genou, je m'en vais faire une petite promenade. Parfois je tente encore par une boutade d'obtenir sur leurs visages un sourire qui ne soit pas que moqueur. Et je me demande chaque fois pourquoi j'essaie encore. Ils me regardent, l'air tantôt affligé, tantôt haineux, et puis, rien d'autre. Bof, je sais bien qu'on n'a rien à se dire, eux qui se croient investis d'une mission essentielle, et moi qui ne crois plus en rien... Ils m'en veulent, oh je le sais bien, pour des broutilles, parce que je me défends à leurs dépends, parce que je ne me tue pas à la tâche, eux qui pensent encore que l'honnêteté est une vertu, même au travail. J'ai bien été honnête parfois et c'est pas là que j'ai gagné le plus. J'ai bien été honnête avec Martine, d'ailleurs, et avec les petits... A quoi bon...
Finalement, c'est bien qu'ils m'en veuillent, pendant ce temps-là ils ne viennent pas me coller aux basques. Je suis le fainéant du bureau, qui gagne trois fois leur paye, et c'est tant mieux. Je prends mon air assuré, pour être haïssable, pour garder les distances, pour qu'ils me fichent la paix. Et j'attends que la journée passe...


Elemm', qui après le défouloir de l'ex. n°4, a trouvé difficile de mettre de l'humain chez B... J'espère que c'est assez crédible.

Ce message a été lu 6078 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-15 16:43:23 

 WA - ex n°5, participationDétails
« Ah c’est toi ? Je t’entends mal... Ca va, ça va... Hein ? Non, mon appareil quand je le mets c’est pire, malgré que je l’ai payé une fortune... Quoi ? Ah oui, Bruno... Ben oui, je suppose qu’il est content... Non, moi tu sais, j’ai horreur d’avoir froid... Ah bon, tu connais Stockholm, toi ? Hein ? Oui, bien sûr que je suis fier de lui...
- Et tu le lui as dit ?
- Oh tu sais, il n’est pas très bavard, tu le connais... Bon, je te laisse, hein, il faut que je sorte, j’ai rendez-vous chez le dentiste...C’est ça, c’est ça... »

Mais quelle conne, cette Danièle ! M’appeler à cinq heures ! C’est l’heure de mon thé ! Et bavarde, en plus, toujours à me raconter des conneries, depuis que son mari est mort...Et moche, avec ça, vieille et moche...Zut, c’est trop chaud !
Qu’est-ce que j’aurais été faire à Stockholm, au milieu de tous ces professeurs ? Il aurait pris son air gêné, comme chaque fois qu’il a honte de moi... « Professeur X, je vous présente mon père, ancien vendeur de voitures... » Moi qui ai quitté l’école à treize ans, hein, ça la foutait mal... Ma pauvre mère, sainte femme, seule avec quatre garçons, tu parles ! Il ne sait pas ce que c’est de travailler, le Bruno ! Je faisais des journées de douze heures, comme apprenti. Après, heureusement, j’ai démarré dans la vente. J’avais ça dans le sang ! Les meilleurs chiffres de toute la boîte ! Alors bien sûr, commissions, promotions... J’ai bien gagné ma vie... J’en ai profité un peu, et alors ? C’est moi qui allais au turbin ! J’ai payé les études de mes frères, la maison de retraite de ma mère, les bijoux de ma femme ( cette garce ! enfin, paix à son âme...). Et mon fils, même pas fichu de passer son permis, qui faisait le dégoûté quand je lui proposais un job pour les vacances... Payer, payer, je n’ai fait que ça ! La fac, les bouquins, les voyages d’étude, hein, heureusement qu’il était là, le vendeur de voitures ! Ca ne l’a pas dérangé, l’intello, de profiter du couvert et des chemises repassées jusqu’à presque trente ans !
Il ne sait même pas s’amuser, en plus, il est triste, triste! J’aurais bien aimé, moi, avoir des petits enfants à faire sauter sur mes genoux, avec un peu de chance il y en aurait eu un qui aurait aimé les voitures ! Et puis des petits enfants, on peut les câliner... C’est pas comme avec un fils – si encore j’avais eu une fille, elle m’aurait appelé « mon petit papa chéri », je l’aurais emmenée au restaurant dans ma décapotable...
Mais non, quarante-huit ans, célibataire. A croire qu’il est... Non, ce n’est pas possible ! Je l’ai élevé comme il fallait. Je ne l’ai jamais laissé se plaindre. Je ne lui ai jamais fait de compliment. Un homme, c’est solide et faut que ça bosse. Mon père m’a appris ça, pauvre homme, enfin, tant qu’il était en vie... Et j’ai réussi, non ? Je me suis fait tout seul et j’en suis fier, bordel ! Maintenant, j’en profite, tant que je peux encore, puisque personne n’a plus besoin de moi.
Je me demande pourquoi il fait tout le temps la gueule. Peut-être il a besoin de vacances ? Tiens, je pourrais faire, ça, l’emmener en vacances. Ca lui ferait du bien. Une petite croisière en Méditerranée...
Narwa Roquen, à chacun sa vérité

Ce message a été lu 5801 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-15 18:03:32 

 Commentaire Netra, exercice n°5Détails
Je suis perplexe. Autant je t'ai sentie à l'aise dans le premier texte, autant j'ai l'impression que tu as un peu "évité" le second. Un, en faisant mourir ton héroïne ( difficile de parler à un mort), deux, en réduisant le texte de la mère à un constat d'échec. De plus je trouve que ce texte manque d'émotion - c'est une mère qui a perdu sa fille, que diable! - , alors qu'on n'a pas l'impression d'une mère froide et indifférente.
A ta décharge je dois dire que vu ton jeune âge il me semble difficile que tu puisses ressentir les sentiments d'une mère . Alors comment pallier à ce manque ( qui passera avec le temps) ? En aiguisant tes facultés d'observation et d'écoute, en utilisant ton empathie, qui permet de ressentir l'autre plus fort...
Détail: que contient l'enveloppe vierge?

Quant au 3° texte... Si je comprends bien, il y a un petit ami et un grand ami... Je ne vois pas bien où tu veux en venir...
Narwa Roquen,qui se gratte la tête

Ce message a été lu 6173 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-15 19:20:35 

 Commentaire Perspichore, ex n°5Détails
Ah que c'est bien joué! Autant le premier texte était un peu classique, autant celui-ci est une petite merveille! Le portrait craché du mufle, dans toute sa splendeur! Il ose parler des qualités de sa maîtresse , il jure un amour éternel à celle qu'il vient de quitter, il se traite même de misérable, ça ne mange pas de pain!!
Je ne sais pas si c'est de l'observation, de l'empathie ou de l'imagination pure, mais c'est excellent! Clap clap clap!
Narwa Roquen,qui jubile

Ce message a été lu 6731 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-15 19:40:39 

 Commentaire Maedhros, ex N°5, ADétails
Je l'ai attendu, ce texte, et je ne suis pas déçue! Voilà donc le portrait du Grand Méchant, qui n'a ni honte ni remords, qui continue à faire le mal par delà la mort, et dont l'intelligence n'a d'égale que la cruauté ... Qu'est-ce que tu veux que je te dise? C'est la suite parfaite du premier texte, avec des clins d'oeil en plus... On sent que tu t'es régalé à l'écrire, laissant libre cours à ton côté obscur avec un naturel impressionnant... J'adore la tendresse condescendante envers le "petit républicain", un jouet comme les autres entre les mains du Mal, la logique implacable, le contrôle absolu... On se demande qu'est-ce qui pourrait déstabiliser un pareil adversaire... Et comme tout ce qui est absolu, c'est fascinant!
Garde-les, ces textes, ils mériteraient d'avoir une audience plus large...
Narwa Roquen,re-épatée!

Ce message a été lu 6413 fois
Netra  Ecrire à Netra

2006-11-15 20:13:08 

 ou comment perdre son lecteur...Détails
C'est vrai qu'éprouver les sentiments d'une mère, à 18 ans, c'est pas facile, (d'autant plus de mal que la mienne n'est pas expansive, ce qui ne facilite pas l'observation.) En revanche, il y a une chose que j'ai bien saisie avec les parents, c'est qu'ils sont toujours perdus dans les relations de leurs enfants... En particulier la différence entre un grand ami et un petit ami !
Petit spoiler donc :
 La fille en question fréquente des gens pas très recommandables, en particulier le "grand ami" lequel a de gros ennuis (à cause de la drogue ou ce que vous voudrez). Il a demandé à Lill de l'aider et elle a accepté, en connaissance de cause. L'enveloppe vierge contient son testament. 
En fait j'ai fait mourir le personnage parce que ça m'amusait de faire une situation bien désespérée et bien bateau comme on en trouve dans presque tous les romans pour ados, c'est exactement le ton employé (du plagiat, quoi, pour une fois...), moins la happy end, suis allergique aux happy ends...

Ce message a été lu 6580 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-16 17:34:50 

 Commentaire Maedhros, n°5 BDétails
Et le jeu de miroirs continue... Je, tu. Je te tue. Je te hais. Tu es ce que je hais, ce que je tue...
Après le flamboyant texte A, on serait tenté de dire du texte B « oui, bof... ». Allons, ami lecteur toujours trop pressé, prends la peine de relire ce texte pas à pas, après tout, l’auteur s’est bien relu... Et tu découvriras une étrange musique, insidieuse, pernicieuse... Quelle subtilité ! Quelle précision méticuleuse dans la description des méandres pervers de cette âme perdue ! Perdue, oui. Perdue dans ses détours, dans ses remous, confuse dans son ambigüité, à tel point qu’il se trompe, lui, il commet une erreur ! Ah, l’acte manqué ! Ce personnage-là est resté humain, il a des sentiments, et ça le ronge. Drôle de haine, si proche d’un amour déçu, impensable, inconcevable ! Jamais il ne reconnaîtra sa honte, mais il y a en filigrane une attirance, une jalousie, une envie dévorante qui rôde... Ah que c’est trouble, que c’est fin, et que c’est fort ! Peut-être plus fort que le texte A. Je ne sais pas. Je ne choisirai pas. Je reste persuadée que l’ensemble des quatre textes ne devrait pas moisir dans un tiroir.
Chapeau bas pour l’ensemble de ta prestation !
Narwa Roquen,cette WA, quel bonheur!

Ce message a été lu 6265 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2006-11-16 17:40:07 

 Commentaire ElemmirëDétails
Je te rassure, c’est tout à fait plausible. Tu as donc choisi de faire de ce tyranneau de bureau un agressif passif, dépressif à tendance paranoïaque, et heureusement, car sa paranoïa l’empêche de déprimer complètement. Ce personnage est tout à fait humain : d’un côté on a envie de le plaindre, de l’autre on lui mettrait des claques. C’est très bien vu, et très bien dépeint.
Un Grand Méchant aurait été intéressant aussi, surtout en disant « je », et peut-être pas plus désagréable à écrire ( on sent dans ton texte comme une volonté de justification qui se force un peu...). L’auteur, comme l’acteur, peut se permettre de se vautrer sans vergogne dans ses côtés les plus noirs avec une bonne excuse : «C’est pas moi, c’est mon personnage ! ». Essaie, un jour. Emotions garanties !
Narwa Roquen,et encore un comment (se) taire!

Ce message a été lu 6768 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2008-09-03 14:32:34 

 WA-Exercice 5 - Réponse "Haine violente"Détails
Voici la suite de l'exercice 4. Pour plus de facilité de lecture, j'ai repris le texte de l'exercice 4 (que j'ai corrigé au passage, suite aux judicieuses remarques de Narwa Roquen et Elemmirë).

Wa4 :
Je vais t'égorger de mes propres mains ! Je veux voir tes entrailles répandues sur le sol, et je veux les piétiner. Je veux t'entendre hurler et agoniser ! Je veux...

Me trahir, moi... Moi qui ai mené la nation à son apogée ! Moi qui ai transformé des paysans pleutres en fiers guerriers. Sur les ruines d'un empire, j'en ai bâti un plus grand encore, et toi tu...

J'étais là au temps de l'oppression, te souviens-tu ? A l'époque ma vie se résumait à aider un père sans envergure, simple marchand dans un monde trop grand pour lui. Quand les soldats de l'empereur sont venus raser le village, j'ai pris les armes, j'ai crié, je me suis débattue, mais je les ai soulevés, tous, à bout de bras. Le village a pris les armes, et j'ai vaincu.
Et toi, tu étais là aussi... Tu m'as vue, tu m'as félicitée, tu m'as acclamée comme tous les autres !
Et quand j'ai réuni tous les villages du sud, les exhortant à se battre, alors que personne ne croyait que l'on pouvait rivaliser avec le grand bataillon ? Tu te tenais debout, fièrement, à mes côtés, et là encore j'ai arraché une victoire !

Alors le pays tout entier s'est levé avec moi pour faire front à l'empereur et à sa Première Armée. J'ai frappé, j'ai tué, j'ai saigné aussi, mais à la fin, je suis restée debout, et la grande, la terrifiante, l'invincible Première Armée n'est plus.

Le pays tout entier m'a faite reine, impératrice, Déesse !
J'ai pourchassé l'empereur à travers les sept continents, et ils sont tous devenus mien, sauf le dernier. Et aujourd'hui, le jour où ma victoire aurait dû être totale, tu me tues. Tu me jettes dans un cachot comme une vulgaire voleuse. Ah, elles sont belles tes paroles, "tes gens meurent par millions". Et alors ? Moi, j'étais dans leurs rangs. Moi aussi je faisais partie de cette masse grouillante, moi aussi j'ai souffert, mais moi, j'ai survécu ! Je hais les lâches, j'exècre les faibles, je maudis les incompétents. J'ai combattu en première ligne dix fois plus que chacun d'entre eux, et je vis encore. Ceux qui meurent à la première bataille n'étaient pas dignes de vivre. Au lieu de gémir, ceux qui ont faim devraient se battre pour survivre, car c'est là l'unique voie.

Et toi ? Pourquoi m'as-tu trahie, fils de chacal ? L'empereur était un homme profondément mauvais, alors je l'ai traqué et j'ai pris sa place. A l'heure de nos débuts, tu me soutenais sans réserve, pourquoi cet acte héroïque est-il subitement devenu un crime impardonnable ?

A moins que tu n'aies toujours été un traitre, une infâme créature qui me laissait prendre les risques, pour obtenir le trône sans te battre, tout à la fin. Un pari risqué mais habile... Je n'ai jamais fait confiance qu'à toi, cela a été ma seule erreur. Mais je sortirai de ce trou, dussé-je briser les murs avec mes poings, et je te tuerai, parce que tu es comme tous les autres... Non. Tu es pire que les autres. Je te hais désormais autant que je t'ai aimé, et je ne savais pas qu'il était possible de haïr autant.


---
Wa5 :

Qu'ai-je fait ? Quel monstre ai-je crée. T'entendre ainsi vociférer, me cracher ta haine au visage, me promettre une mort douloureuse et un million de tortures... As-tu seulement songé à combien il m'est douloureux de te voir ainsi ?
Je me souviens bien du temps de l'oppression comme tu l'appelles. Le monde était injuste à l'époque, je te l'accorde volontiers. Et j'admets tout autant que tu m'as impressionné quand tu as soulevé le village pour qu'il repousse les soldats. J'ai vu ta fureur au combat. Tu parlais de liberté, d'un monde meilleur... Tu nous as sauvés ce jour là, avec ta haine d'un ennemi sans pitié pour unique étendard.
Là se trouve mon erreur, mon crime, ma dette. Tu voyais grand... Dès le début, tu as visé l'empereur. Alors je t'ai soutenu, sans réserve. Je t'ai encouragé, je t'ai affirmé ma conviction que nous pouvions gagner. Mais surtout, j'ai tout fait pour ne pas voir que déjà, ton coeur se corrompait. Le sang te rendait forte. Je me suis menti, encore et encore, pour croire qu'une fois la menace écartée, tout redeviendrai comme avant.
Comme avant...
Tu as soulevé le pays contre un tyran, mais tu oublies de mentionner les chefs de clans récalcitrants que tu as fait assassiner. "Pour un monde meilleur" répétais-tu à l'envie. "C'est un mal nécessaire". Mais suivre le sentier de la gloire, quand il est jonché de cadavre, c'est suivre la voie du mal. Chaque jour j'ai observé ta lente transformation, et chaque jour je me disais, tout ira mieux quand l'empereur sera tombé. C'est de sa faute à lui toutes ces horreurs, pas la nôtre.
Et tu as vaincu la Première Armée. Lorsque tu clames l'avoir fait seule, je peux le jurer sur ma vie, ce n'est pas de la vantardise. Quel spectacle... Quelle beauté glaciale ! Je ne sais combien de coeurs tu as transpercé ce jour là, mais la peur que tu provoquais chez tes ennemis n'avait d'égal que la terreur que tu inspirais à tes alliés.
Quel prédicateur stupide t'a alors proclamé Déesse ? Peu importe. De ce jour, tu as perdu la dernière trace d'humanité qui te restait.
Et ta prétendue libération des peuples alors que tu pourchassais l'empereur ? Un massacre sans nom, un chemin sanglant de larmes et de destructions...
J'exècre ma lâcheté, tu vois, il nous reste au moins ça en commun. Pourquoi n'ai-je pas agit plus tôt ? J'étais à tes côtés, je n'ignorais rien de tes plans... Maintenant que j'y repense, je crois que ce qui m'a retenu si longtemps, c'est le souvenir de ton amour. Tant que je ne m'opposais pas directement à toi ce souvenir-là restait vivant. Je pouvais me bercer des maigres gestes d'affections que tu me témoignais encore... Désormais ton regard est plus dangereux qu'un poignard empoisonné.
L'empereur était mauvais, mais tu es pire. J'ai agis trop tard, et mon acte désespéré n'aura laissé qu'une seule nation libre, mais de là, je veux croire qu'un espoir peut renaitre.
Je suis aussi coupable que toi, ô mon amour, ma reine, ma déesse. Je partagerai ton prochain repas, et ce sera mon dernier cadeau, le repos éternel pour deux âmes torturées.
Je t'aime.

--
Onirian, qui n'est pas tyran.

Ce message a été lu 5898 fois
Onirian  Ecrire à Onirian

2008-09-03 14:59:13 

 WA-Exercice 5 - Réponse "Plus introverti"Détails
Comme pour l'autre texte, j'ai remis ici le texte de l'exercice 4, avec corrections.

Je dois avouer que j'ai une amitié particulière pour cette réponse, non pas que le texte soit meilleur que les autres, mais simplement pour ce qu'elle raconte. Bref, je vous laisse lire ;-)

---
Wa 4 :

Mon amour...
Je n'ai jamais ressenti une telle douleur. Tu m'as enfermé, jeté comme une voleuse dans les cachots de mon propre palais. Et pourtant, quel est mon crime ?
Te souviens-tu du temps de l'oppression ? Fille de marchand, je n'aspirais qu'à une vie simple... simple, mais libre. Hélas, les soldats de l'empereur sont venus, et tout a changé. Je avais qu'une seule voie, me battre. Vivre sous le joug d'un tyran ou même me laisser simplement tuer m’ont toujours été impossibles. Alors j'ai pris les armes, et le village m'a suivit. Et contre toute attente, nous avons gagné... Tu te tenais déjà à mes côtés...
Mais l'empereur n'allait pas en rester là après un tel affront. Il a envoyé son Grand Bataillon. Là encore, je me suis battue, tous les villages du sud à mes cotés. Tous ces gens... mais surtout toi, mon amour. Le sang a coulé, c'est vrai, mais la victoire nous a sourit.
Et puis est venue la Première Armée, les guerriers d'élites, le fléau de l'empereur. Mais c'est le pays tout entier qui m'a portée, autour d'une idée simple et dérisoire, un espoir invraisemblable, "nous pouvions gagner".
Et nous l'avons fait.
Le pays tout entier m'a couronné, puis m'a donné le titre d'impératrice, et certains m'ont même surnommé Déesse.
Mais ce lâche d'empereur à fuit. Je l'ai pourchassé à travers les sept continents, que j'ai tous libérés, sauf le dernier. Mais aujourd'hui, à l'heure du sacre ultime, tu as stoppé mon bras de justice. Et je suis ici, dans ce cachot qui a jadis servi à asservir les nôtres, puis que j'ai utilisé pour punir les traitres... Tu me parles de morts, de famines... Tu m'accuses de ce dont tu accusais jadis l'empereur. Je viens moi aussi du peuple, l'aurais-tu oublié ? Je n'ai jamais refusé la peine, j'ai combattu en première ligne, toujours, m'exposant plus que les autres, leur montrant la voie. La guerre tue mon amour, tu ne le savais donc pas ?
Pourquoi me trahir ? Je t'aimais tellement... L'empereur était profondément mauvais. Alors je l'ai chassé, et j'ai pris sa place. Tu me soutenais sans la moindre réserve jadis. Pourquoi considères-tu notre croisade pour un monde meilleur comme un crime impardonnable désormais ?
Je n’ai jamais eu confiance qu’en toi. Et aujourd'hui, tu me tues. Est-ce le goût du pouvoir qui te corrompt où m'as-tu trompé, depuis le départ ?
Les murs ne sont pas faits pour moi mon amour, jamais. Toi plus que quiconque devrais le savoir. Je sortirai ou mourrai en essayant. Je n'ai pas tué un tyran pour en voir un autre régner.
Je te tuerai, mon amour. Cela me brisera, mais je te jure que je ne tremblerai pas... mon amour.
Je t'aime.


---
Wa 5 : Réponse.

Je suis désormais Empereur. Je suis désolé pour toi, mais tes victoires sont aujourd'hui devenues les miennes. Je ne dis pas qu'il a été facile de te faire enfermer, un restant de culpabilité me tiraille, mais ce sentiment n'a pas sa place chez un dirigeant et je finirai par l'étouffer complètement. Je vais toutefois t'accorder une réponse. Goût du pouvoir où tromperie depuis le départ ? Ni l'un ni l'autre et les deux à la fois.
Mes débuts étaient sincères, tout comme mon amour pour toi. Mais au fur et à mesure que la guerre avançait, j'ai compris qu'à l'heure de la fin, il me faudrait agir. La place d'impératrice n'est pas pour toi. J'ai vu les morts que tu as laissés dans ton sillage, et pour chacun d'entre eux, je n'ai cessé de me demander "pourquoi ?".
Pourquoi doivent-t-ils tous mourir ainsi ? Où est l'erreur, la faille, l'échec ? Et petit à petit j'ai fini par comprendre. Un peuple n'est tout simplement pas fait pour être libre.
Imagine un instant que tu ais perdu la toute première bataille. De nombreux villageois seraient morts. Admettons même qu'aucun n'ait survécu. Combien de vies perdues ? Quelques centaines tout au plus. Mais tu as gagné, encore et encore, et chaque victoire a apporté son cortège de cadavres... J'ai vu beaucoup trop de regard sans vie. J'ai contemplé les charniers que tu appelais victoire. Ce n'est pas trois cents corps inertes qu'il a fallu bruler, ni même trois milles, mais dix fois, cents fois plus. Combien de villages l'empereur aurait-il pu massacrer avant de tuer autant que toi ? Toute sa vie n'y aurait pas suffit. Tu prétends qu'il était mauvais ? Je comprends maintenant qu'il faisait régner un ordre nécessaire. J'irai même plus loin encore, en affirmant qu'il a eu raison d'essayer de raser notre village, parce que s'il avait réussi, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes vivraient encore.
Que promets-tu comme avenir à ton peuple ? La liberté ? Non... L'idée est séduisante j'en conviens, mais en réalité, c'est le chaos que tu leur offres. Si les gens n'ont plus d'empereur pour focaliser leur haine, c'est leurs voisins qu'ils vont détester, et une nouvelle guerre va jaillir des cendres de ce monde que tu as déjà suffisamment dévasté.
Pour le bien de la majorité, je serai l'empereur que l'on déteste et que l'on craint. Le peuple ne comprendra jamais la justesse de ma vision, car je ne lui montrerai que l'injustice de mes actes, mais c'est là toute la grandeur de mon sacrifice et la tristesse de mon nouveau rang.

--
Onirian, qui joue avec les points de vue.

Ce message a été lu 6213 fois
Narwa Roquen  Ecrire à Narwa Roquen

2008-09-04 16:14:56 

 Commentaires Onirian, WA n°5Détails
En fait, le n°5 ne comportait qu’une seule réponse, tu en as donné deux... Pléthore !
Texte n°1
L’homme sensible qui aime la femme intransigeante, et une fin à la Roméo et Juliette, c’est cohérent.
« Avec ta haine ... pour unique étendard » : c’est joli
« mon erreur, mon crime, ma dette » : bien
« C’est de sa faute à lui toutes ces horreurs, pas la nôtre » : c’est bancal. On dit « c’est sa faute », mais même comme ça ne va pas. « Toutes ces horreurs, c’est sa faute, pas la nôtre », ça passe mieux.
L’orthographe, en vrac : créé, soutenue, encouragée, reviendrait, cadavres, jour-là, proclamée, agi , renaître.

Texte 2
Bien plus horrible, et bien meilleur. Pauvre femme sincère et droite, amoureuse d’un Machiavel cynique et pervers ! Le genre de tyran que Narwa Roquen prendrait plaisir à trucider ! Mais c’est cohérent, bien écrit, original, la dialectique du personnage est peut-être contestable mais logique et plausible, on est loin de « peace and love » mais le profilage est très fouillé, chapeau !
« j’ai contemplé les charniers que tu appelais victoire » : joli.
« je suis désolé pour toi » : expression fade, qui détone dans ce texte par ailleurs très élaboré. Et de plus, il n’est sûrement pas désolé !
« dirigeant » : un peu trop moderne dans le contexte
« ton peuple... le chaos que tu leur offres » : le peuple est singulier, même si c’est un collectif
Gros progrès en orthographe !! J’en suis baba !
Ne restent que : « pouvoir ou tromperie », « que tu aies perdu », « trop de regards sans vie », « trois mille » (invariable), « sa vie n’y aurait pas suffi » : extraordinaire !

Tu avances à pas de géant ! C’est un vrai bonheur pour moi !
Narwa Roquen, avec les félicitations du jury!

Ce message a été lu 5830 fois
z653z  Ecrire à z653z

2008-09-12 14:44:18 

 Les deux réponses sont très ...Détails
.... agréables à lire, cohérentes, bien fouillées au niveau des caractères des personnages.... J'ai adoré :)
Ce message a été lu 6240 fois
Estellanara  Ecrire à Estellanara

2008-10-03 16:36:22 

 Exercice 5 : Onirian => CommentaireDétails
J’écrirais plutôt « un million de tortures et une mort douloureuse » pour respecter le caractère chronologique. On se fait torturer puis on meurt. Les accords au féminin, c’est pas ton truc... Dommage, ça parasite ma lecture.
Le deuxième texte est vraiment bon, avec un personnage aux idées originales, bien décrites. Je me demande s’il est sincère ou simplement assoiffé de pouvoir et désireux de se trouver un alibi. Mais en tous cas, son discours est parfaitement cohérent et crédible. Et on voit qu’il y a une histoire fouillée derrière tout ça.

Est', en pleine lecture

Ce message a été lu 6645 fois


Forum basé sur le Dalai Forum v1.03. Modifié et adapté par Fladnag


Page générée en 987 ms - 341 connectés dont 2 robots
2000-2024 © Cercledefaeries