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De : Maedhros  Ecrire à Maedhros
Date : Samedi 4 novembre 2006 à 20:49:48
L'épisode 4 de "Jeux de Miroirs". More and more darker... see you later....

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Tu savais que je reviendrais.

Le voyage fut long. C’est toujours long quand on marche sur les traces de son passé. Virge IV me fait chaque fois le même effet. Cette froide sphère en orbite géostationnaire au-dessus de la géante glacée, à l’extrême bord du vacuum extérieur me donne un vertige incoercible. C’est comme se tenir debout sur la pointe des pieds au bord d’un précipice insondable. L’appel du fond est irrésistible mais rien n’est aussi profond que le vide dans mon âme.

Dans le sas d’accueil, le commandant m’attendait, un sourire inquiet au-dessus d’une jugulaire trop neuve pour être portée souvent, s’écartant prudemment lorsque mes deux spadassins sont entrés. L’un s’appelle Keem comme ton ami.

Je te vois allongé dans ce bain de stase médicale. Je connais aussi. Le mal qui me ronge progresse inéluctablement malgré les prêtres et les drogues. Tu ne peux rien dire mais tu entends chaque mot prononcé, les implants fonctionnent en mode veille malgré le coma artificiel. D’après leur diagnostic, seul l’effort des machines a permis de te maintenir jusqu’à présent. Je vais te confier mon secret, notre secret, hein, mot petit républicain !

Son nom était Opération « Fugazi », C’était ma façon de désigner le bourbier dans lequel je me débattais à cause de toi. Tu avais débarqué sans crier gare, un ordre de mutation à la main t’affectant dans mon unité. Je me savais dans la mire de l’Etat-major. Mes dernières missions ayant été jugées par certains peu conformes à l’éthique militaire. Foutaises, ces deux mots sont inconciliables. Mes objectifs ont toujours été remplis. Les commandos Orion n’ont jamais été des enfants de choeur. Ils ont toujours fait ce qu’ils ont appris à faire. Disons qu’avant ton arrivée, j’avais amassé une belle fortune en mettant sur pied, à titre personnel, des petites opérations très lucratives. Peu de choses résistent à une cellule Orion bien décidée. Le solde de mes comptes off-shore a grimpé à une rapidité toute....luminique !

Et toi, tu es là, sanglé dans ton bel uniforme d’officier en second. J’ai flairé l’arnaque. Un coup tordu des huiles étoilées. Je peux te l’avouer, maintenant je n’ai jamais eu la moindre preuve que tu m’étais déloyal. Tous mes petits gadgets sont restés bredouilles. Aucun bit n’a été émis par tes rescom qui n’ait été vérifié et revérifié. Nada. Et je ne t’ai fait aucun cadeau : missions Ave Maria, opérations de nettoyage en milieu hostile, tentative de subornation...rien n’y fit. Tu étais aussi angélique que ta belle gueule aux boucles d’or. Mais j’ai toujours été prudent.

Tu me parlais aussi de ta vision des choses. Des espoirs que tu mettais dans la République, cette organisation humaine anachronique et impuissante. Une belle utopie ! Tu m’as sorti beaucoup de théories fumeuses sur la droiture, l’honneur, la morale et sur les vertus de la...comment disais-tu déjà, de la démocratie. Foutaises. Toute chose a un prix et je le connais. La corruption a toujours fait marcher l’univers. J’ai acheté des multitudes. En fait, tous ceux ou celles que je voulais pour servir mes intérêts. Aucun n’a refusé mes offres. Tu entends ? Aucun. Sauf toi bien sûr. Comme dans un mauvais svod, tu sais, celui de l’ange et du démon tentateur.

J’avais tout planifié et tout prévu. J’avais même caressé Emilie pour contrôler les routines que tu avais implémentées. J’ai choisi les hommes du commando en fonction de leur date de réforme. Grâce à eux, j’ai aussi touché une belle petite prime, officieuse, qui récompense celui qui simplifie la vie des contrôleurs de gestion impériaux ! Eh oui, mon petit républicain, tu n’imagines même pas jusqu’où peut aller la bassesse de notre régime ! J’ai sélectionné une petite planète rurale, à l’écart des grands réseaux, une communauté sans histoire et j’ai semé mes petites graines de fantaisie là où elles ont germé en superbes fleurs vénéneuses et cette mission nous a été confiée. Le reste, tu y étais !

Mon scénario était parfait. Le phénix renaissant de ses cendres, la parade et le triomphe, mon ascension vers le sommet de la pyramide impériale...tout était prêt. J’avais les hommes, l’argent, la volonté, l’ambition et une absence totale de sens moral. D’ailleurs tout a fonctionné à la perfection : je suis aujourd’hui un Premier illustre et la Chambre des Mondes respecte ma Maison ! A ce stade, tu était sensé disparaître aussi.

Oui, j’avais tout prévu sauf le fait qu’au dernier moment...quand tu as subvocalisé le transfert d’urgence à Emilie, ma main a tremblé et je n’ai pas bypassé ta demande. Emilie t’a donc ramené à bord sain et sauf, mon petit républicain mais sous mon contrôle. J’ai réarrangé l’histoire en modifiant légèrement certains ingrédients. J’y ai fait une place d’honneur digne de toi, mon ange ! Au début, j’ai préféré ne pas comprendre et te cantonner à une place rassurante : tu étais le parangon de vertu, tout ce que j’exécrais, tout mon contraire. Je voulais t’abaisser plus bas que l’enfer. Je voulais que tu saches chaque détail de mon complot sans pouvoir rien y faire ! Te faire passer pour un criminel de guerre, toi, l’idéaliste qui a toujours refusé d’utiliser mes méthodes !

Oui, c’était crédible comme alibi à mes yeux ! Enchaîné au plus profond de la prison au bord de notre univers, ton nom étant traîné dans la boue...dans ma boue ! Comme l’anti-matière a besoin de la matière pour exister ! Et j’ai enfoncé le clou. J’ai séduit Lilas...te rappelles-tu la profondeur de son regard quand le plaisir se faisait trop insistant pour lutter ? J’ai plongé mes regards dans ce regard mais je ne pensais pas à elle...non pas à elle entre ses bras, mais à toi....

Ton image n’a plus alors quitté mon esprit. Ton rire quand tu revenais d’une corvée dispensable. Ton sourire quand au beau milieu d’un violent assaut, tu voulais m’exprimer que tu savais...tu m’avais déchiffré...Tes gestes, la façon dont tu ceignais les brelans de combat...j’en ai été malade des nuits entières et le matin me surprenait souvent dans un lit défait avec des traînées sanglantes sur les draps...

Alors, je suis venu plusieurs fois ici, te voir, et j’ai dû payer le prix fort à chaque fois. Le commandant, les médecins et tous les autres. Plus tous ceux qui ont disparu, témoins accidentels d’un secret d’état mais pas suffisamment importants pour rester en vie. Les spadassins sont de remarquables tueurs.

Tu ne te rappelles pas. Tu ne peux t’en rappeler puisque, après chacune de mes visites, tu étais plongé dans un cercueil de thérapie génique. Mais tu as été à moi, plus qu’aucun autre, qu’aucune autre...D’après toi, de quoi meures-tu cette nuit ? Les traitements qui t’ont été prodigués sont sans doute moins efficaces que les miens. La corruption est un poison violent et nous en mourrons tous les deux mon ange !

Tu savais que je reviendrais. Tu es là, juste derrière cette dalle de plexiglas. La mort vient pour toi ce soir pour te libérer de mes chaînes. Au bout du compte, malgré les drogues et les prêtres, nous brûlerons tous les deux en enfer. Je sais que tu m’y attendras. Comme toujours !

M


  
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3 Commentaire Maedhros, n°5 B - Narwa Roquen (Jeu 16 nov 2006 à 17:34)


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